La perfection.
J’ai toujours été celle qui se grandissait par l’obtention du mieux.
Je n’ai jamais pensé que j’aurais besoin de forcer pour quoique ce soit, tout me paraissait simple.
Le fait est que, quand un enfant qui a toujours réussi sans effort se trouve devant une difficulté, il remarque autre chose : il n’est pas parfait.
Et même s’il a toujours dit que “la perfection n’existe pas”, la réalisation de cette réalité devient une angoisse. Une peur de faire moins que le mieux, le parfait.
Aussi est-ce simple de sociabiliser, mais en grandissant il se rend compte du gouffre infini entre sa perception et son image dans les yeux d’autrui.
Le nourrisson devenu adolescent, la rose fanée.
L’innocence infantile est un filtre qui brûle ce qui ne s’y conforme pas ou le transforme.
L’angoisse qui remplace ce filtre amplifie l’horreur, brûle le réconfort et arrache les veines dans lesquelles elle s’écoule.
Là où tout est sombre pourtant, se trouve la lumière ?
Là où tout semble clair pourtant, se trouve l’obscurité ?
Là où la perception se meurt, règnent les monstruosités.