Planète Nilis, bordure de la forêt centrale :
La disparition soudaine du monstre sema la pagaille parmi les Nilisiens présents sur la scène. La plupart se précipitèrent vers les arbres coupés en deux lors de l’impact, les autres, choqués ne faisaient que montrer du doigt l’immense chose volante. Alena fit la même chose que les premiers et alla vers l’un des arbres. Il s’agissait d’une espèce qu’elle connaissait par cœur. Il s’agissait d’un bouleau. Elle savait pertinemment que ses concitoyens pourraient le sauver, mais la jeune fille voulait le faire elle-même. Elle connaissait une technique permettant de sauver l’âme de l’arbre en en faisant pousser d'autres à partir de ses branches. Cela multiplierait son âme et permettrait que celui-ci ait une descendance.
La jeune fille s’assied donc et se prépara à effectuer la technique de la bouture pour le sauver. Cela lui prendrait du temps mais le principal était de sauver cet arbre. Ensuite Alena pourrait se permettre de prévenir le dirigeant-maître des soupçons qu’elle possédait sur les étrangers.
Alena se pencha vers l’arbre et enleva une tige de celui-ci. Elle en retira les feuilles et creusa un petit trou dans le sol. Mais avant de commencer, la jeune fille devait effectuer un point important pour commencer la bouture. On pouvait voir au travers de ses yeux qu’elle distinguait les différents nutriments nécessaires à la pousse de l’arbre. Cette aptitude qu’elle possédait faisait partie d’un des pouvoirs que tous les habitants avaient. Ils avaient depuis longtemps cette capacité à ressentir la force présente dans la terre. Chaque secteur avait des nutriments différents ce qui permettait au peuple de faire pousser toutes sortes de plantes. Par exemple, le secteur Sud avait des plantes plutôt tropicales et la forêt centrale avait des arbres tels que le bouleau que Alena voulait sauver.
C’est ainsi qu’en regardant dans ses mains, Alena su qu’il y avait assez de fertilisants naturels afin de faire grandir la tige de l’arbre qu’elle tentait de sauver. La jeune reposa la terre et mis le bâtonnet dans le trou qu’elle avait fait et forma un petit tas autour de ce qui allait être le tronc du futur arbre. Elle répéta l’opération de multiples fois avec plusieurs mètres de distance afin de permettre aux pousses de grandir correctement. Tout en admirant son travail, elle adressa une dernière prière a Vertis puis regarda autour d’elle. Elle vit que plusieurs de ses congénères s’étaient mis au travail et faisaient exactement la même chose que ce qu’elle venait d’entreprendre. Ils tentaient de sauver ce qui pouvait encore l’être.
Le fait d’avoir planté en catastrophe ces boutures permettraient au sol de se régénérer plus vite et donc de repeupler plus rapidement la forêt. La jeune fille trouvait que ses congénères avaient plutôt bien réagit et même très rapidement. Grâce à eux, la forêt se remettrait rapidement mais la mémoire des habitants serait plus longue pour oublier ces événements. L’apparition de cet immense objet à la composition inconnue ainsi que de ses étranges habitants resterait dans les discussions pendant un certain temps.
«Espérons que ces étrangers ne reviennent pas, se dit mentalement Alena. »
C’est sur cette pensée qu’Alena se souvint qu’elle souhaitait voir le dirigeant-maître Nanyce. Elle voulait lui montrer ce qu’elle pensait des étrangers et elle avait assez perdu de temps ainsi. Leur meneur devait se douter d’un problème avec ces derniers ou du moins la jeune femme l’espérait. Elle savait qu’il n’était pas bête étant donné qu’il ferait tout pour sauver sa planète.
L’aventurière suivit le flot de personnes qui se dirigeaient vers le centre de First. Alena espérait ainsi pouvoir atteindre la maison maître.
Malgré le jour déclinant, plus Alena s’approchait de la ville plus la luminosité augmentait. La jeune fille estima qu’il restait environ trois heures avant qu’il fasse nuit.
Tout le long du trajet pour la maison-Maitre, l’aventurière élabora son plan pour y pénétrer. Elle savait déjà qu’en tentant d’entrer par la porte principale, les gardes ne la laisseraient pas passer.
Alena décida donc que plusieurs heures d’observation seraient bénéfiques avant de pénétrer dans le bâtiment. Elle aurait d’ailleurs un avantage à arriver à cette heure-ci de la journée devant celui-ci. Les jours étant assez courts à cette période de l’année, la pénombre serait suffisamment installée une fois arrivée pour la rendre invisible aux yeux des gardes..
Bientôt la Maison-maître fut repérée par Alena. Il s’agissait d’un impressionnant bâtiment fabriqué sur la longueur. Mais sa particularité ne venait pas du fait qu’il mesurait près d’une centaine de mètres de long. Il possédait quatre étages. Chose rare sur Nilis. Il s’agissait ainsi de la seule maison aussi imposante. Alena ne pouvait donc pas le rater.
Prenant le temps de s’asseoir contre un arbre, l’aventurière regarde attentivement la porte qui était encadrée de deux gardes. Elles pu voir qu’une relève venait toutes les demies-heures ce qui ne laissait pas assez de temps à la jeune fille pour passer au travers. Cette option fut donc définitivement exclue par Alena.
Soudainement, la jeune repéra un endroit où d’autres personnes sortaient. Il était situé sur le côté du bâtiment mais des gardes y étaient également postés ce qui n’allait pas faciliter la tâche, ceux-ci filtrant les personnes entrant dans l’enceinte de la maison-maître. Elle retint cette option, malgré leur présence, dans le cas où Alena ne trouverait pas d’autres options.
En continuant d’observer la maison-maître, Alena vit que beaucoup de fenêtres s’y trouvait mais elles lui semblaient trop hautes. La jeune fille n’en n’était pas encore au point de vouloir se briser le coup pour sauver sa planète même si elle l’aurait fait sans aucun doute. Mais à quoi servirait-elle si elle mourrait? Alena devait se rendre à l’évidence, le bâtiment était trop bien conçu pour qu’elle puisse s’y introduire par effraction.
Quelque temps plus tard, le flot de personnes venant de la porte latérale s’était tari et plus aucun garde ne s’y trouvait. Alena attendit encore un peu afin de voir l’apparition de nouveaux gardes mais aucun ne s’y présentait. Cela voulait probablement dire que les visiteurs n’étaient plus permis à l’intérieur de la Maison-Maître. La jeune aventurière se dirigea donc vers la porte afin de ne pas se faire remarquer. Elle espérait au fond d’elle pouvoir ouvrir la porte sans problèmes.
Une fois devant la porte, Alena tenta de l'ouvrir avec la manière classique, c’est-à-dire en tirant sur la poignée. Mais cela aurait été trop simple si cette dernière n’était pas verrouillée de l'intérieur.
“Evidemment, se dit Alena en rigolant intérieurement de sa naïveté.”
Mais la jeune fille s’attendait à cette difficulté. Tout en souriant, elle prit un objet caché dans ses cheveux. C’étaient une petite pince très fine faite dans une tige d’arbre très noble. Cette pince était le seul objet qui lui restait de sa famille. Celle-ci lui avait été très utile à de multiples fois et lui serait encore très utile ce soir là..
S’attendant tout de même à cette difficulté, Alena sourit de plus belle en sortant de ses cheveux une fine pince, faite à partir de la tige d’un arbre très noble sur Nilis. Cette pince était le seul objet restant de sa famille, son seul souvenir. Elle lui était régulièrement utile, comme ce soir-là.
Alena introduit son outil dans la fente de la serrure et la bougea de droite à gauche jusqu’à ce qu’elle sente un déclic et qu’elle puisse finalement tourner la poignet de la porte. Elle jubila intérieurement, mais ce n’était qu’une première étape de franchie. Elle entra enfin dans le bâtiment.
“Plus qu’à trouver le dirigeant-maître sans me faire prendre, s’encouragea-t-elle toute seule.”
Se déplaçant lentement dans ce lieu inconnu à ses yeux, Alena tentait de faire le moins de bruit possible. Elle refusait de se faire surprendre à ce stade de son périple au sein de la Maison-Maître.
La jeune fille ayant une ouïe très fine pour une Nilisienne, elle se concentrait pour entendre le moindre bruit qui pouvait lui paraître suspicieux. Son peu qu’aucun autre Nilisien n’avait lui avait été utile à de nombreuses reprises, lui sauvant même la vie.
En observant autour d’elle, Alena vit que la maison était composée de nombreuses pièces. Elle en était peu surprise au vu de la taille de celle-ci. Beaucoup étaient fermées. Elle observa une pièce ouverte et vit que celle-ci était composée de tables, de chaises mais aussi de tableaux. Comme s’il s’agissait d’une salle d’apprentissage.
Continuant son inspection, le jeune fille entra dans une autre salle au hasard. Il s’agissait en quelque sorte d’une cuisine avec des chaises et une table qui trônait au centre de la pièce. Des tasses étaient disposées dessus, encore chaudes. Des personnes y étaient encore installées récemment.
Entendant une rumeur dans les couloirs, elle se concentra pour écouter ce qui se disait et qu’elle ne fut pas sa surprise en entendant un garde crier:
“ La cloche à sonné! Quelqu’un s’est introduit dans la maison! Tout le monde aux aguets!”
L’intrusion de la jeune fille avait dû déclencher un mécanisme relié à la porte, déclenchant ainsi une cloche en bois mais aussi la panique générale parmi les gardes.
Alena tenta donc de sortir de la salle où elle se trouvait dans le but de trouver un meilleur endroit pour se cacher. Mais en allant dans le couloir, elle ne fit pas assez attention et se retrouva nez à nez avec des gardes plus que stupéfait de voir qu’une jeune femme avait pénétré de force dans la Maison-Maître.