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Solejh4_116
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Chapitre 1 : Renouveau

Premier croc : TBBE

22/12/1227

 Des lourdes menottes de titane à sécurité biométrique liaient ses poignets. Son souffle, pesant sous son masque à gaz, peinait à se stabiliser. Il titubait à chaque pas, tandis que le son aigu de ses chaînes qui s’entrechoquaient troublait de plus en plus son esprit.

Sous la rampe de fortune sur laquelle il marchait, une foule grondait, mêlant huées et applaudissements. Un traître allait être châtié. L’événement était retransmis en direct à travers tout l’empire.

Cette voix, tonnant comme la foudre dans un puissant écho, présidait l’exécution et prononçait l’accusation :

— Mis à genoux en ce lieu pour répondre de tes actes, Aki, pour espionnage, haute trahison envers l’Empire ainsi qu’à Sa Majesté, massacre de masse et crime contre l’humanité… Tu es condamné à mort.

 

14/08/1227 — Calendrier de la Renaissance

Sur le toit du plus haut immeuble du pâté de maisons, un homme se tenait. Une jambe posée sur la barre de sécurité horizontale du balcon, Aki contemplait la ville.

Son corps, amaigri laissait transparaître la pâleur de sa peau, révélant la beauté de ses yeux bleus qui illuminaient son visage impassible. Sa chevelure noir de jais, nouée en un chignon court et légèrement recourbé, lui donnait un air mystérieux dans sa tenue entièrement noire. Dans sa main gauche, il secouait une bourse pleine de pièces qu’il avait extorquées plus tôt.

La mine fermée et l’air égarée, il se souvenait brièvement de lui-même, affamé et dévêtu, attendant dans l’ombre d’une ruelle humide un soupçon d’aide.

— Les années ont passé, mais certaines choses ne changent pas… murmura Aki en observant les nouveaux clochards qui avaient pris sa place, quémandant sans relâche aux passants, lesquels continuaient à les ignorer.

Il critiquait intérieurement leur sort, se targuant d’avoir eu un meilleur destin, mais sans jamais oublier que.
"Si je n’avais pas été tiré de cet enfer ce jour-là, peut-être que j’aurais fini déporté dans les bas-fonds de l’Empire…"

Une frappe brutale dans le dos l’arracha soudain à ses pensées, manquant de le faire basculer par-dessus la barre de sécurité où il posait fièrement le pied.

— Alors, Aki, tu rêvasses encore ?

Aki resta silencieux, lançant seulement un regard perçant et injurieux qui semblait dire : "Quelles manières de bétail ! As-tu été élevé ou éduqué ?"
Mais la noblesse oblige, il ne fit que sourire bêtement.

L’auteur de la blague lui rendit son sourire, confiant. C’était un homme brun aux yeux noisette, sertis d’immenses cernes, vêtu lui aussi entièrement de noir. Son allure négligée, accentuée par une barbe naissante de quatre jours, ne lui retirait pourtant rien de son charisme. Il s’approcha lentement du bord de l’immeuble, posa une main sur le dos d’Aki et contempla les sans-abris avant de commenter :

— Tu t’inquiètes pour les autres, maintenant ?

Un sourire vide aux lèvres, Aki s’assit un instant, hésitant avant de coller sa tête contre l’une des tiges métalliques. Puis, enfin, il se lança :

— Ce n’est pas pour eux que je m’inquiète. Dans un mois, nous allons être déportés vers le district 18.

Sora, confus, n’avait même pas fini de racler sa gorge qu’Aki continuait déjà :

— Nous n’avons plus les moyens de vivre dans le district 19. À cause des réformes du nouveau gouverneur, nous ne pouvons plus rien faire.

Sora s’assit alors près d’Aki, arborant un optimisme presque insolent. Maladroitement, il tenta de le réconforter en le prenant dans ses bras, mais se fit aussitôt repousser.

Ignoré, il chercha immédiatement à justifier ce rejet :

"J’avais oublié qu’Aki est apathique, c’est pourquoi il n’aime pas les gestes affectueux."

Consterné par l’expression qu’affichait Sora, Aki se retint de dire bien des horreurs.
— Ce n’est pas à cause de ma maladie, je ne t’aime juste pas, plaisanta-t-il pour calmer ses pensées.

Sora agita la tête, clairement peu convaincu. Au contraire, son insistance trahissait une envie encore plus forte de démontrer son affection.

D’un ton sérieux, il rappela à Aki :
— Ce que nous allons faire, c’est pour la bonne cause. Le prix de cette “Veine de Dragon” nous permettra de rééquilibrer un peu la balance dans ce monde pourri… et aussi de sauver ta famille.

Enjoué, il tenta même de le recruter, mais Aki n’était pas dupe. Comprenant les véritables intentions de son ami, il déclina brutalement l’offre.

— Je ne fais plus partie des "Messagers de Gaïa". C’en est fini pour moi.

D’un bond, il se dressa en équilibre sur les garde-fous de la terrasse et regarda Sora par-dessus son épaule.

— C’est gentil de ta part de vouloir m’aider, mais le fisc exige une activité professionnelle légale capable de faire vivre le ménage pour pouvoir rester. Lundi, je rejoins la guilde et vais essayer de vivre honnêtement pour le restant de mes jours.

Visiblement ennuyé, Sora répondit qu’il comprenait. Il enfila une cagoule noire sous sa capuche et invita Aki à faire de même, annonçant alors :

— L’escorte de la Veine de Dragon ne va pas tarder à passer. Nous devons être à l’heure dans le secteur 20-0. Notre informateur dit qu’elle a été confiée à de jeunes recrues pour ne pas attirer l’attention.

Tout en fouillant ses poches, Aki répondit nonchalamment :
— Cela fait sens. Les hautes figures de l’armée impériale sont soit trop occupées pour une si petite tâche, soit trop célèbres pour passer inaperçues.

À ces mots, il trouva enfin ce qu’il cherchait. Son visage s’éclaira légèrement alors qu’il sortait la bourse dérobée. Il en tira trois pièces d’argent et neuf de bronze, qu’il laissa tomber vers les sans-abris, réparties équitablement.

— Quelle bonté d’âme… Je parie que toutes les jeunes dames sont sous ton charme, à ironiser Sora.

— N’importe quoi, lança Aki avant de sauter vers l’immeuble suivant, ajoutant au loin qu’il n’était intéressé que par les femmes matures.

Cette révélation laissa Sora bouche bée.

Sora… Étrangement, c’est tout ce que je sais sur lui. Pensa Aki en poursuivant son chemin.

Après avoir été sorti de la misère de la rue par Catherine et sa fille, tant de choses ont changé :

J’ai été recueilli, logé, blanchi, éduqué à partir de rien.

Je me suis retrouvé, contre toute attente, au sein d’une famille composée d’une mère, de neuf sœurs et de deux neveux. Et ce n’était pas pour me déplaire. Tout allait bien jusqu’à ce que ce gros porc de gouverneur, qui en avait après Catherine, fasse fermer le Red-Caths, l’établissement qui nous faisait vivre.
Alors, pour subvenir aux dépenses quotidiennes et mettre la main à la pâte, il m’a fallu trouver des solutions : Travailler comme hôte, devenir voleur… ou bien même rejoindre une étrange secte,
le Culte de Gaia. C’est cette dernière qui m’a mené à Sora.

Entre l’Empire du Nord qui menace de nous faire la guerre tous les lundis et le nombre de Ravageurs infectés qui ne cesse de croître, on peut se demander d’où ils tirent la force de continuer à pondre ces stupides lois.

Mais pour l’instant, nous avons des choses bien plus importantes à régler…

Après plusieurs minutes de course acharnée sur les terrasses des immeubles, Aki s’arrêta brusquement et scruta les alentours. Le district 20 et son secteur 20-A n’avaient plus rien à voir avec le district 19 dont il venait.

Les vieux bâtiments en briques de sept niveaux maximum avaient laissé place à d’immenses gratte-ciel. Les rues pavées s’étaient transformées en un asphalte noir, lisse et impeccable. Les vieilles automobiles, reléguées au passé, cédaient leur place aux voitures modernes. Et surtout, une foule dense, marchant dans toutes les directions, vêtue principalement de tenues décontractées, contrastait totalement avec son secteur d’origine.

L’ambiance seule suffisait à donner l’impression qu’il avait voyagé dans le temps… D’un siècle, pour être précis : le début du XXIe.

Quelques secondes plus tard, ce fut au tour de Sora de débarquer, essoufflé, les yeux secs et le front perlé de sueur. Cette longue traversée l’avait épuisé.

— Pourquoi cette précipitation ? Je ne suis plus aussi jeune que toi, pense un peu à ton vieil ami, lâcha-t-il en reprenant son souffle.

— Ce n’est pas contre toi, répondit promptement Aki. C’est juste que, comme je le pensais, les imprévus existent. Regarde.

Il pencha la tête vers le seul bâtiment rustique et de briques encore debout dans le secteur 20-0. Sora le remarqua aussi, tandis que trois hommes en armure argentée et casque sans coiffe sortaient de la gare et tentaient de se frayer un chemin à travers une marée humaine.

— Trois gardes de l’armée impériale… Vu leurs équipements, ils doivent être d’un rang inférieur au mien , des Novices! Mais… ils ont deux heures d’avance ! Auraient-ils…

— Oui, c’est fort probable, compléta Aki. Sachant qu’ils ne doivent pas attirer l’attention avec des hauts placés ou des grosses troupes, ils essaient de limiter les imprévus en avançant l’heure du transfert de la Veine de deux heures. Ingénieux.

Sous sa cagoule, Sora esquissa un rictus involontaire.

"Regarde-moi ses yeux qui brillent… L’idée d’un changement de plan de dernière minute ne lui fait même pas peur, au contraire, ça l’excite encore plus."

Finalement, il éclata de rire.

Aki le regarda sans chercher à dissimuler son profond mépris. Sora s’excusa alors, priant son camarade de ne pas le prendre pour une sorte de pervers.

— Je me sens juste un peu nostalgique. J’ai le cœur qui bat la chamade et des papillons dans le ventre… Comme lors de nos anciennes missions pour le Culte de Gaia.

Bien qu’Aki ait accepté les excuses, il ne le croyait pas une seconde. Tous deux, gênés, plongèrent dans un silence pesant avant de reprendre leur filature.

Les minutes s’égrenaient rapidement, et la tension montait. Le duo attendait l’occasion propice pour se mêler discrètement à la foule, approcher les soldats impériaux et s’emparer de la mallette contenant, selon leurs sources, la précieuse Veine de Dragon.

Mais Aki et Sora n’étaient pas dupes. Ils se méfiaient. Cette mallette, si ostentatoirement exposée… Et ces gardes soi-disant Maîtres de Rho ?
Tout cela était beaucoup trop étrange.

— Il y a un truc qui cloche ! s’exclama Aki.

Tout le monde dans la haute société savait que les Veines de Ravageurs étaient le moyen le plus sûr de devenir un maître de domaine. Ils croyaient leur secret bien gardé, mais les services de renseignement du Culte en savaient bien plus qu’ils ne l’imaginaient.

Le potentiel d’un domaine dépendait directement de la Veine absorbée. Une Veine de Dragon aurait donc été un trésor inestimable pour de simples soldats…
Alors pourquoi…

Sora remarqua que son ami s’égarait dans ses pensées. D’un ton calme et serein, il tenta de le rassurer :

— Aki, je sais ce qui te préoccupe. Mais réfléchis un peu. Si ces soldats savaient réellement ce qu’ils transportaient, ils se seraient déjà entretués pour l’obtenir.

Malgré ces paroles, Aki ne pouvait s’empêcher de sentir une pression sourde sur ses épaules. Était-ce un mauvais pressentiment… ou simplement cette fichue combinaison full-black, sous un soleil de plomb à 12h27 en plein été ?

"Qui a eu cette idée de merde…"

Las de se torturer l’esprit, il décida de se concentrer sur la mission. Il était avec un vieux partenaire, digne de confiance et expérimenté.

Qu’est-ce qui pouvait mal se passer ?

— Surprise, enfoiré… Bien dormi ?

Une grosse voix qu’Aki ne connaissait pas résonna derrière lui.

Tout s’était mal passé, hein ?

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2 Comments

16 days
mhh, un truc me gène pas mal, Sora annonce que le PP, aki, est apathique, mais ses actions viennent plutôt contredire cette affirmation du coup, je me demande si le terme est bien celui que tu voulais utiliser et s'il n'y a pas une confusion de sens.

voyageant par les toits, aki et sora change de secteurs et si j'ai bien compris, ils passent d'un secteur pauvre, à un autre riche.
on peut se demander alors, ou sont les gardes ? les barrières, postes de contrôle, voir réel murs de sécurité ? un pti tour sur les toit et on va voler les riches ? ça semble trop facile.
on a pas beaucoup d'éléments, mais ce que tu donne semble indiquer une société autoritaire, avec des responsable abusant de leur pouvoir, beaucoup de corruptions. ce qui implique revolte régulière et ordre publique troublé. tu mentionne en plus des menaces extérieures qui ne peuvent qu'accentuer les problèmes internes.
Tu semble aussi indiquer une ségrégation par niveau de vie dans la population. il me semble donc peu probable que les différents secteurs de vie ne soient pas séparé par de réelles barrières/murs voir mirador avec un contrôle rigoureux sur les mouvements de population. Comment sinon empêcher la "vermine" d'aller déranger les riches bourgeois de leurs puanteur naturelle et leur manières déplorables ?
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16 days
je comptait déveloper plus profondement plus tard le système de secteur que j'utilise, c'est plus des ville construit de base dans l'intention de rapeler les diférentes époques de l’humanité depuis l'an 0, mais c'est utiliser comme prétexte pour faire des classes sociales, il ne sont pas encore en vrai téritoire noble puisque c'est le 20-0
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