Clarke
Je venais de descendre, frottant encore mes yeux ensommeillés quand j'entendis qu'on frappait à la porte. Et comme chaque fois, depuis six mois, dès que j'entendais ce bruit, mon corps se figeait brusquement. Je me dirigeai vers la porte et ouvris. Je relâchai mon souffle quand je vis Octavia devant. Elle vit mon visage soucieux et fronça les sourcils.
– Excuse-moi. C'est juste que...; je me frottai le front.; Je supporte plus ce bruit depuis...; elle se tapa la tête de la main.
– Je suis désolée, je n'ai pas réfléchi.
– C'est rien. Entre, je vais prendre un café. Tu en veux un ?; elle acquiesça.
– T'as l'air épuisée.
– Je dors pas très bien ces derniers temps.; O' m'enferma dans une étreinte réconfortante.
– Si tu as besoin de parler, tu sais que...; je soupirai.
– Je sais. Mais il n'y a rien de plus à dire. Chaque fois que je pose les yeux n'importe où dans cette maison, un souvenir de lui refait surface.; je pointai le canapé du doigt.; Là, nos soirées plateaux-télé.; je montrai le jardin.; Je me revois enfant en train de le regarder construire la cabane dans l'arbre. Et alors, quand je vais dans le garage et que je vois sa moto... Mais au moins, ce sont des souvenirs agréables.; je montrai la porte d'un geste brusque.; Cette putain de porte, par contre, je la hais. Je les revois là, juste devant moi, la mine sombre, les mains dans le dos pour m'annoncer sa mort.; mon amie me frotta le dos doucement.
– Je sais pas quoi te dire pour...; elle souffla et je haussai les épaules avant de me diriger vers la cuisine. Je servis deux mugs de café et en tendis un à Octavia.; Ça va aller pour les révisions ? Tu veux qu'on les...; je secouai la tête.
– Nan, c'est bon. Il faudra bien réviser, de toute façon. Fatiguée ou pas.
– On s'y met vite et on va en ville ? Histoire de souffler un peu ? Je peux demander à Raven de nous retrouver là-bas.; je hochai la tête et la vis prendre son téléphone et taper rapidement.
Nous bûmes nos cafés dans le calme avant de monter dans ma chambre et de nous atteler aux fameuses révisions. Plusieurs heures après, nous en vîmes enfin le bout et j'allai me préparer. Nous montâmes dans ma voiture pour rejoindre le centre. Nous attendîmes Raven, qui ne tarda pas à arriver avant de passer commande et de nous installer pour manger.
– Oh ! Au fait ! J'ai un truc pour vous, les meufs !; je relevai la tête pour croiser le regard pétillant de Raven. Elle sortit quelque chose d'une de ses poches et posa le tout sur la table. Je pris une des cartes et regardai puis souris.
– C'est pas vrai ! Tu l'as vraiment fait ?; elle se pencha et parla tout bas.
– Comme ça, on pourra traîner les bars et boire autre chose que des sodas. J'en ai marre.; O' éclata de rire et je lui tendis sa carte.
– On les teste ce soir ?
– Pas si je dois conduire.; Raven fit un geste de la main.
– On retourne chez toi, tu poses ta caisse, on appelle un taxi et on va traîner les bars !; je relevai un sourcil.
– Les ?
– Pourquoi s'arrêter à un ? Comme ça, on verra si j'ai fait du bon boulot !; je haussai les épaules.
– Après tout...; elle leva les bras en l'air en signe de victoire.
Nous restâmes un peu dans le centre commercial, faisant quelques boutiques avant de rentrer chez moi. Nous commandâmes des pizzas. Quand on frappa à la porte, je sursautai encore. Raven m'amena contre elle tandis qu'O' se levait pour aller payer et récupérer notre commande.
– Je crois que les bars te feront du bien. T'es tendue comme un string.
– Y'aura juste nous ou...
– J'ai demandé à Bell', Wells, Jas', Monty, Harper et Wick de nous rejoindre au Polaris et on terminera au Second Dawn.; je hochai la tête.
O' posa les cartons de pizzas sur la table basse et nous mangeâmes tranquillement. Je dus aller me changer, sous les ordres de Reyes, évidemment.
Les cartes de Raven passèrent sans aucun soupçon, elle avait fait un travail formidable et nous pûmes commander cocktails et bières. Heureusement que nous allions rentrer en taxi, parce que j'aurais été bien incapable de monter dans ma voiture.
Le réveil fut difficile, les rayons du soleil perçaient à travers mes rideaux. J'avais complètement oublié de fermer les volets. Je descendis et me fis un café avant de rejoindre le canapé et de m'écrouler dedans. À peine installée, je m'endormis aussitôt. Je me réveillai quand on me secoua doucement. J'ouvris les yeux et tombai dans le regard de ma mère.
– Tu es encore en pyjama ou déjà en pyjama ?
– Comment ça ?
– Il est dix-huit heures, Clarke.
– Dix-huit heures ?! Mais comment c'est possible ?! Je suis descendue pour prendre un café et...
– Tu t'es endormie. Au moins, tu seras un peu plus reposée.; elle s'installa à côté de moi.; Mais je suis désolé de te l'annoncer... Ton café est froid.; je souris à sa remarque.; Tu devrais monter, tu as besoin d'être en forme demain.
– Toi aussi.
– C'est moi la mère ici !; je me blottis contre elle, je me sentais déjà sombrer de nouveau.; Allez, va te coucher, Clarke.
Je m'écartai d'elle et montai, je m'allongeai directement dans mon lit et le sommeil m'emporta encore. Je grognai franchement en entendant le réveil sonner. Pour une fois que je dormais sans revivre l'annonce de sa mort, ou le jour de son départ... Je soufflai et restai allongée encore un peu en regardant mon plafond. Je fis le point sur la journée à venir : nous avions deux évaluations aujourd'hui. Je savais que j'étais prête, je savais que je réussirais mais je n'étais vraiment pas motivée à sortir du lit pour affronter tout ça.
Mon téléphone vibra.
« Tu nous emmènes aujourd'hui ? »
« Bonjour O', oui j'ai bien dormi.Oui ça va mais je n'ai pas envie de me lever,
j'ai plutôt envie de dormir. Et oui, bien sûr. Comme toujours. »
« Pardon. Je suis juste hyper stressée par ces évals ! »
« Ça va aller, O'. Tu connais les sujets,
tu es aussi prête que moi. Tu vas cartonner ! »
« Mouais. »
« Bon... Alors comme ça bien dormi ? Pas de cauchemars ou... »
« Rien du tout. Je devais être trop épuisée. »
« Tu m'étonnes ! T'allais bientôt ressembler à un zombie.
Il aurait juste manqué la bave et les grognements.
Quoi que... tu grognes déjà un peu. »
« Je t'emmerde. Tu vas courir derrière la caisse, ça t'apprendra.
En plus, ça t'échauffera pour le sport ! »
« NAAAAN. Pitié ? »
« J'accepte de te laisser monter si tu m'amènes du chocolat. »
« Deal. Lait-noisettes ? »
« S'il te plaît. »
« À tte ! »
Je pris une grand inspiration et me levai enfin. Je me dirigeai ensuite vers la salle de bain. Je me regardai dans le miroir et étirai ma nuque avant d'afficher le sourire que j'avais l'habitude de mettre sur mon visage pour avoir la paix avant d'aller sous la douche. L'eau chaude me fit un bien fou, je profitai un peu de la chaleur avant de sortir et de m'enrouler dans une serviette. Je rejoignis ma chambre et choisis mes vêtements. Je m'habillai rapidement, pris mon sac et descendis. Je vis un mug thermos sur la table ainsi qu'une feuille à côté :
« Je me suis dit que tu en aurais bien besoin en te levant.
Bon courage, ma chérie.
Prends soin de toi. »
Je souris face à la prévenance de ma mère. Je pris le stylo et répondis sous son mot :
« Merci, 'man.
Je ferai attention.
Je t'aime. »
Je pris le mug et me dirigeai vers le garage, je montai dans ma voiture puis appuyai sur le bouton d'ouverture automatique de la porte. Elle se leva tranquillement et j'attendis qu'elle soit arrêtée pour reculer et garer la voiture devant la maison. J'appuyai une nouvelle fois sur le bouton pour que la porte se referme.
Peu après, une main tapa brutalement sur la vitre passager, je sursautai et vis une O' hilare. Je croisai les bras, ne déverrouillant pas la voiture tant que je ne voyais pas ce qu'elle devait m'amener. Elle sortit quelque chose de son sac et le remua devant la fenêtre, je souris et lui ouvris. Elle monta et me tendit le chocolat avant de me faire un bisou sur la joue.
– Bonjour.
– Tu es bien énergique pour quelqu'un de stressé.; elle grogna un peu.
– Merci de me rappeler qu'on a des évals. Traîtresse va !; je pris un morceau de chocolat et le mangeai puis lui en tendis un aussi.; Tu te rattrapes bien.; quelques secondes plus tard, la portière derrière moi s'ouvrit et Raven s'installa.
– Salut, les meufs !; elle leva la tête et nous vit en train de manger du chocolat.; Et personne m'en propose ?
– Tu viens d'arriver !; elle vit la tablette déjà bien entamée.
– Vous avez déjà quasiment tout bouffé ?! Nan mais m'en gardez pas, surtout !
– Déjà, normalement, c'était que pour Clarke. Pour me faire pardonner. C'est elle qui décide si elle veut t'en donner ou pas.
– S'il te plaîîîîîît.
– J'ai quoi en échange ?; Raven ouvrit la bouche et la referma, je voyais qu'elle réfléchissait puis un sourire étira ses lèvres.
– Je m'occupe de ta bagnole gratis ! Vidanges, réparations, modifications même si tu veux.
– Ça me semble plutôt pas mal, oui.; je vis son air outré.
– PAS MAL ?! Tu sais combien ça coûte en garage ?! Je pourrais me faire un max de thunes, figure-toi !; je souris et lui tendis un morceau de chocolat.
– Je te taquine. Et je te rappelle que je sais faire une partie de ce que tu proposes, au passage.
– Ouais mais pendant que je m'occupe de ta caisse, t'as du temps libre.
– Vu comme ça.
– Bon, pas que la conversation soit inintéressante mais il serait peut-être temps d'y aller, non ?
Je hochai la tête et démarrai. O' se chargea de mettre la musique. Nous chantâmes toutes ensemble, enfin... hurlâmes dans la voiture tout le temps du trajet. À peine descendues, nous fûmes accueillies par nos amis qui nous attendaient. Nous nous dirigeâmes tous vers nos classes, il n'y avait que Bell', Wells et Wick qui n'étaient pas avec nous. Ils étaient en dernière année.
La journée passa bien vite et nous fûmes soulagées de pouvoir enfin sortir après la dernière éval'. O' devait se préparer pour le kickboxing, Raven pour l'athlétisme et je devais rejoindre la salle de photographie. Le prof qui s'occupait de cette activité nous donna la consigne : prendre des photos en mouvement. Je souris et passai discrètement voir mes amis : Bell' et Wells sur le terrain de foot et pris plusieurs clichés de leurs actions, puis je passai voir Raven qui était en plein saut. La photo serait superbe. Je terminai avec Octavia, qui était en pleine session de sparring, elle tenta une talonnade sautée et je pris plusieurs clichés du mouvement.
Dès que j'eus terminé, j'allai dans la salle de développement. Je dus patienter mais les photos étaient vraiment belles. Dès que je le pus, je les pris et allai les donner au prof, qui resta bouche bée quelques secondes.
– C'est... Je n'ai même pas les mots. Tu es vraiment douée. Tu peux y aller.
– Merci.
J'allai attendre dans les vestiaires et mes amies ne tardèrent pas. Toutes les deux couvertes de sueur. Je plissai le nez quand elles passèrent à côté de moi.
– Yeurk.; Raven eut un grand sourire qui n'augurait rien de bon.
– Allez, on sait que tu mens !; elle s'approcha et me serra contre elle.
– Lâche-moi. Argh, tu colles, tu pues. Tu me dégoûtes.; O' éclata de rire et se joignit au câlin.; Bougez-vous, je vais gerber.
Elles se décollèrent rapidement et je courus vers la sortie et leur fis un doigt d'honneur avant de sortir en vitesse. Je rejoignis ma voiture et les attendis. Dès qu'elles montèrent, je les interrogeai.
– Chez moi ou en ville ?; O' souffla.
– Je suis cuite, perso. On peut aller se poser chez toi ?
Je nous emmenai donc chez moi et nous restâmes tranquillement devant la télé, à commenter les actions débiles des personnages d'une série aussi débile qu'eux ainsi que le scénario franchement bancal. Elles s'en allèrent peu avant l'heure de manger : elles devaient rejoindre leurs maisons respectives qui n'étaient qu'à quelques minutes de marche.
Je réchauffai un plat déjà tout prêt et mangeai dans le silence de cette grande maison avant de monter pour me coucher.
Les semaines suivantes se ressemblaient tant que j'en perdis la notion du temps et finalement la fin de l'année était déjà là. Nous fêtâmes ça chez Wells. Il rejoindrait l'université l'an prochain, tout comme Bell' et Wick, d'ailleurs. Ça allait faire bizarre de ne plus les voir tous les jours. La soirée passa à une vitesse folle et je me retrouvai à marcher dans les rues pour rejoindre ma maison.
Le lendemain, ce fut une lumière vive qui me réveilla : j'avais encore oublié de fermer les volets. Avec les vacances, autant dire que toutes les journées se ressemblaient plus ou moins : nous étions chez l'un ou chez l'autre. Les soirées étaient assez régulières.
Je descendis un midi, encore un peu fatiguée de la veille, pas que j'avais particulièrement bu... si ce n'était la tasse, dans la piscine d'un ami de Wick. Raven s'était amusée à me pousser toute habillée dans l'eau avant qu'Octavia ne la pousse aussi et ça avait fini en bataille rangée et j'avais été coulée un certain nombre de fois. La soirée avait fini assez tard... ou tôt le matin, plutôt et j'étais encore un peu endormie.
– Rude soirée ?
– Raven m'a coulée plein de fois...; ma mère ricana.
– Je veux bien que tu te reposes un peu mais j'aimerais que tu m'accompagnes.; je relevai la tête.
– À l'hôpital ?; elle secoua la tête en souriant.
– Faire les magasins, aller au restaurant ce soir ?
– Oh.; un grand sourire étira mes lèvres.; Je vais me préparer !
Je passai sous la douche et m'habillai dès que je fus sèche avant de descendre pour rejoindre ma mère dans le salon. Nous passâmes toute l'après-midi à faire tout un tas de boutiques et nous avions quelques sacs quand nous retournâmes à la voiture. Elle nous emmena ensuite au restaurant et autant dire que c'était vraiment bon. J'allai aux toilettes avant de partir. Je venais de me sécher les mains et allais poser la main sur la poignée de porte quand elle s'ouvrit brusquement. Je reculai d'un bond et vis entrer une brune. Elle repéra mon mouvement et s'excusa.
Nos yeux se croisèrent et je la vis se figer, sans briser pour autant le contact. Ses yeux étaient d'un superbe vert. Difficile de ne pas reconnaître la beauté de cette fille. Mais elle était toujours silencieuse, je commençais à m'inquiéter.
– Tout va bien ?
– Oui, je... J'ai été hypnotisée par ton regard.; je me mis à rire. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas ri comme ça. Je la vis sourire et quel sourire !
– À trois, tu reprendras conscience.; je jouai le jeu.; Un... Deux... Trois...; je claquai mes doigts devant ses yeux et son sourire s'élargit un peu plus. J'avançai pour sortir tout de même mais je finis par sentir que je n'avais plus mon téléphone, je me tournai vers elle, qui me le tendait, justement.
– Et magie, mon numéro est apparu dans ton téléphone.; je ne pus retenir un sourire amusé.
– Woaw, une magicienne, je suis impressionnée.
– J'espère bien.
J'eus du mal à déglutir quand elle me fit un clin d'oeil, je me tournai pour rejoindre ma mère. J'envoyai un message à la brune pour connaître son nom et nous discutâmes un peu avant qu'elle ne m'invite à la rejoindre au Second Dawn. Ma mère m'attendait, elle me vit ranger mon téléphone et m'interrogea du regard. Je lui expliquai juste que j'avais croisé une fille qui m'avait fait rire. Un sourire étira ses lèvres.
– Et comment s'appelle cette fille ?
– Lexa.
– C'est joli.; je hochai la tête.; Tu vas la revoir ?; je haussai les épaules.
– Elle m'a demandé de la rejoindre au Second Dawn avec ses amies.; elle m'attrapa par le bras et nous emmena à la voiture.
– On rentre et tu es libre. Si tu veux la rejoindre, libre à toi de prendre ta voiture et d'y aller.
– Je peux ?; ma mère haussa les épaules.
– C'est les vacances, tu fais bien ce que tu veux. Sois prudente sur la route, c'est tout ce que je te demande.
Dès que nous fûmes arrivées, j'allai chercher mes clefs et pris ma voiture. Je garai la voiture et entrai dans le bar, je regardai tout autour et finis par la voir. Je fis un détour pour arriver derrière elle. Quand j'arrivai près d'elle, je fis un geste à ses amies pour qu'elles ne lui disent rien et posai mes mains sur ses yeux. Elle sembla surprise de me voir, mais contente aussi. Je lui dis que j'allai me chercher à boire, j'allai commander une bière et montrai ma fausse carte quand le barman me demanda ma carte d'identité.
Je me présentai aux amies de Lexa, qui s'appelaient Niylah et Gaia. Lexa s'étonna de voir une bouteille de bière et je la taquinai un peu avant de lui tendre la carte que Raven m'avait donnée. Elle s'amusa de la situation et plaisanta avec moi. Difficile de nier que j'aimais notre échange. Cette fille me troublait : comment faisait-elle pour me faire sourire si rapidement ? Pour chasser cette mélancolie qui me collait à la peau depuis six mois ?
J'appris qu'elles venaient d'arriver mais malheureusement, Lexa repartirait, elle n'était pas là que pour aider ses amies. Dommage, j'aurais aimé qu'elle rejoigne mon lycée. Elles faisaient partie d'un club moto. Quand Gaia apprit que j'avais le permis, elle me demanda de les rejoindre mais ma mère, aussi tolérante qu'elle pouvait l'être, n'était pas bien sereine à l'idée que je sois sur une bécane, alors avec tout un groupe ? Je doutais franchement qu'elle soit d'accord avec ça.
Niylah et Gaia finirent par nous laisser. Elles étaient sympas mais je devais bien avouer que leur départ me faisait plaisir, ça me permettrait de passer un peu de temps seule, avec Lexa. J'avais vraiment envie d'en savoir plus sur elle. Je pris une gorgée de bière avant de poser une question.
– Et ta mère ne dit rien pour la moto ?; je la vis se figer une seconde.
– J'ai... heum... Elle n'est plus là pour s'y opposer.; je me sentis blêmir.
– Merde. J'aurais dû me taire.; elle me sourit et secoua la tête.
– Ne t'en fais pas. Tu ne pouvais pas savoir. Tu as déjà une idée de la moto que tu voudrais ?; je hochai la tête tout en baissant les yeux vers ma bouteille.
– Celle de mon père. J'aimerais bien la récupérer.
– Oh cool ! Il a quoi comme bécane ? Ta mère te laisse monter derrière lui ?
– Il a... avait une GSXR 1100 des années 90*. Et elle m'a laissée quelques fois, oui.; je sentis une main sur la mienne et relevai le regard pour croiser celui de Lexa.
– C'est récent ?; j'acquiesçai d'un geste avant de reprendre une gorgée de bière.
– Six mois. On pourrait...
– Bien sûr. Parle-moi de toi.; je ricanai.
– Qu'est-ce que tu veux savoir ?
Elle me demanda ce que je faisais au lycée, enfin plus précisément si je faisais du sport ou autre. Je lui parlai donc de la photographie et elle s'y intéressa vraiment, me posant plein de questions. Je lui en posai tout autant, puisqu'elle n'avait rien choisi pour être plus libre. Elle me raconta qu'elle faisait partie du MC depuis longtemps, qu'après le décès de sa mère et tout ce qui avait suivi – elle était restée très vague à ce sujet, et je me doutais que l'histoire devait être loin d'être jolie – elle avait vécu chez une amie de sa mère, qui avait été présidente du club. Elle avait donc toujours plus ou moins vécu dans cette ambiance et elle voulait travailler dans la concession moto, avec son amie qui en était propriétaire. Apparemment, elle était douée en mécanique et en avait carrément retapé une avec son amie.
Elle me fit beaucoup rire aussi. Je ne savais pas comment elle s'y prenait mais je n'avais pas à me forcer. Plus je passais de temps avec elle et plus j'avais envie d'en passer. Si bien que l'heure de fermeture du bar arriva. Je n'étais jamais restée aussi longtemps. Quand nous sortîmes, je vis les premières lueurs du jour commencer à pointer leur nez. Il faisait encore un peu frais, mais cette fraîcheur faisait du bien après tout ce temps dans la chaleur du bar.
Elle me dit qu'elle allait rentrer à pieds, je pensais que ses amies devaient habiter près du bar mais l'appartement était de l'autre côté de la ville. Je n'allais quand même pas la laisser rentrer à pieds en pleine nuit. D'accord, le jour allait se lever mais quand même ! Et ça me permettrait de passer un peu plus de temps avec elle. Je lui dis de me suivre. Elle me donna l'adresse quand je la lui demandai et je me laissai guider par le GPS. Nous arrivâmes assez vite. Trop vite. Je ne pus m'empêcher de l'observer. Elle était vraiment belle, je repensai à toute cette soirée : à son rire, son sourire, ses yeux, ses plaisanteries et taquineries. Je retins un sourire aux souvenirs mais j'étais bien incapable de détourner le regard.
Elle tourna la tête vers moi et vit que je la regardai. Je n'eus pas le temps de m'en cacher et en avais-je vraiment envie ? Elle me remercia et nous plaisantâmes encore un peu. Elle me demanda si j'habitais près d'ici mais j'avais un peu de route pour rejoindre la partie « riche » de la ville. Partie qu'elle n'avait pas encore visité, apparemment. Avais-je envie qu'elle le fasse ? Complètement. J'aurais aimé la croiser en sortant de chez moi. Je lui fis savoir qu'elle savait quoi faire pour s'occuper.
Elle me surprit quand elle posa ses lèvres sur ma joue, je ne pus m'empêcher de fermer les yeux pour apprécier un peu plus le contact. J'avais eu envie qu'elle fasse plus. Elle me sortit de mes pensées en me demandant si elle allait me revoir et je lui réussis à lui répondre – malgré ma voix qui m'avait trahie – qu'elle avait mon numéro. Elle voulut savoir si je voulais la revoir ? Et comment ?! Je ne répondis que d'un geste de la tête, j'aurais été bien incapable de formuler une phrase correctement. Elle sourit et descendit. Je la regardai rejoindre son immeuble alors que mon esprit était toujours bloqué sur le sourire qu'elle m'avait offert.
Je rentrai chez moi, perdue complètement dans les souvenirs de cette soirée. Ce fut mon téléphone qui me réveilla le lendemain.
« Tu es dispo aujourd'hui ? Un tour en moto, ça te tente ? »
« Je suis dispo. Tu ne préférerais pas que je te fasse
visiter la ville en voiture ? »
« Tentant. J'ai une idée. Tu me fais visiter et ensuite,
je t'emmène en moto. Partante ? »
« Complètement. »
« Je peux même venir en moto jusque chez toi.
Comme ça, tu pourras me faire visiter ton quartier de bourges. »
Je ris franchement.
« Je ne sais pas si je dois prendre ça comme une insulte ou non. »
« C'est toi qui as parlé du quartier des maisons qui coûtent un bras. »
« Touché. »
Je lui envoyai mon adresse et allai me préparer. J'étais en train de boire un café quand j'entendis des coups à la porte. J'allai ouvrir, je devais encore être tendue car je la vis se reculer légèrement et froncer les sourcils.
– Tout va bien ?; je fermai les yeux et hochai la tête. Je sentis ses mains sur mes bras et rouvris les yeux.; Tu veux en parler ?
– Je ne vais pas t'ennuyer avec ça. On se connaît à peine et...
– C'est pas grave ça.; je secouai la tête.
– Je prends mes clefs et on va pouvoir y aller. Tu veux rentrer ta moto dans le garage le temps qu'on parte ?
Elle acquiesça et attendit dehors, le temps que j'ouvre le garage et sorte la voiture. Je vis qu'elle avait une Harley Davidson. Elle rentra sa moto et me rejoignit. Je fermai la porte et démarrai.
– Sacrée moto.
– J'en ai une autre. Celle-ci, c'est celle pour le MC, celle qu'on a retapé avec Anya.
– Tu as quoi ?
– Une Hayabusa bleue.; je souris.; Quoi ?
– Rien.
– J'ai vu ton sourire. Tu ne me voyais pas sur une bécane de ce genre ?
– Je serais bien mal placée pour penser ça ! Non, je me disais que j'étais étonnée que tu n'aies pas une moto verte.; elle resta silencieuse, je tournai la tête et la vis froncer les sourcils.; Enfin, je me disais que ça t'irait bien une moto verte. Ça irait avec...; je m'arrêtai soudainement, me rendant compte de ce que j'allais lâcher. Je pus voir du coin de l'oeil un sourire étirer ses lèvres.
– Avec ?; je fis un geste de la main.
– Oublie.
– Sûrement pas. Allez, dis-moi !
– Regarde le quartier, plutôt.
– Je vais plutôt te regarder jusqu'à ce que tu finisses ta phrase.; et elle le fit, je sentis son regard sur moi pendant de longues minutes. Je soupirai.
– Je me disais que ça irait bien avec tes yeux.; je tournai la tête et la vis amusée.
– Mes yeux ?
– Oui, jusqu'à preuve du contraire, ils sont verts, non ?
– Et donc, parce que j'ai les yeux verts, une moto verte m'irait bien ? Donc, une moto bleue serait parfaite pour toi ?
– C'était stupide, oublie.
– Au contraire, je trouve ça intéressant. J'aimerais bien savoir comment t'en es arrivée à penser ça.; je sentis mes joues chauffer.
– Je... Heu...; je la vis sourire encore plus, sans la regarder. Je n'étais pas sûre d'être capable de croiser son regard.
– Tu... ?; je m'arrêtai sur le côté et pris une inspiration avant de la regarder.
– Je t'ai juste imaginée sur une moto qui aurait la même couleur que tes yeux, c'est tout.; elle eut un sourire séducteur.
– Tu aimes mes yeux, c'est bien ce que tu dis ?; j'ouvris la bouche et la refermai. Ce qui agrandit son sourire.; Si ça peut te rassurer, j'aime beaucoup les tiens. Je pourrais m'y noyer et quand même dire merci.; j'éclatai de rire.
– Mon dieu mais qu'est-ce que c'est que ces phrases que tu sors ?!; son sourire était encore plus grand, mais plus séducteur, il était amusé et sincère. Je me perdis une seconde sur ses lèvres. Je ne retrouvai ses yeux que lorsqu'elle me fit relever un peu la tête, deux doigts sous mon menton. Je la vis avec un sourcil relevé.
– Quelque chose à ajouter ?; je secouai la tête mais son regard pétillait d'amusement.; Et cette visite ?
Je redémarrai et lui montrai les diverses parties de la ville, lui racontant les quelques anecdotes que je connaissais ou les bêtises qu'on avait pu faire avec O', Rav' et les autres, ou simplement des souvenirs plaisants. Elle rit beaucoup pendant mes récits et me fit savoir qu'elle aimerait bien rencontrer mes amis. Après le tour en ville, nous revînmes chez moi mais ma mère était rentrée. Je grimaçai.
– Le tour en moto attendra une autre fois. Je doute que ma mère accepte que je monte derrière toi.
– Et tu ferais donc ça dans son dos. Tu caches bien ton jeu. Une vraie délinquante.; je lui mis un coup dans le ventre.
– Arrête de te moquer.
– Je ne moque pas, je trouve ça très... attirant.; je me figeai une seconde.; Une vraie petite badass. Je vais me méfier.; son sourire était taquin.
– Tu fais bien. Va savoir de quoi je suis capable. Tu veux boire quelque chose ou tu dois repartir tout de suite ?
– Tu veux me souler ?; je levai les yeux au ciel.
– Devant ma mère, bien sûr... Je vais te mettre un entonnoir dans la bouche et verser du whisky et du rhum jusqu'à ce que tu tournes de l'oeil.; elle me pinça juste au-dessus de la hanche.
– Qui se moque, hein ?; je lui tirai la langue avant de me diriger vers la porte. Lexa la referma pile au moment où ma mère arrivait. Elle fronça les sourcils.
– 'man, Lexa. Lexa, ma mère.; Lexa tendit sa main, que ma mère serra avec un sourire.
– La fameuse Lexa.; je vis la brune se tourner vers moi.
– Tu as parlé de moi ? Je suis flattée.; ma mère ricana.
– Enchantée. Je suppose que la moto dans le garage est à toi.; elle hocha la tête.
– Est-ce que... vous accepteriez, à l'occasion, que Clarke fasse un tour avec moi ?; ma mère se figea.; Enfin, derrière moi, pas qu'elle prenne...
– Je vais y réfléchir.; je retins un petit sourire.
– Je ne sais pas si c'est rassurant ou non, mais j'ai appris assez tôt à rouler en moto. Je sais rouler depuis un moment. Je ne faisais ça que sur des parkings déserts avant mon permis mais...; je mis mes mains en prière en regardant ma mère.
– S'il-te-plaît.; elle soupira.
– Très bien. En journée uniquement. Jamais après dix-huit heures. Si vous voulez sortir ensuite, en voiture ou à pieds.; je sautai dans les bras de ma mère et entendis le rire de Lexa.
J'emmenai Lexa dans la cuisine et lui servis un jus de fruits. Mon téléphone vibra et j'y découvris un message de Raven :
« Soirée chez Wick. Tu viens ? »
« Je peux amener quelqu'un ? »
« T'es en couple ? »
« Mais non. J'ai juste passé la journée avec Lexa. »
« C'est qui ? »
« J'te raconte tout ce soir, ça te va ? »
« T'as intérêt ! »
Je relevai la tête vers Lexa qui regardait autour d'elle.
– Une soirée, ça te tente ?; elle fixa son attention sur moi.; Raven vient de me demander si je venais. Ça te dit de m'accompagner ?
– Je ne vais pas...; je souris en secouant la tête.
– J'ai demandé si je pouvais amener quelqu'un, c'est bon.
– Je préviens Niylah et Gaia, alors.
Elle sortit son téléphone et envoya un message. Elle mangea avec ma mère et moi avant que je ne nous emmène à pieds chez Wick. Sa maison n'était pas si loin. Ce fut Raven qui nous ouvrit, elle regarda Lexa puis moi et son regard passa entre nous deux pendant un moment avant qu'un grand sourire n'étire ses lèvres. J'ouvris grand les yeux, m'avançai et mis une main sur sa bouche avant de lui parler à l'oreille.
– Quoi que tu voulais dire, ferme-la.; elle retira ma main.
– J'allais juste dire que vous feriez un putain de couple de ouf !; Lexa ricana. Raven la regarda.; Dis pas le contraire. Franchement, vous envoyez du pâté à deux !; je posai une main sur mon visage.
– Lexa, voilà Raven. Raven, Lexa.
– Ouais ouais, enchantée. N'empêche, j'ai raison !
Nous entrâmes et suivîmes mon amie qui nous mena au reste du groupe. Tous se présentèrent à Lexa. Raven m'emmena à l'écart et m'interrogea.
– Alors ?! Raconte !!!
– On s'est croisée au resto hier, on a plaisanté, elle m'a laissée son numéro. Elle m'a invitée au bar, on a discuté toute la nuit et elle a voulu qu'on se revoie.; Raven eut une moue approbatrice puis siffla.; Et ?
– Et c'est tout.
– C'est ça. Et ta façon de la regarder ?
– Et ben ?; elle releva un sourcil.; Bon, ok, elle me plaît, elle me fait rire. J'te jure, j'ai plus ri comme ça depuis...; je soupirai.
– Fonce.; je grimaçai.
– Je suis pas sûre qu'elle...; Raven ricana.
– Fonce.
Je rejoignis Lexa, qui était en train de parler avec Octavia et Wells jusqu'à ce que Wick ne revienne en short de bain pour nous dire d'aller à la piscine. Nous descendîmes tous donc dans sa piscine intérieure. Je sentis Lexa se pencher vers moi.
– J'ai pas de maillot de bain.; je me tapai le front, j'avais oublié le mien aussi.
– J'ai complètement zappé d'en prendre.; elle rit franchement.; Par contre, ton téléphone, mets-le dans ta veste et pose-la sur une des chaises. Avec Raven et Octavia dans le coin, ça vaut mieux, crois-moi.
– J'y comptais bien. Déjà rien qu'avec toi, je me serais méfiée.; je lui tapai le bras.
– Merci de la confiance.; elle s'approcha un peu de moi et me regarda droit dans les yeux.
– Ose me dire que tu n'aurais pas essayé de me pousser dans l'eau.; je gonflai les joues.; C'est bien ce que je pensais.
Nous posâmes nos affaires sur des chaises mais restâmes prudentes. Je surveillai Raven et Octavia. Bien mal m'en prit, ce fut Lexa qui me poussa à l'eau. Quand je sortis la tête de l'eau, je lui lançai un regard meurtrier, mais elle était hilare. Tout comme mes amis. Je m'appuyai sur le bord et lui tendis la main.
– C'est ça, je vais t'aider et tu vas me tirer dans l'eau.; je vis O' s'approcher doucement d'elle.
– Je te promets que non.; elle haussa un sourcil alors que je baissais la main et m'écartais. O' en profita pour la pousser. J'éclatai de rire. Dès que Lexa revint à la surface, je l'éclaboussai.; Ça t'apprendra. Je te rappelle que mes amis sont là aussi. Je t'avais prévenue !
– Peste ! Tu aurais pu me prévenir.; elle m'envoya de l'eau.
– Que dalle ! Tu l'as bien cherché !; elle s'approcha.
– Tu vas voir !; je reculai mais elle était plus rapide que moi et je me retrouvai contre le bord de la piscine. Je levai les mains.
– Interdiction de me couler.
– En quel honneur ?
– Le mien !; un ballon s'écrasa juste à côté de moi.
– Ça va, on vous gêne pas ? Vous voulez pas une chambre plutôt ?
Lexa se retourna vers Raven et j'en profitai pour aller sous l'eau et la contournai pour nager jusqu'à l'autre bout de la piscine pour rejoindre mon amie. Elle voulut s'enfuir mais se cogna contre Bell' qui était juste derrière elle et secouait la tête. Elle essaya de feinter pour passer et j'en profitai pour enrouler mes bras autour d'elle. Je reculai et me laissai tomber en arrière dans l'eau, la tenant toujours fermement. Quand je sortis la tête de l'eau, je me trouvai face à une Lexa avec un grand sourire, elle prit appui sur ma tête et me coula avant de me faire revenir à la surface aussi vite.
– Vengeance.
La soirée se passa principalement dans la piscine jusqu'à ce que nous sortions pour nous sécher un peu avant de partir. Nous avions fait des batailles d'eau comme des enfants et j'avais beaucoup ri. Surtout quand je m'étais liguée avec Rav' et O' contre Lexa. J'avais même réussi à la couler aussi pendant qu'elle se battait contre mes amies. J'étais allée sous l'eau et avais tiré sur ses chevilles.
Nous étions sur le chemin du retour, les cheveux encore un peu humides, en train de rire et de nous chamailler gentiment. Elle allait se diriger vers le garage.
– Qu'est-ce que tu fais ?
– Je vais rentrer.
– À cette heure ? Dans cet état ? Sois pas bête, je vais te prêter de quoi dormir. Je vais te montrer où est la salle de bain, tu pourras prendre une douche si tu veux.; elle sourit.
– Merci.; elle leva son t-shirt vers son nez.; Ça ne sent pas trop, mais il y a une légère odeur de chlore quand même.
– Tu me donneras tout ça, je lancerai une machine.; je l'amenai à la salle de bain et lui préparai un pyjama que je mis dans la chambre d'amis. Quand j'entendis l'eau s'arrêter, je tapai à la porte de la salle de bain.; Je t'ai laissé de quoi dormir dans la chambre d'amis. Laisse tes fringues par terre, je m'en occuperai.
– Merci.
Je retournai à ma chambre, pris un pyjama et me dirigeai vers la salle de bain de ma mère. Je passai rapidement sous la douche puis me séchai et passai mon pyjama. Je mis mes vêtements dans un bac et sortis avec. Lexa n'était plus dans la salle de bain, je ramassai donc ses vêtements pour les mettre dans le bac avant de descendre dans la buanderie. Je programmai la machine avant de remonter. Je faillis rentrer dans Lexa en haut de l'escalier, je reculai et sentis mon pied glisser avant qu'une main ne s'enroule autour de mon poignet et que l'autre ne vienne dans mon dos pour me maintenir. Je n'étais qu'à quelques centimètres d'elle.
– Pardon, je ne re...
– C'est rien. Ça va ?; je relevai la tête et acquiesçai d'un geste.
– Tu voulais quelque chose ?
– Voir si tu avais besoin d'aide.; je lui souris.
– C'est gentil. Mais, c'est bon, tes vêtements sont dans la...; je n'eus le temps d'ajouter rien d'autre qu'elle m'approcha d'elle et m'embrassa. Le baiser était plus doux que je ne m'y étais attendue et je fus presque déçue quand elle recula la tête. Je ne savais pas quoi dire, mais mon esprit choisit de terminer ma phrase.; machine.; elle éclata de rire.
– Ce n'était pas l'effet escompté.
– Je suis désolée, tu m'as prise au dépourvu, je suis incapable de réfléchir correctement là.; je la vis sourire.
– C'est déjà plus flatteur.; je lui mis un léger coup dans le ventre avant de l'embrasser. Un baiser bien plus intense. Ce fut elle qui l'arrêta encore. Elle posa ses mains sur mes bras et m'écarta doucement d'elle avant de soupirer. Elle posa ses lèvres sur ma joue.; Bonne nuit, Clarke.
Elle se recula, son regard était difficilement soutenable. Je la regardai rejoindre sa chambre avant d'en faire de même. Je fermai la porte et m'appuyai dessus, posant mon index sur mes lèvres, repensant aux baisers qu'on venait d'échanger. Je n'avais jamais eu autant de sensations. J'avais eu quelques histoires : des amourettes de quelques semaines. Autant dire rien de bien sérieux ou de transcendant mais jamais je n'avais ressenti autant de choses pendant un baiser.