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Lyhnasyhn
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Chapitre 1

Après un jour de marche de plus, Aladdin, fidèle à lui-même, arriva enfin devant une cité. En effet, à la suite de ce périple dans le désert, les dunes laissèrent enfin place à la silhouette d’une grande ville. Les remparts de cette ville s’élevaient, majestueux et intemporels. La roche qui les composait était restée telle quelle depuis ses fondations. Les remparts s’élevaient sur plusieurs centaines de mètres et entouraient la totalité de la cité. En plus de protéger les habitants des vents violents et des tempêtes de sable, ils décourageaient quiconque voulait s’y attaquer. En faisant le tour de la ville, Aladdin nota les quatre portes principales. Positionnées respectivement au Nord, Sud, Est et Ouest. De plus, on ne pouvait pas y entrer librement, des gardes, supposément de la famille royale locale, hommes de grandes carrures portant des armures légères, contrôlait les entrées et les sorties de la ville. Après qu’Aladdin eut analysé la façade, il se décida enfin à y rentrer. Mais il se rendit vite compte que les gardes ne recensaient pas seulement les allées et venues des habitants, mais qu’ils s’occupaient principalement du contrôle des créatures magiques et des mages. Et cela fit grimacer notre protagoniste.   

Depuis quelques millénaires déjà, la race humaine qui s’était regroupée commença petit à petit à rejeter les créatures magiques. La magie de ces créatures attisait la jalousie et la convoitise humaine. La magie humaine facilement retraçable avait toujours un prix d’une valeur équivalente. Celle-ci est ainsi facile à contrôler, alors que les magies non humaines sont, elles, indétectables et ne demandent aucun échange de valeurs égal. Ils font de la magie aussi facilement et naturellement que respirer.  

Cette différence prend racine à l’origine du monde. L’être humain avait été créé de façon qu’il ne puisse jamais utiliser la magie. Malheureusement à travers les âges et à cause de la connaissance transmise de génération à la génération, l’être humain accomplit un miracle. Il créa l’Alchimie. Chaque chose avait un prix, et la magie aussi. L’Alchimie permit aux humains d’imiter les créatures magiques, et ainsi de faire de la magie. Pour de simples tours sans importance : une fleur, une goutte de sang suffisait pour l’échange de valeur. L’aire des mages commença. Et tout devint possible. Les espèces se mélangèrent, des hybrides virent le jour. Mais ce n’était que des erreurs de la nature, l’être humain n’aurait jamais dû évoluer et changer au point de concevoir avec d’autres créatures magiques. Les hybrides n’auraient jamais dû exister. Néanmoins, pendant plus d’un siècle, les hybrides vécurent en paix et les acceptaient tous. Ce fut un siècle et demi plus tard, à la suite d’une catastrophe causée par la fureur de l’un de ces hybrides, que les espèces ont eu l’interdiction formelle de se fréquenter à nouveau. Et que les hybrides furent traqués par les envoyés des dieux.  

« Pour le bien de tous. »   

Aujourd’hui, il n’existe plus d’hybride, seulement certain de leurs descendants. Depuis cette sombre époque, les espèces évitent de se mélanger de peur d’attirer la colère des dieux une seconde fois. Il arrive que les espèces échangent commercialement ou s’aident mutuellement… Et ce n’est pas rare de voir plusieurs espèces dans une ville. Néanmoins, personne n’oublie l’interdiction divine et les contacts interespèces sont encore limités.  

C’est pourquoi le contrôle à l’arrivée de la ville ne signifiait qu’une chose, les habitants de cet archipel n’étaient pas favorables à la magie et la voulait sous contrôle.   

 Pourquoi ? Aladdin l’ignorait, mais il allait devoir s’y intéresser s’il comptait rester en ville pour une durée indéterminée. S’informer sur son lieu de repos était important pour sa sécurité ainsi que pour son confort.   

L’entrée de la ville était grande, cependant, il y avait déjà une longue file d’attente ; plusieurs caravanes arrivaient de tous les recoins du désert sans fin pour vendre leurs marchandises. Notre cher métis ne réfléchit pas plus loin et se faufila dans l’une des charrettes remplies de tonneaux et de marchandises. Lorsqu’il fut temps de passer les portes pour notre protagoniste, alors que le soleil envoyait sa lumière sur une des marchandises, d’une des autres charrettes du convoi, attirant miraculeusement l’attention des gardes et permit à Aladdin de rentrer enfin en ville sans attirer la moindre attention. C’était peut-être un coup de chance, ou magie, qu’importe parce que l’infiltration fut une réussite totale.   

Mais à peine eut-il fait quelques pas à l’intérieur des remparts, qu’une jeune femme l’interpella pour lui demander des comptes. Elle faisait apparemment partie de la caravane qu’il avait utilisée pour s’introduire en ville et au vu de son attitude hostile, elle avait dû le voir rentrer en douce.   

« — Hé toi ! Oui, toi là, le fils de Chabouïn ! Ne crois pas que j’tais pas vu te faufiler ? Monsieur ne veut pas se faire recenser, Monsieur se croit supérieur ! Tu vas ramener tes sales fesses ici et te faire contrôler comme les autres ! Il est hors de question qu’un vaurien tel que toi s’soit servis de ma caravane pour entrer en ville ! Alors tu t’ramènes et plus vite que ça ! Et oh ! Tu m’entends ? Espèce de sale alchimiste, vous êtes que des pétochards ! Ramène toi ici crevard ! Crois pas que ça va se finir comme ça ! J’vais te dénoncer ! Tu vas t’faire enchaîner comme les autres connards de ton espèce ! Reviens là que j’te ramène aux gardes !!! Eh///……. » 

Notre protagoniste n’était pas intéressé par ce que cette femme disait, ou plutôt, ce qu’elle sous-entendait.   

Il avait plein d’autres affaires à mettre en place. De plus, sa blessure se réveillait et il devait se faire traiter. C’est donc en ignorant royalement la femme et surtout en ne lui adressant même pas un mot ou un regard, que ce soit pour se défendre ou démentir ce qu’elle supposait dans ses propos, qu’il se mit à marcher en direction des premières habitations. La femme essaya vainement de l’attraper néanmoins, il ne se laissait pas faire et disparut dans les rues sombres de la cité. En se baladant, il écouta les conversations qui l’entouraient. 

« — Agrabba n’est plus ce qu’elle était avec la mort du dernier sultan !  

— Moi, je dis qu’au lieu de son paresseux de fils, c’est la princesse qui aurait dû monter sur le trône ! 

— Malheureux ! Garde tes pensées pour toi ou c’est ta tête qui roulera ! » 

Plusieurs minutes s’écoulèrent et notre métisse se rendit compte qu’il ne savait pas où se diriger. Il se trouvait actuellement dans une petite rue adjacente de la grande rue marchande et il pouvait entendre nombre de commerçants mettre en avant leurs produits au moyen de cris et d’offres alléchantes pour attirer les clients. Notre protagoniste s’autorisa à se reposer une seconde. L’odeur des épices flottait fortement dans l’air, et elle lui brûlait les narines. Sa tête le lançait, et ses brûlures continuaient de le faire souffrir. Il devait trouver un guérisseur. Le traitement ne serait pas gratuit, mais, avec les deux bourses qu’il avait « emprunter » sans même y penser, devrait pouvoir l’aider. Légèrement fiévreux, mais avec une démarche assurée qui ne laissait rien deviner, il marcha le long des multiples rues, mais où qu’il aille, le bruit le suivait, aggravant sa migraine. Au bout d’une demi-heure, il dut se rendre à l’évidence ; il tournait en rond. Le brouhaha ne s’apaisait pas, le bruit des charrettes, des animaux, et des gens lui était de plus en plus insupportable. 

Il n’était pas habitué à être dans une aussi grande ville, et, pendant un court instant, il se languit du silence familier qui régnait dans son chez lui. Mais bon, il faudrait être fou pour aimer cet endroit. Afin d’éviter le brouhaha des grandes rues, Aladdin décida de se diriger vers les bas quartiers d’Agrabba. À l’inverse des grandes rues, qui sont ensoleillées et pleines de monde, les bas quartiers d’Agrabba sont calmes, discrets, et peu avenants. Peu de soleil arrive jusqu’ici et les habitants de ces quartiers sont, généralement, d’une classe sociale avec peu de moyens. Aladdin se sentit un peu plus à l’aise et marcha le long de la ville jusqu’à repérer un endroit où il pouvait se reposer. L’abri de fortune se trouve dans une bâtisse quelconque, abandonnée depuis longtemps. Bien que dans un état peu correct, il y avait une belle vue sur la ville et le lieu était plutôt tranquille. De plus, il était situé loin des places de marché et donc du bruit. Un endroit parfait pour notre protagoniste. Après s’être assuré qu’il pouvait rester là et après s’être occupé des possibles gêneurs, il essaya de guérir définitivement ses dernières blessures. Néanmoins, piètre guérisseur qu’il était, ce ne fut pas du grand travail. Ces brûlures boursouflées malgré le traitement ne voulaient pas aller mieux, et l’os de son bras semblait toujours faire des siennes… Néanmoins, Aladdin ne s’en soucia pas. Son corps se remettrait de lui-même après quelque temps. Tant qu’il ne faisait pas de folie. C’est-à-dire pas de magie.

Les jours suivants, après s’être un peu reposé, il fit le tour de la ville, de l’intérieur cette fois. Il put observer les couleurs, odeurs, langages aux connotations si distinctives de l’orient… Ainsi que le marché de plus près. La ville, bien qu’étant une ville commerciale, avait développé un cœur économique qui lui était propre. On pouvait trouver toutes sortes de variétés d’objets, comme toutes sortes de boutiques. Cela allait du plus petit minerai aux dernières « technologies », de plantes médicinales à des armes métalliques, de fruits et légumes banals aux derniers tissus de soie… De quoi vous faire perdre la tête. Mais Aladdin emmagasinait toutes ces informations à une vitesse peu humaine et, avant que le soleil ne se lève sur le troisième jour d’observation, il avait enregistré le minimum sur tous les marchands, vendeurs, et autres métiers dont regorgeait la ville. Il fit aussi attention aux tours des gardes dans les remparts de la cité et nota qu’un des hommes semblait plus fort et imposant que les autres, leur chef sûrement. Il fut surpris durant son observation du sixième sens aiguisé de cet homme qui avait croisé son regard alors que notre protagoniste avait tout fait pour passer inaperçu. Ses ballades se déroulaient généralement sur le même schéma. Il observait soit d’en haut, sur les toits, soit en se mêlant à la foule, écoutant les discussions et les ragots. Il en apprit plus sur cet endroit, et compris bien vite que le sultan actuel était un égoïste mêlé d’un fin stratège, en fin, sauf s’il abusait de la boisson d’après ce qu’il avait entendu. Agrabba étant une ville de croisement, énormément de choses se déroulaient ici.

Et cela ne voulait dire qu’une chose, qu’il n’allait certainement pas s’ennuyer. Il s’intéressa aussi à la magie perceptible dans l’atmosphère de la ville. Bien que faible, elle chatouillait notre protagoniste et hérissait parfois l’arrière de ses cheveux. Il existait quelques boutiques d’alchimistes, avec quelques grimoires, des pierres élémentaires ou des « objets » de sacrifice. Ces boutiques étaient bien plus surveillées que les autres, les gardes semblaient passés devant deux à trois fois plus souvent qu’à d’autres endroits et Aladdin se promit de ne pas se mêler de ce genre d’histoires. De nombreuses rumeurs circulaient dans la ville, des murmures, à peine chuchotés.

« — On raconte que l’ancien sultan est mort à cause de magie noire ; il aurait retrouvé le lanceur de sorts la semaine dernière. Un croisé, je te dis. »

— Foutaise, c’était un complot je te dis ! Paix à l’âme de notre feu bon souverain, 4 ans et toute sa bienveillance à presque disparu de nos rues. 

— On va tous finir en pâtée pour le nouveau sultan. Il y a du mouvement au niveau des gardes, mon neveu les a vus. »

Rien ne servait d’écouter les commérages, il devait surtout s’occuper de sa survie. Les habitudes ont la vie dure, mais comme partout en soi. Chaparder de quoi le satisfaire ne sera pas une partie de plaisir. Il était surement rouillé.

Néanmoins, ces vieux réflexes lui revinrent presque instantanément et il n’eut pas à redouter le lendemain. Sa routine se résumé à aller dans les rues marchandes aux heures de ventes, écouter des commérages à l’abri des regards, puis de changer ses bandages. La nuit, il s’allongeait dans son hamac de fortune. Dormir ici ne le mettait pas à l’aise, mais il lui fallait reprendre des forces.

Petit à petit, il s’habitua à son nouvel environnement, les boutiques, chemins et raccourcis de la ville, mais fit aussi la connaissance de certains de ces habitants. Il s’entendait assez bien avec l’hydrologiste qui lui avait prescrit les plantes médicinales dont il avait besoin. Ils étaient tous deux silencieux et parlaient seulement quand c’était nécessaire. Il avait aussi (enfin) fait « connaissance » avec le chef de la garde, bien que cette rencontre-là fut tumultueuse et pleine de rebondissements. Aladdin, ayant malheureusement gardé certains réflexes de voleur, il s’était assez vite attiré des ennuis. Heureusement, grâce à son agilité, il avait toujours réussi à passer à travers les mailles du filet. C’est pourquoi, désormais, il était poursuivi personnellement par le chef de la garde. À force de courses dans la ville, Aladdin lui avait fait crasse sur crasse, si bien que le chef de la garde lui vouait une attention particulière. Surtout qu’Aladdin réussissait toujours à s’échapper. Ce qui remettait en doute la réputation de ce commandant. Mais bon, ce n’était pas vraiment sa faute si son traitement coûtait si cher et il devait manger aussi… 

Autre point intéressant, Agrabba était une ville assez curieuse. Il s’était intéressé aux coutumes et aux mœurs de la société d’Agrabba et, bien que certaines l’aient dérangé, comme les sanctions parfois trop radicales, d’autres à l’inverse, le surprirent agréablement. L’ouverture d’esprit des citoyens fut déconcertante pour lui. La sexualité des habitants n’était pas fixée par des règles idiotes, et les gens ne se prenaient pas la tête avec des questions aussi précaires. Chacun avait ses propres préférences et on était libre de refuser ou non les avances basées sur ces mêmes préférences. Aladdin avait ricané amèrement à cette information. Bien des choses avaient changé. Il ne fut donc pas très surpris à la vue de brotel mixte, homme comme femme. La seule exception était les rapports interrace, mais bon qui s’en souciait ?

En revanche, certaines règles sociales ne changeaient jamais ; les riches étaient toujours ceux dont la parole était écoutée, quant aux autres, ils n’avaient pas d’autres choix que de suivre les directives. Plus le statut était hautement gradé et proche du sultan, plus il était respecté. L’argent et le statut social restaient maîtres des sociétés, quels que soient leurs époques ou le développement des villes…  

Aladdin, un soir tout à fait normal, rentrait avec une « récolte fructueuse », une belle bourse remplit de pièce d’argent (de chez un noble), de quoi lui subvenir pour la semaine, quand, tout d’un coup, il entendit au loin une bagarre. Cela ne le concernait point et il passa son chemin, pas le moins du monde concerné en croquant avidement dans une pomme qu’il avait chipée deux rues plus loin.  

Mais, bien qu’il n’en eût rien à faire, il avait des oreilles fonctionnelles, et ce qu’il entendit le figea sur place. 

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