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Bucky1984
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Confessions Infirmes


Bucky ne m’a rien laissé répondre à ça. Profitant de ma catatonie, il a simplement fait demi-tour pour monter l’escalier. Je suis resté planté devant l’évier, à triturer le torchon pendant de longues minutes, me récitant ses paroles parce que moi, je ne veux pas oublier ce qu’il vient de me dire ! Seigneur, aidez-moi…

Je me décide à le rejoindre, mais mes jambes ont du mal à porter le poids de mes émotions. Je traverse mécaniquement la pièce principale et me dirige à l’étage, me guidant de l’unique lumière allumée, qui provient de notre chambre. Bucky est debout devant l’âtre, torse-nu, il se masse la nuque de sa main droite, tandis que son bras cybernétique est replié contre sa poitrine, main sur ses côtes opposées. 

Je reste au niveau de la porte et l’observe un moment, avachi contre le dormant, avant de parler, priant pour que ma voix ne trahisse pas mon désarroi : 

– Tu as mal ?

Buck sursaute en se retournant et une grimace de douleur lui tord fugacement le visage avant qu’il ne se détende en me voyant : 

– C’est rien, juste… Le poids de mon bras… Il est plus lourd que l’autre et je dois toujours compenser… Ca tire sur mes cervicales ! répond-il, en palpant à nouveau la zone douloureuse.

– Tu, euh… Tu veux que je te prépare le… Le jacuzzi ? proposè-je timidement, mais sans aucune arrière-pensée.

Non, vraiment !

– Je sors de la douche ! m’informe-t-il, se tournant vers le feu.

Il a eu le temps de se doucher ? Je suis resté si longtemps que ça à méditer sur sa réponse ? Heureusement qu’il ne me regarde plus parce que je pense que je dois avoir l’air complètement abruti là tout de suite… J’en profite pour filer jusqu’à la pièce Coulson et farfouille partout ; je finis par trouver le petit coffret à côté de la cheminée, je l’ouvre et mes lèvres s’étirent. La petite boîte contient plus de choses qu’il n’y paraît, j’y trouve des jouets - visiblement sexuels - mais qui ne ressemblent pas à ceux de Natasha ! Je ne m'attarde pas sur leurs formes pour le moins curieuses, mais continue ma fouille et tombe sur du lubrifiant. Plusieurs à vrai dire ; certains sont parfumés ou font un effet chaud/froid si j’en crois ce qui est écrit dessus, il y en a même un comestible (à la bière)… J’en repère un autre qui est “retardateur d’orgasme”, celui-là, je le mets de côté… Il y a aussi des bougies de massage, c’est très curieux et bien que ça m’intrigue, j'étudierai ça plus tard. Je tombe enfin sur ce que j’espérais trouver : une huile de massage ! Bon, il est écrit qu’elle est comestible et cela me laisse un instant incrédule (tout est-il donc devenu comestible au vingt et unième siècle ?), mais je le saisis à la hâte et referme le coffret. Il faudra vraiment que je parle à Coulson, ce sale traître ! 

Je retourne dans la chambre ; Bucky s’est assis devant le feu, la tête penchée sur la droite et se frotte désormais énergiquement. Tellement énergiquement que sa peau est en feu ! 

– Tu vas finir par te faire plus de mal que de bien, imbécile ! le rabrouè-je.

– Je croyais que tu étais parti te prendre un bain, m’avoue-t-il, en se retournant pour m’observer.
– Non, mais j’ai trouvé ça ! lui dis-je, en montrant l’huile.

Il fronce les sourcils et me regarde, circonspect : 

– C’est… C’est quoi ?

– Rien qu’une huile de massage, Buck ! 

Devant son regard qui deal à nouveau avec l’angoisse, je poursuis calmement : 

 – Je me disais que je pourrais te masser la nuque… Juste… Juste la nuque, c’est promis !

– Juste la nuque ! finit-il par souffler après une longue hésitation, sans me quitter des yeux pour autant.

Je m’approche près du feu en posant mon t-shirt, puis m'assoit tout près de lui et vois ses yeux s'écarquiller. Pourtant, c’est bien lui qui se colle à moi dans son sommeil perturbé depuis deux ans… Pourquoi cette peur à chaque fois que je me rapproche de lui en dehors du sommeil ? Et puis soudain, je comprends. Il ne peut pas détacher ses yeux de mes mains, qu’il craint. Il est effrayé lorsque ce n’est pas lui qui initie le contact. C’est tellement évident ! Jusqu’à présent, on ne lui a jamais demandé son avis et chaque fois que quelqu’un l’a touché, c'était pour abuser de lui et le maltraiter. Je réfléchis vite à une stratégie visant à ce qu’il ne subisse pas mon contact, je me rends compte que je l’ai brusqué inutilement hier. Il faut dire que je ne suis pas expert en psychologie… Ignorant totalement ce qu’il convient de faire dans ces cas-là, j’improvise et lui tends le petit flacon : 

– Vas-y, ouvre-le ! Tu pourrais… m’en mettre sur les mains ? proposè-je, en lui tendant mes paumes.

Il fixe, indécis, mes mains calleuses, puis reporte son attention sur le flacon. Soudain, il rigole. Un petit rire timide et hésitant. Je crois que je tombe un peu plus amoureux de lui chaque fois que je l’entends rire…

– C’est… C’est pas une huile ça, Rogers !

Sapristi. Pourvu que je ne me sois pas mélangé les pinceaux ; si jamais je lui ai tendu le lubrifiant retardateur d’orgasme, pour la psychologie, on repassera… Devant mon regard mortifié, il secoue le flacon devant moi : 

– C’est une mousse de massage crépitante !

– C’est… C’est quoi ça ? demandè-je, perplexe.

– J’en ai pas la moindre idée… Enfin, ça sert quand même à masser, je suppose. C’est, euh… Comestible, t’as vu ? Parfum fruits de la passion, m’explique-t-il, en lisant les instructions.

– On… On tente ? lui demandè-je, souriant.

Je suis tout de même vachement soulagé de ne pas lui avoir donné le lubrifiant !

Bucky me fait oui de la tête et décapsule le flacon aérosol avant de placer une bonne quantité de mousse délicatement parfumée au creux de mes mains. La texture soyeuse me picote la peau, c’est une sensation plutôt étonnante, mais très agréable ! J’étale la mousse sur mes paumes et regarde Bucky, qui semble toujours indécis, alors je tends mes mains vers lui : 

– Sent ! Ca sent bon !

Il penche son visage au-dessus de mes mains pour les renifler avec précaution. Je ne mens pas, ça sent super bon !


– C’est… Agréable, oui.

Il se retourne au ralenti et se met en tailleur face au feu. Je me positionne derrière son dos, à genoux, et pose délicatement mes mains sur ses épaules. Il frémit et se cambre, puis tourne vivement sa tête : 

– Tu avais dit juste la nuque ! feule-t-il.

– Pardon, pardon, Buck ! C’est juste que… Si ton bras te pèse, je peux… Je pourrais le masser en même temps ?

– La nuque… S’il te plaît, Steve.

Je fais glisser mes mains sur la base de son cou et commence à étaler l’espèce de chantilly à la douce fragrance sucrée et acidulée. Bucky se crispe au premier passage, avant de s’acclimater lentement aux mouvements circulaires que j’effectue avec mes pouces de part et d’autres de ses vertèbres cervicales. 

– Tes dog-tags me gênent, je peux enlever ta chaîne, Buck ?

– NIET ! Je… Il y a mon nom dessus, je préfère la garder sur moi… S’il te plaît, poursuit-il, plus calmement.

– OK, OK ! Tu, euh… Je ne te vois jamais les enlever…

C’est une autre des questions restées sans réponse. Natasha a récupéré ses dog-tags grâce à ses contacts en Russie lorsque je lui ai demandé de trouver le dossier “Projet Soldat de l’Hiver”. Celui-là même que je n’ai jamais eu le courage de lire… Depuis que je les aie rendus à Bucky, il ne les a plus jamais quittés. Dans son sommeil, je l’entends souvent réciter son identité complète, ainsi que son numéro matricule, que je connais moi aussi par cœur désormais : 

“James Buchanan Barnes

32557038 T42 2B
Georges Barnes
30922 STOCKTON IN P”

Bucky met quelques secondes avant de me répondre : 

– Je ne veux plus oublier mon nom.

Voilà. C’est donc pour ça. C’est une angoisse plus que légitime je suppose, quand on vous a tout pris, jusqu’à votre identité. Je n’ose imaginer ce qu’il pouvait bien ressentir à chaque sortie de stase cryogénique, lorsque les souvenirs se frayaient laborieusement un chemin dans son esprit embrumé alors qu’on le traînait pour l’attacher à la machine de suppression mémorielle. Avait-il le temps d’en saisir quelques bribes avant de vaciller sous la torture des chocs électro convulsifs pendant que son commandant lui récitait les mots déclencheurs pour l’asservir ? Avait-il le temps de recoller les morceaux de Bucky Barnes avant d’être disloqué, puis remodelé en Soldat de l’Hiver ? Avait-il seulement le temps de ressentir quoi que ce soit d’autre que la douleur, avant d’être prêt à se conformer ?

L’instant que mon esprit revienne des profondeurs de la Sibérie, Bucky s’est enfin mis en confiance ; il se laisse aller, je l’entends même exhaler de soulagement sous l’effet de mon massage ! Il finit par pousser un discret gémissement de plaisir lorsque j’exerce de longues et douces pressions en remontant mes mains dans ses cheveux pour masser son crâne. Ce son me va droit à l’entrejambe, qui se sent investi d’une mission divine dès lors que Bucky soupire bruyamment…
Je m’exhorte à me calmer, mais le contact de mes mains sur sa peau brûlante et dans ses cheveux ne m’aide pas… Je ferme les yeux un court instant, puis me penche sans réfléchir pour poser un baiser entre ses omoplates. Parce que mes lèvres sont affamées de sa peau, de son odeur… Parce que ses cicatrices sont justes devant mes yeux et que je veux les soigner, les chérirent, les accepter. 

Bucky se redresse imperceptiblement, mais ne cille pas. Je laisse mes lèvres contre sa peau ; à l’occasion d’une nouvelle inspiration, j’inhale profondément son odeur et lorsque j’expire, ma langue glisse sur un des sillons blancs qui parsèment son dos. Il se crispe et retient sa respiration. Ma langue poursuit ses soins et je lèche une autre cicatrice, puis encore une autre… Ce faisant, je remonte vers le creux de son cou, qu’il penche lorsque ma langue vient lécher la légère trace qu’il reste de mon suçon.

– S… Steve, qu’est-ce que tu fais ?

Je m’interromps pour lui souffler à l’oreille : 

– Je ne fais que goûter l’huile de massage…

– C’est… C’est pas de l’huile…C’est… Un machin crépitant, rétorque-t-il, d’une voix faible.

– J’en n’ai rien à cirer… Ca pourrait aussi bien être du poison, je le lècherais quand même ! 

Je retourne lécher le creux de son cou avec douceur, en y posant une multitude de petits baisers et Bucky finit par pivoter pour me faire face : 

– Steve !

– Est-ce que je peux t’embrasser ?

– Quoi ? s’étonne-t-il.

– Est-ce que je peux t’embrasser, Buck ? demandè-je, en articulant clairement chaque syllabe.

Il ne me répond pas, mais après une courte hésitation, il vient lui-même plaquer ses lèvres contre les miennes. C’est chaud, c’est doux, c’est délicieusement intime ! Je le rapproche contre moi et nous fait basculer sur le dos ou plus exactement, je nous fais tomber à la renverse… Bucky est maintenant à califourchon sur moi et tandis que nos langues se font l’amour, je sens son sexe, comprimé dans son pantalon cargo. Le mien est complètement en érection dans mon jean alors que je sens le sien durcir en direct. À ce stade, j’ai une main dans ses cheveux et une autre en bas de son dos, sur laquelle j’exerce une douce pression afin de masturber nos sexes l’un contre l’autre ! Lorsque nous nous autorisons à reprendre un peu de souffle, ce n’est que pour gémir d’envie et de plaisir. Je sens avec une excitation difficilement contenue que Bucky se frotte contre mon sexe par de petits mouvements d’avant en arrière pendant que nous nous embrassons à nouveau. Le fait que nous soyons à moitié habillés a quelque chose d’incroyablement érotique ! Les étoffes de nos vêtements se frottent, se gênent et augmentent délicieusement notre impatience. J’ai le feu aux reins et mes mains descendent se glisser dans son pantalon pour caresser ses fesses rebondies. Accaparé par notre échange de salive, il ne bouge pas, mais l’excitation me fait oublier de prendre quelques précautions, pourtant indispensables avec lui…

J’ai tellement envie de lui faire l’amour, de le posséder ! Non pas pour le dominer, mais pour lui offrir tout ce dont il a terriblement besoin, pour l’aimer

Je commence à venir glisser mes doigts dans la douce fente de ses fesses pour caresser l’objet de mon désir et malheureusement la magie de l’instant s’évapore immédiatement !

Sa respiration se hache et il fait un bon de côté. L’éternelle lueur de peur se distingue dans son regard, toutefois, il paraît plus déterminé qu’affolé quand il s’exprime :

– Niet ! Je… Je ne peux pas, Steve ! Je suis désolé…

– Non, c’est ma faute, Buck ! Je ne voulais pas te brusquer, on n’est pas obligés de… De…

– Je ne peux pas, Steve… Je suis trop… Je ne peux pas t’offrir ce que tu recherches !

– Non, tu te trompes, on n’est pas obligés d’aller jusque-là si tu n’es pas prêt, il n’y a pas de problème, je t'assure !

– Je ne serai jamais prêt, Steve, c’est toi qui te trompes… 

– Tu ne me fais pas confiance ?

Il me fixe, les sourcils froncés par la réflexion. Après une (trop) longue hésitation, il finit par répondre, d’une voix éraillée : 

– Je suis trop abîmé, Steve… Je sais ce que tu fais, tu veux qu’on profite de cette mission pour nous rapprocher… Et après quoi ? Tu veux t’afficher aux yeux du monde avec moi ? Aux yeux de Stark ? De Ross ? Steve Rogers, éprit d’un meurtrier, d’une épave, tellement brisé que tu ne peux même pas le toucher… J’aimerais au moins pouvoir te consoler en te disant que nous pourrions profiter de cet interlude en Écosse pour que je te donne du plaisir loin des regards indiscrets et qu’à notre retour au Complexe, nous puissions retourner à l’anonymat d’une simple collocation… Mais même ça, je n’en suis pas capable, Steve !

Abasourdi par tant de franchise, je reste cloué au sol, incapable de bouger alors que je rêve de le serrer fort contre moi : 

– Buck ! Tu crois vraiment que je serais “consolé” de pouvoir me contenter de coucher avec toi ici, pour après ignorer tout ça et renier ce que je ressens pour toi ? Pour satisfaire Ross ou Stark ? Le public ? Si tu savais comme je n’en n’ai rien à faire de ce qu’ils peuvent tous penser… La seule personne, le seul avis qui m’importe, c’est le tien ! Je n’ai pas l’intention… Je n’ai plus l’intention de cacher ce que je ressens pour toi, on est allés trop loin ! Je ne veux pas revenir en arrière… Je serais honoré de m’afficher avec toi, Bucky ! J’étais déjà honoré d’être ton ami, je serais honoré et fier d’être plus que ça…

– Ils ne le permettront pas ! répond-il, à brûle-pourpoint. 

– Je me passerai de leur permission !

– Même toi, tu ne peux pas outrepasser leurs règles…

– On trouvera une solution ! Pour le moment, on est toujours en Écosse et la mission est loin d’être terminée… On pourrait en profiter pour… Nous laisser du temps et un peu d’oxygène ? Qu’en dis-tu ? Je pourrais te courtiser… 

Gagné ! Bucky sourit enfin, même si c’est plus ironique qu’autre chose  : 

– Me courtiser ? T’es sérieux, Rogers ? On n’est plus dans les années trente ! Je t’ai dit que je n’avais rien de plus à t’offrir…

– Alors je m’en contenterai ! Laisse-moi te montrer à quel point tu me suffis tel que tu es… 

– Je suppose que tu ne changeras pas d’avis ? me demande-t-il, résigné.

Je fais non de la tête avec un grand sourire. Il me connait bien. Bucky finit par soupirer : 

– Da…

~*~

NDA : Ce chapitre marque la fin de la première partie de cette fic, la suite sera plus courte, mais on va sortir peu à peu de l'ambiance un peu anxio-dépressive de la première partie 😀. Grosse surprise dans le prochain chapitre pour entamer la seconde partie 😜.

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2 Comments

1 month
Grosse surprise ? 🙃 Hâte de découvrir ça !
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1 month
🫶🫶🫶
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