Un rayon de soleil réveilla Jehan. Le haut de son lit était directement sous le velux et elle avait oublié de fermer le rideau. Au bout de son lit, Gommette, son gros chat roux, dormait au bout du lit. Sa chambre était remplie de cartons. Avec la rentrée, elle n'avait pas eu le temps de défaire tous les cartons. C'était sa première journée au lycée de Sweet Amoris et Jehan appréhendait cette journée. La jeune fille sortit de son lit puis descendit en bas. Elle passa devant le grand miroir. D'origine japonaise, son teint était très pâle, ses cheveux mi-longs étaient d'un noir de jais et des yeux bruns, très sombre. Elle souleva sa frange car elle cachait un peu ses yeux. J'aimerais bien la couper un peu, pensa-t-elle. Jehan entra dans la cuisine. Son père et sa grande sœur étaient attablés, en train de prendre le petit-déjeuner. La jeune fille s'assit avec sa famille.
- Tiens, je pensais que tu étais déjà partie Nora, lança Jehan en versant des céréales dans son bol.
- Non, papa m'emmène à Anteros Académie tout à l'heure, répondit-elle en croquant dans sa tartine.
Nora était la grande sœur de Jehan. Elle avait trois ans d'écart, mais elle se ressemblait beaucoup. La seule différence entre Nora et Jehan étaient leurs cheveux : l'aînée avait une coupe garçonne tandis que Jehan avait une coupe très simpliste. Sa grande sœur allait obtenir sa licence en japonais, cela faisait déjà un petit moment qu'elle habitait à Sweet Amoris. Nora se leva, jeta son bol dans l'évier puis entra dans la salle de bain. Jehan triturait ses céréales. Asaki, son père, la regardait bizarrement.
- Est-ce que ça va aller pour aujourd'hui Jehan ? demanda-t-il.
La jeune fille ne répondit pas.
- Jehan ?
- C'est la première rentrée que je vais faire sans maman...murmura-t-elle.
Une larme roula le long de sa joue. Asaki prit sa fille dans ses bras et la serra fort contre lui. Diane, sa femme, avait succombé à un cancer il y a quelques mois. Il avait pris la décision de déménager pour se rapprocher de sa fille aînée et de garder la famille unie dans cette dure épreuve. Malgré tout, changer Jehan de lycée ne paraissait pas être la meilleure des solutions.
- Tu vas voir, tu vas te faire des amis, ma chérie, la réconforta-t-il.
- Ce n'est pas des amis dont j'ai besoin, c'est de maman, sanglota-t-elle.
- Je sais Jehan, je sais...
Asaki semblait désemparé face à la détresse de sa fille. Mais que pouvait-il faire de plus ?