Je prends le prochain vol, Maomam !
Camila
12 ans plus tard ; mi-mai
Un rayon de soleil filtre entre les rideaux mal fermés de ma chambre d'enfant et caresse mon visage d'une douce chaleur. J'adore ça, sentir cet astre de feu sur ma peau, alors je garde les paupières closes et repousse toutes pensées pour ne pas gâcher la magie de l'instant présent.
Mes lèvres s'étirent de bien-être jusqu'à ce que la lumière s'efface. J'ouvre les yeux, regarde vers la fenêtre, un nuage vient de mettre un terme à ce petit moment tranquille et mes sombres songes commencent à gratter aux portes de mon esprit.
Voilà quatre semaines que mon contrat de travail s'est terminé et que je suis revenue vivre chez mes parents. J'ai dû dire au revoir à tous les bouts de choux avec qui j'ai partagé ma vie durant plusieurs mois et ça me déchire le cœur. Chaque jour, je me réveille avec un poids dans la poitrine quand je réalise que je ne verrai plus leurs sourires radieux et qu'ils m'oublieront rapidement, alors qu'ils m'ont apporté tant de joie et d'inspiration. J'aurais tellement aimé finir l'année scolaire avec eux, mais l'ATSEM[1] titulaire n'est plus en congé maternité, je n'ai donc plus aucune utilité. Désormais, le vide habite mes journées. Retour à la case départ. Retour à Creil.
Je pensais qu'être auprès de mes parents, avoir leur soutien me ferait du bien, mais ce n'est pas le cas. Bien sûr, ils sont attentionnés, ils me couvent comme une enfant, malgré tout je me sens perdue face à la situation. Je voudrais plus, faire davantage. Avoir une vraie place.
Et comme chaque matin depuis presque un mois, un raz de marée de questions m'accueille au réveil. Je m'interroge sur ma vie chaotique autant sur le plan professionnel que privé. Sur le temps qui passe et ma situation instable. J'ai vingt-quatre ans, pas d'emploi fixe, pas de petit copain et pas d'amis hormis Iris et Mao. L'une vient de devenir maman, l'autre vit son rêve à des milliers de kilomètres et moi... Moi, je suis une bonne à rien.
Mes yeux s'humidifient. Je soupire lasse de tout ça et repousse le duvet. Ce n'est pas en restant au lit à pleurer que je trouverai un sens à mon existence.
J'attrape quelques vêtements sans vraiment y prêter attention et file me doucher rapidement. Après ça, j'effectue un brin de ménage et concocte le repas du soir pour mes parents. Ils peuvent bien refuser que je participe aux dépenses de la maison, il est hors de question que je me la coule douce pour autant.
Une fois mes tâches accomplies, je me prépare un sandwich que je mange sur l'îlot de la cuisine, en feuilletant quelques pubs.
Mon smartphone tinte. J'ouvre le message qui vient d'Iris et découvre une sublime photo de Louise, sa fille. Tout en dégustant mon repas gastronomique, mon amie et moi conversons. Elle m'apprend alors que sa belle-famille débarque ce week-end, sans son consentement, et demande si nous pouvons remettre notre petite soirée entre filles à plus tard. Mon cœur se serre. Moi qui me faisais une joie de la voir, je suis déçue. J'imagine sans mal qu'elle aurait préféré passer du temps en ma compagnie plutôt qu'avec sa belle-mère, mais tout de même, cette annulation me met un nouveau coup au moral. Je ne peux pas lui en vouloir d'avoir une vie de famille, alors je l'informe qu'il n'y a aucun souci et que ce n'est que partie remise, comme si ça ne me touchait pas. Nous échangeons quelques messages supplémentaires, avant de nous souhaiter une bonne journée.
Le regard dans le vide, la bande passante néfaste dans mon esprit reprend son cours.
Je me sens si seule ces temps-ci. Pourquoi faut-il que tout soit difficile ? Pourquoi n'ai-je pas le droit de vivre des moments aussi heureux et épanouissants que mon entourage ? Une pointe de jalousie s'immisce dans mon esprit et je déteste ce sentiment. Je ne veux pas être envieuse à leur égard. Toutefois, je ne parviens pas à m'empêcher de me comparer à eux. Je me sens comme laissée pour compte, comme spectatrice de leur bonheur tandis que je fais du sur place... Même mes appels avec Mao se font rares. D'une part, il s'apprête à entrer en phase d'entraînement, d'autre part, je ne souhaite pas qu'il découvre à quel point ma vie est misérable.
Je lâche un soupir d'agacement contre moi-même et secoue la tête pour me sortir tout ça de la tête. Puis, je me hâte de ranger mon bazar avant d'enfiler mes chaussures et de quitter la maison pour rejoindre le My Boo(k) Café.
J'entre à peine dans l'enceinte de l'établissement que l'odeur de l'arabica fraîchement moulu chatouille mes narines et me ramène à une vie qui me paraît lointaine. Comme j'adorais passer mes mercredis ici avec Mao. Zorah et Malia nous faisaient souvent la lecture quand nous étions enfants, puis à l'adolescence, nous avons troqué les histoires pour les devoirs. Parfois, Malia était présente et nous aidait, d'autres fois c'était Zorah, ou bien Marvin, l'associé de cette dernière. Quant à Sophie, la serveuse, elle prétendait toujours être mauvaise en telle ou telle matière pour esquiver cette corvée. Ce souvenir m'extirpe un sourire et insuffle à mon cœur meurtri, un peu de chaleur.
— Bonjour, toi !
La mère de Mao apparaît devant moi avec un plateau vide dans les mains.
— Coucou ! Tu as quelque chose pour moi, aujourd'hui ? demandé-je, en la suivant jusqu'au comptoir.
Elle s'arrête et se tourne vers moi.
— Tu sais, tu peux aussi venir au café simplement pour te détendre, tu n'es pas forcée de toujours aider, Cam.
— Oui, mais j'aime bien et au moins, je me sens un peu utile.
Elle me regarde avec une douceur qui tranche avec ses mots.
— Ce que tu peux raconter comme conneries quand tu veux ! Tu es essentielle, choupette.
— Va donc le dire à mes derniers employeurs.
— Tu trouveras une place rien qu'à toi, j'en suis certaine, déclare-t-elle avec conviction.
Elle me fait asseoir sur un tabouret, puis elle se rend derrière le comptoir et sort deux tasses. Je l'observe s'affairer.
La quinquagénaire est toujours aussi belle que sur les clichés que j'ai pu voir d'elle quand elle était plus jeune. Les années passent, elles ont marqué son visage et ses longs cheveux ébène ont raccourci. Maintenant, elle les porte aux épaules et quelques fils d'argent se sont glissés par-ci par-là, néanmoins, Zorah ne perd rien de son charme. Elle libère toujours un aspect sauvage, sexy et une sensualité naturelle. Je suppose qu'elle n'a jamais dû faire d'effort pour séduire un homme...
Je soupire à nouveau.
J'ai été élevé au sein d'une famille où les femmes sont magnifiques, ma mère, ma grand-mère, Zorah, Malia... toutes plus belles les unes que les autres. J'ai toujours eu l'impression d'être une intruse parmi elles, malgré les protestations de Mao quand je lui faisais part de mon ressenti. D'après lui, je suis infiniment plus jolie, mais il se trompe. Et pour cause, mille fois, j'ai essayé de prendre exemple sur elles, mais jamais je ne leur ai ressemblé, au contraire, j'ai constamment l'air d'une plouc. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir ma tenue du jour et celle de ma tante de cœur. Débardeur turquoise, jean basique et converses noires pour moi, robe émeraude cintrée arrivant aux genoux avec des escarpins de couleur nude pour elle. Elle est classe, chic, féminine et professionnelle, alors que j'ai un look d'adolescente.
Je n'ai que la vingtaine, pourtant j'ai l'impression d'avoir soit quinze ans, soit soixante. J'exagère un peu, mais en ce moment ce n'est pas la forme et ma confiance en moi reste aux abonnés absents, ce qui n'arrange rien.
Perdue dans mes pensées, je me laisse surprendre par une tasse fumante et une briochette qui se posent sous mon nez. Je lève la tête pour remercier Zorah, mais son regard se fronce.
— Toi, tu ne vas pas bien du tout, déclare-t-elle.
Je souris.Enfin, j'essaie. Cette façon qu'elle a de lire en moi me bluffe à chaque fois.
— Pas vraiment, réponds-je. Je ne sais pas où j'en suis ces derniers temps.
— Je suis au courant, ta mère m'en a touché un mot.
— Pourquoi ça ne m'étonne pas ?
— Peut-être parce que je suis sa meilleure amie ? Tu veux parler de ce qui te tracasse ?
Je soupire et lui fais part de mes craintes, mes doutes, mes sentiments concernant ma vie privée et professionnelle.
— J'envisage une reconversion pour devenir maîtresse des écoles, mais s'il n'y a pas de place pour une ATSEM, j'imagine qu'il y en a encore moins pour une enseignante. Tu vois, le domaine dans lequel je me plais n'a pas besoin de moi et je n'en peux plus d'effectuer des remplacements ici et là. Alors, je ne sais plus quoi faire... mon existence défile et je la regarde me glisser entre les doigts.
— Rappelle-moi ton âge ?
— C'est quoi cette question ? Tu connais déjà la réponse.
Elle opine du chef.
— Moi oui, mais toi, tu sembles l'avoir oublié. Tu as la vie devant toi. Cesse de te mettre la pression, cesse d'être ta pire ennemie.
Je souris.
— Tu me dis toujours ça...
— Et j'ai raison. La preuve : tu entres à peine dans l'âge adulte que tu t'inquiètes déjà de ne pas avoir un boulot stable, un mari et des enfants. Mais Cami, ce n'est pas ça qui définit qui tu es. Vis ta vie pour toi, pas en fonction des diktats de la société. Tu es jeune. Ne te décourage pas. Les chemins de carrière ne sont pas toujours linéaires, tous ces remplacements que tu réalises ne font pas de toi quelqu'un de minable, ou que sais-je. Ils t'apportent l'expérience. Tu vogues d'un endroit à l'autre, tu côtoies des environnements différents et ce que tu vois comme un échec, c'est surtout un avantage dont tu n'as pas encore conscience. Et si l'enseignement est vraiment ce que tu veux faire, alors n'abandonne pas cette idée. Tu as toutes les compétences nécessaires pour réussir.
Je fixe ma tasse de chocolat, tandis que les paroles de Zorah font leur chemin dans mon esprit.
— C'est gentil, mais j'en viens à douter. Je devrais peut-être changer de plan de carrière.
— Ne dis pas ça. Je te connais depuis que tu es toute petite et je sais que tu es une personne incroyablement talentueuse et attentionnée. Tu es dévouée et passionnée par ce que tu fais. Je l'ai vu un millier de fois quand tu t'improvisais animatrice au café, les mercredis. Les enfants t'adorent, tu as un don pour les aider à grandir et à s'épanouir. Ne doute jamais de ça.
Je détourne le regard, mal à l'aise par ses éloges et avale une gorgée de mon cacao.
— Merci. Je vais essayer d'y croire, même si c'est dur.
Elle me sourit chaleureusement.
— Je sais que c'est difficile, ma chérie, mais prends le temps dont tu as besoin pour trouver ta voie, et n'oublie pas que je serai toujours là pour te soutenir.
— Et pour le reste ? demandé-je.
— L'amour et la vie de famille arriveront en temps et en heure. Rien ne sert de courir. De plus, si tu te précipites, tu pourrais le regretter amèrement.
— Oui, je comprends, mais quand même, maman à mon âge, elle...
— Sa vie était un joyeux petit bordel ! me coupe Zorah. Elle se remettait à peine des blessures infligées par ses fausses amitiés. Sans oublier qu'elle était entichée de ton père et qu'elle n'osait pas lui avouer. S'il n'avait pas pris les devants, elle serait toujours en train d'idéaliser leur relation. On n'évolue pas tous de la même manière, alors ne compare pas ton existence à celle des autres. Eux c'est eux, toi c'est toi.
Son téléphone nous interrompt, le prénom de Mao s'affiche sur l'écran.
— Bizarre qu'il appelle à cette heure-ci, déclaré-je, étonnée.
Elle acquiesce, pensant certainement la même chose et répond tout en restant près de moi. Après un court instant, elle demande :
— Comment c'est arrivé ?
L'inquiétude que je décèle dans sa voix m'atteint de plein fouet et mon cœur s'emballe, tandis que son visage trahit son agitation.
Que se passe-t-il ? Pourquoi Mao appelle-t-il sa mère ? Qu'est-ce qu'il a pu lui dire pour la troubler ainsi ? Pourquoi je sens que quelque chose de grave s'est produit ? Bon sang ! Qu'est-ce que tu as, Mao ?
J'interroge Zorah du regard, elle tend son index dans ma direction en signe d'attente, puis annonce :
— Mao, je te mets sur haut-parleur, Cami est avec moi.
Elle appuie sur l'écran de son téléphone et pose ce dernier entre nous, avant de m'informer que mon meilleur ami s'est fracturé le tibia.
Merde ! Ça arrive au pire moment pour lui. Il vient d'entrer en phase d'entraînement pour son prochain combat afin de décrocher le titre de champion.
— Comment t'as fait ton compte ? m'informé-je.
Mao m'explique qu'il est tombé d'un escabeau en rénovant ses toilettes et qu'il a mal atterrit. Il nous informe également qu'il doit porter un plâtre pour au moins huit semaines.
— Aussi longtemps ? s'étonne sa mère.
— Ouais ! Enfin, si je reste tranquille, soit au repos complet, mais c'est impossible. Je dois me nourrir, aller en courses, les trucs de la vie quotidienne quoi ! Et comme je ne veux pas emmerder Mily et Zay, je vais sûrement passer une annonce pour une aide à domicile.
Rien de surprenant venant de lui...
— Ta sœur est au courant ?
— Oui, maman. J'ai vu avec le doc des urgences pour qu'il lui transfère mon dossier. Elle m'a appelé aussitôt et m'a informé que deux mois, c'était vraiment le minimum étant donné ma fracture.
— Et comment tu le prends ? me risqué-je à demander.
— J'oscille entre déni et rage. Je ne réalise pas vraiment que j'ai peut-être foiré ma chance d'atteindre mon but ultime et quand je prends conscience de tout ça, j'ai envie de détruire tout ce qui m'entoure.
— Je vais venir ! s'exclame, Zorah, avant que je ne puisse répondre.
— Mais non, m'man, pas la peine.
— Alors t'es prêt à demander de l'aide à une inconnue, mais pas à accepter celle de ta mère... t'es bête ou quoi ?
Je ricane dans mes moustaches en la voyant s'agacer.
— Maman, ce n'est pas que je n'en veux pas, c'est juste que tu ne peux pas mettre ta vie de côté pendant tout ce temps. Que fais-tu de papa et du café ?
— Ils se débrouilleront sans moi.
— Ce n'est pas raisonnable.
Alors que mère et fils débattent, l'idée de me proposer pour jouer la nounou me traverse l'esprit. Après tout, je n'ai rien à faire ici, rien qui me retient, autant que je serve à quelque chose ailleurs.
— Par contre, moi, j'ai la possibilité de venir, les coupé-je.
— Je ne peux pas te demander ça, Cami...
— Tu ne le fais pas, c'est moi qui t'offre mon aide.
— T'es sûre, choupette ?
J'opine du chef à l'adresse de Zorah.
— Ouais ! Tiens-toi prêt, je prends le prochain vol, Maomam !
— T'es pas obligée, Cam, déclare-t-il d'une voix penaude.
— Je sais, mais changer d'air me fera le plus grand bien.
— OK ! Alors, je t'attends, fillette ! ricane-t-il.
— Deal ! réponds-je, en me levant quand j'entends la porte du café s'ouvrir.
Je les laisse à leur conversation pour aller m'occuper des nouveaux clients.
Un quart d'heure s'écoule avant que la propriétaire des lieux ne me rejoigne pour reprendre le service. Je retourne m'installer à ma place et m'empare de mon téléphone à la recherche du prochain vol pour New York. J'en trouve un rapidement, le prix n'est pas trop élevé, l'escale pas trop longue, même s'il me faudra un peu plus de douze heures pour arriver chez Mao. Je prends le temps de comparer d'autres tarifs, mais celui que j'ai trouvé semble être le plus avantageux. Je sors mon porte-monnaie de mon sac en bandoulière, qui n'a rien de féminin, afin de réserver mon billet. C'est une chance qu'on n'ait plus besoin de Visa pour séjourner en Amérique, nous n'aurions pas été dans la mouise. Zorah m'interpelle et cherche quelque chose dans le sien, avant d'arriver rapidement vers moi avec sa carte bleue qu'elle glisse sous mon nez. Je lui lance un regard ahuri.
— Tu vas t'occuper de mon bébé, c'est le moindre que je puisse faire pour te remercier.
Je secoue la tête et paie avec la mienne. Elle râle et prétend que son fils et moi sommes de vrais cabochards.
Je m'esclaffe.
Elle fait le tour du comptoir pour venir m'enlacer.
— Mille mercis, Camila. Je te suis infiniment reconnaissante.
— Pas de quoi, tata. Allez ! Je t'abandonne, j'ai une valise à préparer, souris-je.
Nous nous saluons, elle me remercie encore et encore, alors que c'est plus que normal que je sois présente pour mon meilleur ami. De plus, j'étais sérieuse, changer d'air me fera peut-être du bien. J'ai hâte de vraiment découvrir le Queens et surtout il me tarde de retrouver Mao. Déjà trois mois que nous ne nous sommes pas vus en chair et en os, il était temps de remédier à ça. J'aurais préféré que cela se produise dans d'autres circonstances, mais c'est ainsi et je vais tout faire pour que sa convalescence se passe au mieux.
Le soir au dîner, mon père rechigne à ce que je m'en aille. Selon lui, New York est peuplé de fous furieux et puisque Mao ne sera pas en mesure de me protéger, je serais seule face à un danger qu'il imagine. Ça me fait doucement rire, alors je contre un à un ses doutes non fondés. Je râle un peu quand il insinue que, sous prétexte qu'il ne m'a pas vu à la salle depuis mon retour, je ne sais plus me défendre. Quant à ma mère, elle approuve mon départ et se propose pour m'emmener à l'aéroport. Selon elle, passer du temps avec mon meilleur ami ne peut qu'être bénéfique. Mon avis rejoint le sien et je suis contente qu'elle m'encourage à prendre cet avion.
Après le repas, nous rangeons la cuisine, puis mes parents vaquent à leurs occupations avant le début de leur programme télévision. Je profite de ce temps-là pour finir de préparer mes affaires et fais plusieurs check-up pour être certaine de n'avoir rien oublié.
Mes bagages enfin bouclés, je descends au salon. Mon père s'écarte de ma mère, je m'assieds entre eux comme lorsque j'étais enfant.
— Tu me promets que tu feras attention à toi ?
— Oui, papa. Ne t'inquiète pas, réponds-je en déposant un baiser sur sa joue.
Le film commence, le silence s'installe.
J'entrelace mes doigts avec ceux de mes parents et inspire profondément, tout en me gavant de l'affection et la tendresse dont ils font preuve à mon égard. J'ai une chance inouïe de les avoir à mes côtés, d'avoir leur soutien et leur amour sans faille.
Je me trompais ce matin, ma vie n'est pas aussi chaotique que je le pensais, j'ai une famille qui m'aime et ça, ça n'a pas de prix.
[1] Agent territorial spécialisé des écoles maternelles. Ce sont les personnes qui assistent les enseingnant.es dans les classes en maternelles.