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1 - Chapitre 1
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Chapitre 1

— D’ici là, j’apprendrai à nager !

— Très bonne idée ! Je compte sur toi.

La rumeur de la taverne diminua, simplement perturbée par le bruit régulier des couverts cognant la porcelaine et des discussions joyeuses.

Nounka passa l’éclairant faisceau lumineux qui camouflait l’extérieur du village aux habitués attablés à l’intérieur. Le soleil était haut dans le ciel, il était après tout bien midi passé et les graviers de l’allée réverbéraient la lumière droit dans les yeux de toutes personnes désirant jeter un coup d’œil dehors.

Elle poussa les battants de chêne, remarquant distraitement l’absence de cire ou de vernis sur ceux-là, derrière elle les ombres de son équipage se faisaient apercevoir, dessinées de noir et entourées de ce blanc aveuglant. Un sourire bienveillant, léger ou factices sur leurs lèvres.

— Bonjour tout le monde…

Elle avançait capuche découverte, ses court cheveux rouge ébouriffés. Des mèches folles pointaient vers le haut quand d’autres tombaient sur le côté droit de son visage, ne camouflant d’aucune façon la large balafre qui semblait avoir été taillée à la main et barrant maladroitement son visage en une large diagonale tremblotante.

Elle entendit une cacophonie de couverts jetés dans les assiettes, le bruit de vêtements se froisser et quelques chaises racler. Ce lourd brouhaha pourtant n’arriva pas à recouvrir le son grinçant des battants que l’on pousse pour partir.

Elle eut un sourire aigre qu’elle ne chercha même pas à retenir, habituée à ce genre de fuite, il y avait une telle rage envers sa race que de toute façon...L’on ne pouvait que s’habituer et offrir un beau sourire pour s’excuser du dérangement.

Ce qui d’avantage l’étonnait était le nombre toujours important de personnes encore présentes.

Bien qu’elle et son équipage aient eu le temps d’atteindre le bar, eux étaient restés. Elle baissa la tête, tombant dans les yeux de son homologue rouge de cheveux et n’y vit qu’un vague désintérêt poli mêlé de compréhension. Il lui sourit, se décalant pour leur faire de la place au bar.

— Asseyez-vous voyons ! Vous avez l’air d’avoir fait pas mal de route.

Nounka aurait voulu sursauter mais son corps s’y refusa, habituée aux coups en traître elle choisit de se méfier tout en...acceptant la proposition, ce n’était qu’un siège après tout et si son instinct lui disait que tout allait bien elle allait se laisser le bénéfice du doute. Que pouvait-il lui arriver ? Se faire poignarder ? Un écho de rire résonna dans sa gorge et fit frétiller les oreilles noires et lupines qui se trouvaient au sommet de sa tête. Ce n’était clairement pas cela qui allait pouvoir les tuer.

S’asseyant, elle donna un signe de tête à un homme qui la suivait derrière son épaule depuis le départ. Le teint pâle comme la neige et les cornes brunes semblables aux ibex, il acquiesça et se décala, sa dizaine d’accompagnant allèrent s’asseoir en se répartissant autant que faire se peut entre le bar et une table de libre.

Nounka ne voulu pas perdre plus de temps que nécessaire et elle avait déjà trop étiré le sien en courbant l’échine, traînant la patte et en se montrant, elle et les siens, totalement inoffensif. La tenancière semblait attendre sa commande ou toute demande tout en fixant habilement un gros tonneau au mur. Elle lui jetait de fréquent coups d’œil, tout en préparant de nombreuses bières fraîche qui partaient déjà vers les tables grâce à ...son aide de camp, faute de terme plus adapté. Ah la terminologie humaine...

— J’ai un blessé.

La tenancière s’arrêta de remplir ses chopines, laissant la mousse s’éclater au fond du verre, tournant toute son attention vers l’hybride.

— Grave. J’aurai besoin d’aide prestement... s’il vous plaît. ajouta-t-elle.

Elle aurait pu accompagner cela d’un sourire si seulement la situation ne la stressait pas autant et que les ronds de jambes ne la mettaient pas si mal à l’aise.

Et diable ! Qu’elle n’avait plus l’habitude de parler à des humains, les formules de politesse orale lui passaient totalement au dessus de la tête...Le langage de son peuple comportait tellement de mots différent et de convenance silencieuse que faire face à un « humain » était comme accoster sur une terre inconnue où leur geste ne voulait pas forcément dire ce qu’on lui avait apprit...

Dans leur île il leur suffisait d’une œillade pour s’interpréter comprenant alors les demandes, les affirmations, les ordres, les colères contenues ou même la timidité. Chaque regards, gestes d’oreilles, tics musculaires, chaque mouvements volontaire avaient une signification précise qui faisaient partis d’eux dès le plus jeune âge.

C’était leur mœurs et le choc des cultures lui était désagréable si elle devait être honnête...

— Je voudrais bien mais je ne suis que tenancière, je n’ai aucunes compétences médicales...je doute même que le médecin du village ait la moindre connaissance pour une espèce autre qu’humaine. S…sans vouloir vous offenser !

— Non...c’est bon. Pouvez-vous me dire où il se trouve,… je vais essayer de le rejoin-

— J’ai oublié de te dire Makino ! Coupa, à l’autre bout de la salle, le serveur (voilà le mot!) Le médecin est parti à Goa. Il ne sera pas là avant deux ou trois jours, selon l’urgence pour laquelle il a été appelé. Désolé M’dame. Il se courba en avant et reparti penaud mais nerveux servir ses commandes.

Nounka se figea. Ne faisant pas attention à l’excuse de l’aide de camp. Pas de médecin ? Voilà qui était extrêmement problématique… Leur situation exigeait pourtant la présence d’un tel porteur de savoir et si un humain n’ayant pas porté la promesse du « secret médical » était mit au courant de leur…cargaison.. alors son équipage et elle aurait de sérieux ennuis.

Avec la répression des droits de son peuple le simple fait que leur malade soit humain pouvait les faire porter à la potence. Peu importe que cet humain ait toujours vécu avec eux, les autorités humaines les accuseraient toujours de l’avoir kidnappé ou autre (ils étaient très inventif et pleins de zèle quand ils le voulaient... remarqua-t-elle amèrement)

Nounka déglutit difficilement la gorge nouée elle sentait son cerveau se faire engourdir comme si une main invisible venait de bourrer son crane avec une grosse boule de coton. Elle contrôlait avec beaucoup d’effort le mouvements de ses yeux pour leur éviter de rouler sur eux-mêmes ou de flotter sur chaque minuscule détail qu’elle pouvait voir.

Ce faisant une migraine prit son côté gauche et une grimace couru sur son visage pâle. Elle savait qu’elle avait dû commencer à perdre des couleurs...D’ailleurs elle sentait son dos se couvrir d’une pellicule glacial et pulser de chaleur, la faisant suffoquer silencieusement sur sa propre respiration. Deux mains sur ses épaules tentèrent bien de la ramener à la réalité mais c’était bien plus facile à dire qu’à faire. Après tout elle était là. Elle voyait parfaitement son second. Elle décryptait parfaitement les mouvements de ses oreilles et les tics de langues et de gorge qu’il faisait résonner pour l’appeler et la ramener sur terre.

Elle ne pouvait juste pas s’empêcher de rester bloquer dans cet entre-deux, ici au moins elle n’avait pas à faire face à la futur mort de son petit humain. Il était si jeune, pourquoi n’avait-il pas le droit à avoir une vie longue et généreuse ?! Oh, pas aussi longue que la leur mais tout de même, cent années était un nombre tout à fait respectable !

Ses oreilles tombèrent sur ses cheveux, les muscles se déliant et le cartilage de ses attributs lupins se ramollissant de sorte à les faire se courber comme des algues peu fraîches. Le regard défait elle sentait sa poitrine se tordre et la brûler. Elle ne sentait presque plus ses bras ou ses jambes et c’était parce qu’elle n’y avait pas encore pensée que des larmes n’avaient pas encore coulées de ses yeux. Sa respiration était certes toujours profondes mais elle se sentait agoniser à rester assise sur ce tabouret. Piégé à l’intérieur de son propre corps elle tentait pourtant de cogner contre les parois de sa conscience pour ne pas la perdre et se maintenir à flot.

Un doigt la fit sursauter et remonter les oreilles avec attention. Un pouce posé entre ses sourcils et deux doigts massant les deux côtés de son crane sembla réussir à la ramener dans le monde tangible. Son second semblait concentré mais aussi très fier comme après avoir réussi à ferrer un poisson particulièrement coriace. C’était l’exact impression qu’elle avait : un poisson ayant était ferré et projeté dans les airs et tirée de sa létargie torturante, propulsée dans le monde réel d’un seul et grand coup comme un arc relachant sa flèche.

Une fois sûr que ses yeux n’allaient pas partir dans tous les sens Nounka accepta de relâcher légèrement la pression qu’elle maintenait sur son corps.

Si les transpirations et le brouillard sur ses yeux s’étaient atténués elle restait avec la sensation qu’une collet lui enserrait la gorge et qu’on s’amusait à appuyer une enclume sur sa cage thoracique. Mais elle écouta encore une fois les paroles silencieuses de son ami. Oui, Merivel allait s’en sortir. D’une façon ou d’une autre ils trouveraient un moyen de lui venir en aide.

Il y a toujours une solution, ne perd pas espoir Capitaine..

Elle se redressa, son corps tordu appuyé gauchement sur le comptoir du bar. Son regard balaya tout de même la salle, cherchant à se faire une moyenne des avis que ces gens avaient désormais d’elle : un capitaine au pied du mur et qui ne cherche pas à le cacher aux siens ou aux étrangers.

Mais elle ne trouva que des sourires encourageant ou bien ils ne la regardaient pas clairement, le visage plein de pudeur. Lui offrant un peu d’espace.

Peut-être pourra-t-elle trouver de l’aide en la présence de ces gens si jamais les autorités venaient les emmerder d’un peu trop près. Pas physiquement, non. Mais omettre de dire qu’ils avaient eu vent de leur présence serait déjà beaucoup…

La tenancière profita de cette accalmie pour poser un grand verre d’eau fraîche suivi d’un plus petit rempli d’un liquide couleur miel. Alcool fort... Un sourire rassurant et elle repartie faire son travail. Nounka clignota des yeux. Merci.

Elle tourna la tête et tomba alors sur la contemplation du rouquin dont elle faisait l’objet. Quelle entrée je fais face à lui…C’est pitoyable chez les humains de se montrer à lâcher prise ainsi, non ? Pourtant, et c’était encore une fois une expérience perturbante (est-ce que cette taverne était un signe du destin ? Le karma qui lui renvoyait ce qu’elle avait fait de bon dans une vie précédente ?!) il lui renvoya un sourire confiant.

Il ouvrit la bouche pour parler mais une petite boule humaine et rebondissante sauta sur le dos du roux et adressa à qui le voulait un sourire presque aussi éblouissant que la lumière du dehors.

— Faut demander à Hongo il est docteur !

-Ha ! Une voix, à l’autre bout de la pièce. Pourquoi pas, qu’en pensez-vous Cap’tain ? L’Homme susnommé leva haut sa chopine dans sa direction. Agissant comme un salut muet elle trouva le geste amusant et malgré la teneur officieuse du signe par chez elle, elle inclina la tête. Un sourire légèrement moqueur sur les lèvres, alors que les siens tentaient de se retenir de glousser, amusés.

La tension sur sa poitrine se défaisant lentement. Elle retourna sa concentration vers le petit bonhomme qui mine de rien avait fait disparaître son angoisse comme on souffle une bougie.

— Crois-tu que son Capitaine accepterait ? Lui demanda-t-elle en penchant la tête.

Il ouvrit de grand yeux, comme stupéfait qu’une interdiction puisse jaillir des lèvres de ce dernier.

— Shaaaaaanks. Il sauta par terre et fit le tour de la chaise haute pour se mettre pile devant lui. S’il te plaît Shaaaanks…

Les yeux de chiot battu étaient vraiment une arme redoutable peu importe les peuples.

En particulier si utilisée par ce petit bout et Nounka en frissonna en voyant “Shanks” fondre et succomber à la demande.

— Pas de problème, pas de problème ! C’est si gentiment proposé après tout mais...tu te portes garant Luffy ? C’est ton honneur qui sera en jeu ! Il bomba le torse, se montrant comiquement plus imposant en se voulant être une bonne image de l’ "honneur”. Nounka dû admettre que si leur langage corporel était bien différent il lui était tout de même facile de comprendre l’humour du geste. Elle sourit.

Luffy quand à lui se renfrogna et fronça son petit visage, le nez retroussé. Son honneur...c’était très important, presque autant que sa vie ! Il ne voulait pas être quelqu’un en étant dépourvu. Il voulait monter tout en haut de son rêve avec le plus d’honneur possible !

Il pivota prestement pour regarder l’étrangère dans les yeux, un air déterminé ne le quittant pas.

— Est-ce que tu es une méchante Madame ?

Nounka cligna lentement des yeux. Réfléchissant, la question pouvait être creusé philosophiquement mais..

— Non, nous sommes plutôt du genre discret. Affirma-t-elle platement d’un hochement de tête.

— Okay ! Il lui offrit à nouveau son sourire et se retourna avec confiance pour fixer le roux. Alors j’y gage mon honneur !

Derrière eux l’homme à cornes de bouc trépignait sur place, gigotant ses pieds déjà debout.

C’était vraiment aussi simple que cela pensa la cheffe rouge ? Huh...c’était un enfant après tout. Mais les humains étaient parfois si changeant...peut être, avec un peu de chance, que son équipage et elle étaient tombés sur une poignée d’exceptionnel exceptions ?

Le Roux ricana, l’air particulièrement ravi de la réponse, comme la majorité de son équipage.

— Dahahaha! D’accord c’est donc acté !

Il n’eut le temps que de finir sa phrase avant que des sabots ne galopent violemment sur les tommettes de la taverne et ne se dirigent vers la table où Hongo était assis. L’homme-bouc attrapa le médecin sous les bras et le jeta sur son épaule. En se tournant d’un geste fluide il piqua un sprint prodigieux en direction de la forêt.

Le hurlement du nakama résonna longtemps malgré la distance et ses camarades ne firent que rire de sa terreur. Capitaine inclus.

Elle se décala un peu pour esquiver ce dernier qui se roulait déjà par terre, passant entre tables et chaises du lieu. Respirant à peine entre chaque fou rire il se dirigea vers ses compagnons pour trinquer …sûrement au « malheur » de Hongo.

A cheval sur la Parole cependant, Nounka se renfrogna de ne pouvoir clairement conclure le pacte avec le Roux... elle garda néanmoins sa bouche close, les Humains étaient vraiment étranges… et puis son Second avait un peu cassé le rythme de leur discussion, elle pouvait comprendre qu’ils passent plus ou moins à autre chose...son peuple aussi était étrange à bien y réfléchir.

Coupant à ses divagations un autre personnage vint à elle. Tignasse noire et longue, tirée en arrière dans un catogan lui donnant un air bien plus sérieux que ses autres compagnons -si on excluait son air goguenard en direction de la sortie. Visage marqué par l’âge, fines rides qui ne faisaient que l’embellir et couraient sur ses pommettes comme des gouttelettes d’eau sur une glace, discrets sillons contemplatifs.

Ses marques lui apportaient un air joyeux si contrastant avec son regard inexpressif, qu’elle se dit qu’il devait arborer cette face pour tous les étrangers et montrer un tout autre aspect à son entourage, plus démonstratif peut-être… Nounta pensa qu’il serait amusant d’être l’auteure de quelques rides, marques éternelles sur cet être éphémère et à cette pensée elle eut de légères rougeurs venant colorer ses joues brunes. Elle n’avait pas eu le désir de créer une nouvelle amitié depuis des années. C’était très perturbant…

Il s’assit sur le tabouret libre en l’observant et elle suivit le mouvement, s’accoudant au bar et ils se dévisagèrent tranquillement l’un l’autre.

Il émanait de lui un langage silencieux et maîtrisé qu’y en était apaisant pour elle actuellement entourée de gens n’y faisant pas attention. Lançant les gestes comme des mots hurlés sans considération pour leurs résonances envers eux. Des propositions, des questionnements, des attentes...des menaces.

Ce n’était pourtant que l’interprétation qu’elle pouvait en faire. La traduction d’après ses connaissances. Ils ne venaient même pas de la même île et comme disait Louis «à différentes localités, différentes expressions. Ne prends pas tout ce que tu lis pour argent comptant Tata ! ». Il avait bien raison, ces humains ne pouvaient pas savoir ce qu’ils leur faisaient lire... mais pourquoi alors cet étranger paraissait parler les mêmes mouvements qu’elle ?

— Benn. Se présenta-t-il. Je peux parler au nom de l’autre idiot si besoin. Un tic sur sa pommette et un geste de la main. Il est un peu idiot mais on s’y fait.

Elle laissa ses oreilles frétiller, appréciative de cet homme à la compréhension aiguisée et élargit son sourire. Ce ne pouvait pas être une coïncidence. Elle sourit en découvrant l’une de ses dents et dessina un léger cercle avec le bout de son oreille. Je comprend, j’ai le même à la maison ~

— Nounka. J’aurais aimé que votre Capitaine puisse confirmer en personne l’autorisation de...l’emprunt de votre médecin. Histoire qu’il n’y ait pas de malentendu, mais si vous pouvez vous en charger cela est tout aussi bien. Déclara-t-elle en vidant à grandes gorgées son verre, soulageant la tension dans sa gorge.

— Vous avez sa parole. Il est juste très rapide pour passer d’un sujet à l’autre, parfois il en oublie de finir ses explications, ça désopile une bonne partie de l’équipage. Avoua-t-il avec un regard légèrement attendrit qu’il ne lui cacha pas.

— J’ai vu ça. Ces modes de pensées ne sont pas courant mais je peux les trouver agréable à observer... Ils apportent une certaine fraîcheur en dépit de la frustration que cela apporte.

Elle fit tourner les glaçons dans le fond de son verre. Depuis combien de temps n’avait-elle pas eu une discussion avec un autre humain ? Certains réflexe ne se perdent pas visiblement, elle était retombé dans leur types de phrasés presque trop facilement…

— Effectivement. Il nota une pause observant les gestes lents de Nounka.

Il reprit :

— Il est d’ailleurs tout aussi rare de voir quelqu’un se qualifier, lui et ses membres, de discret et « kidnapper » autrui avec autant de discrétion que l’Amiral Garp dans ses bons jours.

— Et bien… Elle eut un petit rire, toujours autant amusée par les pitreries de son ami. Reyni est un cas à part. Et puis... votre médecin n’avait pas l’air vraiment terrorisé si je puis me permettre, je dirais même qu’il est habitué à ce genre d’enlèvement. Affirma-t-elle, amusée.

— C’est qu’il est très demandé. Dit-il moqueur, sa chopine au bout des lèvres.

Elle se permit un rictus et dans le même temps elle repoussa délicatement son verre sur le comptoir et remercia la tenancière pour le remontant tout en se levant de sa chaise.

— Me suivez-vous ? Nous allons rejoindre le reste de nos nakamas à l’instant. Sinon nous pouvons nous retrouver ce soir à mon bateau, nous avons amarré de l’autre côté de la forêt, une petite clairière y fait office de port. … Je pourrais toujours envoyer quelqu’un vous chercher bien sûr si Hongo réussit à soigner notre compagnon. Nous aurons de l’alcool et des jus de fruit pour le petit en guise de remerciement.

— J’en ferais part au Capitaine. Dit-il en s’allumant une cigarette face à elle.

Elle bougea d’un pas et ses accompagnateurs se levèrent, suivant le mouvement en une mécanique fluide. Une partie de la troupe ouvrit le chemin quand une autre attendit qu’elle passe pour fermer la marche.

Elle allait passer les battants de bois quand elle sentit une question lui caresser la nuque. Elle se retourna et adressa un regard et un sourire légèrement joueur.


— Ne vous inquiétez pas Benn, votre médecin reviendra en un seul morceau...ou du moins s’il survit à Reyni et Louis.

Nounka partit sur le chemin de gravier amusée, riant du sarcasme silencieux dont avait fait preuve le second du Roux.

Son long manteau sur les épaules, les pans du tissus tombaient en des mouvements altérés par le vent, grimpant et descendant la gravité. Et leur groupe s’enfonça dans la lumière puis glissa dans la forêt tel d’étranges ombres inaltérables que même le soleil ne pouvait effacer.

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2 Comments

30 days ago
C'est mignon :D et j'aime bien Nounka.
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29 days ago
anw, merci ça fait plaisir ♥
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