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3 - La fuite

La colère bouillonnait en moi, une colère aussi profonde et sombre que les ténèbres qui l'entouraient. Elle grandissait chaque jour, chaque heure. Un feu intérieur que je ne pouvais plus contenir. C'était comme si mes entrailles étaient en feu, et que chaque souffle que je prenais était un rappel de la douleur que j'avais subie. Et chaque fois que je le voyais, chaque fois que je l'entendais, cette rage se transformait en quelque chose d'incontrôlable. Mon père m'avait brisée, il m'avait façonnée à son image, mais une partie de moi résistait encore. Et cette partie, cette petite voix qui criait pour la liberté, devenait de plus en plus forte. Je savais qu'il y avait quelque chose au fond de moi que je n'avais pas encore perdu, quelque chose qui me poussait à me libérer, à m'échapper.

Ce soir-là, après une énième confrontation violente, je me suis retrouvée à bout. Il m'avait fait plier une fois de plus, et chaque partie de mon être criait de douleur, mais aussi de rébellion. Il m'avait ordonné de faire quelque chose d'impossible, comme s'il attendait que je lui obéisse sans réfléchir, sans questionner, comme si je n'étais qu'un robot, une machine sans volonté. Mais quelque chose en moi avait éclaté. Le vase était trop plein. La goutte d'eau qui faisait déborder le tout n'était pas grande, mais c'était assez. Cette fois, je ne pouvais plus me taire. Je ne pouvais plus laisser sa voix m'envahir, sa domination me consumer.

Il m'avait frappée. C'était presque une habitude maintenant, un geste mécanique. Mais ce soir-là, c'était différent. Parce qu'après le coup, au lieu de me soumettre, je l'ai regardé dans les yeux. Et dans mon regard, j'ai vu quelque chose que je n'avais pas vu depuis des années : de la détermination. Une volonté de ne pas me laisser anéantir. Une partie de moi qui, après tout ce temps, refusait encore de se plier à sa volonté. Il n'a pas compris. Il m'a regardée comme si je venais de trahir sa confiance, comme si tout ce qu'il avait fait pour moi n'avait servi à rien. Il était furieux, mais il ne savait pas que j'étais plus en colère que lui.

Je n'ai pas parlé. Je n'ai pas crié. Je n'ai rien dit. Je suis simplement sortie de la pièce, sans même attendre sa réaction. Il m'a suivi, hurlant, me menaçant, mais je n'ai pas cessé de marcher. Chaque pas que je faisais me rapprochait de la liberté. Et chaque souffle que je prenais me donnait un peu plus de courage.

Je savais que ce que je faisais était dangereux. Je savais que si j'échouais, je serais punie plus violemment que jamais. Mais je n'avais plus le choix. La peur n'avait plus de prise sur moi. La peur de lui, la peur de la douleur. La douleur, je la connaissais trop bien, et la liberté était devenue une nécessité.

J'ai couru. Je n'ai pas réfléchi, je n'ai pas eu le temps. Je suis sortie dans la rue, sans direction précise, sans savoir où j'allais. Mais je savais que je ne pouvais plus rester là, dans cette maison qui m'avait emprisonnée toute ma vie. La rue était vide, les lumières des réverbères s'allument faiblement dans la brume, et je n'avais qu'une pensée : m'échapper. J'avais une haine profonde contre lui, mais aussi contre ce monde qui m'avait enfermée. Contre ce passé qui m'avait volé mon innocence. Contre moi-même, d'avoir permis que cela se produise si longtemps.

Je ne savais pas où aller, comment m'en sortir, mais j'étais déterminée. La nuit m'enveloppe de ses bras froids, et je la laisse me guider. Je me sens perdue, mais d'une manière étrange, aussi libre que je ne l'avais jamais été. Mon cœur battait fort dans ma poitrine, non pas de peur, mais d'une excitation nerveuse. Je n'avais pas le droit de m'arrêter, pas maintenant. Parce que je savais qu'il ne me laisserait pas m'en sortir si facilement. Il allait me chercher, traquer chaque mouvement, chaque décision que je prenais. Mais je n'avais plus peur de lui. Cette peur était partie et avait laissé place à la colère. Il m'avait enchaînée pendant trop longtemps.

J'ai traversé la ville en courant, sans savoir où mes pas me mèneraient. Le bruit des voitures, des passants, tout cela semblait appartenir à un autre monde, un monde que je connaissais à peine, mais que je voulais découvrir. J'avais toujours été enfermée dans une cage, dans une prison invisible. Mais cette nuit-là, la cage était ouverte, et je pouvais sentir l'air frais sur ma peau, comme une promesse d'une vie nouvelle. Un vent frais soufflait contre mon visage, et j'ai fermé les yeux un instant, me laissant aller à cette sensation de liberté absolue. Cela m'avait manqué.

Je n'avais pas d'argent, pas de plan, pas de ressources. Juste la rage et la volonté de me libérer. J'avais tout abandonné, tout ce que j'avais connu. Il me manquait un but, un endroit où aller, mais je savais que je devais m'éloigner de tout ce qui me rattachait à mon passé. Je devais tout effacer, et commencer à reconstruire une autre version de moi-même, loin de lui, loin de cette emprise qu'il avait sur moi. Je n'avais plus de famille, plus de repères. Tout ce qui me restait, c'était moi-même, et je devais trouver un moyen de survivre.

La ville semblait immense, presque menaçante dans son silence. Je n'avais aucun but précis, mais une seule certitude : je ne pouvais plus retourner en arrière. Je devais me fondre dans l'anonymat, dans l'ombre. Je devais me réinventer, m'effacer pour renaître.

Je me suis réfugiée dans un vieux café abandonné, un endroit discret, en dehors des sentiers battus. Il était désert, avec juste quelques tables et des fenêtres cassées. L'odeur de moisissure flottait dans l'air, mais c'était mieux que tout ce que j'avais connu. Là, j'ai laissé la colère se transformer en une résolution plus calme, plus dure. J'étais seule, mais pour la première fois depuis des années, je n'avais plus de maître. La solitude est devenue mon alliée.

Je savais que la route serait longue, semée d'embûches. Mon père me chercherait, je le savais. Il n'arrêterait pas tant qu'il ne m'aurait pas retrouvée. Mais j'étais prête à tout affronter. Ce n'était plus qu'une question de survie. Et cette survie, je la prendrai à n'importe quel prix.

Le vent soufflait dehors, et à travers les fenêtres brisées, je pouvais voir les premières lueurs de l'aube. C'était le début d'une nouvelle vie. Et pour la première fois, je ne savais pas ce qui allait se passer, mais je savais que j'avais une chance. Une chance que je n'allais pas gâcher.

Le café abandonné était ma première halte, mais je savais qu'il ne fallait pas y rester trop longtemps. Un endroit comme celui-ci était parfait pour se cacher quelques heures, mais pas pour y trouver refuge pendant des jours. Je ne pouvais pas me permettre de m'installer. La moindre erreur, la moindre trace, et il me retrouverait. C'était une réalité à laquelle je devais me faire. Je n'étais plus qu'un fugitif, un oiseau sans ailes dans un monde qui me rejetait.

J'ai quitté le café à l'aube, le cœur battant à tout rompre. Je savais que chaque pas me rapprochait un peu plus de ma liberté, mais aussi du danger. Il était probable que mon père m'ait déjà cherchée. Il avait l'habitude de prendre le contrôle de tout, et cette fois, il n'allait sûrement pas me laisser partir si facilement. Mais il m'avait sous-estimée. Il pensait peut-être que j'étais encore la petite fille fragile qu'il pouvait manipuler à sa guise, mais il se trompait. Chaque cellule de mon corps me hurlait que je pouvais m'en sortir. Je n'avais plus d'autre choix.

Je n'avais aucune destination précise, mais instinctivement, mes pas m'ont menée vers un quartier plus calme, plus éloigné du centre-ville. Les rues étaient désertes, encore enveloppées dans le brouillard matinal. J'ai traversé des ruelles sombres, évitant les regards des passants. Je ne voulais pas attirer l'attention. Pas maintenant, pas alors que j'étais encore si vulnérable.

Je suis allée vers un petit parc. L'endroit semblait à la fois paisible et angoissant. Une grande partie de ma vie avait été un combat. Il n'y avait jamais eu de répit, pas un seul instant où je me sentais en sécurité. Et maintenant que je fuyais, je n'avais même plus cette illusion. La liberté semblait aussi lointaine qu'un rêve inaccessible. Mais je ne pouvais plus faire marche arrière. Il fallait que je me batte, que je définisse qui j'étais. Je ne pouvais plus laisser mon passé dicter ma vie.

Assise sur un banc dans le parc, je laissai mon esprit errer, tenté de trouver un plan. Que faire maintenant ? Où aller ? Je n'avais pas d'argent, pas de contact, personne à qui demander de l'aide. J'étais seule, totalement seule. Et c'était effrayant. Mais aussi... libérateur.

Le bruit d'une moto me fit sursauter. Je me redressai immédiatement, mes muscles tendus. Je savais que je devais être prudente, toujours. Je n'étais pas aussi invisible que je le pensais. Peut-être qu'ils m'avaient déjà repérée. Ma gorge se serra, mais je fis un effort pour garder mon calme. Je n'allais pas paniquer. Pas cette fois.
L'homme sur la moto ne m'adressa pas un seul regard et s'éloigna rapidement. Ce n'était qu'une simple moto passant par là. Un soubresaut de peur inutile. Je soufflai doucement, mais la tension ne me quittait pas. À chaque bruit, à chaque mouvement dans les rues, je devenais plus paranoïaque, plus vigilante. Je savais que la moindre erreur me coûterait cher.

Je décidais finalement de m'éloigner, de ne pas traîner ici trop longtemps. J'avais besoin d'un endroit où me cacher, de trouver un refuge, mais je ne pouvais pas me permettre de rester immobile. Ma tête se mit à tourner alors que j'imaginais toutes les possibilités qui s'offraient à moi. J'avais envie de me cacher sous terre, de disparaître, mais je savais que la fuite ne serait pas aussi simple.

Je marchais sans but, le regard fuyant, cherchant une sorte de plan d'attaque. La ville était immense, mais il y avait des failles, des endroits que même mon père ne pouvait atteindre. Des quartiers où les gens étaient invisibles, où les fuites étaient possibles. J'avais besoin de trouver ce coin perdu, cet endroit où je pourrais me fondre dans l'anonymat. Où je pourrais respirer.

Et je l'ai trouvé. Un quartier excentré, avec des petites ruelles, des bâtiments abandonnés, et des endroits où les gens se cachaient, où la loi semblait floue et fragile. Ce n'était pas un endroit que l'on choisit par confort, mais pour survivre. Il n'était pas lumineux, il n'était pas sécurisant, mais il offrait quelque chose que je n'avais pas eu depuis des années : l'espoir de m'échapper. Peut-être qu'ici, je pourrais commencer à rebâtir ma vie. Peu importe que ce soit dans l'ombre ou dans la crasse, tant que je pouvais être libre.

Je m'enfonçais dans une ruelle déserte, l'adrénaline me bourdonnant dans les veines. Je savais que la route serait longue. Je ne pouvais pas me reposer sur mes lauriers. Je devais être plus rusée que jamais. Et plus dure aussi. Si je voulais survivre, il n'y avait pas de place pour la faiblesse. Pas de place pour le doute.
Je trouvai un petit appartement abandonné dans une vieille bâtisse. L'intérieur était poussiéreux, délabré, mais c'était tout ce que je pouvais me permettre. J'avais trouvé un coin où m'abriter. C'était le début d'une nouvelle vie. Une vie où je devais oublier ce que j'avais été, oublier mon passé, et tout reconstruire à zéro. Un jour, peut-être, je pourrais sourire à nouveau sans avoir peur que ce sourire me soit arraché. Mais pour l'instant, il fallait simplement survivre.

Le temps s'étira, chaque minute marquée par le souvenir de mon père. Chaque ombre qui passait sous la porte me faisait sursauter. Et chaque son dans la rue semblait plus menaçant que jamais. Mais au fond de moi, il y avait cette certitude : je n'étais plus une victime. J'étais une survivante. Et je ferais tout pour garder cette liberté, peu importe le prix.

Les jours suivants furent une lutte constante contre la faim, le froid et la peur. J'étais une étrangère dans ce monde, une silhouette effacée errant dans les rues, cherchant un moyen de survivre.

Mon refuge temporaire dans l'immeuble abandonné me permettait de souffler, mais je savais qu'il ne durerait pas. Ce genre d'endroits attirait trop d'âmes perdues, des gens désespérés comme moi, ou pire encore. Il fallait que je me fonde dans la masse, que je devienne une ombre parmi les ombres.

La faim devint rapidement mon plus grand ennemi. Mon ventre criait son besoin de nourriture, mais je n'avais pas un centime. Voler devint une nécessité, et bien que l'idée me répugnait, je n'avais pas d'autre choix.

Je commençai par de petites choses. Une pomme sur un étal de marché, une miche de pain laissée sans surveillance. Je guettais les moments d'inattention, j'analysais les mouvements des marchands. Chaque vol était un risque, une montée d'adrénaline, mais aussi une victoire.

Une nuit, alors que je marchais dans une rue sombre, un homme m'interpella.

— Hé, toi.

Je me suis arrêtée net. Mon cœur rata un battement. L'homme était grand, vêtu d'une veste usée, son visage dissimulé par l'ombre de son capuchon. Il ne ressemblait pas à un policier, ni à un homme de mon père, mais je ne pouvais pas prendre de risque.

— Qu'est-ce que tu fais ici, toute seule ?

Je ne répondis pas, mes muscles tendus, prête à courir, prête à fuir.
Il soupira et leva les mains en signe de paix.

— Relax. T'es pas la seule à errer dans ce coin. T'as l'air paumée.

Je restai silencieuse, méfiante.

— Écoute, si t'as besoin d'un endroit où te poser, y'a un squat pas loin. C'est pas le grand luxe, mais c'est mieux que la rue.

Un squat. J'avais entendu parler de ces endroits où des jeunes comme moi, des fugueurs, des âmes égarées, se regroupaient pour survivre ensemble. C'était risqué. Mais avais-je d'autres options ?
J'analyse l'homme. Son regard était fatigué, mais pas menaçant. Il attendait ma réponse sans insister.

— Montre-moi, dis-je enfin, ma voix rauque après des jours de silence.

Il hocha la tête et commença à marcher. J'hésitai une fraction de seconde avant de le suivre. Si c'était un piège, je n'aurais que moi-même à blâmer. Mais si c'était une chance... Je devais la tenter. Je suivis l'homme dans un silence pesant, mes pas légers, calculés, prêts à faire demi-tour au moindre signe de danger. Chaque rue qu'on traversait semblait plus sombre que la précédente, chaque recoin dissimulant une menace potentielle.

— T'as un nom ? lança-t-il sans se retourner.

Je n'avais pas encore décidé si je devais lui faire confiance, alors j'ai menti instinctivement.

— Lily.

Il hocha la tête, acceptant ma réponse sans la remettre en question.

— Moi, c'est Ash.

Le nom me parut aussi brûlant que le feu. Il ne ressemblait pas aux gens de mon passé, et c'était peut-être ce qui me poussait à continuer de le suivre.
Au bout d'une dizaine de minutes, on arriva devant un bâtiment décrépi, une ancienne usine à moitié effondrée. Les murs étaient couverts de graffitis, et les fenêtres brisées laissaient entrer des courants d'air glacials.

— Bienvenue au « Repaire », dit Ash en ouvrant une porte métallique rongée par la rouille.

L'intérieur était un mélange de chaos et de survie. Des matelas déchirés traînaient un peu partout, des couvertures trop fines pour offrir une réelle protection étaient enroulées autour de silhouettes fatiguées. Quelques lampes de poche et bougies projetaient des ombres vacillantes sur les murs crasseux.
Je sentis les regards se poser sur moi, des prunelles méfiantes, curieuses, parfois hostiles.

— Une nouvelle ? lança une voix rauque depuis un coin sombre de la pièce.

Une fille aux cheveux court, habillée d'une veste en cuir trop grande pour elle, s'approcha, son regard pesant.

— Elle cherche un endroit où crever comme nous tous, répondit Ash en haussant les épaules.

Je serrai les poings. Je n'étais pas venue ici pour mourir. Je suis venue ici pour survivre. La fille me dévisagea avant de cracher au sol.

— Si tu voles ou si tu fous la merde, on te jettera dehors.

Je soutiens son regard, refusant de baisser les yeux.

— Je ne suis pas là pour ça.

Elle esquissa un sourire amer avant de s'éloigner. Ash posa une main sur mon épaule, un geste rapide mais surprenant de réconfort.

— Trouve-toi un coin où dormir. Ici, personne ne pose de questions.

Il s'éloigna à son tour, me laissant seule dans ce nouveau monde. Je soufflais lentement. C'était peut-être un enfer, mais au moins, c'était un enfer où mon père ne pouvait pas me trouver.

Pour l'instant.

Je choisis un coin reculé, près d'un mur fissuré où une vieille couverture traînait déjà. Ce n'était pas un lit, à peine un refuge, mais c'était toujours mieux que l'humidité des rues. Je m'y installa, ramenant mes jambes contre moi, en observant les autres.

Les occupants du Repaire formaient une étrange communauté, un groupe hétéroclite de jeunes aux visages creusés par la fatigue et la faim. Chacun avait son propre enfer, sa propre raison de fuir. Ici, personne ne demandait d'où l'on venait.
Un garçon aux cheveux en bataille se laissa tomber à quelques mètres de moi et fouilla dans une poche pour en sortir une barre de céréales à moitié entamée.

— T'en veux ? demanda-t-il en tenant la nourriture dans ma direction.

Je fixai le morceau de nourriture, hésitante.

— Pourquoi ? Il haussa les épaules.

— Parce que t'as l'air affamée, et que j'en ai pas vraiment besoin.

J'aurais pu refuser, par fierté ou par méfiance, mais mon estomac grogna avant moi. J'attrapai la barre et la portai à mes lèvres, savourant la maigre portion de sucre et d'énergie qu'elle offrait.

— Merci.

— Moi, c'est Nox, au fait.

— Lily.

Le nom sonna faux à mes propres oreilles, mais il hocha simplement la tête sans poser plus de questions.

— Si tu restes ici, t'auras besoin de savoir quelques trucs, dit-il en jetant un regard au groupe. On est une quinzaine. Pas de chef officiel, mais y'en a qui s'imposent plus que d'autres. Évite Jax, il a un sale caractère. Skylar, la fille aux cheveux ras que t'as déjà vue, c'est elle qui s'assure que personne ne foute la merde. Je mémorise les informations sans broncher.

— Et Ash ?

— Lui ? Il ramène des trucs utiles. Personne ne sait trop comment faire, mais on ne pose pas de questions.

Je notai cette réponse énigmatique et terminai la barre de céréales.
La nuit tomba rapidement sur le Repaire, et l'air devint plus glacial. Certains s'endormirent presque immédiatement, habitués à l'inconfort, tandis que d'autres restaient éveillés, murmurant entre eux.
Moi, je luttais contre le sommeil. Chaque fois que mes paupières se fermaient, mon esprit créait des ombres, des souvenirs de mon père, de sa voix sifflante et de ses ordres venimeux.

Il me traquera. Je le savais.

Mais j'étais prête. Je n'étais plus la gamine qu'il pouvait briser.
Désormais, c'était lui qui allait devoir avoir peur de moi.

Je serai son pire cauchemar.

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