20h San Diego, maison des Carter.

- Aïe, fait gaffe Aaron, grognai je.

On venait à peine de rentrer qu'Aaron était déjà là, à m'attendre pour me soigner. Il était le médecin familial.

- Arrête de bouger Amy ! souffle-t-il.

- Alors arrache plus vite le verre !

- Oui bah, ce n'est pas ma faute si ta fracassé le miroir du jet ! s'énerve-t-il.

C'était le seul qui osait me parler comme ça. Il n'avait pas peur de ma réaction et même si parfois ça m'arrivait d'être menaçante, il me répondait et me calmait.

- Va te faire foutre !

- C'est ça, aller, t'es prête ? me dit-il en fixant le plus gros des morceaux qu'y était enfoncé.

- J'ai pas vraiment le choix.

- Alors arrête de te plaindre et mords dans ça, me dit-il en me donnant un chiffon.

- Dans un chiffon t'es sérieux ?

- Tu préfères te niquer la mâchoire ?

- Je m'en fou, arrache moi ce putain de bout de verre !

- Mais va falloir que tu fasses quelques choses car hors de question que je t'opère la mâchoire !

- Qui veut se faire casser la main ? dis-je me retournant vers les garçons.

- Tu rêve ! T'as déjà voulu me tuer ce matin donc je refuse que tu me démolisse la main ! dis Max.

- J'ai besoin de mes mains pour la semaine à causes des réunions, déclare Alex. Et j'ai déjà donné il y a deux semaines, je te rappel.

- Andrew est parti dormir, donc on va le laisser se reposer. En plus, on doit faire une réunion et Isaac n'est pas encore arrivé donc c'est l'un de vous deux et je vous laisse pas le choix.

- Je ne t'approche plus, tu as vu ce que ça a donné ce matin ?

- Fais pas ton peureux Max, soufflai je énervée.

- Tu ne veux pas attendre l'arrivée d'Isaac ? dit Alexander.

- Je dois vous rappeler qu'Aaron n'a pas que ça à faire ? intervienne je.

- Il doit rester pour la réunion de toute façon, réplique Max.

- Je jure sur Dieu que si vous continuez vos conneries, je vous envoie dans les flammes de l'enfer, crachai je. Je dois vous rappeler que j'ai un putain de morceau de verre dans le doigt que j'ai du enfoncé encore plus profond en me bandant la main.

- On vous entend hurler du premier étage, dit une voix rauque derrière moi.

- Henderson, tu n'as rien d'autre à faire ? questionne Max,  qui venait de ce tendre.

- Je suis ici pour protéger Amélia et vu qu'elle est actuellement devant moi, je n'ai rien d'autre à faire, dit-il froidement.

- Ta gueule Scott ! dis-je avant que Max ne réponde. Vu que tu es là et que tu n'as rien à foutre, tu vas servir à quelque chose, file moi ta main.

- Quoi ?

- Tu as très bien compris, les gars ne veulent pas que je leur brise la main, donc file ta main pour que je me défoule dessus, le temps qu'Aaron me retire le reste de verre.

- Tu acceptes de me toucher ? je suis flatté, dit-il avec son sourire malicieux aux lèvres.

- Si tu veux faire tes avances à Amy, attends au moins que nous soyons partis, grogne Max.

Mon regard se pose sur Alexander sur un premier temps, pour lui faire signe de rien faire. Puis je me tourne vers Aaron, assis en face de moi, avant de lui articuler en silence un désolé. Aaron et moi avons eu quelques aventures depuis nos 16 ans, mais rien de bien sérieux. Ça me dérangeait toujours quand quelqu'un faisait des références à mes aventures devant lui. Scott s'avance vers la table est s'installe prêt de moi.

- Prête, Amy ?

Je prends la main de Scott puis relève la tête vers Aaron.

- Enlève ça maintenant !

La seconde d'après, Aaron tire sur le morceau de verre, la douleur me saisit et je fais pression sur la main de Scott. Il pose sa seconde main sur la mienne pour essayer de ne pas la faire bouger.

- C'est bon Amy, tu n'as plus rien, mais je vais devoir te recoudre et pour ça, je dois t'emmener à l'hôpital.

- Jamais ! Je ne mettrai pas un pied dans un hôpital Aaron, tu vas me recoudre sans anesthésie.

- Tu n'es pas sérieuse, j'espère ? Je veux bien que tu n'aies pas mal mais te recoudre sans anesthésie c'est du suicide !

- Je m'en fous, fais-le !

- Alexander, fais quelques choses !

- Elle est bornée, comme oncle Jackson. Tu crois qu'elle va m'écouter ? dit ce dernier en se levant.

- C'est du suicide, déjà que je n'arrive pas à vous recoudre vous et que j'ai du mal avec Andrew, tu crois que ça va être quoi avec elle ?

- Je peux te rappeler que je suis en face de toi ! dis-je. Fais ce que je te dis maintenant.

- Bon très bien, Max et Alex j'ai besoin de vous !

- Quoi, pourquoi ? Demande Max avec peur.

- Scott ne va pas suffire, elle est coupée profondément. Si elle bouge, je pourrais lui enlever la sensibilité de la main et ça c'est pas envisageable. Maintenant, il en faut un qui tienne ses jambes et l'autre qui lui bloque les épaules le temps qu'elle se défoule sur Scott.

- On n'a pas le choix de toute façon ! grogne Max.

- Sauf si tu veux dormir dehors et devenir le cobaye premier pour mes séances de tir ! crachai je.

- Très bien, je prends ses jambes et toi Alex prend ses épaules, tu as plus de force, dit Max en se levant et en nous rejoignant.

Les garçons ne positionnent puis Aaron me fait signe.

- Ne me tue pas !

- On verra après maintenant fais ton job, dis-je en agrippant de toutes mes forces la main de Scott.

- Trois, deux... un, Aaron commence à me recoudre.

La sensation de l'aiguille qui passait et repassait dans ma peau me fit tressaillir de douleur. Au moment où j'allais me débattre de douleur, Alexander me presse contre son torse de toute ses forces puis me dit en se baissant pour atteindre mon oreille.

- Tu es forte Amy, tout se passera bien. Tu es une guerrière Amy, ne l'oublie pas. Tu es une Carter, il me répète ces mots une bonne dizaines de fois avant de se redresser.

La douleur était insupportable mais à part me défouler sur la main de Scott, je ne faisais rien. Après 10 minutes, Aaron m'indique que tout était fini. Il mit un pansement puis un bandage.

- Tu ne pourras pas te servir de ta main avant minimum deux semaines, m'informe t-il.

- Ça, ce n'est pas possible et tu le sais !

- Amy, si tu le fais, ça va se rouvrir et là, tu ne pourras plus rien faire avec ta main.

- Aaron, j'ai des réunions toute la semaine et la semaine prochaine aussi !

- Tu pourras y aller, me dit Alexander.

- Et comment si je ne peux ni conduire ma moto ni conduire une de nos voitures !

- On t'y emmènera, ne t'en fait pas ! répondit Max.

- Vous avez autres choses à faire que de vous occuper de moi !

- Nous peut-être, mais pas Henderson ! me dit Alexander en s'asseyant à côté de moi et en prenant ma main et en déposant ses mains sur mon bandage.

- Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ! dis-je sèchement.

- Amy, tu vas m'écouter attentivement ; Henderson est là pour ta protection ! Certes, tu ne veux pas de lui, mais tu n'as pas le choix ! Nous devons te garder en vie, on ne peut plus perdre de chef ! Je ne t'infligerais jamais ça si ce n'était pas obligatoire, et tu le sais, mais on n'a plus le choix ! son ton était sec et dure mais ses yeux étaient doux et réconfortants.

- Alors, on est bon ? demande Aaron.

- Oui Aaron, je ne ferai rien, je te le jure !

Aaron me sourit puis range son matériel. Je lâche, la main de Scott.

- Aaron tu pourrais aller voir comment se porte Andrew le temps que Kelly et Isaac arrivent ?

- Bien sûr hermosa, me répondit il en se levant.

Après le départ d'Aaron à l'étage. Je m'installe sur le canapé avec un verre de whisky. Alexander s'installe près de moi pendant que Max se mets sur le canapé d'en face et Scott sur l'un des - nombreux fauteuils du salon.

- Max, envoie ton briquet, lui dis-je.

- Tiens attrape, me dit-il en le lançant.

- Alex ?

- Tiens ! Alex me donne son paquet de clopes.

- T'en veux une Scott ?

- Si.

- Perfecto!

-  Gracias, reina !

-  No lo vuelvas a hacer !

- Ya no hago qué ? me demande t-il sourire au lèvre.

Je ne réponds rien et allume ma clope avant de lui lancer le briquet. La porte s'ouvrit d'un coup et des voix retentirent. Kelly se disputait encore une fois avec Isaac.

- On se demandait si vous alliez venir ou pas ? dit Max.

- Oui, bah fallait pas me dire d'aller la chercher ! s'exclame Isaac.

- Ça y est, ça va être de ma faute maintenant ! la voix de Kelly monte d'un octave, elle était énervée.

- Bon, ça y est, vous avez fini ! m'exclamai je, ma voix était dure et sanguine.

- Amy, calme toi, me chuchote Alexander.

J'acquiesce de la tête. Des bruits de pas ce font entendre dans les escaliers, en me retournant, Aaron apparut. Il s'avance et s'installe à côté de moi, et mis son bras autour de mes épaules. Les yeux de Scott devienne noirs mais il ne dit rien tout en fumant. Je fais signe à Kelly et Isaac de s'asseoir.

- Maintenant que tout le monde est là, on va pouvoir commencer ! dis-je en me redressant.

- Juste, on peut m'expliquer pourquoi Henderson participe à cette réunion ? demande Isaac.

- Parce qu'il n'a rien d'autre à faire et qu'il est au courant ! répondis je.

- Au courant de quoi au juste ? demande Kelly sur un ton qui me déplut directement.

- Baisse d'un ton Kelly ! dit Alexander qui avait vu mon regard changer.

- Tu ne réponds pas à ma question !

- Tu veux une réponse, tu vas en avoir une ! dis-je en me levant et en allant remplir mon verre. Je suis partie deux putains de mois et durant cette putain de période aucun de vous n'a fait attention à la santé d'Andrew, voilà le problème ! m'exclamai je.

- De quoi tu parles encore ? demande Max perdu.

- De quoi je parle ? Je parle du fait qu'Andrew m'a descendu tout mon stock de drogue durant ces putains de deux mois !

- C'est impossible, il ne consomme pas ! dit Kelly.

- Je sais reconnaître les symptômes et il les a tous ! Il ne dort presque plus, il est à cran, il est à l'ouest, il ne sait plus ce qu'il dit et il tape des crises pour rien !

- On l'aurait remarqué tu ne crois pas ? dit Max.

- Et quand au juste ? Avec vos conneries d'embrouilles vous ne faites même pas gaffe ! Alors certes je m'en suis rendu compte aujourd'hui, mais je n'ai fait que dormir depuis mon retour ! mon ton devient plus menaçant, ce qui signifie que j'allais bientôt faire une connerie.

- Amy calme toi s'il te plaît, me dit Alexander.

- Que je me calme alors que mon frère ne va pas bien ? J'ai déjà perdu mes parents et mon père, je ne perdrai sûrement pas mon frère et surtout pas à cause de vous ! dis-je en m'installant debout près de la cheminée.

- On ne va pas le perdre, ne dis pas de conneries, s'exclame Max.

- On ne va pas le perdre, t'en es sur ? Tu sais à qui tu parles ou pas ? Je consomme depuis des années, mais à une période c'était un désastre et vous le savez tous ! J'ai même fini à l'hôpital à cause de ça car j'avais pas fait attention et tu oses me dire qu'Andrew ne finira pas par mourir ou autre ? Il m'a descendu tout mon stock et ce stock devait me permettre de tenir minimum six mois !

- Putain ! s'exclame Alexander.

- Ouais, comme tu dis putain ! Je vous laisse deux mois à peine et voilà ce qu'il se passe, je ne peux pas tout gérer ! Surtout que maintenant j'ai Henderson à gérer ! Donc vous allez vous reprendre avant que je vous enterre tous !

- Sympa, répondit Scott.

- La ramène pas Henderson, dis-je en le fusillant du regard.

Alexander se lève et vient me rejoindre près de la cheminée. Il mit sa main autour de mes épaules avant de prendre la parole.

- Amy a raison, on a pas du tout géré sur ce sujet là. On était tellement occupés à s'embrouiller pour des conneries qu'on ne s'en est même pas rendu compte.

- De toute façon, c'est toujours la même. Dès qu'Amélia dit quelque chose, tu es de son côté ! s'énerve Maxence en se levant.

- Ce n'est pas le sujet ! s'exclame Alexander en me lâchant.

- On a pas assurer avec Andrew très bien, on l'assume mais comme toujours dès qu'Amélia dit quelques choses t'es de son côté, ta loyauté envers Amélia sera toujours plus forte que notre lien ! Tu ne seras jamais en accord avec nous si elle ne l'es pas !

- Qu'est-ce que tu racontes encore ?

- Elle passera toujours avant moi, avant eux, avant nous tous ! hurle Max.

- Les garçons, souffle Kelly.

- C'est quoi ça, encore de la jalousie ? s'exclame Alexander face à son frère.

- Tu nous sacrifierais tous juste pour elle, tu sacrifierais ton propre sang pour elle si il le fallait !

Les paroles de Maxence me font un mal de chien, comme on dit. Mon cousin que j'aimais tant venait de dire que je n'étais pas du même sang et donc que la loyauté que me porte Alexander n'était pas la bienvenue car chez les Carter, la famille passe avant tout et je n'en fais pas partie. Le regard d'Alexander vire au noir.

- Maxence à raison, je ne suis pas de votre sang, je ne suis pas une Carter, ta loyauté envers moi ne devrait pas être telle ! La vie de Maxence devrait t'intéresser plus que la mienne ! Tu devrais prendre son parti plutôt que le mien.

- Amélia, ne dit pas ça, s'exclame Isaac.

- Amy ! Alexander se tourne vers moi, son expression était différente de d'habitude. Il avait peur, il était horrifié par mes paroles. Qu'est-ce qu'il te prend ?

- C'est la seule vérité, Maxence a raison ta loyauté doit se tourner vers lui et non moi !

- Amélia, je ne voulais pas dire ça ! me dit Max.

- Tu as eu raison de le dire ! dis-je en me tournant vers lui.

- Tu fais partie des nôtres depuis toujours et à jamais. Tu es une Carter et jamais tu ne dois en douter ; mes paroles n'étaient pas les bienvenues, je n'aurais jamais dû dire cela.

- Non, tu as raison, je ne suis pas une Carter mais comparé à moi, Andrew est un Carter !

- Tu es autant une Carter que nous tous, me dis Isaac.

- Je n'aurai pas dû dire ça...

Le regard de Max était vide, il avait honte. Je me dirige vers lui, mis ma main sur son épaule puis lui lève la tête avec mon autre main.

- Tes paroles sont certes dure mais elles sont véridiques car je ne partage pas ton sang, mais Jackson nous a appris que la famille pouvait s'étendre à d'autres personnes qui ne sont pas du même sang. Ta réaction a juste permis de nous rappeler que tout le monde me considère comme un membre de cette famille et non comme une Williams.

Maxence essaye de tourner la tête pour éviter mon regard.

- Ne détourne jamais le regard devant moi ! lui dis-je en enfermant ma main autour de sa mâchoire pour qu'il me regarde de nouveau. L'erreur est humaine. Certes, ce que tu as dit m'a déplu, mais tu as compris ton erreur et c'est ce qui importe.

- Tu n'as pas l'air contrariée ?

- Contrariée de t'avoir fait voir la vérité en face ? Jamais.

- C'était un test ?

- Tu crois réellement que j'aurais fait un test sur ça ? Tu me prends pour qui ? Le diable ? Andrew ne va pas bien, c'est de ça que je voulais parler et tu as lancé le sujet de loyauté que ton frère me porte ! Sujet qui ta toujours ronger car tu ne comprend pas pourquoi et maintenant, grâce à ça, tu as presque tout compris.

- Comment ça, presque ?

- Il te manque le pourquoi ton frère m'accorde une telle loyauté !

- Alors dis-moi !

- Alexander, je te laisse l'honneur, dis-je en retournant me positionner près d'Aaron.

- Je ne capte strictement rien ! s'exclame Kelly.

- Écoute, articulai je silencieusement.

- J'ai une loyauté sans nom envers Amélia non pas parce que nous sommes nés le même jour à 5 minutes d'intervalle, mais plutôt parce qu'elle m'a sauvé la vie en condamnant la sienne.

- Comment ça, sauver ?

- J'ai commencé à consommer lorsque j'avais 16 ans, tout se compliquait dans la famille et j'ai pris ce qui me permettait de faire une pause. Amy l'a découvert un an plus tard lors d'une soirée, elle a tout fait pour que j'arrête. Ça n'a pas plus à mon fournisseur donc Amélia lui versait de l'argent pour combler mon manque de consommation. Malheureusement, Amélia a été tentée puis elle a consommé, et nous voilà aujourd'hui. Si nous sommes dans cette situation c'est de ma faute ; j'ai commencé et elle s'y est mise à cause de moi, et maintenant Andrew commence aussi à consommer.

- Tu as consommé ?

- Bien évidemment, si je suis encore là pour qu'on se chamaille, c'est grâce à Amy, voilà pourquoi ma loyauté est sans fin.

Maxence se tourne vers moi. Mon sourire au coin des lèvres, je lui lève mon verre, lui fais un signe de tête et dépose ma tête sur le torse d'Aaron.

- Et oui je ne suis pas la seule à avoir été défoncé, dis-je en riant.

Alexander contourne son frère et s'installe sur le canapé et me prend dans ses bras.

- Cette casse-cou insupportable m'a sauvé la vie, dit-il en riant.

- Ton frère t'adore Max, mais comment veux tu qu'il te donne raison face à moi ? dis-je en riant.

Kelly et Alexander explosent de rire. Isaac lève les yeux au ciel.

- T'as un égo Amy ! me dit Max.

- C'est pas ça d'être une Carter ?

- Fais attention, tu vas devenir pire qu'oncle Jackson, me dit Isaac.

Des rires éclatent. Nous étions dans un de nos moments de suspensions, où nous oublions, dans un bref instant, le monde dans lequel nous vivons. Mes yeux se posent sur Scott, un sourire en coin illuminait son visage et ses yeux étaient posés sur moi. Je n'eus le temps de dire quoi que ce soit qu'un bruit derrière moi attire mon attention. En me tournant, je vis mon frère en train de tituber tout en essayant d'avancer. Je me lève d'un coup pour aller l'aider, certes je n'avais pas sa force, mais je devais l'aider. Je mis son bras autour de mon épaule et l'aide à avancer.

-Je t'avais dit de dormir !

- Vous faites trop de bruit, grogne t-il.

- Mais bien sûr, soufflai je.

Je l'installe sur le fauteuil face à celui de Scott.

- Tu ne bouges plus et tu ne bois rien, compris !

- Rabat-joie !

- T'es encore défoncé, donc tu fais ce que je te dis ! dis-je avant de rejoindre ma place.

- Vous parliez de quoi pour rire autant ?

- De l'ego surdimensionné de ta sœur, dit Kelly.

- Ne l'écoute pas, elle dit des conneries, dis-je en la fusillant du regard. Comment tu te sens ?

- Fatigué, mais sinon ça va on va dire.

- Parfait, car ta période de défonce est révolue !

- Quoi, mais...

- Pas de « mais », le coupai je. Tu m'as descendu un stock de six mois en deux mois à peine, tu as mis Alexander en danger en consommant et en ne cachant pas la boite, et tu vas me rembourser car ça m'a coûté une fortune et j'en ai même pas profité ! Mon ton était sec et dur.

- Tu ne peux pas me donner un tel ordre !

- Tu es encore à cran, va dormir si tu peux pas te contrôler ! dis-je, la colère montant en moi. J'ai besoin de mon frère, de mon bras droit, de mon binôme si je veux rester en vie, et ce n'est pas en te voyant te défoncer que ça va m'aider !

- Pourquoi je n'aurais pas le droit et toi oui ?

- Car moi, je sais m'arrêter quand il le faut !

- C'est pour ça que t'as fait une overdose ?

- J'avais 19 ans quand c'est arrivée, aujourd'hui j'en ai 24 et j'ai appris.

- Et pourquoi pas moi ?

- Tu prends déjà des joints ça ne te suffit pas ?

- C'est pas assez !

- Aaron, dis-lui quelque chose avant que je déraille devant sa connerie !

- Je ne me mêle pas de ça Hermosa, réplique se dernier.

- Tu sers à quoi au juste ? dis-je ne me tournant vers lui.

- À te recoudre et à vous soigner ! Il se rapproche de mon oreille avant de me chuchoter : Et à te faire ressentir du plaisir aussi.

Pour seule réponse, je repousse sa tête vers l'arrière.

- Andrew, tu te rends comptes que si tu te drogues comme tu l'as fait ces derniers temps, tu ne feras que tuer cette putain de famille !

- Tout se passera bien, arrête d'avoir peur pour rien !

- Peur pour rien ! Tu te fous de moi, c'est pas possible !

- Amy, respire, me glisse Alexander.

- J'ai besoin d'un putain de garde du corps, et toi tu dis que je ne dois pas avoir peur ou quoi que ce soit ! Tu te rends comptes que si tu fais une seule connerie, ma couverture de seconde est morte, ainsi que nos vies à tous les deux.

- Merci je suis au courant, mais on va gérer comme d'habitude.

- Comme d'habitude ? Si ça avait été comme d'habitude, tu ne m'aurais jamais imposé la présence d'Henderson !

- On est repartis sur le sujet Henderson, c'est ça ! En faite le problème c'est pas ma consommation mais c'est Henderson!

Personne ne parlait ou ne bougeait. Je lance un regard furtif à Scott qui ne bouge pas, il est comme indifférent.

- Oui, on est repartis sur ce sujet là ! Tu veux faire le putain de mec sérieux, mais tu prends des décisions à la con. 

- Engager Henderson était la meilleure des choses à faire !

- Désolé de te l'annoncer, mais il y a d'autres bons mercenaires que Scott !

- Aucun n'est aussi doué que lui, et lui ne nous trahira pas !

- Et comment tu peux en être sûr ?

- Je le connais bien.

- Parce que moi, je ne le connais pas ?

- J'ai jamais dit ça !

- Maintenant tu vas m'écouter, j'ai fermé ma gueule une bonne dizaine de fois pour te faire plaisir, mais là, j'en ai marre ! J'ai accepté beaucoup de choses, mais là, non ! Tu veux te comporter comme un salaud et un drogué, c'est à ta guise, mais tu ne le feras pas avec moi ! Surtout pas pour m'imposer la présence de mon ex fiancé !

La colère me prit tellement que je balance mon verre à travers la pièce. Il se brise sur le mur situé derrière Scott.

- Baisse d'un ton Amélia, me crie Andrew.

Mon sang ne fait qu'un tour après sa phrase. Je me lève et pointe mon flingue sur Andrew avant de tirer à quelques centimètres de sa tête.

- Redis le et la prochaine sera dans ta tête, et dieu sait que je ne rate jamais un tire !

- Tes menaces ne me font pas peur !

Avant même que je ne puisse répliquer, et bruit sourd de balle retentit. Scott était debout une arme à la main. Il venait de tirer sur le mur situé à côté de moi.

- Maintenant que j'ai votre attention, je vais pouvoir en placer une !

- Cette discussion ne te ne concerne pas, alors repose ton flingue !

- Vous évoquez mon nom depuis tout à l'heure, donc je pense avoir le droit de parler, Amélia ! J'ai bien compris que tu ne pouvais plus me saquer, mais ton frère à raison. J'ai donné ma parole à votre père et je ne vous trahirai jamais, quoi il arrive ! Sa voix était calme, ses iris vertes me fixé.

- Cette promesse, tu l'as faite à Jackson Carter, pas à moi !

- Je t'ai promis bien plus que j'ai promis à ton père. Je t'ai promis de te protéger jusqu'à ma mort et je ne romps jamais une promesse, et tu le sais !

- Si ce que tu dis est vrai, alors explique moi pourquoi je ne m'appelle pas Henderson ?

- Tu mérites mieux que moi Amy, voilà pourquoi je n'ai pas pu te donner mon nom.

Mon téléphone sonne au moment où j'allais répondre. Le nom d'Isabella apparut sur mon écran. Je réponds directement, ma cousine était la seule avec qui j'avais pu créer un vrai lien.

- Qué passa Isa ?

- Buenas noticias Amélia.

- Comment ça ?

- Après ton départ, Cruz a essayé de faire un coup d'état. Elle n'a pas réussi et abuelo l'a mal pris.

- Cómo es eso un golpe de estado ?

- Elle a essayé de devenir cheffe. Elle n'a pas apprécié ta visite et le fait que tu sois haut placée dans la hiérarchie familiale. Abuelo l'a fait enfermer après ça. Une réunion va être faite pour définir de son avenir.

- Una gran victoria !

- Amélia abuelo a pris une grande décision !

- Que gran decisión ?

- Amélia, il compte venir à San Diego pour négocier ton héritage et te transférer des parts de l'empire. Amélia tu as gagnée !

- Estas bromeando ?

- Non, tu as réussi !

- Gracias Isa !

- Ne me remercie pas encore. Je voulais savoir si je pouvais profiter de voyage ? Que tu demandes à abuelo de m'emmener ?

- Bien sûr, dès qu'il m'appelle, je lui demanderai et ne t'en fais pas, mi primo estará allí durante tu futura estadía.

- Abuelo t'appellera dans quelques minutes normalement. Je dois te laisser, abuela arrive.

Après ça, Isabella raccroche. Je me tourne vers Andrew puis vers Alexander.

- Je vous annonce que ma famille maternelle va bientôt débarquer !

- Quoi ? Pourquoi ? demande Kelly.

- Isabella vient de m'annoncer que Katherina Cruz est officiellement mise à l'écart de l'empire Santiago ! Et que mon grand-père veut venir négocier pour ma part d'héritage.

- Tu as réussi ton coup sans rien faire, de mieux en mieux Amy, me dit Alexander.

Mon téléphone sonne à nouveau, le nom abuelo apparut.

- Abuelo, deux appel en trois mois tu t'améliores, dis donc !

- Amélia, ravi de t'entendre aussi ! Tu es seule ?

- Non, je suis en famille ! Qué pasa ?

- Peux-tu te rendre dans ton bureau pour qu'on puisse parler ?

- Tu n'es pas en haut-parleur et nous savons tous les deux que tu ne me parleras de rien de confidentiel au téléphone, ma voix est calme et posée.

- Tu as raison. Puis-je venir te rendre visite à San Diego ?

- Pour quelle raison ?

- Katherina n'est plus l'héritière de l'empire et j'aurais voulu en parler avec toi car tu en es officiellement la dernière héritière !

- Et tu fais quoi d'Emilio, d'Esméralda, d'Antonio, d'Isabella, d'Esteban, de Camilla et d'Alba ?

- Les règles sont claires, le premier des enfants Santiago sera chef et vu qu'Aurora n'est plus parmi nous et qu'elle a eu une fille, Emilio reste second, tu es donc l'héritière de notre empire.

- On ne parlera pas de maman au téléphone. Quand souhaites tu venir ?

- Dans une semaine, cela t'irait ?

- Le mercredi, cela vous ira ?

- Oui, parfait !

- Qui sera avec toi ?

- Je viendrai avec abuela et Antonio.

- Prends Isa avec toi !

- Et pourquoi cela ?

- Elle est la seule avec qui j'ai un lien, alors je te prie de bien vouloir l'emmener avec toi !

- Tu ne le fais pas pour qu'elle puisse revoir ce cousin Carter ? Sa voix est sèche et dure.

On ne mélange pas les Carter et les Santiago, surtout depuis la trahison de ma mère et de mon père. Abuelo était devenu complètement dingue quand il avait appris la correspondance d'Isabella et d'Isaac et il n'avait pas apprécié le voir venir me chercher plusieurs fois le temps que j'étais à Séville.

- No este primo sino mi primo, y no, no lo hago por eso, quiero volver a ver a mi prima.

- Sera-t-il présent ?

- Él literalmente vive en San Diego, por supuesto que estará allí, pero no te preocupes, no vive en mi casa al menos no este primo!

- Qui vit avec toi ?

- Andrew, Maxence et Alexander.

- Seront-ils là ?

- Bien évidemment !

- Je veux savoir où nous vont avant de venir !

- Así que les diré quiénes estarán presentes, estarán Andrew, Alexander, Maxence, Isaac, Kelly nuestro mejor amigo, Aaron nuestro médico y fiel amigo y Scott.

- Qui est ce Scott ?

- Tu n'as pas à savoir.

- Amélia !

- Attend deux secondes !

Je me mis en mode muet et regarde Scott.

- Comment je te présente à mon grand-père ?

- Pourquoi voudrais tu me présenter à ton grand-père ?

- Il veut savoir où il met les pieds, donc ?

- Ton garde du corps ? dit-il.

- T'es malade, c'est pas possible, personne ne doit être au courant ! dit Andrew.

- Alors quoi ? Elle me présente comme un simple ami ?

- Amy, dit Aaron en posant sa main sur mon bras, avant de continuer. Ils ont raison, tu ne peux pas le présenter comme un simple ami de la famille, ni comme ton garde du corps !

- Alors je dis quoi ?

- Tu avais ta bague pendant ton séjour ?

- Euh... oui, pourquoi ?

- Ils t'ont posé des questions ?

- Ils ont essayé mais je les ai stoppés net.

- Alors il ne savent pas ?

- Que j'ai été fiancée, non !

- On a trouvé alors.

- Trouvé quoi ?

- Présente Scott comme ton fiancé ! dit Isaac.

- Pardon ? Jamais !

- Amélia, ils vont rester quoi, une semaine ? Fais-le, ça permettra d'éviter les soupçons, réplique Max.

- Ça fait même pas 24 heures qu'il est là et je ne peux pas me le voir, alors jouer les fiancés, jamais !

- Amélia !

- Non Andrew, est-ce que tu sais ce que ça veut dire si on joue les fiancés ?

- On n'a pas le choix, alors reprend ta conversation et dis ça.

- Alex, dis quelque chose !

- Tu sais très bien que si on avait eu le temps, on aurait pu trouver mieux, mais ton grand-père va trouver ça étrange si tu le fais encore attendre et tu le sais !

Je reprends mon téléphone à contrecœur et remets mon son.

- Abuelo.

- J'ai bien cru que tu avais raccroché !

- Désolé, Isaac m'a appelé, il trouvait pas la bouteille de whisky que j'ai ramenée d'Espagne. On parlait de quoi ?

- De ce fameux Scott, qui est-il ?

- Scott es mi prometido !

- Ton fiancé ?

- Si, mi prometido.

- Depuis quand ?

- Trop de question pour aujourd'hui abuelo mais tu aurais dû le comprendre quand tu as vu ma bague !

- SH, c'est donc pour ton fiancé ?

- Exactement, je dois te laisser malheureusement, on se recontacte avant votre arrivée !

- Très bien Aurora, dit-il avant de raccrocher.

La surprise me prit dès qu'il raccroche. Il venait de m'appeler Aurora, il venait de me nommer comme s'il parlait avec ma mère.

- Ça va, Amy ?

- Euh... mon grand-père vient de m'appeler Aurora, dis-je encore confuse.

- Il a pas dû faire attention, me dit Alexander en me faisant m'asseoir.

- J'avoue, je capte pas, dit Maxence complètement perdu.

- Ferme la Max, pour une fois, lui réplique Kelly en lui tapant sur le crâne.

- Tu ne veux pas réfléchir une seconde, soupire Isaac en s'approchant de moi. Amélia, tu dois probablement lui rappeler Aurora, tu sais, de ce que ma dit Isa, ton grand-père était très proche de ta mère !

- Proche jusqu'à la renier ?

- Amy, c'est ta grand-mère qui a renié Aurora, pas ton grand-père, la voix d'Isaac est posée et calme.

- Qu'est-ce que je peux détester abuela !

- Comme tous les membres de cette famille, s'exclame Alexander. Souviens-toi oncle Jackson complimentait Jorge mais insultait de tout son âme Manuela.

- C'est vrai, papa la haïssait et je comprends pourquoi !

- Alors, ne t'en fais pas.

- Surtout qu'il débarque mercredi prochain en étant persuadé de rencontrer ton fiancé, la voix rauque de Scott résonne avec une touche d'ironie.

- Achève moi tout de suite, ça ira plus vite ! dis-je en laissant tomber ma tête sur le haut du canapé.

- En parlant de ça, va falloir trouver une solution car si vous êtes fiancés, il va falloir le montrer, dit Andrew.

- Et quoi, tu veux qu'on se prenne la main et qu'on s'embrasse en public ? Merci, mais non merci !

- Tout suite, dit-il en levant les yeux.

- Vous savez quoi, moi je vais aller dormir avant de dire ou faire une connerie ! Aaron, on se revoit demain comme c'était prévu ?

- Bien sûr, Hermosa, me dit-il avec un grand sourire.

- Kelly et Isaac rendez-vous à 18 heure demain comme tous les lundis.

Ils acquiescent de la tête.

- Vous trois, je vous revois demain matin comme chaque matin et Scott, bah je n'ai pas le choix de te voir aussi, montre lui sa chambre au fait !

- Laquelle ? demande Max.

- Vous deviez en préparer une je vous rappel ! 

- J'ai préparer la chambre d'ami, me dit Alex. J'ai penser que tu préférerais l'avoir au même étage que toi. 

- Merci Alex, bon aller ciao la familia ! dis-je en me dirigeant vers les escaliers.

Arrivée au premier, je me tourne et positionne mes coudes sur la paroi de verre du palier.

- Au fait, le premier qui me réveille demain finira avec une balle dans la tête, dis-je d'un ton ferme et sec, avant de partir direction ma chambre.

Seuls les rires de Kelly et Aaron résonnent.