Eliza sent la tension se dissiper alors qu'elle s'éloigne de la scène, mais son esprit reste en ébullition. La rue prend une teinte plus calme à mesure qu'elle se rapproche de chez elle. L'idée de retrouver son petit chat l'apaise légèrement.

En tournant au coin de sa rue, elle aperçoit une silhouette familière : Marcus, son voisin au sourire en coin et aux yeux d'un bleu troublant. Marcus n'est pas simplement un voisin ; il est celui qui faisait battre le cœur d'Eliza.

— Salut, Eliza ! dit-il avec un clin d'œil malicieux. T'as eu une journée intéressante, à ce que je vois.

Son ton est léger, mais ses yeux captent immédiatement l'intensité dans le regard d'Eliza.

— Oui, disons que certaines personnes ne savent vraiment pas comment s'adresser à une femme, répond-elle en soupirant.

Marcus hausse les sourcils, surpris mais pas mécontent de son attitude ferme.

— Tu veux en parler ? demande-t-il avec une sincérité rare.

Eliza hésite un instant, puis secoue la tête. Elle a de plus en plus de mal à ouvrir son cœur, même s'il le mérite peut-être.

— Ça ira, dit-elle finalement. Mais merci de demander.

Ils marchent une minute côte à côte en silence, appréciant la compagnie l'un de l'autre. Le petit chat d'Eliza, un félin tigré nommé Mousse, attend impatiemment devant la porte. En les voyant arriver, il miaule joyeusement et sautille autour de leurs jambes.

— Salut, Mousse, dit Marcus en le caressant. Toujours aussi énergique, à ce que je vois.

Eliza ouvre la porte et laisse entrer son ami à quatre pattes. Elle se tourne ensuite vers Marcus, un sourire enfin sur ses lèvres.

— Tu veux entrer, prendre un café ? propose-t-elle timidement. J'ai des cookies faits maison.

— Avec plaisir, répond-il sans hésitation.

Ils entrent dans l'appartement cosy d'Eliza. Les murs sont parés de peintures et d'affiches de films, créant une ambiance à la fois artistique et chaleureuse. Marcus se sent immédiatement à l'aise. Pendant qu'Eliza prépare le café, il observe la pièce, admirant les petites touches personnelles qui rendent cet espace si vivant.

— Alors, qu'est-ce qui t'a mis dans cet état aujourd'hui ? ose-t-il demander lorsqu'elle revient avec une tasse fumante.

Eliza prend une grande inspiration, apparemment prête à se confier cette fois.

— Un idiot m'a dit quelque chose d'inacceptable dans la rue, commence-t-elle. J'ai laissé ma colère prendre le dessus. Parfois, c'est juste... trop, tu sais ?

Marcus hoche la tête, comprenant parfaitement ce qu'elle ressent.

— Tu as bien fait de lui donner une leçon, dit-il doucement. Il devrait y avoir plus de gens comme toi, prêts à défendre ce qui est juste.

Cette simple phrase réchauffe le cœur d'Eliza. Elle sait qu'elle a trouvé en Marcus une oreille attentive et un soutien sincère. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sent suffisamment en sécurité pour baisser un peu sa garde.

Ils continuent de discuter de sujets plus légers, savourant le café et les cookies. Mousse, après avoir fait quelques cabrioles, finit par s'endormir en boule sur le canapé, ajoutant une touche de sérénité à cette soirée déjà agréable.