Aujourd'hui est un jour particulier pour Rose : elle va assister, pour la première fois, à l'anniversaire de Leonardo, l'ami et bras droit de son père. D'ordinaire, elle était contrainte de rester dans sa chambre, focalisée sur son entraînement, loin de toute distraction.
Depuis ce matin, la jeune femme se prépare avec soin. Après une douche chaude, elle s'est parfumée avant de s'attaquer à sa mise en beauté. Elle a soigneusement brossé et lissé ses cheveux, puis s'est maquillée avec précision. Un fard à paupières rosé rehausse son regard, accompagné d'un trait fin d'eyeliner. Un léger blush rosé colore ses joues, tandis qu'un rouge à lèvres d'un rouge profond souligne sa bouche. La touche finale : une couche de mascara pour accentuer son regard. Fidèle à elle-même, Rose ne porte pas de fond de teint, préférant un maquillage naturel et subtil.
Pour parfaire son apparence, elle a choisi une robe rouge élégante et audacieuse. Courte, s'arrêtant à mi-cuisses, elle arbore un décolleté en V mettant en valeur sa poitrine. Ses fines bretelles dévoilent délicatement ses épaules, tandis que son dos est entièrement dégagé. Son tissu fluide et léger épouse ses formes avec finesse.
Pour compléter sa tenue, Rose enfile une paire d'escarpins noirs vertigineux, aux talons d'au moins quinze centimètres, ajoutant une touche finale à son allure à la fois sensuelle et sophistiquée.
Satisfaite, elle se prit en photo puis laissa son téléphone dans sa chambre.
Rose :"Je suis prête, père !"
La jeune femme prononça ces mots en arrivant en bas des marches.
Son père se tourna vers elle.
Alessandro :"Tu aurais pu choisir une robe qui fait moins... Pute ! Mais ce n'est pas grave, elle te va très bien."
Rose encaissa la remarque, bien qu'elle fût clairement déplacée, et le remercia d'un ton poli. Elle s'éloigna ensuite, se dirigeant vers le jardin. La jeune femme voulait s'assurer que tout était en ordre pour la réception. Elle descendit les marches en marbre, ses talons résonnant sur le sol, avant de se diriger vers la grande table blanche dressée avec soin.
Bien entendu, les serviteurs ne pouvaient détacher leurs yeux d'elle, subjugués par sa beauté. Les femmes aussi la dévisageaient, mais il était clair qu'elles n'éprouvaient aucune admiration à son égard. À chaque pas, des murmures se faisaient entendre derrière elle, comme des échos qui suivaient sa silhouette gracile.
Rose :"Tout se passe bien ?"
Serviteur :"Oui, mademoiselle Mancini, tout est en ordre."
L'homme peinait à soutenir son regard, visiblement mal à l'aise.
Rose :"Parfait, vous avez fait un excellent travail."
Alessandro :"Ne les félicite pas ! Ce n'est pas encore terminé."
Il poursuivit sa route jusqu'à la prochaine table, son regard sévère scrutant chaque détail. Il passa son doigt sur la nappe, frôlant la surface d'un air mécontent.
"Il y a une tache ici ! Vous vous moquez de moi ?!"
Servante :"Excusez-moi, monsieur, je ne l'avais pas vue. Cela ne se reproduira pas, je vous le promets."
Dans un geste brutal, Alessandro saisit la nappe entre ses doigts et la tira d'un coup sec. Le tissu se déchira et emporta avec lui les verres, les couverts et les assiettes, qui s'écrasèrent violemment contre le sol.
Alessandro :"Recommencez !"
Il lança un regard furieux à la femme âgée, avant de tourner les talons et de retourner dans la maison.
Rose, sans un mot, s'éloigna sans lui prêter assistance, consciente que si elle intervenait, elle risquait de s'attirer des ennuis.
Il devrait éviter de les traiter ainsi, je ne veux pas que des gens haineux et rebelles se retrouvent dans la maison.
Elle entra dans la demeure luxueuse et se dirigea vers un coin tranquille, attendant patiemment le début de la fête.
Alessandro :"Tu es trop gentille avec les serviteurs. Si tu continues, ils finiront par ne plus travailler du tout."
Rose :"Justement, père, je trouve que c'est vous qui êtes trop dur avec eux. N'y a-t-il pas un juste milieu ?"
Il éclata d'un rire froid.
Alessandro :"Heureusement que ton destin est déjà scellé, et que j'ai choisi qui tu épouseras."
Jamais je n'épouserai l'homme que tu as choisi.
Pensa-t-elle.
Rose :"Pourquoi ? Je suis sûre que j'aurais choisi un très bon mari."
Alessandro :"Oh, bien sûr, comme qui ? Sandro Al Capone ?"
La jeune femme leva les yeux au ciel, lasse de cette conversation.
Rose :"Je n'ai jamais mentionné son nom. Tu devrais vraiment cesser d'être obsédé par cet homme."
Alessandro, indifférent à sa remarque, détourna l'attention alors que Leonardo fit son entrée dans la pièce.
Les deux hommes échangèrent une poignée de main respectueuse.
Leonardo : "Très bien, merci, et toi ?"
Il tourna ensuite son regard vers la jeune femme.
Alessandro :"Je vais bien aussi, merci ! Je t'en prie, va donc voir ma fille."
L'homme s'approcha d'elle et tendit la main, attendant qu'elle lui remette la sienne. Rose le fixa un instant avant d'esquisser un sourire espiègle.
Rose :"Bonjour. Désolée, mais je n'aime pas qu'on embrasse mes mains."
Leonardo :"Oh, je vois... Tu es une femme de caractère. Tu ressembles tellement à ta mère, charmante et inaccessible."
Il lui souria, une étincelle amusée dans le regard.
Rose :"Oui, merci !"
Elle se tourna et s'éloigna vers l'extérieur.
Alessandro :"Je ne comprends pas pourquoi elle est si difficile."
Leonardo :"C'est l'âge, ne t'inquiète pas."
Ils quittèrent à leur tour la pièce et se dirigèrent vers les invités, qui étaient arrivés pendant leur conversation. Tout le monde s'installa à diverses tables, à l'exception de Rose, Leonardo et Alessandro.
Alessandro :"J'aimerais dire quelques mots en l'honneur de mon ami."
Le silence s'installa dans la pièce.
"Merci ! Pour commencer, j'aimerais dire que Leonardo est vraiment le meilleur bras droit que l'on puisse avoir ! Il exécute toujours les ordres à la perfection, et en tant qu'ami, il est toujours de bons conseils. Depuis que l'on se connaît, il ne m'a jamais fait faux bond ! De plus, il est presque comme un oncle pour ma chère fille, Rose. Nous avons une chance inouïe de l'avoir parmi nous. Merci, Leonardo, pour tout ce que tu fais."
Tout le monde applaudissait chaleureusement, sauf Rose. La jeune femme, d'un air indifférent, préféra siroter son verre de vin rouge, son regard perdu dans la foule.
Rose :"Je suis sûre que tu ne connais même pas la moitié des invités."
Alessandro :"Peut-être, et alors ? De toute façon, on ne trouvera pas Sandro ici."
Rose :"Oh mon dieu... Arrête avec lui !"
Elle posa son verre sur la table avec une brutalité qui ne passa pas inaperçue.
Leonardo :"Quand on est une bonne fille, on parle normalement à son père, surtout quand il veut nous léguer sa mafia."
Il la dévisagea, ses yeux remplis de désir.
Rose :"Oh, désolée, mais n'oublie pas que mon oncle par alliance, c'est toi. Je tiens mon mauvais comportement de quelqu'un, tu sais ?"
Elle faisait évidemment référence à lui, un sous-entendu qu'il comprenait parfaitement sans qu'elle ait à en dire davantage. Et comme prévu, Leonardo ne répondit pas.
Le repas se poursuivit dans une atmosphère plutôt calme, avant que la soirée ne prenne un tour plus festif. Rose se sentit rapidement lasse, l'alcool commençant à lui monter à la tête tandis que les autres dansaient et s'amusaient.
Rose :"Finalement, j'aurais préféré manquer cette fête."
Elle se leva, son verre en main, et se dirigea vers la maison. L'intérieur était silencieux et vide, à l'exception du léger écho de ses pas. Elle s'approcha du réfrigérateur, cherchant une bouteille de vin blanc. Mais un bruit soudain la fit sursauter, interrompant sa quête.
"Il y a quelqu'un ?"
La voix de Rose se haussait, son cœur battant la chamade après avoir sursauté. Mais, aucune réponse ne vint.
"Je vais quand même aller vérifier..."
Elle ferma d'un geste précipité le réfrigérateur, attrapa discrètement l'arme cachée sous le comptoir, et s'engagea dans les couloirs, fouillant chaque pièce du rez-de-chaussée. Mais il n'y avait personne.
Elle commença à penser qu'elle avait imaginé ce bruit, quand soudain, un autre éclat, plus net, confirma qu'elle n'était pas seule.
"Je suis armée ! Je n'hésiterai pas à tirer !"
Son souffle se coucha dans sa gorge alors qu'elle monta les escaliers, les pas mesurés et silencieux. Elle avançait prudemment, prête à tout. Arrivée à l'étage, elle se lança dans une inspection minutieuse des pièces. Rien.
Elle s'arrêta enfin devant sa propre chambre, un frisson la parcourant.
Si quelqu'un est là, c'est forcément dans ma chambre.
Elle inspira profondément, pointa son arme et entrouvrit la porte.
"Sortez ! Je sais que vous êtes là."
Un ricanement se fit entendre, suivi d'une voix grave et calme :
Inconnu :"Quel courage... Tu m'as cherché jusque ici."
Rose :"Sortez !"
La silhouette de l'homme apparut dans l'ombre, un sourire moqueur sur ses lèvres.
Inconnu :"Du calme, ma belle. Je m'appelle Silver. Je suis venu te kidnapper."
Rose :"Tu n'es pas très malin, alors."
L'homme éclata de rire.
Silver :"Tu crois ça ?"
Il claqua des doigts, et avant qu'elle n'ait le temps de réagir, un autre homme surgit dans son dos, jetant un sac en toile sur sa tête. L'obscurité l'envahit instantanément. Elle tenta de lutter, mais Silver s'approcha rapidement, lui arracha son arme, et la pointa contre sa tempe.
"Je dois te ramener vivante, alors sois sage."
Il esquissa un sourire froid avant de reculer. L'autre homme, fidèle à son rôle, la frappa d'un coup sec, et en quelques secondes, Rose s'éteignit dans les ténèbres. Quand elle se réveilla, ses poignets étaient menottés, et son corps suspendu comme une poupée inerte dans les bras de Silver. Il la porta sans effort et sortit silencieusement. Aucun témoin ne les aperçut.
Une heure plus tard...
Alessandro, paniqué, commença à chercher sa fille dans la maison.
Leonardo :"Tu l'as trouvée ?"
Alessandro :"Non, mais regarde ce que j'ai trouvé..."
Il tendit une carte à son ami, le visage marqué par la rage.
J'ai ta fille. Si tu veux la revoir, fait affaire avec moi.
Un silence lourd de tension s'installa entre eux, puis la fureur explosa en Alessandro, qui serra les poings.
Pendant ce temps...
Rose se réveilla dans une pièce obscure, la tête lourde et le corps engourdi. Ses poignets étaient liés, et la porte, verrouillée, la maintenait prisonnière dans cet endroit isolé, loin de toute échappatoire.
"Où suis-je... C'est quoi ce bordel ?"
Elle tenta de se redresser, mais une voix grave et douce, émanant de derrière la porte, l'interrompit.
Inconnu :"Bienvenue à toi, Rose. J'espère que tu te plairas ici. Tu es avec nous pour un moment, à mon avis."