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Chapitre 1 : Levée de rideaux
Chapitre 2 : Larmes de sang
Chapitre 3 : Culpabilité
Chapitre 4 : Squelette d'acier
Chapitre 5 : Poupée vivante
Chapitre 6 : Aller de l'avant
Chapitre 7 : Le tournant
Chapitre 8 : Silence
Chapitre 9 : Le gars au téléphone
Chapitre 10 : Le lapin qui marche
Chapitre 11 : Perturbations
Chapitre 12 : Les fantômes du passé
Chapitre 13 : L'enfant prodige
Chapitre 14 : Morsure métallique
Chapitre 15 : Renaissance
Chapitre 16 : Les vautours
Chapitre 17 : In(tro)spection
Chapitre 18 : Curiosité malsaine
Chapitre 19 : Les liens du sang
Chapitre 20 : Pacte avec le diable
Chapitre 21 : Dans son ombre
Chapitre 22 : Les monstres du cirque
Chapitre 23 : Transfert d'âme
Chapitre 24 : Le renard fou
Chapitre 25 : Jouet cassé
Chapitre 26 : Une fête d'enfer
Chapitre 27 : De l'autre côté
Chapitre 28 : Le monde est lent
Chapitre 29 : La valse des jours
Chapitre 30 : Bêtes de foire
Chapitre 31 : Immortels
Chapitre 32 : Plongée dans le noir
Chapitre 33 : La ballade de l'ours tueur
Chapitre 34 : Problèmes intérieurs
Chapitre 35 : Contre-visite
Chapitre 36 : L'image de marque
Chapitre 37 : Nouveau départ
Chapitre 38 : Mauvaise journée
Chapitre 39 : Avertissement
Chapitre 40 : Rumeurs de quartier
Chapitre 41 : Première garde
Chapitre 42 : Période d'adaptation
Chapitre 43 : Erreur fatale
Chapitre 44 : Le jeu des conséquences
Chapitre 45 : Appel à l'aide
Chapitre 46 : Un loup dans la bergerie
Chapitre 47 : La morsure de 1987
Chapitre 48 : Manque de preuves
Chapitre 49 : Ultime trahison
Chapitre 50 : Ouragan
Chapitre 51 : Renvoi immédiat
Chapitre 52 : Ligne rouge
Chapitre 53 : Réconciliation
Chapitre 54 : Dernière nuit
Chapitre 55 : Jugement dernier
Épilogue
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Chapitre 12 : Les fantômes du passé

Assis dans son lit, George ne dormait pas. Où dormait-il ? Il ne le savait plus vraiment. Chaque nuit depuis plusieurs semaines maintenant, il vivait le même cauchemar. Il était seul dans sa chambre, il faisait sombre, et personne ne répondait à ses appels à l'aide. Plus une âme à part lui n'habitait les lieux. Pas d'âme vivante, en tout cas, car dès que sonnaient les douze coups de minuit, ils venaient.

Au début, il ne s'agissait que de pas dans le couloir. Des pas mécaniques qui faisaient vibrer le sol. Ensuite, il y avait eu les respirations derrière les portes de sa chambre, celles menant vers les couloirs, mais aussi celles du grand placard en face de son lit. Pendant longtemps, il n'avait pas été assez brave pour oser sortir de son lit et aller voir. Et un jour, il en avait eu assez. Il avait couru vers la porte du couloir droit et l'avait ouvert violemment. Il s'était retrouvé face à Chica, le poulet-robot du restaurant de son père, sauf qu'elle n'avait plus rien de la gentille chanteuse du groupe. Ses yeux brillaient dans l'obscurité, un rouge et un bleu. L'intégralité du costume était abîmée, sale, méconnaissable. Mais ce qui le frappa le plus, ce fut les immenses dents métalliques pointues qui dépassaient de son bec par centaines. Même son cupcake, d'habitude inoffensif et rigolo, avait les yeux rouges et des dents jaunes inquiétantes. L'Animatronique avait poussé un rugissement et il avait claqué la porte.

Depuis, il savait qu'elle n'était pas la seule. Bonnie, Foxy, Freddy se trouvaient là également. Bonnie venait toujours de la porte gauche. Une partie de son visage était cassée, et comme Chica, d'immenses dents sortaient de sa gueule. Il avait perdu sa guitare rouge, mais ses mains avaient gagné des griffes d'une taille impressionnante. Avec le poulet, il était le plus simple à éviter. Les deux autres, en revanche... Freddy n'apparaissait jamais tout de suite. Il envoyait d'abord des peluches démoniaques sur son lit, semblable à celles qu'il promenait partout, mais avec bien plus de dents. S'il n'était pas assez attentif pour les chasser, Freddy apparaissait. Deux grands yeux noirs, des peluches qui sortait de son corps pour essayer de mordre le garçon, il ne ressemblait plus à l'adorable ours qui enthousiasmait petit et grand.

Foxy... Foxy était le pire. Il apparaissait aléatoirement dans son placard, avant de disparaître aussi soudainement qu'il était apparu. Le placard grognait parfois et une longue langue mécanique s'échappait de l'entrouverture de la porte. George était terrifié à chaque fois qu'il devait lui faire face. Il lui rappelait Michael et ses blagues stupides, Michael et son besoin de l'effrayer, Michael et sa méchanceté, Michael et son foutu masque de Foxy. Son grand frère l'effrayait tellement qu'il ne parvenait plus à rester près de lui, peu importe la situation.

Ce soir-là, le renard était particulièrement agité. George n'osait pas aller voir. L'immense langue du robot brillait à la lumière de sa lampe-torche. Mais cette nuit-là fut bien différente. La porte du placard vola en éclat et le robot sortit. Foxy se tenait courbé comme un pirate. Sa gueule contenait plusieurs rangées de dents pointues qui se chevauchaient tant leur nombre était important. Il poussa un grognement menaçant alors que ses deux yeux jaunes translucides se posaient sur lui. Sans prévenir, il lui bondit dessus. George poussa un cri strident et se redressa dans son lit.

La porte s'ouvrit à la volée et William entra, les yeux exorbités et les cheveux en bataille. Il tâtonna sur le mur et ouvrit la lumière. George hoqueta, avant de se mettre à pleurer à chaudes larmes. William sourit doucement, rassuré, et vint le prendre contre lui. Ils terminèrent la nuit ensemble, l'un contre l'autre.

*********

— Je ne sais vraiment plus quoi faire pour lui, avoua William à Scott, le lendemain matin. Ses cauchemars sont de plus en plus récurrents. On ne dort plus une nuit sur deux avec Maggie, et pourtant il a bientôt six ans, il devrait être capable de passer au-dessus de tout ça !

Scott le gratifia d'un marmonnement d'approbation, concentré sur les factures étalées sur son bureau. Il releva la tête vers son ami.

— Il a peut-être besoin de plus d'attention ? Tu devrais passer un peu de temps en tête à tête avec lui. Comme tu le dis si justement, il va avoir six ans. C'est encore un jeune enfant et son père est trop occupé avec ses robots pour jouer avec lui.

— Tu penses qu'il me le fait payer ?

— Peut-être.

Il s'enfonça dans son fauteuil pour méditer sur ces mots. Scott parut soulagé qu'il arrête enfin de l'embêter et se replongea dans ses papiers. William alluma le PC et parcourut rapidement les caméras de surveillance. Il ne prit même pas la peine de les vérifier, il les supprima immédiatement. Depuis son grand retour, la Marionnette n'avait cessé de poser problème. Elle ne prenait même plus la peine de retourner dans sa boîte à l'aube. William la retrouvait désormais étalée dans la salle de restauration. Pire encore, elle faisait des choses aux robots. En sa présence, même éteints, ces derniers vibraient. Une fois, elle avait même réussi à faire bouger le bras de Freddy tout seul. Le robot l'effrayait tellement qu'il avait refusé d'en faire la maintenance pendant trois mois avant que Scott ne l'oblige à s'en occuper de force.

Par chance, le manager n'avait pas accès aux caméras. William avait mis un mot de passe à l'ouverture du logiciel pour éviter tout problème. Scott ne s'en était pas offusqué, mais s'interrogeait malgré tout sur le déplacement du robot chaque matin. William trouvait des excuses à base de mots techniques trop avancés pour lui, mais il sentait que ça ne suffisait plus. Il devrait trouver d'autres moyens d'expliquer le phénomène. Il ne pouvait simplement pas lui avouer la nature paranormale de la créature, il lui rirait au nez. Et puis, en se débarrassant du corps, il était devenu complice du crime. Il ne pouvait pas risquer de s'attirer des problèmes.

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas le regard insistant de Scott sur lui.

— William, tu m'écoutes ?

— Hum ? Oui, bien sûr, désolé, j'ai passé une nuit compliquée. Tu disais ?

— As-tu fait la maintenance de la mâchoire de Fredbear ? Elle était encore coincée hier, ça devient un problème récurrent.

— Oui, j'y ai jeté un œil en arrivant. Je ne comprends pas vraiment ce qui bloque. Je pense qu'il doit y avoir un peu de rouille. Je regarderai ça plus profondément la semaine prochaine. Il y a quelques pièces à changer, ainsi que dans Spring Bonnie également.

Il hocha la tête, satisfait. William le laissa à sa paperasse pour retourner à ses robots. Il se dirigea vers la scène principale et admira Freddy, Bonnie et Chica un instant. Décidément, les robots ne cessaient d'impressionner les petits et les grands. Un article très enthousiaste était paru dans les journaux une semaine avant. William l'avait accroché dans son bureau. Malgré la mention du "sang" dans Fredbear comme un rappel à sa conscience, il s'agissait d'une bonne publicité pour le restaurant, dont le public ne cessait de grandir désormais. 

Il passa un peu de temps auprès de Freddy. Il nettoya un peu sa fourrure, salie par divers morceaux de pizzas, vérifia que tout allait bien dans ses circuits et le fit danser un peu. Tout était parfait. Même s'il préférait Foxy, l'ours star du restaurant restait une de ses meilleures créations.

Deux bras fins vinrent lui encercler la taille. Maggie l'embrassa dans le cou et un fin sourire étira les lèvres du gérant du restaurant. La jeune femme, belle comme le jour, resta quelques instants à ses côtés pour regarder Freddy, avant de lui prendre la main.

— William, il faut qu'on parle de Michael.

Toute la magie de l'instant s'envola à la fin de sa phrase. William poussa un soupir et se tourna vers elle.

— Qu'est-ce qu'il a encore fait ?

— J'ai reçu son bulletin scolaire ce matin, il sèche les cours.

— Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? Il part en bus tous les matins, je ne peux pas le prendre par la main pour le forcer à rentrer dans l'école.

— Ce sont ses fréquentations, elles le poussent à se comporter... méchamment. Il a presque levé la main sur moi lorsque je lui ai pris sa console pour discuter tout à l'heure. Il commence à me faire peur, comme ton...

— Comme mon père, tu peux le dire.

William baissa la tête. Son père n'avait jamais été un modèle de paternité, loin de là. Alcool, coups, humiliations quotidiennes : William en avait bavé toute sa jeunesse, jusqu'à craquer le jour de ses quinze ans et fuir la maison familiale. Il avait vécu la rue, avant d'être finalement recueilli dans une association qui lui avait prouvé qu'il valait quelque chose et qu'il devait se battre pour ne jamais lui ressembler. Depuis, il ne l'avait revu que deux fois : le jour de son mariage, où il avait giflé sa femme après avoir trop bu et provoqué la colère de son fils, et le jour de la naissance de Michael, où il avait copieusement insulté le jeune couple pour ne pas l'avoir mis au courant de la grossesse. William avait refusé tout contact par la suite, autant pour se protéger que pour protéger ses enfants. Les parents de Maggie constituaient la vision idéale de ce que devaient être des grands-parents, ils n'avaient aucunement besoin de le connaître. Néanmoins, Maggie avait raison. Michael prenait parfois des mimiques de son grand-père, et sa violence en particulier effrayait le couple.

— Je ne voulais pas te blesser, je sais que ce n'est pas de ta faute, mais...

— Non, tu as entièrement raison. Michael n'est pas stable. Mais je... Je n'arrive plus à parler avec lui normalement. On ne communique qu'en criant, il est violent, et quand je vois son comportement avec son frère... Je ne veux pas le mettre en centre de redressement, mais il va falloir trouver des solutions pour l'aider plus efficacement.

— Tu fais de ton mieux. On va trouver une solution, ensemble.

Elle l'embrassa sur la joue avant de retourner vaquer à ses occupations. William sourit avant d'en faire de même. Il se dirigea vers la porte du restaurant et ouvrit aux clients qui attendaient déjà devant les portes, enthousiastes. Des enfants le bousculèrent pour courir vers la scène, où les Animatroniques commencèrent à danser après l'activation du boîtier de commande par Maggie. William encaissa les paiements sans faire vraiment attention à qui se présentait.

— Une place, s'il te plaît.

Les doigts du gérant se crispèrent sur le levier de la caisse enregistreuse. Il resta un long moment immobile.

— Eh, ça faisait longtemps, n'est-ce pas ?

Il releva doucement les yeux vers son interlocuteur. Il avait osé. Henry Miller se tenait devant lui, dans un piteux état. D'immenses cernes pendaient sous ses yeux, ses vêtements étaient débraillés et ses cheveux gras et en bataille. William ne répondit pas, rendu muet par le choc. Ses poings se serrèrent.

— D'acc... D'accord, je comprends, ce n'était pas forcément une bonne idée de venir ici sans prévenir, mais je...

Le coup partit tout seul. William frappa de toutes ses forces sur le visage de la source de tous ses problèmes. Henry tomba lourdement au sol. Plusieurs clients coururent lui porter secours, alors que Maggie et Scott accoururent pour empêcher William de le rouer de coups. 

— On va aller s'expliquer dans ton bureau, trancha Scott. Maggie, s'il te plait, occupe-toi de l'encaissement, j'arrive.

William se laissa tirer par son manager. Henry, relevé par les clients, les suivit en silence. Oh oui, ils avaient beaucoup, beaucoup de choses à se dire.

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