–Ewann–
Ses iris vertes ne lâchent pas mes orbes bruns et ses doigts fins se glissent entre les miens qui sont calleux.
Un sourire se dessine sur ses lèvres rosées et bien remplies. Sa deuxième main vient se poser sur ma joue, caressant ma légère barbe de deux jours, avant de venir déposer un tendre baiser sur ma pommette.
Un nouveau sourire espiègle se dessine sur sa bouche, puis elle tourne les talons et pars en courant dans le champ de fleur dans lequel nous nous trouvons.
Sans me contrôler, je me mets à la suivre.
J'ai l'impression d'être dans un rêve.
Ses éclats de rire me réchauffent le cœur et me pousse à courir de toutes mes forces pour la rejoindre.
Mes pieds nus battent contre les longues herbes qui me chatouillent les mollets tel des plumes, mais je ne me laisse pas perturber et garde mon but premier dans mon champ de vision.
Puis subitement, je la perds de vue, c'est comme si elle s'était évaporée et n'avait été qu'un mirage. Mais je me retrouve rapidement à nouveau à ses côtés, lorsque dans ma course, quelque chose m'attrape la cheville, me faisant m'étaler de tous mon long dans les hautes herbes.
Je me retourne sur le dos et n'ai pas le temps de reprendre mes esprits, qu'elle s'installe à califourchon sur moi.
Des pétales et des brins d'herbes se sont coincés dans sa chevelure rousse.
Je replace l'une de ses mèches derrière son oreille et esquisse un sourire.
Le clair de lune l'éclaire comme si elle était seule au monde et les étoiles viennent compléter le décor.
Digne d'une toile exposée dans un musée.
Mon cœur bondit dans ma poitrine et je ne cesse de me répéter silencieusement que j'ai énormément de chance de l'avoir.
Elle brille aussi fort que le soir où j'ai vu qui elle était vraiment.
-Je t'aime Périne.
Les mots m'échappent, je n'ai même pas le temps d'essayer de les retenir.
Mes sourcils se froncent au prénom de Périne.
Je sais qu'elle s'appelle comme ça et pourtant je suis presque sûr qu'elle ne m'a jamais dit son prénom.
Mais le sourire solaire qui illumine son visage à l'entente de mes mots me fait brusquement balayer toutes ces pensées d'une main invisible.
-Je t'aime aussi Ewann.
Ça aussi ça m'aurait fait froncer les sourcils et réfléchir, car là aussi, je suis presque sûr de ne jamais lui avoir dit mon prénom.
Mais cela me fait tellement plaisir d'entendre ces quelques mots, que je ne me préoccupe pas de toutes ces bizarreries et profite de cet instant.
J'admire son visage d'ange et imprime chacun de ses traits dans ma tête.
Puis je ferme les paupières, pour voir si je suis capable de me la visualiser presque aussi parfaitement que ce qu'elle est en réalité.
J'y suis presque, lorsque je sens un souffle chaud me caresser le visage.
J'ai à peine le temps d'ouvrir les yeux, que les lèvres de Périne se retrouve sur les miennes.
Nous sourions tous deux et le baiser prend une tournure enflammée, comme si nos âmes se rencontraient une nouvelle fois.
Un verre se brise, et c'est comme si la magie c'était brisée...