Violette Rozee et une femme indépendante, son mari parti pour la guerre en 1914, a été déclaré disparu en 1916. Depuis Violette devenue veuve élève seule sa fille Louise. Elle a eu par chance la possibilité d’intégrer le journal local, où elle écrit des articles du quotidien de la ville en ces périodes tourmentées. Le 11 novembre 1918 l’armistice vient d’être signé et c'est ce jour que Violette a écrit son plus bel article. Elle a décrit la tristesse de ceux qui ont perdu un être cher et la joie de ceux qui ont retrouvé leur fils, mari ou frère. Elle décrit l’allégresse qui a suivi l’annonce de la victoire, les personnes qui se sont réunis dans la rue criant, chantant ou dansant et comment elle aussi avait pris son violon afin de jouer des airs festifs.

Aujourd’hui la rencontre avec Cyril Delatour, le grand patron, celui qui avait repris le journal à la suite de son père André Delatour. Absent du journal car il avait été appelé sur le front, il revient plus déterminé que jamais à reprendre les rênes du journal. Des yeux perçants, une stature imposante, un charme envoûtant, les premières impressions de Violette furent la crainte et l’admiration. Sa réputation d’homme implacable le précède. De plus une femme ne pouvait pas écrire car elle ne comprenait pas la vie.

Cependant leur échange prit une autre tournure.

_ “Madame Rozee” s’exclama Cyril Delatour

_ “je suis ravi de vous rencontrer !” continu a-t-il

Ce ton admiratif la laisse incrédule.

_ “Moi de même Monsieur Delatour.”

_ “Je suis surpris par la fraîcheur de vos articles et admiratif des nouvelles que vous avez écrites pendant ces périodes tourmentées. Ainsi je souhaiterais continuer de collaborer avec vous.”

_ “J’en serai ravi croyez-moi s’il vous plaît que je continue ainsi.”

_ tout à fait, au contraire, je souhaite même vous confier d’autres rubriques si cela vous convient bien sûr.”

_ “je suis à votre disposition pour les articles que vous désirez me confier et je continuerai à écrire les nouvelles comme je l’ai fait par le passé.”

L’échange bien que rapide a paru une éternité à Violette. C’est toute chamboulée qu’elle retrouve sa mère pour un rapide goûter cet après-midi-là. Elle lui conta son entrevue avec son employeur, le très redouté Cyril Delatour.

_“Il était enthousiaste par rapport aux articles publiés pendant la guerre et m’a avoué, que l’histoire d’Elise avait ravie sa mère ainsi que ses camarades de régiment.” Raconte Violette

_“Ainsi, il te laisse non seulement ta rubrique des femmes de soldat, mais aussi ta nouvelle.”

_“Oui, il pense aussi me confier la rubrique culture.”

_“Mais quelle bonne nouvelle ! Va-t-il te payer plus où vas-tu garder ton salaire actuel ?”

_“J’aurais un peu plus, en rapport au nombre de tirage.”

_“Bien, la vie te sourit maintenant” sourit sa mère.

Violetta ne fut pas au bout de ses surprises lorsqu’elle reçut une invitation à la très célèbre soirée musicale Delatour. En effet, la famille Delatour est réputée pour son goût artistique notamment la musique. Son impatience n’échappe pas à son entourage car pour la première fois depuis la disparition de son mari, elle souriait.