Scott
J'étais dans la salle à manger avec Andrew et Maxence. La famille Carter avait décidé de faire ce qu'ils appelaient un repas familial. Amélia m'en parlait souvent à l'époque, elle adorait ces repas car ça réunissaient les gens qu'elle aimait et ça lui permettait de rester proche de ses défunts parents. La voir rire me faisait du bien, je ne l'avais pas vue avec autant de joie depuis plus d'un an. La quitter avait été la pire chose au monde, mais je n'avais pas le choix. Elle méritait de vivre une vie extraordinaire et non la vie d'une fiancée rendant visite à son fiancé en prison. Elle était ma seule raison de vivre depuis 4 ans, et même après plus d'un an sans la voir, cela n'avait pas changé.
- Tu l'aimes encore ?
La voix d'Andrew me fait revenir à la réalité.
- Quoi ?
- Ma sœur, tu l'aimes toujours ?
- Pourquoi tu me dis ça ?
- Ton regard ne trompe pas. Quand tu la regardes, je te revois il y a 4 ans quand tu la regardais alors qu'elle était avec James.
- Ce n'était pas la même chose, et beaucoup de choses ont changé depuis.
- Mais pas tes sentiments Henderson.
- Maintenant c'est Andrew Carter qui me donne des conseils, c'est le monde à l'envers, dis-je en rigolant.
- Certes, je n'ai jamais compris pourquoi elle t'avait choisi, mais elle l'a fait, et je ne l'ai jamais vue aussi heureuse que depuis que tu es entré dans sa vie. Je veux le bonheur de ma sœur, et si pour ça tu dois devenir un Carter alors je l'accepterai.
- Je crois qu'il est trop tard pour ça Andrew. Elle ne m'aime plus et puis regarde elle a l'air heureuse aujourd'hui !
- Tu n'étais pas là ces deux dernières années, tu ne l'as pas vue se détruire petit à petit. Elle a repris la drogue et ses coupures à l'arme blanche, tout ça après que tu as coupé les ponts et que notre père soit mort.
- Tu es au courant ?
- Elle est ma sœur, bien sûr que je le sais, je suis attentif à elle. Ma sœur a perdu ses parents biologiques, elle a perdu notre père, elle a été projetée en haut de la hiérarchie Carter du jour au lendemain, elle a été reniée par sa famille maternelle dès qu'elle est née, son premier fiancé est décédé et son second fiancé l'a abandonnée. Ma sœur à tout perdu, elle tient toujours car nous la famille Carter sommes toujours là pour elle. Ma mère ne l'a jamais considérée comme sa fille et Amy non plus ne l'a jamais considérée comme sa mère, elle a cohabité avec une femme qui la tolérait simplement car son mari l'avait adoptée. Sa seule figure maternelle ça à été notre tante, la mère d'Alex et Max. Amy n'a pas été acceptée directement dans la famille, elle a dû faire ses preuves et elle a réussi lorsqu'elle a eu 16 ans, il lui a fallu 10 ans pour avoir le respect de toute notre famille. Alors oui, je sais qu'elle se drogue et qu'elle se blesse volontairement car je ne l'ai jamais lâcher, je l'ai aider et soutenue et ça continuera jusqu'à mon dernier souffle. Je suis un Carter et nous les Carter on est comme ça avec ceux qu'on aime. Je sais aussi qu'elle avait tout arrêté quand tu es rentré dans sa vie, tu es la seule personne qui puisse la sauver de son enfer, ne l'oublie pas.
- Elle ne me pardonnera jamais ! dis-je en la regardant rigoler avec Alexander et Isaac.
- N'en soit pas si sûr Scott. Regarde la, que vois-tu ?
- Des rires, des sourires, des étincelles de bonheur dans leurs yeux. Je vois des cousins faire la cuisine comme des personnes normales.
- Tu as examiné le regard des garçons mais pas celui d'Amy. Concentre toi sur Amélia et dis-moi ce que tu vois.
- Une pointe de tristesse dans ses iris.
- Sauf quand elle croise ton regard.
- Normal, vu que ce n'est pas de la tristesse mais de la colère qu'elle a dans ses yeux !
- Tu te souviens de l'étincelle qu'elle avait lorsqu'elle te regardait ?
- Cette étincelle a disparu !
- Je ne crois pas, au contraire, elle est toujours là, juste tu refuse de la voir.
- Bon les gars, vous m'aidez ? s'exclame Maxence.
Amélia
Nous avions fini de préparer la nourriture depuis une heure environ. Tout le monde était parti s'habiller pour l'occasion. Je venais de finir lorsque la sonnerie du portail retentit dans le hall. Lorsque j'arrive au niveau des escaliers, Andrew se situe déjà près de la porte, vêtu de son costume noir habituel, il ressemblait beaucoup à papa comme ça. Alexander m'attendait déjà en bas des escaliers, il avait revêtu son éternel costume bleu marine. En descendant les marches, Maxence et Isaac apparurent dans le hall, tous deux avec leurs costumes gris. Je sentis une présence derrière moi, Scott bien évidemment, le seul qui manquait à l'appel. Sa main se pose sur mes côtes, mon regard croise le sien, puis il me fait signe de continuer de descendre. Il avait mis le costume noir que je lui avais offert pour la première réunion de famille à laquelle je l'avais convié.
- Tu es sublime dans ma robe Amy, me glisse t-il à l'oreille.
Cette phrase me fit sourire. Scott m'avait offert une robe de soirée pour notre premier anniversaire. Elle était noire, longue et fendu jusqu'au genou, avec un col retombant et des escarpins noirs. Mes cheveux étaient attachés en demi-queue et mon maquillage était sobre pour une fois ; j'avais mis des couleurs nude avec un rouge à lèvres mate. En temps normal, nous étions habillés en mode décontractée, mais Andrew voulait marquer le coup vu que cela faisait plus d'un an que nous ne l'avions pas fait. En arrivant en bas, Alexander me tend sa main.
- Tu acceptes que je te vole ta cavalière pour la soirée Henderson ?
- Ai-je le choix ?
- Pas vraiment, répondis je en acceptant la main de mon cousin. Ne t'en fais pas Henderson. Dans quelques jours, tu auras le privilège de m'avoir en cavalière et dans une semaine en fiancée !
- Alors j'ai hâte que cela arrive.
- Bon qu'est-ce qu'ils font ? Ça prend pas mille ans d'arriver ! s'énerve Max.
- Tu sais très bien que ça prend du temps Max. La demeure est immense ! lui répondit Andrew avec froideur.
- Ne commence pas à monter le ton Andrew, lui dis-je.
- C'est un ordre ou je rêve ?
- T'as très bien compris !
- Ne commencez pas à vous disputer tous les deux, dit une voix à la porte d'entrée.
En détournant le regard d'Andrew, je vis ma tante Sierra à l'embrasure de la porte. Elle portait un tailleur blanc chic avec des bottes à talons blanches. Ses cheveux étaient coiffés en chignon, une vraie femme d'affaires.
- Tante Sierra, dis-je avec sourire.
- Maman, dis Max avec enthousiaste avant d'aller la prendre dans ses bras.
- Comment vont mes enfants ? dit tante Sierra en avançant vers Alexander après que Max l'es lâchée.
- Nous allons bien maman, dit Alexander en la prenant dans ses bras à son tour.
- Je vois ça, mes fils, vous êtes splendides ! Et mes neveux ?
- Nous sommes en forme, je dirais ! s'exclame Isaac.
- Je vois ça, tu as pris des couleurs Isaac, je vois que l'Europe ta réussi ! Et ma magnifique nièce, comment vas-tu ? L'Espagne te va si bien, tu ressembles à Aurora avec toute ses couleurs, me dit ma tante avec douceur.
- Tante Sierra, tu m'as tellement manqué. Deux mois sans te voir c'est beaucoup trop long, dis-je en la prenant à mon tour dans mes bras.
- Ne pars plus jamais autant de temps dans cette foutue famille de malheur !
- Promis tante Sierra, j'imagine que tu te souviens de Scott !
- Monsieur Henderson, vous ici ?
- Madame Carter, ravi de vous revoir !
- De même donc vous deux vous...
- Oui, dis-je d'un coup après avoir fait le lien que ma famille maternelle rencontrerait ma tante et mon oncle pendant leur semaine ici.
Les garçons me regardent avec étonnement, sauf Scott, qui en un regard a compris.
- Alors félicitations, c'est ce que l'on dit !
- Merci tante Sierra ! Je te laisse aller dans le salon, je dois prévenir les garçons d'un changement d'emploi du temps, tu sais, la routine.
- Ton père était pareil, je vous laisse, me répond ma tante avant de se diriger vers le salon.
Lorsque ma tante disparut de notre champ de vision, je me tourne vers les gars.
- Je viens de me rendre compte que j'ai convié les gens de ce soir à un repas la semaine prochaine pour leur présenter ma famille maternelle. Vu que mon grand-père pense que je suis fiancée à Scott, il faut que la famille Carter le pense aussi pour pas éveiller les soupçons.
- Tu as raison Amy, on n'y avait pas pensé. Je vais prévenir Aaron et Kelly tout suite, dit Isaac.
- Vous devez vous montrer comme un couple, je sais que tu vas haïr ça mais tu as raison, il faut sauver ta couverture. Donc mode couple les deux, dit Andrew.
- Très bien, Isaac tu vas t'enfermer dans l'un des bureaux des garçons et prévenir Kelly et Aaron via une ligne de sécurisée. Nous, on rejoint tante Sierra le temps que tout le monde arrive, dis-je avant de prendre la main de Scott pour voir ses doigts.
- Tu fais quoi ?
- Je vérifie si tu as ta bague !
- J'ai toujours ma bague, tout comme toi, me dit il avec un sourire qui voulait tout dire.
- Alors que nos fiançailles opèrent à nouveaux ! Que Dios nos proteja !
Après ça, Scott remet sa main sur mes côtes pour me rapprocher de lui. Son contact me fait frémir, ce qui lui arrache un nouveau sourire en coin. En arrivant dans le salon, tante Sierra était assise sur l'un des fauteuils de la pièce. Andrew et Max s'installent sur d'autres fauteuils pendant qu'avec Alexander et Scott nous nous installons sur l'un des canapés.
- Et donc, vous deux, je pensais que vous aviez rompu ?
- Oui tante Sierra, mais après mon retour d'Espagne, j'ai reçu un appel venant de la prison de Kenner. On m'a informée que mon fiancé voulait me voir, j'y suis donc allée et voilà où nous en sommes aujourd'hui.
- Fiancés ? dit ma tante presque choquée.
- J'avais oublié, on n'avait mis personne au courant vu que papa refusait toute union.
- Mais vous étiez fiancés depuis combien de temps ?
- Environ 2 ans et demi, je dirais !
- Mais vous n'étiez plus ensemble ?
- Ils n'ont jamais rompu leur fiançailles maman, donc leurs fiançailles tiennent toujours, réplique Alexander.
- Mais tu ne portes aucune bague de fiançailles ?
- Car ce n'est pas une vraie bague de fiançailles que j'ai ! Nous avons préféré faire ça plus discrètement avec nos chevalières, dis-je en montrant ma main gauche.
- Si ton père avait su vos fiançailles, Scott serait déjà enterré. Tu as bien fait Amy !
- Merci, enfin je crois tante Sierra, dis-je confuse.
Des bruits de pas me font tourner la tête vers l'entrée. C'étaient des bruits de talons, mon pire cauchemar venait d'arriver, la mère d'Andrew et de Tania, j'ai nommée Joyce.
- Personne pour m'accueillir, à ce que je vois la maîtresse de maison ne sait toujours pas accueillir ! s'exclame la voix de Joyce.
- Si seulement vous saviez sonner au lieu de rentrer chez les gens sans leur accord ! dis-je sèchement.
- Toujours aussi aimable, vous auriez dû rester en Espagne ! Et je suis ici chez mon fils alors j'ai le droit de rentrer à ma guise !
- Vous n'avez toujours pas compris, vous êtes chez moi, dans ma maison ! dis-je en restant calme.
- Chez Andrew, vous voulez dire ?
- Non chez moi, pour la millième fois, Andrew, Alexander et Maxence vivent chez moi, sous mon toit. C'est moi qui ai payé cette maison ! Nous ne sommes pas dans la maison d'Andrew ni dans la maison de papa, donc je vous prie de m'accorder un minimum de respect dans ma maison ! mon ton était devenu froid et massacrant, je n'aimais pas cette femme et elle ne faisait pas l'effort de changer cela.
- Jackson n'est pas ton père ! me réplique t-elle en haussant le ton.
- Joyce stop ! hurle Andrew. Ça suffit ! Nous sommes actuellement chez Amélia donc tu arrêtes tes conneries sinon tu dégages ! J'ai été assez clair ?
- Andrew, ne me parle pas ainsi, je suis ta mère !
- Ma génitrice, pas ma mère ! Tu as arrêté de l'être le jour où papa a adopté Amélia et que tu lui as fait comprendre que s'il finalisait cette adoption, tu partirais avec Tania et moi, tout ça car tu étais jalouse d'Aurora et donc d'Amélia !
- Je t'interdis de me parler comme ça, s'exclame Joyce avec fureur avant d'essayer de lever la main sur lui.
Elle s'arrêta lorsqu'elle vit les armes braquées sur elle. Isaac venait de revenir et avait braqué son arme sur Joyce, nous nous étions tous levés et avions braqué nos armes à notre tour.
- Touche le et tu retrouveras les ancêtres plus tôt que prévu, dis-je.
- Baissez vos armes ! nous dit calmement tante Sierra avant de s'avancer vers Joyce, nous exécutons son ordre sans rien dire. Je n'ai jamais compris pourquoi mon frère avais choisi d'être avec toi, mais pour ma famille et pour lui j'ai fermé ma gueule. Aujourd'hui il n'est plus là, et plus les jours avancent plus tu le déshonores. Maintenant, ça suffit ! Tu ne manqueras plus jamais de respect à mon neveu et à ma nièce si tu ne veux pas finir reniée et exilée, ou même enterrée, la voix de Sierra était tranchante.
- Et bah dis donc, on est bien reçu chez les Carter ! dit une voix bien trop rauque pour me faire comprendre que mon oncle était arrivé.
- Oncle Stephen !
- Ma nièce adorée, me répondit mon oncle en s'avançant dans ma direction pour me donner une accolade.
- Papa ! dit Isaac sourire au lèvre.
- Isaac, tu as encore pris en carrure ou c'est moi ? Aller viens là fiston ! répond mon oncle en enlaçant son fils unique dans ses bras.
- Tu es seul ?
- Ne t'en fais pas, ta mère arrive. Elle a dû passer un coup de téléphone à cause de ton grand-père. Et comment vont mes neveux ?
- On se porte plutôt bien, regarde, personne n'est blessé ! s'exclame Max avec amusement.
- Alors pourquoi Amy à un bandage ?
- T'as parlé que de tes neveux aussi !
- Bon, qu'est-ce qui s'est passé ? Vu que Max ne parlera pas.
- J'ai fracassé le miroir d'un des jet, rien de grave !
- Si ton père voyait ça, je serais mort !
- Je sais ce que tu lui as promis, mais j'ai juste eu un excès de colère, ce n'est strictement rien et j'ai fait bien pire quand papa était encore parmi nous ! Après mes paroles, je vis Joyce serrer violemment les dents, mais elle ne dit rien. Au fait, oncle Stephen, tu te souviens de Scott ? dis-je en changeant de sujet.
- Monsieur Henderson, l'ennemi premier de mon défunt frère, que faites vous ici ?
- Je suis venu vivre avec ma fiancée ! explique Scott en se rapprochant de moi et en me ramenant vers lui avec délicatesse.
- Fiancée ? dit une voix féminine derrière moi.
- Tante Kate ! dis-je avec étonnement tout en me retournant.
- Tu es fiancée ? On ne s'est pas vus depuis combien de temps ? Je pensais que vous n'étiez plus ensemble ?
- Une question à la fois tante Kate, je te prie. Et déjà, bonjour peut-être ?
- Oui, pardon, bonjour tout le monde, dit ma tante avant de s'adresser à son fils. Comment tu vas, mon grand ?
- Tu m'as manqué, ma maman. Je vais bien, ne t'en fais pas, je me porte à la perfection et mon nouvel appartement est parfait !
- Tu es sûr que tu manges assez ?
- Pour ça, ne t'en fais pas, il vient manger à la maison tous les jours quasiment ! réplique Alexander.
- Tu mens, je ne suis pas venu ces trois derniers mois !
- Normal, je t'ai envoyé en Espagne pendant trois mois ! dis-je désespérée tout en levant les yeux ciel.
- C'est ce que j'ai dit, je ne suis pas venu ! dit-il en rigolant.
- Bon, maintenant que tout le monde est arrivé, que la soirée commence ! s'exclame Andrew.
- Tu as raison. Scott, Andrew vous venez m'aider ? dis-je en suppliant mon frère du regard de partir vite de cette pièce.
Andrew réagit très vite et me suit pendant que j'attire Scott par le bras. Arrivés à la cuisine, je pus décompresser en paix même si la cuisine était ouverte sur le salon.
- Tu vas réussir à tenir ? me demande mon frère à voix base.
- Tu parles de ta mère ou de nos fiançailles avec Scott ?
- Des deux.
- Ta mère va finir par mourir de mes mains maintenant que papa est mort ! Et pour nos fiançailles, on va devoir être persuasifs, donc bon, on va essayer de survivre.
- Tout va bien se passer ! me dit Scott en m'embrassant sur le front. On nous regarde, m'informe t-il.
- Amy, dis-toi que tu as déjà ramené Scott aux repas de famille importants, donc agis comme avant !
- Sauf qu'avant ont était un vrai couple, dis-je en baissant la voix pour que personne ne m'entende.
- Oui, mais tu n'as pas le choix et tu le sais. En plus, dans une semaine, tu partageras ta chambre avec lui, donc grand sourire.
- Faut encore voir comment on va faire pour ce partage de chambre.
- Et tu veux faire comment sinon ? Isabella va probablement dormir à la maison avec son frère pendant que tes grands-parents iront dans un de nos apparts dans l'immeuble où vit Isaac.
- On va y réfléchir plus tard. Faut y retourner là. T'es prêt, Scott ?
- Toujours, hermosa ! Je te laisse répondre aux questions par contre !
- Comme toujours, j'ai envie de te dire !
Après ça, je prends les bouteilles de vins et les garçons prennent les gâteaux apéro. Après avoir déposé les bouteilles, je pars prendre des verres dans le bar et je les dispose devant Alexander pour qu'il les remplisse, puis je m'installe près de Scott. Son bras autour de mes épaules et sa main jouant avec une de mes mèches de cheveux, ma main sur sa cuisse, tout faisait paraître à un vrai couple.
- Et donc vous deux, vous êtes fiancés depuis quand ? me demande mon oncle tout en s'allumant un cigare.
- On s'est fiancés après nos 2 ans et on les a jamais réellement rompus, donc ça fait environ 2 ans qu'on est fiancés.
- Et comment a réagi mon frère ?
- Il ne l'a jamais su, dis-je un peu embarrassée.
J'aurais adoré lui en parler, mais papa avait été très clair sur ce sujet là : aucune union avec Scott. Il savait que je reprendrais le flambeau tôt ou tard, et savoir que le mari de la futur cheffe est un mercenaire, ce n'était pas la meilleure des idées enfin on avait surtout pas le droit au mercenaire dans la famille.
- Mais comment cela est-il possible ?
- Papa refusait tout union, donc ce n'était pas possible de lui en parler. Alors j'ai préféré ne pas l'évoquer tout de suite. Et puis, il s'est passé ce qui s'est passé et papa ne l'a jamais appris. Ma voix était nostalgique, j'aurais aimé qu'il le sache.
- Ton père serait fier de toi Amy, et puis ce n'est pas comme s'il détestait Scott ! me dit tante Sierra.
- Comment ça ? l'interroge Scott.
Scott me regarde intrigué par ce que ma tante venait de dire, pendant que je regardais mes cousins et mon frère qui était tout aussi confus.
- Mon frère ne pouvait pas donner son accord car cela aurait donné une mauvaise image de chef. Dans le milieu, avoir sa fille héritière fiancée à un mercenaire, surtout Scott, n'aurait pas donné la meilleure des images du chef du plus grand cartel du monde.
- Papa était d'accord ? dit Andrew avec surprise.
- Oui, vous auriez dû voir comment il en parlait, il s'en voulait énormément, ça le tuait de l'intérieur.
- Alors pourquoi n'avoir rien dit même sans le faire publiquement ! Dis-je.
- C'était plus simple si tu le détestais pour de vrai et non pour de faux, me dit mon oncle.
- Je ne haïssais pas mon père !
- Mais tu lui en voulais intérieurement et il le savait. Jackson n'a pas eu le choix sur son mariage, il était l'héritier, alors il ne pouvait pas marier avec n'importe qui ! Il haïssait nos parents pour ça, et malheureusement il faisait la même chose avec toi, m'informe tante Sierra.
- Votre mariage a été arrangé ? demande Andrew à sa mère.
- Il fallait une alliance entre la famille Carter et Jones. J'étais la seule fille Jones de ma fratrie, il fallait me marier et les Carter devaient marier leur héritier à tout prix, c'était le compromis parfait ! réplique Joyce. Et tu sais parfaitement que je comprends ce que tu ressens car je l'ai vécu.
- De mieux en mieux, de nouveaux secrets de famille révélés ! grogne Max avant de continuer à manger.
- Si tout le monde connaissait tous les secrets de la famille, alors nous aurions déjà péri depuis des générations, souligne oncle Stephen.
- Oncle Stephen a raison, les secrets sont parfois faits pour ne pas être divulgués. Voilà pourquoi notre réseau est le premier et le plus grand du monde ! Et merci tante Sierra, lui dis-je en souriant. Au fait, oncle Stephen, il faudra qu'on fasse une réunion dans la semaine sur ton voyage au Mexique, dis-je en me souvenant que je l'avais envoyé au Mexique pour un échange.
- Oui, je sais Amy, mais normalement nous avons déjà programmé un rendez-vous avec Isaac ?
- Avec Isaac ? le questionnai je.
- Oui, quand il est venu à L.A. après votre retour d'Espagne !
- Isaac Stephen Andreas !
- Euh... je... enfin... j'ai oublié, dit Isaac en se grattant la nuque gêné.
- Et quand est-ce que c'est ?
- Dans 3 jours Amélia, me dit mon oncle avec un air désespéré.
- Quelle heure ?
- Fin d'après-midi.
- Très bien. Et Isaac, la prochaine fois, tu finiras par devenir ma cible !
- C'est le rôle de Maxence ça !
- Va te faire foutre Isaac ! crache Max.
- Faut changer de cible parfois et puis c'est beaucoup plus drôle avec vous qu'avec Alexander et Andrew, dis-je avec un sourire narquois.
- T'es une vraie psychopathe ! me lance Isaac.
- Je suis une Carter, je te rappel, dis-je en rigolant.
- Mais bien sûr, laisse échapper Joyce qui le regrette directement.
- Je croyais que j'avais été clair ? Mais apparemment non, Amélia est une Carter bien plus que toi ! s'énerve Andrew après sa mère.
Je ne savais toujours pas comment cela était il possible que Joyce ait eu deux enfants si merveilleux alors qu'elle était un monstre sans fin. Je dis ça même si je sais que je suis l'une des pires personnes de cette terre, car je suis à la tête d'un réseau illégal et légal à la fois.
- Bref, ce n'est pas le sujet ! dis-je en coupant le silence pesant. Et si on passait à table ?
- Amy a raison, je vous prie de me suivre, dit Alexander pour stopper tout cette situation.
Tout le monde suit Alexander, mais pas moi à la place, je me dirige vers la baie vitrée. Alors que je l'ouvres, une présence apparait derrière moi. Ce parfum, je le reconnais : Scott. Je sors dehors et il me suit avant de refermer la baie derrière nous. Il m'emmène dans un recoin où personne ne pouvait nous voir.
- Qué pasa, reina ?
- Pas grand-chose, la routine. Ce n'est pas comme si tu ne l'avais pas déjà vécu lors de ton premier repas familial avec nous, dis-je en sortant un paquet de cigarettes.
- Il ne faut pas que tu l'écoutes et tu le sais. Donne moi une cigarette por favore.
- T'as du feu au moins ?
- Toujours ! me dit-il en sortant son briquet.
Je mets ma clope dans ma bouche avant de le regarder et de lui faire comprendre qu'il devait me l'allumer.
- Tu me tentes, Amy !
- Tu n'es pas mon fiancé ?
- Oh, je vois, tu es au courant qu'ils ne nous voient pas ?
- Tu crois ? je savais pas ! dis-je avec ironie. Je dois te rappeler que pour eux nous sommes fiancés et tu crois réellement qu'ils vont gober qu'on était seuls dehors et qu'il ne s'est rien passé ?
- Et comment tu veux que ça se déroule, tu veux que je te décoiffe ?
- Me décoiffer tu es sérieux ? Tu te souviens que le rouge à lèvre s'enlève ou bave après un baiser ? dis-je en prennent ma cigarette entre mes doigts.
- Tu sais que tu as simplement à me le dire si tu veux m'embrasser.
- Tu rêves et tu le sais. Maintenant, soit tu m'allumes cette cigarette, soit...
Je n'eus le temps de finir que les lèvres de Scott s'écrasent sur les miennes. Il me bloque contre le mur, une main sur le mur et l'autre sur ma hanche, sa langue jouant avec la mienne. Après quelques minutes, je reprends mes esprits et le repousse pour arrêter ce baiser intense et brûlant.
- Quoi, ça ne t'a pas plu reina ?
- Tout ce qu'il fallait c'était que mon rouge à lèvres disparaisse un peu, pas que tu l'enlèves !
- Il t'en reste un peu, ne t'en fais pas !
- J'espère bien, et j'espère aussi que tu as bien profité car c'était la dernière fois que ça se déroulera !
- Mais bien sûr, me dit-il en levant les yeux au ciel.
- Tu sais quoi, j'irai fumer plus tard, nous devons rentrer maintenant.
Il me regarde, puis son regard se braque à nouveau sur mes lèvres, mais avant qu'il ne puisse faire n'importe quoi, je mets mes mains sur son torse et le pousse pour pouvoir partir. Après ça, je pars ouvrir la baie vitrée, Scott me suit.