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Chapitre 1

La maison est silencieuse. 

Mon Dieu que cela fait du bien ! 

Je savoure l'instant.

J'ai beau adorer vivre en colocation, il faut bien avouer, les moments de paix comme celui-là sont plutôt rares. Le silence manque dans cette maison. 

Je ne me plains pas. J'ai beaucoup de chance, j'en ai conscience. Je m'entends à merveille avec mes trois colocataires. Trois filles géniales que je n'aurais jamais rencontré si nous n'avions pas eu l'occasion de partager le même toit. Nous avons chacune notre propre chambre dans une petite maison avec jardin à l'abord du campus de l'université, alors que d'autres partagent une chambre de neuf mètres carrés avec quelqu'un qu'ils n'apprécient même pas. 

Mais, il faut bien admettre, la vie en communauté a aussi son lot d'inconvénients.

De la vie, justement, il y en a en permanence. Avec le va-et-vient des amies ou petits copains des unes et des autres, il y avait toujours du monde à la maison. Y compris à des heures incongrues. Ce n'est pas rare que je sois réveillée en plein milieu de la nuit par une des filles un peu trop alcoolisée, une fête improvisée ou un coït nocturne. 

Je suis quelqu'un qui aime le calme. Alors, le bruit incessant me tape parfois sur les nerfs. 

Mais, ce week-end, les filles sont parties dans leurs familles respectives. J'ai donc la maison rien que pour moi. Et, j'ai bien l'intention de profiter au maximum de ma solitude temporaire à ma manière. 

Pour commencer, j'ai dormi dix heures d'affilée sans être réveillée une seule fois. Un luxe que je n'avais pas eu depuis des mois. Un vrai bonheur. Tout simple. Mais ô combien génial. 

Je suis ensuite descendue dans la cuisine pour me faire un café, des œufs brouillés, une bonne dose de fruits et des tartines grillées. Puis, je me suis installée à la table de la cuisine face à la fenêtre. De là, je pouvais voir mes voisins partir acheter les croissants du dimanche à la boulangerie en bas de la rue, promener leur chien ou faire un tour de vélo matinal. Les rues étaient tranquilles, le quartier s'éveillait progressivement sous un ciel bleu sans nuages. Cela allait être une belle journée. 

Bientôt, j'enfilerai ma tenue de sport, mes chaussures de courses et je sortirais profiter du beau temps. Mais, pas maintenant. Pour l'instant, je prends mon petit déjeuner.

En silence. 

Une heure plus tard, je suis habillée, prête pour mon petit footing du matin. Une partie de moi aurait voulu se vautrer dans le canapé, un bon bouquin entre les mains. Je sais pertinemment qu'en commençant la journée de cette façon, je n'en bougerai pas et ne mettrai pas le nez dehors. Je me suis donc fait violence et ai remis ma séance lecture pour l'après-midi, me disant que j'apprécierai d'autant plus le moment après m'être défoulée.

Une fois dehors, je ne regrettais pas mon choix. Les températures étaient douces en ce mois de mars. L'air matinal me faisait déjà du bien. 

J'emprunte la route qui mène au parc, situé à peine cinq minutes de marche, téléphone portable en main. Je ne coure jamais sur cette partie de mon parcours, j'en profite toujours pour partager ma géolocalisation, envoyé un message à ma mère pour la prévenir de ma sortie et choisir une playlist. 

C'était une habitude que mes parents m'avaient fait prendre assez rapidement. Ils savaient que la course à pied était un moment à moi, que je n'aimais pas partager. Alors, ils m'avaient enseigné très tôt, que lorsqu'on est une femme, il y a toujours plus de risques. En avoir conscience, ne devait pas m'empêcher de faire ce que je voulais, je devais seulement prendre plus de précautions. Et, j'appliquais toujours ces conseils.

Je croise plusieurs voisins sur mon chemin avant de m'engager vers l'entrée du parc.

Désert. 

L'avantage de courir le matin, c'est qu'il n'y a pas grand monde.

La plupart du temps, nous nous retrouvons entre coureurs, les autres étant encore bien au chaud dans leurs lits.

Le parc est calme. Je vois au loin, un couple de coureurs, de l'autre côté du parcours. Je ne suis donc pas seule. 

Je visse mes écouteurs dans mes oreilles et me lance. 

Les premières foulées sont toujours douloureuses. Mes muscles froids se rebellent sous l'effort, mais je sais qu'au bout de quelques minutes, ils se détendront. Mes poumons se déploieront. Puis, une vague de bien-être m'envahira. 

J'adore cette activité. Être dehors, la sensation de liberté et de l'air frais sur ma peau. Huit heures par jour, je reste assise sur une chaise sur les bancs de la fac, prendre le grand air me fait du bien. Dans ces moments, je laisse mes pensées erraient, passaient d'une idée à une autre sans chercher à les contrôler. Progressivement, le brouhaha dans ma tête se calme et mes idées se font plus clair. 

Grâce à la course, j'ai résolu bon nombre de mes problèmes, trouvé des solutions dans des situations qui me semblaient désespérées. 

C'est peut-être une raison pour laquelle j'étais devenue tellement accro. 

Quelques minutes plus tard, je m'engage sur la partie du sentier qui longe le bord d'un petit ruisseau, tout au fond du parc. J'ai déjà fait la moitié du parcours.

Je croise un homme âgé qui promène son chien. Le pauvre monsieur est tout courbé et marche d'un pas très lent. Nous nous saluons poliment de la tête.

Un peu plus loin se trouve un homme, assis sur banc. 

J'ignore pourquoi, néanmoins je me sens tout à coup mal à l'aise à l'idée de passer devant lui. C'est probablement son sweat ou la capuche sur sa tête qui dissimule son visage. Je ne sais pas. Mais, un petit pic d'adrénaline monte dans mes veines. Je cherche des yeux un autre chemin à emprunter. Il n'y en a pas.

Je n'ai donc pas d'autres choix que de passer par là.

Ce n'est pas la première fois que je me trouve dans une situation similaire. Et, il ne m'est pourtant jamais rien arrivé de grave, hormis quelques sifflements ou réflexions déplacées. Bien sûr. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de devenir légèrement paranoïaque dès que je croisais un inconnu dans un lieu un peu isolé. Je m'imagine toujours le pire.

D'ailleurs, je me sens complétement ridicule quand l'homme ne semble même pas me remarquer. Je crois qu'il dort, parce qu'il a la tête penchée en avant et les bras croisés sur son ventre. 

Je devrais peut-être arrêter de regarder des émissions criminelles, car cela me monte à la tête. Ce n'est pas parce-qu'un homme porte un sweat à capuche qu'il a de mauvaises intentions. Si ?

Mon sang ne fait qu'un tour quand l'homme se lève, juste après mon passage, et commence à marcher derrière moi.

Instinctivement, j'appuie sur le bouton pause de mon téléphone pour éteindre la musique qui hurle dans mes oreilles pour mieux entendre les bruits alentour.

Je ne rêve pas, il marche sur mes talons. J'allonge un peu ma foulée pour mettre de la distance entre nous. L'homme accélère le pas lui aussi. Mon cœur cogne fort dans ma poitrine.

“Ne sois pas ridicule Meg ! Il termine son tour, tout comme toi”. 

Mais, ça ne me rassure pas pour autant. Je regarde autour de moi. Personne en vue. Hormis le couple de joggeurs, toujours de l'autre côté du parcours. 

Loin.

Trop loin. 

Je sens ma tension artérielle augmenter ainsi que ma foulée.

Je n'ose pas me retourner.

J'ai peur.

Je le sens juste derrière moi. À quelques mètres à peine. Il lui suffirait de prendre un peu d'élan pour me rattraper. 

Paniquée. Le souffle court, j'essaie de composer le numéro d'urgence tout en tentant de courir le plus vite possible.

Trois chiffres. Seulement trois petits chiffres. Tellement difficiles à atteindre dans ces conditions.

Il prend trop de temps. 

Quand j'appuie sur le bouton vert, il est trop tard. 

Mon agresseur est déjà sur moi. 


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2 Comments

6 days
Oh mon dieu, mais... c'est le préquel de ton autre histoire ?! :0
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6 days
Lol, je n'y avais même pas pensé. mais c'est vrai que ça pourrait
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