ISABELA, Aéroport, Catane - Fontana rossa
Je pars aujourd'hui. Je suis très triste. J'ai déposé la lettre écrite la veille chez Giulia. Comment, diable, va-t-elle le prendre... Après tout, pourquoi n'aurais-je pas le droit de vivre ma vie ? Je suis libre de ce que je veux n'est-ce pas ? Bon, après réflexion, ce sont mes parents qui ont fait un choix pour moi.
À l'aéroport, mes parents me demandent comment je vais. Je leur dit que ça ne va pas, car ce qui aurait été bon pour mon mental, c'est de rester à Syracuse. New York ce n'est pas pour moi... Je ne sais pas si je vais m'habituer rapidement à leur manière de vivre. Ma mère m'a dit de ne pas me stresser car là-bas, elle dit que c'est «chill».
L'attente pour nos valises est longue. Je commence à me sentir fatiguée à cause de toute cette attente. Notre avion prend 1h de retard.
Une fois dans les airs je prends une photo pour l'envoyer à Giulia. La vue est à couper le souffle. A l'extérieur, le soleil se couche et le ciel est un nuancier de violet, de jaune et de rose. Je suis époustouflée.
Nous approchons des États-Unis. Dans moins de 30 minutes, l'avion devrait atterrir à l'aéroport de JFK. L'avantage d'être handicapée, car oui, un cancer est un handicap, c'est que le plus souvent, nous sommes seuls. Je peux ronfler tranquille quoi...
30 minutes après, mon avion atterrit. Je commence à sentir une douleur au cœur, ce qui n'est pas bon signe.
D'après mes parents, je suis discrète, petite, douce.
Mais quand on grandit, tout est différent. Les amis, les situations amoureuses... et tout ce qui va avec. Je croyais avoir le courage de le dire à mes amis, mais contre toute attente, non. Giulia ne m'a jamais demandé pourquoi je n'étais pas allée en cours pendant deux mois. Pendant un moment, je me suis demandé si c'était uniquement par intérêt que Giulia traînait avec moi. Au fur et à mesure du temps, je me suis rendu compte qu'elle était sincère et que j'étais vraiment précieuce à ses yeux. J'appelle un taxi pour nous emmener au logement que l'on a acheté. C'est très, futuriste et... pas à mon goût. Je préfère ma petite maison de campagne.
- Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!
- Qu'est ce qu'il y a ? Me demande ma mère.
- Mais c'est super haut !!
- Nous sommes dans un gratte ciel, Isa. Me répond mon frère.
Je tourne la tête vers une fenêtre et, sur la terrasse voisine j’aperçoit des canettes et un paquet de chips jetés au sol.
Ce monde là me dégoute. Les gens en ont rien à foutre de polluer ou quoi ?! La prochaine fois que je vois ça et que la personne est devant moi, je lui dit d'aller se faire voir et de retourner trier les déchets chez sa mère ! Ca a le don de m'énerver et de pourrir ma journée, les gens comme ça.