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Akira
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Chapitre 1

      Ma mère se trouvait au chevet de son piano à admirer le lac par la fenêtre. Les rayons du soleil traversaient la pièce avec douceur, la lumière transperçait le piano transparent comme un ruisseau sur un long fleuve tranquille. Les oiseaux perchés sur le sommet du plus grand arbre du jardin chantent les louanges de la vue. Elle se tourna vers moi avec un grand sourire puis tapota le tabouret pour que je vienne m'asseoir à côté d'elle, ce que je fis avec plaisir. Je me mis à m'assoir, regardant son tendre sourire, elle enferma mes mains dans les siennes. Elles étaient froides.

— Tu voudrais jouer avec moi ? Je hochai la tête avec enthousiasme. Prenant mes mains, elle les déposa délicatement sur le clavier pour me montrer les bases.

     Dehors, il y avait un beau soleil avec un grand ciel bleu qui submergeait les sommets, le temps se prêtait bien à la balade ainsi qu'au sortir pourtant, je me retrouvais là, assis, sur un banc à simplement regarder le vide. Je faisais rien. Je ne regarde rien. Je ne pensais à rien. Pourquoi je me trouvais ici ? Je ne sais plus, il fait si chaud que je sentais ma transpiration couler sur le long de ma nuque jusqu'à mon dos déjà humidifié par les présidents goût. Je respirai un grand coup d'air frais, comme pour me convaincre que je me trouvais vivant ou que je me trouvais vraiment sur ce banc brûlant. Je fermai les yeux pour essayer de réfléchir à ce que j'allais faire. Je ne peux pas rentrer, et si je reste comme ça, je vais finir par me dessécher comme une vieille éponge qu'on aurait oubliée sur un côté de l'évier. Je les rouvre à seulement quand je sens un objet glacial posé sur ma nuque. En me retournant, je vis Karl qui ricanait bêtement. Il avait de courts cheveux noirs avec des piercings sur son sourcil gauche et sa lèvre inférieure. Sa grande carrure importante, deux fois plus grande et plus large que la mienne, pouvait me faire peur parfois. Il est beau, son visage fin mais viril arrivait à graver les esprits des filles, il aimait en draguer plusieurs en même temps, mais ça finissait constamment par une trace rouge sur sa joue. Parfois, il ne disait rien, d'autres fois, il était juste désespéré, et quelques fois, il pleurait, ça pouvait être un triste spectacle. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment il réfléchit. Au début, je l'ai trouvé trop sûr de lui, je n'aimais pas son côté coureur de jupons, mais finalement cette idée n'a pas changé : maintenant j'arrive juste à le supporter.

— Tu m'as fait peur ! Il me tend une bouteille d'eau fraîche avec un large sourire.

— Désolé, je ne voulais pas. Il s'assit à côté de moi. Demain, on recommence les cours demusique... Il marqua une pause pour me regarder.

      Il garda le silence pendant plusieurs secondes avant de tout simplement soupirer. Voulait-il que je réponde d'une quelconque manière ? Mais c'est vrai que, demain, nous aurons un nouveau prof de musique. Les autres professeurs ne voulaient pas nous dire ce qui est arrivé à M. Hilôto, alors que personne n'a de nouvelles de lui, c'est plutôt inquiétant. Je pris une gorgée d'eau pour me rafraîchir, puis me levai en sautant sur mes deux jambes. Karl me regarda avec ses yeux noirs. Parfois, il arrivait à me laisser sans voix de son expression impartiale et inexpressive. Comment peut-on faire pour ne dégager aucune émotion ? La fatigue se dessine parfaitement sur ses cernes qui accentuent son regard.

     Je le saluais avec un petit sourire, il me le rendit en fois dix, ça m'a fait du bien de le voir en si bonne forme. Je me retournai et partis à l'opposé. Je me suis assis devant le petit café en attendant qu'il ouvre, je sortis de ma poche un petit paquet de cigarette, j'en pris une et l'allumai. Je pris une bouffée, puis une autre, et encore une autre, et à chaque fois je soufflais la fumée ou le vent s'épandez  pour la regarder s'en aller vers les sommets des magasins alentour. J'entendis une petite clochette retentir derrière moi, une vieille femme se tenait sur le pas de la porte.

– Gabriel ! Se plaint-elle. Je t'ai déjà dit de ne pas fumer devant mon café... Arrête la cigarette, je parle en connaissance de cause. J'éteins ma cigarette sur le sol puis me lève en gardant mon dos droit avec ma main sur mon front.

— Oui, patronne!  Je remis mon paquet dans ma poche. Elle me regarda avec un sourire, son sourire dégageait plus de tristesse que de joie. Je posai ma main sur la sienne et poursuivis avec plus de sérieux.

— Je ferai de mon mieux. J'inspirai un grand coup d'air. Mais... vous savez à quel point ça peut être conpliqué...

      Elle continua de me regarder. Ses mains tinter de son vécu se posèrent sur les miennes. D'une certaine manière, cela me rassure de sentir des mains aussi fragiles, mais plus fortes que les miennes. Son odeur ressemble à celle d'un océan aussi frais que chaleureux, mais aussi à ses rides qui sont comme des vagues. La blancheur de ses mèches est aussi douce qu'une tulipe blanche. Elle me fit signe de rentrer. Je déposai mes affaires sur une petite table au fond du café où il y avait le moins de lumière, mais avec le plus de tranquillité. Je m'assois pour me reposer le temps qu'il n'y ait personne, ainsi je peux rattraper mon retard sur mon sommeil. Je regardai l'autre côté de la salle, il y avait un piano à la couleur standard noire. Quand je me réveilla, il y avait une dizaine de personnes, rien de bien différent de d'habitude. La patronne remarqua mon réveil, alors c'est avec ses petites mains fébriles qu'elle prépara le piano en soulevant le couvercle des touches. Ce soir, elle voulait que je joue, alors c'est avec joie que je me levai pour me diriger vers le piano qui se baignait sous les douces lumières des lampes. Je pris place pour jouer une de mes musiques préférées, certes elle venait d'un jeu, mais je ne pourrais jamais passer à côté sans l'écouter. Pourtant cette musique n'avait aucune signification particulière, non. Juste, je l'aimais. Je l'aime comme on aime un moment, je l'aime comme on aime un souvenir, je l'aime comme on aime une fleur. Je n'en suis pas sûr, mais il me semble que la musique s'appelle Duet, un nom pas bien compliqué à retenir. Ma prestation de la musique n'était ni parfaite ni mauvaise, elle était juste bien pour avoir les applaudissements du petit public et le sourire ravi de la patronne qui servait de bons cafés glacés. Je sentis mon cœur se serrer et ma respiration s'accélérer. Je partis me réfugier dans le bureau de la patronne, comme à chaque fois. Rien ne change. Mon cœur bat vite, trop vite, même ma respiration s'entremêlent et parfois j'arrête de respirer, ma vision se floute en même temps que mon cerveau se perd, de l'arme coule sur mes joues, j'ai chaud, mais même en ouvrant la fenêtre, ça ne changerait rien, j'ai l'habitude. Je prends de grandes inspirations en me concentrant le plus possible sur un objet en face de moi... un pot de fleur, elles sont si belles. Mes mains tremblent. Je me laissai m'effondrer sur le canapé, quel doux canapé. Je me calma, la patronne entra dans le bureau accompagnée d'une petite tasse de thé. Je la pris volontiers, le thé qu'elle préparait était un pur délice. À travers la saveur citronnée de la boisson chaude, on pouvait ressentir toute la douceur de la personne qui l'avait préparée. Elle me demanda si tout allait bien, toujours inquiète de me voir dans cet état, pourtant, depuis le temps, elle aurait dû s'y habituer. Je lui souris pour lui montrer que tout allait bien, je sirotai la boisson, c'était bon.

— Fais attention, je sais que tu as l'habitude et que tu sais faire quand ça t'arrive et que même tes profs sont au courant, mais tu sais, ça m'inquiète tout de même. Je posai ma tasse sur la table devant moi.

— Ne t'inquiète pas, je suis suivi par un médecin et, comme tu l'as dit, tous mes profs sont au courant et j'ai Karl aussi. Elle me regarda dans le blanc des yeux, puis elle reprit.

- Oui sais vrais... Elle se retourna vers la porte.  Rentre chez toi, ça te fera le plus grand bien de te reposer. Je lui fais un oui de la tête. Elle sortit de la pièce en me saluant.

     Le soleil commençait à se cacher derrière les nuages devenus gris; allait-il pleuvoir alors qu'il y avait un si beau ciel bleu ce matin ? Je m'arrêtai devant le bas de la porte de la maison, je ne voulais pas rentrer, mais il me fallait bien. Je poussai avec hésitation la porte, j'outrepassai le hall en fermant la porte derrière moi. Un silence pesant régnait. Je me faufilai dans la cuisine pour aller me prendre une bière, mais à ma surprise, il n'y en avait plus; les canettes étaient plutôt éparpillées sur la table et le sol du salon. Dans le salon se trouvait une femme, elle était ivre morte sur le canapé, une bière à la main, elle marmonnait des choses incompréhensibles. Je m'approchai muni d'un sac-poubelle pour débarrasser la table de tout sais  bière.  En revenant, la dame se trouvait à moitié entrain de tomber du canapé, je l'aidai à se recoucher correctement au fond du canap pour pas qu'elle retombe. Puis, avant de partir dans ma chambre, je choppai une petite couverture dans le meuble qui portait la télé allumée, je l'éteignis. Je la recouvris avec la couverture pour ne pas qu'elle tombe malade, puisque qu'elle ne portait que ses sous-vêtements à dentelle rouge. Je poussai ses longs cheveux noirs qui gênaient son visage et lui déposai un bisou sur son front.

— Bonne nuit, tata. Je sortis de la pièce sur la pointe des pieds, faisant le moins de bruit possible.

     Après m'être mis en pyjama, je m'effondrai sur mon lit. Mes couvertures à la couleur grise et blanche étaient inconfortables, donc, comme la plupart de mes nuits, je me retournai encore et encore sans pouvoir m'endormir, gâchant une grande partie de ma nuit à juste me retourner.

     Je me fis réveiller par le son affreux de mon réveil; je voulais tellement rester dans mon lit à faire une grasse matinée, mais je devais aller en cours. Alors, c'est en me motivant le plus possible que je me levai, j'ouvrai ma fenêtre pour ouvrir les volets verts. Cette couleur est si laide, elle a toujours été laide. Je laissais baigner mon visage dans la chaleur des rayons du soleil qui entra dans ma chambre ; ceci est un de mes petits plaisirs du matin. Je sortis de ma chambre accompagné de mon sac, de mon long manteau et d'une paire de chaussures. Ma tata se trouve toujours couchée sur le grand canapé bègue. Je la secouai pour la réveiller, sans succès. Je posai mes affaires sur une chaise de la cuisine pour pouvoir préparer le petit déjeuner. Je me munis d'une poêle, la posant sur la plaque de cuissons, et je préparai des œufs, pour moi c'est un classique, comme je n'aime pas manger sucré le matin. Je mis une assiette dans le frigo pour la belle au bois dormant avec un mot écrit sur un post-it oùj'ai écrit : Ne force pas trop sur l'alcool, bonne journée <3.

      En ce moment, les matins, il y a toujours un agréable soleil qui m'accompagne vers l'école, c'est tellement mieux que la pluie ou la neige. Heureusement ou malheureusement, il ne me faut que quelques minutes pour arriver à mon établissement. Karl m'attendait dans le couloir devant la salle de notre premier cours, il me fit un signe de la main quand il me vit m'approcher. Nous nous sommes mis sur les tables du devant. À vrai dire, dans ce cours, nous faisions surtout discuter avec le prof. Il n'y a pas meilleur professeur que lui, il est à l'écoute de ses élèves même en dehors des cours. On parle beaucoup de tout et de rien, même quand nous sommes en dehors de l'école. Il me parle de sa femme et je lui parle de ma tante, donc je pense que je pourrais dire que nous sommes proches. Tien en parle du loup, il entra dans sa salle avec son sac en cuivre noir. Il portait un pantalon beige avec un très beau polo blanc qui s'accordait parfaitement avec ses cheveux blonds et ses yeux d'un bleu clair époustouflant. Comme dans tous les autres cours, nous avions plus parlé de nos vies respectives que du cours. Karl se dressa correctement sur son siège pour poser une question.

— Monsieur, vous avez déjà parlé avec le nouveau prof ? Le prof prit une chaise pour se positionner en face de nous.

— Tu veux parler du prof qui vient d'arriver ? Hmm, nous n'avions échangé que de simples formalités, mais je peux vous dire qu'il n'a pas l'air très commode.

— Comment ça ?

— Quand on sait saluer... Ce matin, il a gardé une certaine distance et il m'a fusil du regard. Il plaqua sa main contre son torse de manière dramatique, j'ai eu très peur. Karl ricana.

— Vous fait vraiment de la boxe, le vieux ? Le prof se leva et tapa la table devant lui.

— Bien sûr que je fais de la boxe ! Et je ne suis pas encore vieux !

— Oh, pas sûr, c'est la première fois qu'on me dit qu'à 30 ans on n'est pas vieux. Je tapai doucement l'épaule de Karl pour le faire taire.

-Karl! Arrêt avec le prof, ça se fait pas ce que t'as dit !

— Rhooo~ c'est bon, désolé~ Le prof se met à rire. 

      Quand la sonnerie retentit, nous rangions nos affaires.

– Vous avez Histoire de la musique ? Karl soupira bruyamment.

-Oe...

— Good luck! Il nous fit un clin d'œil en nous saluant de la main.

      Le couloir était bondé de monde, après tout on était lundi matin. Karl m'ouvrit la porte comme un prince. En entrant dans la salle de musique, la première chose que je vis fut le piano transparent au milieu de la pièce. Il est exactement comme celui de ma mère. Près de celui-ci, il y a un homme de grande taille mais à la largeur mince, son teint blanc contraste avec des cheveux noirs; il avait des mèches de couleur jaune qui, grâce à la lumière du soleil, paraissaient dorées, c'était aussi beau que ses yeux, ils ressemblent à des billes. Avait-il ces couleurs de naissance ? Sais si gracieux, élégant, charmant. Ces geste raffiné allait bien avec son regard désintéressé, mais tout de même suave. Serait-ce notre nouveau prof ?

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