Avery
Aujourd'hui j'ai la chance de finir plus tôt que d'habitude, pour mon plus grand bonheur. Deux heures assise sur une chaise en bois qui n'est pas confortable du tout, ça en devient vite barbant. Surtout pour des maths, je déteste les maths. Au plus profond de moi lorsque j'aperçois mon professeur, j'en ai des frissons, cette sensation est horrible, tout comme cette matière.
Je ne sais pas comment des personnes peuvent aimer ... Cette chose ignoble. Et puis pour être honnête, mon prof n'est pas réellement le stéréotype de l'enseignant canon qui fait baver ses élèves. Même si je ne suis pas là pour ça, ils pourraient faire un effort pour nous donner des raisons de vouloir aller en classe pour deux heures.
Malheureusement, nous n'avons pas toujours ce que nous souhaitons et dans mon lycée, ils veulent absolument qu'on souffre, aller savoir pourquoi, aller savoir par quels neurones leur est passé l'idée ce jour-là. Enfaîte après réflexion, je crois que je ne désire pas le savoir, je veux laisser mon cerveau réfléchir un peu plus pour oublier à quel point je hais les maths !
Les autres lycéens ont tendance à penser qu'avec mon intelligence j'aime les cours plus que ma propre vie. Mais aussi que je n'ai pas de vie privée, que je ne sors jamais, que je reste cloîtrée chez moi ou que je passe mes journées à la bibliothèque... Tel un rat de bibliothèque.
Alors je tiens à dire que c'est faux. Certes j'aime apprendre, j'adore lire et surtout connaître tout du monde qui m'entoure, car assimilée toutes ses connaissances me fascine réellement. Malheureusement, ce n'est pas pour autant que je n'ai pas vie et encore moins que le lycée est mon âme-sœur. C'est même le contraire.
Je vous rassure de suite, je n'aime pas le lycée. Du moins pas plus que ça. Les gens sont pour la plupart totalement stupides, immatures, irresponsables et ne pensent pas à réfléchir avant de d'ouvrir leurs bouches sauf pour dire des sottises. Oh et aussi écouter les bruits de couloir, alors ça, ils adorent !
Pourtant ne dit-on pas que : L'habit ne fait pas le moine.
Je trouve que ma génération est vraiment complexe. Je veux dire par là que nous sommes toujours tristes, on écoute à longueur de temps des musiques qui nous font vers des larmes la nuit. Pour finir nous passons nos journées sur nos téléphones et Netflix pensant qu'internet est notre Best Friend Forever ! Encore une fois, c'est totalement faux.
J'ai l'impression que nos sommes perdus, ou du moins que nous ne voulons pas être heureux, enfin pas entièrement. C'est comme si le destin savait qu'a chaque naissance de cette nouvelle génération, le mot joie ne peut pas être combiner avec nous. Mais plutôt tristesse, méchanceté, jalousie et bêtise. Oui je crois que ses mots sonnent en nous comme une révélation abjecte.
C'est comme si toute parcelle de bonheur en nous était devenu obsolète.
Il y a cette partie en nous qui aime la souffrance et l'amertume plus que tout. Plus que nous-même... Je crois plus que tout au monde que nous ne pouvons être heureux. Mais j'ai l'impression qu'il y a cette putain de barrière qui retient chaque parcelle d'amour, de joie, d'innocence et qui se contente de l'a jette au loin en nous laissant seule avec notre jalousie et notre haine pour n'importe qui, qui voudrait un tant soit peu nous sauver de ça.
La sonnerie retentit, je sors de la classe en vitesse. Soudainement, la main d'Anna, mon amie de longue date, entoure mon bras. Elle est habillée d'une tenue de sport noire ce qui fait ressortir ses cheveux rose pale, attachés en une queue-de-cheval haute. Quand nos regards se croisent, un rictus orne son visage, la rendant rayonnante.
— Alors tu as finis ? demande Anna alors que nous marchons jusqu'à son casier.
— Oui, enfin ! Je dois juste passer à la boutique de fleurs de ma mère.
— Et notre sortie de demain?
— Et bien on peut aller boire un café, si tu en as envie.
— Un café ? Tu as quoi, quatre vingt ans ? Non, non, non, toi et moi on va aller boire un verre, ou plusieurs et seulement pour dessaouler, on prendra un café !
Anna rigole avant de ranger ses bouquins à l'intérieur son casier rouge. Elle ferme son casier en faisant fortement claquer la porte. Cette dernière se tourne pour me faire face, tout en levant son sourcil droit, elle croise les bras contre sa poitrine et m'offre son fameux regard froid, qui me fait flipper soi-disant passant.
— D'accord je ne te force pas à venir mais penses-y pour demain, entendu ? C'est le week-end et je veux profiter d'être avec ma meilleure amie. Tu me manques !
— Je t'en fais la promesse Anna. Bon je dois vraiment y aller, bisous!
Anna m'embrasse la joue avant de me serrer fort contre elle. Nous restons dans cette position durant plusieurs minutes, je ferme les yeux pour savourer cet instant avec mon amie.
Anna est ma meilleure amie depuis que nous avons dix ans. Lorsque nous nous sommes rencontrées, nous étions à notre premier jour de 5th grades, la dernière année d'école primaire avant d'entrer en enseignement secondaire. Elle est arrivée dans la classe, habillée de sa magnifique robe a paillettes et avec son fameux tracteur rouge dans les mains. Je sais, une robe de princesse et un tracteur, mais Anna à toujours été un paradoxe pour les gens qui l'entourent, mais aussi pour moi-même. J'ai arrêté de chercher des réponses à certains de ses comportements depuis bien longtemps. Elle est qui elle est et ça me suffit amplement.
Ce jour-là je me suis assise à ses côtés. Elle m'a montrée comment jouer avec son jouet et lorsque nous nous sommes mise à parler ça été comme une évidence. Anna est devenue depuis ce jour-ma meilleure amie, et depuis nous sommes unies comme les cinq doigts de la main.
Je suis là pour elle, autant qu'elle peut l'être pour moi. Anna est une personne honnête, douce, gentille, drôle mais surtout elle sait être à l'écoute des gens. Elle arrive à nous mettre un sourire sur les lèvres avec de simples mots lorsque tout va mal dans notre petit monde. Elle a toujours des solutions. C'est une perle, un vrai amour et croyez moi, je remercie chaque jour Dieu pour lui avoir fait croiser mon chemin.
Sans elle, je ne serais pas qui je suis. Sans elle, je serais totalement et éperdument seule.
Je secoue légèrement la tête en quittant Anna. Je la laisse dans un des nombreux longs couloirs de notre lycée et je sors pour rejoindre ma mère à son travail.
Ma mère travaille dans une boutique de fleurs à seulement dix minutes de mon lycée. Généralement, après chaque jour de lycée, je m'y rends et je reste avec elle, jusqu'à ce qu'elle finisse sa journée.
Aujourd'hui le ciel est dégagé et le soleil est présent, ce qui rend cette journée de printemps encore plus belle et appréciable. Les rayons du soleil touchent les bâtiments de la ville de Salt Lake City, dans l'État de l'Utah. Tout en continuant de marcher, je me mets à regarder les passants qui sourient, heureux de cette journée ensoleillée, qui semble être positive pour beaucoup.
Mon sac de cours sur mes épaules, les dix minutes se sont rapidement écroulés. J'ouvre la porte du magasin et j'aperçois ma mère au comptoir en train d'écrire dans un cahier. Elle lève la tête et ses yeux se plongent dans les miens. En souriant, elle pose le stylo et vient me prendre dans ses bras, heureuse de me voir.
— Avery, ma chérie ! Alors comment a été ta journée ?
Un sourire se forme sur mes lèvres et je lui réponds d'un ton joyeux :
— Bien et toi, comment s'est déroulé ta journée maman ?
— Horrible, j'ai dû faire affaire avec une femme vraiment hautaine, j'avais juste envie de lui faire bouffer ses hortensias. Mais heureusement pour moi ton père est arrivé à ce moment-là et il a sauvé la mise.
— Oh j'imagine bien la scène maman. Pourquoi ce genre de chose arrive quand je ne suis pas là ?
— Tu demanderas à ton père lorsqu'on rentrera. En attendant il me reste une heure. Comme toujours tu vas dans la salle de pause et je te rejoins lorsque j'ai terminé ? affirme ma mère d'un ton joviale .
Je me dirige vers la salle de pause en question, je ferme la porte derrière moi. Tout en posant mon sac sur la grande table qui orne la pièce, je commence à sortir mes cahiers afin de m'avancer dans mes devoirs. Je regarde mon agenda, pour demain j'ai deux exercices de physique à faire. Je décide de les faire de suite en sachant qu'ensuite je serais tranquille toute la soirée avec mes parents.
🏈
Ma mère, se gare à l'intérieur de notre garage, elle coupe le moteur et une fois la clé enlevée du contact, je défais ma ceinture pour sortir du GMC* noir. Elle prend son sac à l'arrière, nous entrons à l'intérieur de notre maison et je sens alors une odeur de pizza, mon estomac se réveille et je l'entends gargouiller signe que la faim me rattrape.
Mon père nous accueille avec joie, il dénoue sa cravate noire avant d'aller embrasser ma mère avec passion. Je les regarde en souriant, quelques instants plus tard, mon paternel pose ses lèvres sur mon front.
— J'ai commandé deux pizzas. Une fromage pour nous deux Mia et pour ma fille chérie, une pepperoni.
— Merci Maxwell, répond ma mère.
— Oh génial, merci papa ! Tu es le meilleur, je réponds en souriant, heureuse qu'il se souvienne que la pepperoni est ma pizza préférée.
— Tout pour ma fille chérie.
— Je monte me mettre en pyjama et j'arrive.
Mes parents hochent la tête chacun leur tour avant qu'ils retournent au salon main dans la main.
Quand j'arrive dans ma chambre, je jette mon sac au sol contente de pouvoir m'en débarrasser. J'attache mes cheveux en un chignon mal fait et j'enfile mon pyjama qui consiste à un short gris et d'un tee-shirt des Utah Falconz, l'équipe de football Américain de notre État. Je pars dans ma salle de bain personnelle pour me laver les mains, une fois que j'ai fini, je vais pour m'asseoir sur le lit, mais mon cellulaire attire mon attention. Mon téléphone sonne et j'aperçois un message de ma meilleure amie, un sourire sur les lèvres, je l'ouvre afin de le lire.
De Anna :
Je sais que je casse sûrement tes plans de mémé mais pour demain j'ai une idée ! On va au match du lycée. Tout le monde y va, en plus ils font une grosse soirée après pour la victoire.
À Anna :
La victoire ? Le match n'est que demain, comment ils peuvent savoir qu'ils vont gagner ?
De Anna :
Avery Taylor Rose, ce sont les Cougars*, les meilleurs joueurs lycéens de l'Utah en terme de football Américain, alors ils gagneront. Je serais au lycée vers dix neuf heures, le match est à huit heures, soit prête ma belle.
À Anna :
Ok pas de problème, à demain !
De Anna :
À demain ma belle.
Je soupire avant de laisser mon portable charger tranquillement et je descends rejoindre mes parents. En arrivant dans la cuisine, ces derniers sont déjà à table en train de boire un verre de barefoot Pinot grigio Blanc. C'est un vin américain qui nous vient de Californie.
Je m'assois à table avec mes parents, mon père me tend la pizza et j'ouvre la boîte en vitesse. Ma mère me sert un fond de leur vin californien et nous trinquons à une soirée en famille.
Une famille unie.
Ma famille.
🏈
GMC : General motor company, constructeur automobile Américain.
Cougars : Equipe fictive.🏈🏈🏈