Cela fait maintenant plusieurs années que le cataclysme de sablier a failli se reproduire, le temps passe si vite, mais j'ai pourtant l'impression d'être toujours à cette époque, sans avoir avancé. Depuis tout ce temps, j'attendais que reviennent deux personnes chères à mon coeur. Un garçon aux yeux d'émeraude, et une fille aux yeux violets. Ils sont partis quelque part où je ne peux aller pour l'instant, alors je les attends.

Lors de la fête nationale, je me rendais dans la capitale à mon appartement à moto. Celui-ci étant éloigné des rues principales et animées, je mis au moins deux heures pour l'atteindre. Heureusement ma rue, elle, était déserte. Je m'adossais à ma moto pour fumer. À cette heure de la journée, le soleil est bloqué par les immeubles et laisse percevoir une faible lumière sur leur sommet. La presque seule lumière vient du feu arrière de ma moto. Cette rue est devenue encore plus humide. Soudain, je sentis une vague de tristesse m'envahir, cette fête, j'aurais aimé la partager avec eux. Leurs rires me manquent, leurs chamailleries aussi, même si c'était plus moi qui me disputais avec elle.

Au bout d'un moment, un chat noir me tombait dessus (littéralement), ayant une peur terrible de ces bêtes, je hurlais à plein poumon. Une jeune fille arrivait à sa suite. Elle a demandé au chat de revenir et il lui a obéi. Après avoir récupéré son chat, elle s'approcha de moi et je pus remarquer sans difficulté qu'elle était dotée dune beauté naturelle avec ses longs cheveux blonds, et surtout une nonchalance et un sang-froid qu'on voyait au fond de ses yeux. Quand elle fut à ma hauteur, elle me présenta des excuses :

—  Bonjour, je suis vraiment désolée que mon chat vous ait sauté dessus.

—  Ce n'est pas bien grave, mais à l'avenir peut-être devriez-vous ne pas emmener votre chat dans la rue sans être attaché. Vous finirez par le perdre.

—  D'habitude, elle reste proche de moi et elle écoute très bien, me répondit-elle en colère. Vous tremblez, auriez-vous froid ?

—  Non, mais j'ai peur des chats.

—  Pourquoi ? Ce sont pourtant d'adorable petites bêtes !

Je ne répondis pas me contentant de regarder son chat fixement. Je n'ai jamais dit la raison de ma phobie des chats, à personne. Cet épisode me hante à chaque fois que j'aperçois une de ces créatures. Après cette étrange rencontre, j'appris que la jeune fille s'appelle Reina et sa chatte Louna.

Nous avons vite sympathisé, j'avoue être intrigué par cette jeune fille. Je lui ai proposé de passer la journée avec moi. Je lui indique juste que je dois d'abord me rendre dans mon appartement pour y récupérer quelque chose, je lui demande de m'attendre en gardant un oeil sur ma moto. Elle accepte et m'assure qu'à la fin de la journée, j'apprécierai les chats. Je me précipite dans l'escalier pour ne pas la faire attendre trop longtemps. C'est étrange, moi qui me sentais complétement triste il y a quelques minutes, maintenant, je suis presque excité de passer la journée avec Reina.