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Chapitre 1

Je suis complétement bloquée.

Depuis des semaines, je n'ai pas pu écrire une ligne. Un seul mot. 

J'ai tout essayé pour relancer la machine, mais rien ni fait. J'erre comme une âme en peine dans mon appartement, sans savoir que faire de moi. 

Je ne me reconnais plus. 

Moi qui passais mon temps, carnet et crayon en main, à gribouiller sur tout et n'importe quoi. Plus rien de sort. 

Cependant, je sais ce qui me bloque. Parce que je n'arrête pas d'y penser. Ça tourne dans ma tête. Encore. Et, encore. Sans me laisser aucun répit. 

Je n'arrive plus à dormir. Dès que je ferme les yeux, je revois la scène plus nettement que lorsque je l'ai vécue. Les détails, les odeurs. Tout me revient avec une précision chirurgicale. Alors, je me lève en silence pour ne pas réveiller Eric. Et, parce que je suis incapable de me concentrer plus de deux minutes, j'abandonne l'idée de lire ou écrire. Alors, je reste assise sur le canapé à attendre que le temps passe dans un silence pesant.

État de stress posttraumatique.

Quand le médecin m'a annoncé son diagnostic de son air supérieur, j'ai failli éclater de rire. C'était tellement évident que j'aurais pu me diagnostiquer moi-même.

Dix minutes plus tard, je me suis retrouvée sur le parking de l'hôpital, une ordonnance pour des anxiolytiques dans la poche, seule, désemparée, sans aucun moyen de locomotion, ni téléphone portable.

 Tant bien que mal, j'ai réussi à rentrer chez moi, sous une pluie battante. Épuisée par l'expérience que je venais de vivre ; je me suis déshabillée puis couchée sans un mot d'explication pour mon mari.

 Le lendemain, j'ai été incapable de me lever pour aller au travail. 

Pourtant, cela aurait dû être une journée de détente comme les autres.

Oui, cela aurait dû.

Mais, il avait fallu que je décide de sortir chercher du pain. 

Il avait fallu que je décide d'utiliser le chemin longeant la rivière pour profiter de l'air frais du matin. 

Si seulement, j'étais restée tranquillement dans le confort de mon appartement, je me serais évitée cette vision d'horreur. Quelqu'un d'autre l'aurait trouvé ; Quelqu'un d'autre serait traumatisé. 

Je sais, c'est égoïste. Mais, je n'arrive pas à m'empêcher de penser que si j'avais fait d'autres choix, je n'aurais pas senti l'odeur nauséabonde planant au niveau de la petite retenue d'eau. Cette odeur, je l'avais déjà senti lors des épisodes de canicules, quand le niveau de l'eau était trop bas pour que les poissons survivent. Mais, nous étions en octobre et l'eau était haute pour la saison. Surtout, l'odeur était bien plus forte que dans mes souvenirs. Cela m'a intrigué. Alors, je me suis approchée du bord. 

Je n'aurais pas dû. 

Parce que ce n'étaient pas des poissons qui flottaient dans l'eau. 

Mais un corps. 

Je n'ai pas crié. Je n'ai pas vomi comme dans les films. Non, je suis restée plantée là, incapable de bouger ou de détourner le regard de cet amas de chair qui n'avait presque plus rien d'humain. 

Quand je suis sortie de ma torpeur, j'ai attrapé mon téléphone et appelé les secours d'une main tremblante. Je doute que l'opératrice m'ait comprise. Je doute de l'avoir comprise, moi aussi.

J'ai attendu à côté de ce corps en pleine putréfaction. 

Alors que j'aurais pu m'éloigner sur le pont, là où le corps n'était plus visible. Mais, allez savoir pourquoi, je suis restée, aux côtés de cet homme ou de cette femme, la bile formant une boule au fond de ma gorge. 

Ce sont les gendarmes qui m'ont forcé à me déplacer. 

Finalement, j'avais dû être suffisamment claire parce que les pompiers sont arrivés avec eux, en tenues de plongée. 

Après ça, j'ai été prise en charge et amenée à l'hôpital. La suite, vous la connaissez. 

Pour moi.L 'histoire s'arrête là.

Qui était cette personne ? 

Était-ce un accident ? Un meurtre ? Ou un suicide ? 

Était-elle portée disparue ? Ou bien est-elle morte dans l'indifférence la plus totale ? 

Des questions, j'en ai plein. Elles tournent dans ma tête, jours et nuits, m'empêchant de vivre normalement, de créer, de m'amuser, d'écrire.

Des réponses, je n'en aurai peut-être jamais. 

Parce que je ne suis qu'une figurante, dans ce qui est maintenant une enquête policière. 


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2 Comments

6 days
Histoire simple, mais néanmoins très bien écrite ! :)
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6 days
Merci beaucoup :)
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