Une soirée, comme une autre, sauf que c'est le 14 juillet. Et j'ai envie de bouger, de regarder, les lumières dans le ciel, entendre les cris des enfants joyeux. Je décide donc de sortir sans lui, toujours une bonne excuse, jamais disponible… ce soir, je sors seul me mélanger à la foule. Simplement, des vêtements de détente, pas maquillée, pas coiffée, juste envie de profiter. Il est tard, quand le feu commence, je vis ou plutôt revis. Les artificiers se sont beaucoup donnés. Chaque tir est époustouflant, tient en haleine… je ne regrette pas au milieu du feu, je commence à sentir, un regard sur moi. Au début, je suis gêné, je pense que je me trompe au vu de ma tenue de ce soir. Je tourne à nouveau le regard vers les artifices aux trois quarts du feu, je m'aperçois que l'inconnu s'est rapproché de moi, à quelques places. Je peux distinguer son visage, ses yeux bleus avec le reflet des artifices. Est-ce que c'est un sourire quand il surprend mon regard , quel âge a-t-il, 40 ou 45 ans, bien fait de sa personne. Il semble seul, comme moi ce soir. Le bouquet final, il s'approche de moi, les applaudissements de la foule, il me demande d'une voix perdue dans les cris de joie si je reste pour le bal des pompiers… et si j'accepte un rafraîchissement. Bien sûr que je reste, avec lui encore plus. Un charme fou, un regard qui vous laisse sans mot… une voix envoûtante, je l'accompagne vers la buvette pour un mojito. On échange sur les prénoms, notre vie,il m'avoue être pompier dans cette caserne…son corps d'athlète le certifie, il est de repos cette journée et profite des festivités.

Une fois sur la piste, on danse au rythme actuel. On danse jusqu'au moment où le DJ passe« mon amant de la Saint-Jean« (Émile Carrara, chanté par Patrick Bruel), il me saisit alors par la taille et m'entraîne dans une ronde au milieu de la piste. Il passe les mains sur mon corps et fleur ma peau par endroits…à la fin de la chanson il m'embrasse. Il me demande si je veux bien l'accompagner plus loin et faire quelques pas sur le sable. Un peu à l'écart de la foule, il m'embrasse de nouveau. Quelques baisers dans le cou, je sens le désir monter entre nous. Il m'attire encore plus loin à l'abri des regards. Une fois basculer sur le sable, le beau pompier me fait l'amour, simplement, il me murmure de belles paroles sans promesses…juste un moment à part, sans lendemain. 

Nous ne nous verrons plus, une parenthèse dans la vie, une simple parenthèse.