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Orphelins

Le voyage se déroulait sans encombre depuis le départ de Londres : il n'y avait eu aucune tempête et le vent était favorable. Le Black Hawk, un imposant galion anglais, approchait des terres du Nouveau Monde et la famille Rotherfield au grand complet admirait, émerveillée, les eaux turquoise face à elle. Au bout d'un moment, Kathryn, l'aînée des trois enfants de Sir Edward et de Lady Margaret, décida de fausser compagnie à ses parents et de se rendre à l'avant du galion.

Elle savait qu'elle n'en avait pas le droit car cette partie du navire était réservé aux voyageurs les plus pauvres qui n'avaient pu payer pour dormir à l'intérieur mais elle s'en moquait éperdument.

De toute façon, les personnes qui voyageaient avec ses parents et qui appartenaient comme elle à la noblesse anglaise, ne cessaient de la dévisager avec courroux, choqués sans doute parce qu'à dix ans, elle ne savait pas rester tranquillement assise sur une chaise sans bouger ni parler.

En observant attentivement le pont, Kathryn pria pour ne pas rencontrer l'affreux Thomas Stanford. Le garçon, de deux ans son aîné, l'avait ennuyée dès son arrivée sur le galion. Elle s'était immédiatement méfiée de lui car il faisait partie de la classe ouvrière et elle craignait qu'il ne s'en prenne à elle pour tenter ensuite de dérober de l'argent à ses riches parents.

- Décidément vous n'avez rien de ces petites filles bien sages. Que dirait votre mère si elle vous voyait à mes côtés !

Kathryn soupira en reconnaissant la voix de Thomas.

- Avez-vous donc fini de me suivre de la sorte?

- A l'exception bien entendu de vos charmantes petites chambres, je suis libre d'aller et venir sur ce galion, vous le savez parfaitement. Vous ne trouvez pas que ce serait plutôt à moi de vous demander ce que vous faites ici parmi les gens de mon espèce ?

- Je...Oh, allez au diable ! Je n'ai rien à vous dire.

Kathryn tourna brusquement le dos au jeune garçon et elle s'approcha du bastingage pour contempler les flots.

- Ne vous penchez pas trop, vous pourriez tomber.

- Depuis quand vous préoccupez-vous de moi ?

- Je n'ai pas envie d'être puni ni qu'on me reproche votre imprudence.

- Est-ce que vous...

Kathryn ne put poursuivre sa tirade car un violent coup de tonnerre la fit sursauter. Elle tourna la tête vers la gauche et elle remarqua de sombres et imposants nuages à l'horizon.

La tempête qu'elle craignait tant était donc sur le point d'arriver...

Sans un regard à Thomas Stanford, Kathryn se dépêcha de gagner la petite cabine où elle dormait avec ses parents, son frère Phillip âgé de 8 ans et sa sœur Elizabeth qui venait de fêter ses 5 ans.

La jeune fille tenta de consoler la petite dernière de la famille qui était terrifiée par le bruit assourdissant de l'orage et du claquement des gouttes de pluie sur la minuscule fenêtre de la cabine.

Le galion était malmené par la tempête et les craquements sinistres qui se multipliaient ne rassurèrent pas du tout Kathryn.

Songeant alors aux pauvres malheureux qui se trouvaient à l'extérieur, elle se dirigea en trébuchant vers la porte.

Son père la retient fermement :

- Que fais-tu ?

- Il y a des gens dehors, nous pourrions peut-être...

- Il est trop tard pour eux Kathryn. Si tu veux rester vivante il ne faut pas quitter cette pièce.

Edward Rotherfield avait à peine prononcé ces mots qu'une puissante vague frappa le galion de plein fouet, emportant tout sur son passage.

L'imposant navire fut coupé en deux et il commença à s'enfoncer lentement dans les eaux tumultueuses.

Kathryn, comme tous les autres membres de sa famille, ne savait pas nager et elle s'accrocha désespérément à un important morceau de bois qui devait provenir de l'un des ponts du navire. Elle essaya de crier, d'appeler ses parents mais les épais rideaux de pluie, les bourrasques de vent et les vagues qui ne cessaient de déferler sur l'épave du galion l'empêchaient de voir quoi que ce soit.

Ballotée par les flots la jeune anglaise grimpa difficilement sur son radeau de fortune en s'y agrippant de toutes ses forces.

Peu à peu le ciel s'éclaircit, le vent cessa de souffler et la mer redevint calme.

Kathryn, qui avait fermé les yeux, les ouvrit lentement quand elle sentit à nouveau la chaleur du soleil sur sa peau.

Autour d'elle, il n'y avait que des débris du galion qui devait l'emmener à Port Saint-Mary. Choquée par ce qu'elle venait de vivre, la jeune fille se mit à pleurer. Elle sentait que ses forces l'abandonnaient lentement et elle se demandait s'il ne valait mieux pas arrêter de lutter.

Les yeux embués de larmes elle tressaillît tout à coup en distinguant vaguement les contours d'une petite île qui semblait avoir brusquement jailli de la mer.

Consciente qu'il s'agissait sans doute de son unique chance de survivre, Kathryn donna quelques coups de pied dans l'eau pour tenter de rejoindre la terre.

Après plus de trois heures d'efforts sous un soleil de plomb, elle s'écroula sur le sable brûlant.

Kathryn fut sortie de sa torpeur en sentant de petites tapes sur son visage. Elle ouvrit péniblement les yeux et elle eut un hoquet de surprise en découvrant le visage anxieux de Thomas Stanford fixé sur elle.

- Vous vous réveillez enfin !

- Qu'est-ce que...Où suis-je ?

- Vous ne vous rappelez pas ?

- Je...Oh, j'ai si mal à la tête !

Kathryn se redressa lentement et elle constata avec surprise qu'elle se trouvait non plus allongée sur le sable mais sous un majestueux palmier à une cinquantaine de mètres de l'eau.

- Vous devriez rester assise.

- Quoi ? Non, non il faut...mes parents,...où sont-ils ? Et mon frère et...

- Je regrette mais je crois que nous sommes les seuls survivants.

- Vous mentez ! Vous cherchez une nouvelle fois à m'ennuyer n'est-ce pas !

- Mais regardez autour de vous ! Croyez-vous que je m'amuserais à vous tourmenter de la sorte ?

Kathryn scruta un instant le visage de Thomas et c'est alors qu'elle prit conscience de l'horrible réalité : son père, sa mère, Phillip et Elizabeth étaient morts. Elle était seule dans un endroit inconnu avec pour unique compagnon ce garçon pauvre qu'elle s'était évertuée à éviter durant tout le voyage.

L'émotion la submergea et elle fondit en larmes.

Thomas, très ennuyé, tapota maladroitement son épaule en signe de réconfort puis il s'éloigna d'elle.

- Où allez-vous ? Vous...vous allez m'abandonner, me laisser seule ici ?

- Où voulez-vous que j'aille ? Nous sommes sur une île au cas où vous ne l'auriez pas remarqué. Je vais tâcher de trouver de quoi manger. Avec un peu de chance il doit bien avoir des fruits ou...

- Et comment saurez-vous qu'ils ne sont pas empoisonnés ?

- Diantre, vous êtes bien...

Le visage de Thomas se contracta brusquement en fixant les flots devant lui.

Kathryn, qui tournait le dos à la mer, ne comprit pas son attitude et elle s'apprêtait à lui répondre vertement quand le jeune garçon lui tendit la main pour l'aider à se relever.

Surprise, elle accepta cependant son aide puis à son tour elle remarqua le petit point noir qui grossissait de plus en plus à l'horizon.

- Oh, regardez, un navire ! Nous devrions faire des signes pour qu'ils viennent nous chercher et...

- Je ne crois pas. Il s'agit peut-être d'un bateau pirate. Venez, ne restons pas ici.

En tremblant, Kathryn suivit Thomas Stanford et ils se dirigèrent vers l'intérieur de l'île.

Cette dernière semblait bien plus imposante et plus vaste que l'avait imaginé Kathryn. Les deux enfants se retrouvèrent très vite au cœur d'une forêt assez dense et au bout d'une demi-heure de marche, ils finirent par ne plus entendre le bruit des vagues sur la plage.

Le silence était si oppressant que la jeune anglaise agrippait nerveusement la main de Thomas Stanford. Celui-ci, agacé et surtout, ne supportant plus que Kathryn ne cesse de lui écraser les doigts, s'arrêta brusquement et il la repoussa d'un geste sec.

- Vous voulez vraiment me casser la main ?

- Je...non, je suis désolée...

- Je vous croyais bien plus courageuse que cela ! Mais j'oubliais, vous n'êtes qu'une gosse de riches et...

- Je ne vous permets pas ! Vous ne me connaissez même pas et...

- Taisez-vous !

- Arrêtez de me donner des ordres, je ne suis pas...

Thomas Stanford plaqua soudainement sa main contre la bouche de la jeune fille et il l'obligea à s'accroupir dans la végétation.

En chuchotant il attira son regard vers une petite clairière où ils aperçurent distinctement quatre hommes au regard belliqueux. Leurs vêtements étaient sales, leur visage était recouvert de poussière et ils tenaient chacun un fusil en main.

Thomas comprit immédiatement qu'il s'agissait de pirates et il se recroquevilla un peu plus.

Quand il ne vit plus le petit groupe, il attendit encore un long moment avant de se relever avec précaution. Puis il fit signe à Kathryn de le suivre.

Les deux enfants savaient qu'ils ne pouvaient revenir vers la plage au risque de se faire repérer par le reste de l'équipage : ils se risquèrent donc à continuer leur marche au cœur de la forêt en espérant pouvoir trouver une cachette.

Kathryn ne cessait de jeter des regards apeurés autour d'elle et quand ses yeux remarquèrent un serpent qui glissait lentement sur la branche d'un arbre elle ne put retenir un hurlement de terreur.

Thomas la plaqua immédiatement au sol mais le mal était fait. Sans le savoir ils avaient marché dans la direction où se trouvaient les pirates et ces derniers entendirent le cri de la jeune fille.

Ils n'eurent ensuite aucune difficulté à repérer les corps tremblants des deux enfants et l'un des hommes leur demanda de se relever en les contemplant d'un regard noir.

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Voici donc le premier chapitre de ce nouveau roman...

Que pensez-vous de Thomas et de Kathryn ?

Comment voyez-vous la suite de l'histoire ?

Note : merci de garder à l'esprit que ce texte a été écrit en 2016, qu'il est clairement incomplet et manque de descriptions. Il sera remanié en profondeur une fois le texte achevé. Et bien entendu, sur base de vos retours constructifs !

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