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Chapitre 2: La fille et l'araignée

Quand j'expose mon plan foireux à Kayla à juste titre, elle s'exclame:

-Tu prends du crack ou quoi?! Tu connais pas ce type, pourquoi tu veux partir avec lui?! Il peut pas être mignon au point que tu le laisses te mettre dans son coffre.

Je ne peux pas m'empêcher de pouffer puis me calme sous son regard brun brûlant. Je lui réponds:

-Je garde ma localisation allumée et si je t'appelle pas dans une heure tu peux appeler les flics. Je vais aussi t'envoyer sa plaque et son nom.

Elle soupire puis secoue ses boucles avant de me demander:

-Pourquoi t'y vas?

-Je sais pas, je veux voir.

-Voir la faucheuse?

Je rigole et elle ajoute:

-C'est pas ton genre de faire ça.

-Je change Maman.

-Va te faire foutre.

Pendant que je ris, elle me tire et me serre dans ses bras à l'odeur de fleur. Elle plante son regard marron clair dans le mien puis me dit:

-Fais attention, hein?

-Oui, il peut rien me faire.

-Vraiment hein? Et pourquoi?

Je hausse les épaules et rétorque:

-Tu verras peut-être plus tard.

Si heureusement il est plus du genre à avoir peur que je raconte ce qu'il m'aurait fait aux médias que du genre à utiliser son influence pour tout étouffer. J'enterre mes frissons tandis que Jay me fait chier avec son regard vert flippant en me demandant concerné:

-T'es sûre?

-Oui, ça ira merci. Bye.

Je leur fais signe et m'en vais. Ce type est tellement chiant qu'il aura sûrement causé ma mort indirectement. Il ressemble à la version masculine de Rihanna, mais parfois il a un niveau d'arrogance me rappelant l'autre cinglé qui a sorti les Yeezy. 

Mais peut-être qu'en fait je vais vraiment suivre ce type dans sa voiture parce qu'il est pété de tune et que je veux une nouvelle garde-robe? Je ricane. Non, je sais que je ne me donnerais pas autant de mal et je déteste qu'on ait même l'air de me faire la charité. J'essaie de faire mieux avec ça dernièrement, mais bon. Mais si ce n'est pas la bonne explication l'autre alternative sur pourquoi j'y vais est tout aussi stupide et absurde.

J'en sais rien. Il était gentil et m'a aidé à me faire me sentir mieux pendant plus d'une heure. Peut-être qu'il n'est pas si horrible que ça...ou juste le genre de gars que tu vas regretter d'avoir suivi. Du genre Dr.Jekyll et Mr.Hyde. Je sais pas. De toute façon, j'en ai un peu marre de tout, avec tout ce qu'il s'est passé dernièrement. Peut-être que mon imprudence est un symptôme de ça. Au moins, je me drogue pas...pour l'instant. Je rejoins Mr.Superstar et il me sourit en disant:

-Alors ta mère t'a laissé jouer avec moi?

-Ok, commencer avec les phrases flippantes n'aide pas.

Il rigole puis me répond en marchant:

-Hey, t'es en sécurité. Je vais juste te déposer, attends elle veut pas venir aussi même? Son copain aussi, si ça l'est. Comme ça, ils sont sûrs.

-Non, je t'ai dit qu'elle a sa voiture, monter dans la tienne changera pas leurs vies.

Il rit et j'ajoute:

-Pas comme ça changera la mienne si ça part en couilles.

-Roh.

-Elle est déjà aussi venue avec son copain de toute façon. L'autre là...

Il me fixe et essaie de retenir un rire en plissant ses yeux gris puis dit:

-Donc tu tiens bien la chandelle hein?

-Pff.

-T'en as tellement marre que tu risques de te faire tuer pour y échapper.

Je râle:

-Putain, mais tais-toi.

Son rire clair retentit. Je demande:

-On aura un cortège présidentiel? Ta sécurité se cache par-là?

-Je suis là en secret souviens-toi. J'ai l'air d'être bête?

Je ne réponds pas donc, il dit longuement:

-Ah ouais?

Je pouffe et il continue:

-On est incognito, c'est juste la Mercedes.

Devant la grosse voiture noire matte, je réponds:

-Mais oui, ça m'a clairement l'air d'être un modèle normal ça. Di-scré-tion. Je parie que c'est un modèle pas cher aussi.

Il se calme pour me dire:

-Mercedes-Benz.

-En tant qu'ignare en voitures j'ai quand même dû entendre parler de  celle-là. Discret effectivement. 

-Hey, je dois bien vivre. Et je sais qu'il y a d'autres gens pleins de frics qui  attirent les regards ici. Pas nous. J'ai vu des gens autour d'une lambo en venant. Genre mec à ce point-là, payes-toi un concert privé.

Je rigole et il ajoute:

-Ou peut-être que c'est loué.

-Ouais, j'ai vu des gens faire ça. Perte d'argent.

Il sourit et sous l'éclairage des lampadaires je me déplace. Je photographie sa plaque en lui souriant sans aucune discrétion comme pour le prévenir. Il sourit en secouant la tête et je me dirige vers la portière. Quand c'est déverrouillé, j'inspire et ouvre un portail vers une mauvaise décision. À l'intérieur, c'est plutôt grand et il y a un accoudoir central qui servirait bien aux bras de Slenderman. L'accoudoir a des boutons comme il y en a pas mal sur le volant et la portière. Mais surtout, il y a un écran super long en tant que tableau de bord. Ok, je veux bien le concept high-tech tout ça, mais il m'a pas l'air super protégé. Je lance une canette solide dessus et le voyage s'arrête ici. J'expire pour me calmer. En fait, ça peut être à mon avantage. Je l'observe et hoche la tête perplexe. Il a un air amusé avec son regard maintenant gris argenté à cause de la lumière sur lui. Je lui dis:

-Ok...jolie maison sur roue.

Ses pommettes hautes sont accentuées par son grand sourire et il répond:

-T'as pas vu le bus pour les tournées.

-J'arrive même pas à imaginer.

J'ai encore une vue sur ses belles dents et il tapote l'écran de la voiture jusqu'à jouer avec une roue de couleurs. La lumière qui traverse la voiture passe du bleu au orange. Je lui dis amusée:

-Aller on commence avec la frime.

Il rétorque en souriant:

-Aller, choisis une couleur.

-Arh, ok. Rouge.

Il change la couleur puis me dit:

-Voilà!

Je souris en regardant la voiture se transformer en lieu parfait pour développer les photos. Malgré tout, je réponds sarcastiquement:

-Merci, ma vie est changée pour toujours. J'en parlerais à mes arrière-petits-enfants si j'en ai. On a quand même plus de chances avec des arrières petits-chatons.

Il émet son rire lumineux puis dit sur un ton de narrateur mystérieux:

-On sait jamais.

Il enlève sa casquette et j'observe un peu son profil angulaire à certains endroits. Il a un peu changé depuis ses anciennes couvertures d'album sur ma playlist. Logique. Il n'y a même pas sa tête sur les deux chansons récentes que j'ai ni de clip. Il ramène ses cheveux en arrière et remet sa casquette, mais plus levée. Je cherche mon élastique sur mon poignet et à ma surprise il a disparu. Ok, c'est très bizarre...je remonte ma manche puis le trouve amusé. J'attache mes tresses et le remarque en train de me regarder. Je fais une moue qui le fait rire puis demande:

-T'as besoin d'aide pour démarrer?

Il me sourit puis en voyant sa main, avant qu'il éteigne les lumières je dis:

-Eh attends.

Il m'interroge de son regard nébuleux puis répond avec un long:

-Oui?

-On dirait le chat d'Alice au pays des merveilles.

-Le chat du Cheshire.

Je souffle et réplique:

-Pardonne-moi.

-Pas de problème.

Je lève les yeux aux ciels et il m'interroge encore du regard donc je reprends:

-Ah oui, euh c'est quoi sur ta main?

Il émet son rire clair et me la tend. Je la regarde et il me dit amusé:

-Ben prend ma main pour regarder, elle brûle pas. T'as peur de quoi?

Je souffle puis je ne sais pas pourquoi mon cœur accélère d'appréhension. Pour arrêter ça, je prends sa main afin d'en finir. Il la referme un peu sur la mienne et je lui lance un regard ennuyé qui le fait rire. Je me concentre plutôt sur la petite araignée noire à laquelle une fille s'accroche. Elle est à côté de son pouce et descend vers son index. Je ne sais absolument pas pourquoi, mais je trouve le tatouage sexy. Pas la fille en souffrance, mais comment il lui va à cet endroit. J'ai dû me cogner quelque part, parce que les tatouages c'est même pas un de mes trucs. Même s'ils sont beaux avec leurs significations. Mais associer une araignée et une pauvre fille qui s'y accroche à "sexy"...

Je sursaute presque quand il me demande:

-Pourquoi tu souris?

Je lève les yeux sur son regard rieur. Je ferme brièvement les yeux et secoue un peu la tête. Je lâche ensuite la chaleur de sa main et m'éloigne en disant:

-Bon bref.

Il rigole puis démarre et je reregarde le volant. Comment on conduit avec tous ces boutons? Je m'en sortais déjà à peine avec ceux de ma voiture. Un peu nerveuse, je lui demande la première chose qui me vient:

-T'es sûre que tu sais conduire?

En sortant de la place de parking, il ricane avant de répliquer:

-Eh gamine j'ai 26 ans, est-ce que toi tu sais conduire?

Je souffle en lui lançant un sale regard. Je vois son profil sourire puis réplique:

-Je sais conduire...

Avec son sourire diabolique, il demande:

-Depuis quand?

-Pff, un an.

Son sourire retombe et il me jette un coup d'œil choqué qui me fait rire et stresser à cause de la route que je ne lâcherais jamais du regard la nuit à sa place. Surtout dans un parking. Il dit paniqué:

-Oh putain. T'as pas 17 ans hein? Je peux pas survivre en prison, je suis trop maladroit. Je ferais tomber le savon.

Je pouffe puis me mets à rire beaucoup trop avec lui. Je lui réponds:

-T'es trop chiant. De une, t'aurais peut-être l'air flippant comme gars, mais t'irais pas en prison, j'ai pas 15 ans. Et on fait presque rien de majeur aux prédateurs niveau justice en général s'ils ont pas fait un truc de malade qu'on peut bien prouver. Pff. Et puis je sais pas, je pouvais pas apprendre à conduire avant...j'ai 22 ans donc respire.

-Super, tu peux boire.

-J'aime pas ça. Je préfère avoir le contrôle. Bien tenté.

Il hoche la tête et conclut:

-Une maniaque du contrôle. Noté.

-Non, mais, non même pas. J'aimerais bien, mais je suis un peu bordélique.

-Noté.

Je secoue la tête et il me demande:

-Du coup, elle est où ta voiture? Ah, vous faisiez du covoiturage?

-Eh ben je pourrais être trop fauchée pour avoir une voiture, comme certaines personnes du petit peuple, tu sais.

-Eh désolé, je suis pas un connard riche hein. J'ai eu mes moments. Enfin années, toute une histoire.

Je souris et rétorque:

-Respires. En fait...

-Hmmm?

-Je suis rentrée dans une autre voiture en me garant mal, mais genre vraiment fort. Je sais pas ce qu'il s'est passé. J'ai perdu le contrôle.

D'après le mouvement de ses pommettes et sa mâchoire, ainsi que la façon dont il mord sa lèvre en hochant la tête, il se retient de rire. Je continue de le fixer irrité et il n'en peut plus. Il éclate de rire comme jamais. Je soupire et il finit par se calmer en disant:

-Non, attends, attends. Désolé, mais j'espère que c'est pas le cas, mais si c'est pas le cas c'est encore pire. Mais t'aurais pas bu exceptionnellement? D'où le truc sur le contrôle?

-Non!

-Eh ben putain.

Je souffle et en tentant de camoufler son amusement, il suggère:

-Peut-être que tu devrais repasser ton permis.

-Va te faire foutre.

C'est sorti tout seul. De mon cœur. Lui, ça l'amuse. Je me défends en disant:

-Je suis maladroite c'est tout.

-Et je pensais l'être.

Je le regarde mal et il me lance un coup d'œil avant de pouffer comme un idiot. Je souffle puis me plains:

-Non, mais je sais que je suis une honte pour les autres femmes. Mais pour moi, conduire est juste horrible, parce que je suis super anxieuse.

-Ouais, des fois l'anxiété peut te faire agir comme si t'étais complètement défoncé au niveau coordination.

Je n'arrive pas à me retenir de rigoler ce qui le fait s'y remettre. Je me calme pour ajouter:

-Mais en plus, j'ai juste peur de conduire la nuit, ce niveau d'obscurité j'ai jamais essayé. C'est même pas la peine. On dirait vraiment que j'ai donné des pots de vin à mon moniteur ou qu'il était pas lucide.

-Moi c'était pareil, pour la nuit juste. Mais je pourrais t'apprendre.

Je me mets à rire et lui rappelle:

-On n'a pas le temps.

-Peut-être une autre fois.

Je ricane incrédule. Il me jette un coup d'œil et me demande:

-Quoi?

-Rien.

Il profite du bouchon pour me fixer et je hausse les épaules en souriant. Ses pommettes se relèvent un peu quand il étire ses lèvres en répliquant:

-Ok Pinocchio.

-Le manque de respect.

-Le truc drôle c'est que tu peux pas sortir et bouder. Cette salle est juste accessible par l'autoroute et pour le bus, c'est mort maintenant. Tu peux faire de l'auto-stop dans le noir si tu veux. Je te reverrai sûrement dans la revue nécrologique à cause d'un accident ou d'un nouveau serial killer.

Je ne peux retenir mon sourire en disant scandalisée:

-Mais t'es un putain de monstre en plus.

-Mais pas celui qui te jettera dans son coffre. Lui, il t'attend dehors.

Je secoue la tête en essayant de ne pas rire comme une gamine. Je lui demande:

-Et puis comment tu sais que c'est les seuls moyens d'y aller? T'as étudié la carte Dora?

-On a une humoriste. En fait, j'ai fait un concert ici.

-Ah excuse-nous.

Il sourit puis rétorque:

-Je suis sûr que tu me connais juste à cause cette chanson ennuyante.

-Wow, tu connais même plus le nom de ton premier gros hit? Tu l'appelles comme ça à la place?

-Nah, c'est comme Voldemort depuis un moment. Ça m'a bien gavé parce que pendant trop longtemps on arrêtait pas de surtout me parler de ça et avec qui j'ai collaboré. T'imagines venir essayer de parler de ce que tu fais depuis des années et à chaque fois t'entends les mêmes mots et les mêmes questions, sur la même chose, encore et encore? Je me posais de sérieuses questions à un moment. 

Il soupire puis continue:

-Heureusement, c'est passé avec mes derniers hits. Je suis super reconnaissant pour l'opportunité, ça m'a aidé. Mais en toute honnêteté, ça a fini par être comme ça. Je me souviens encore que j'ai cru que j'allais crever à cause du choc quand on m'a annoncé que ça allait se faire. C'était super excitant au début et c'est devenu encore plus trippant quand le nombre de personnes qui nous avaient écoutées a monté, mais après voilà. C'était un moment...un important, mais un moment unique. Il y en a eu d'autres et il y en aura d'autres.

Je hoche la tête et réponds:

-Ouais, j'imagine, mais le truc drôle c'est que cette chanson je l'ai découverte que récemment en repassant sur tes sons. Enfin, je veux dire, je crois quand même l'avoir entendue à la radio sûrement...j'écoutais pas tellement les sons en streaming à cette époque j'avais une playlist MP3 comme une vieille.

Il rigole et je continue:

-Je t'ai découvert avec l'autre chanson, euh...

Il pouffe et me dit:

-T'es pas possible, même le titre tu t'en fous.

-Hey oh c'est bon, je galère avec les titres. Je retiens plus les paroles.

-Vas-y, chante.

Je secoue la tête et marmonne honteuse:

-Je sais pas chanter.

-Je vais pas rire.

-Dis le gars avec la belle voix.

Je le vois sourire avec ses pommettes et il demande:

-T'aimes bien ma voix?

Je lève les yeux au ciel puis lui réponds:

-Non, j'écoute les chansons strictement pour l'instru.

Il rit puis me dit:

-Non, mais mes intrus c'est le feu, les gens avec qui je bosse dessus sont super.

Je souris puis il continue:

-Aller. Je veux savoir laquelle c'est parmi les trois que t'écoutes.

-C'est pas trois.

-Ça Pinocchio fort.

Je m'esclaffe. C'est quelle expression ça? Je réplique:

-Attends...attends.

Comme je m'y attendais, il y a un autre bouchon donc je lui montre rapidement mon téléphone. Il commente:

-Mmmkay, mais je sais pas pourquoi t'as l'air si fière de toi parce qu'il y en a cinq au lieu de trois.

Je râle puis réplique:

-Désolé Mr.Égocentrique.

-Pff.

-Dans ma playlist de 1047 sons, cinq du même artiste c'est pas rien.

Il sourit encore, puis dis:

-Donc t'aimes vraiment ma voix.

-Hush.

Il rigole avant d'ajouter:

-Aller chante un peu.

-Nah.

-Bouuuh!

Je souris puis pense à autre chose. Il me reverra pas après de toute façon donc je lui dis amusée:

-En fait à un moment je rappais dans ma chambre pour m'amuser.

Il me jette un coup d'œil surpris et je prends un air bien snob pour continuer:

-Oui, oui. Je l suis moi-même une artiste.

Il éclate de rire puis s'exclame:

-T'es sérieuse?!

Je ris et il me dit:

-Fais-moi écouter.

-Pour être honnête j'étais plus off-beat que je sais pas quoi. Moi et l'instru on était carrément sur des trottoirs différents.

Il rigole et je continue:

-Aussi, ma voix était triste. Le ton, l'énergie, les paroles. Tout était bancal.

-Non, non, je suis sûre que c'est intéressant. Ta voix est cool.

Je souris puis hausse les épaules en répondant:

-Merci, mais elle est pas spéciale...de toute façon, j'essaie vraiment pas de commencer une carrière.

-Pourquoi pas?

-T'essaies de devenir mon manager?

Il répond avec conviction:

-Mon CV n'est jamais trop long.

Je ris puis lui réponds:

-Non, mais je sais pas. Je me sens pas de m'investir dedans. Genre le rythme, les logiciels, les instruments, les temps.

-À ce point-là comment t'as même réussi à rapper plus de trois secondes?

Je pouffe puis lui dis en souriant:

-Quand je te dis que c'est nul crois-moi c'est une insulte à la musique...je me suis enregistrée une fois et je l'ai plus refait tellement ça m'a traumatisé. Je la jouais comme ça en live. Je suis sûre que les hommes des cavernes faisaient mieux.

Il éclate de rire et je l'imite. Je lui demande:

-Ah au fait je m'étais demandé, tu viens d'où dans le sud? Genre un truc comme la campagne ou bien?

Sur un ton incrédule, il répond:

-Pardon?

Il continue:

-Tu rigoles là?

Même de profil avec la faible lumière, je vois son extrême confusion. C'est confirmé par le coup d'œil qu'il me lance ensuite avec ses sourcils expressifs froncés. Il m'a regardé comme si j'étais folle. Les gens qui viennent de la campagne ne sont pas aussi offensés que ça quand tu leur demandes. Je commence à transpirer là. Je réponds moins assurée:

-Euh non, je rigolais pas.

-Ok, ok. Pourquoi tu penses que je viens de la campagne?

-Euh l'accent et...

-Et?

-La guitare dans les chansons.

Même moi je sais que celle-là était complètement stupide. Il hoche la tête lentement comme s'il réfléchissait à quelle réaction avoir. Il soupire et je me remets à stresser. Il me dit sur un ton sérieux:

-Je suis à ça de te jeter de la voiture en mouvement.

Je ne peux pas m'empêcher de rigoler comme une idiote, puis lui réponds:

-Quoi? T'es cinglé?

-Non, je suis australien génie.

-Oh, ah. Désolé?

Eh ben, il est très attaché à sa contrée natale ce type. Il réplique:

-T'es sûre d'être américaine pour faire ce genre d'erreur?

-Eh désolé, je suis de New York pour les années d'avant. Pas du sud.

-Euh vous avez des gens de partout là-bas, c'est les Nations Unies.

Je souris puis rétorque:

-Je sais. Mais même, c'est pas mon truc les accents du Sud. Je suis pas spécialisée en accent. Déjà, tu caches clairement le tien en parlant là...

-Vous aimez trop polémiquer dessus. En plus, t'as de la chance, il est en train de revenir après mes mois en Australie. Sinon t'aurais rien capté, t'aurais cru que je venais d'ici. D'ailleurs, tu le croyais, donc...

-Pff. Dans certains sons t'es quand même grillé par les connaisseurs mon gars. Vas falloir demander des leçons à Rihanna pour l'accent dans les sons.

-Jamais, c'est mon identité.

Je rigole puis ajoute:

-Ouais, mais même. Malgré le fait que je sois pas experte pour reconnaître les accents j'ai des justifications. Votre anglais est dérivé de l'anglais britannique, sûrement des Cockneys de l'est de Londres pour une bonne partie. Vu que c'est les premiers à avoir débarqué en Australie en masse. C'est un peu pareil pour le Sud ici, je suppose, mais il y avait aussi les Écossais, les Irlandais et d'autres en nombres encore plus petits. Donc oui, je suppose qu'il y a des différences que j'ai pas saisies. Mais! Il y a des simili

tudes.

-Similitudes?!

Je me mords la lèvre pour ne pas rire et il ajoute:

-Et puis comment tu sais tout ça en plus?

-C'est pas ton problème.

Il ne dit rien donc je dis doucement:

-Ouvres pas la portière steuplé.

Il se met à rigoler et je souris. Il me répond:

-Détends-toi, je vais pas te donner l'occasion de me poursuivre en justice.

-En fait, vas-y jette moi.

Il se remet à rire et moi aussi.

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