Angelina
Ce soir-là n’était pas comme les autres. J’étais avec Stella, ma meilleure amie, et nous avions beaucoup bu. Nous sortions d’un club assez connu à Los Angeles. Je portais une jupe courte noire et un haut simple, moulant mon buste, accompagné de bottines noires. Stella, elle, avait opté pour une robe blanche courte et des talons hauts assortis.
Il était 4h35 du matin, et nous marchions dans les rues presque désertes de Los Angeles. La fatigue commençait à nous tomber dessus. Stella fouilla dans son sac pour attraper son téléphone et appela un Uber.
— Il arrive dans dix minutes, m’annonça-t-elle en rangeant son téléphone.
Nous décidâmes alors de nous asseoir sur le trottoir pour patienter.
Quelques instants plus tard, une voiture noire s’arrêta juste devant nous. Stella et moi échangeâmes un regard, méfiantes, puis nous nous levâmes.
— Il est venu plus tôt que prévu, dit Stella en souriant légèrement.
La portière avant du véhicule s’ouvrit et un homme en descendit. Il mesurait environ 1m85, ses cheveux étaient noirs comme l’ébène et ses yeux, d’un vert éclatant, ressemblaient à des cristaux. Il portait un costume noir parfaitement taillé, qui semblait tout droit sorti d’une maison de haute couture. Son regard balaya rapidement Stella avant de se poser sur moi. Je le fixai sans détourner les yeux.
— Bonsoir, je suis votre chauffeur, annonça-t-il d’une voix calme.
Sans perdre de temps, Stella ouvrit la portière arrière et grimpa à l’intérieur.
— Angelina, monte ! Il fait un froid glacial dehors ! lança-t-elle en se décalant pour me laisser de la place.
— J’arrive, répondis-je avant de m’installer à ses côtés et de refermer la porte derrière moi.
Le chauffeur était déjà revenu derrière le volant. À travers le rétroviseur, je croisai son regard. Il démarra et nous prîmes la route vers chez Stella.
Je ne pouvais m’empêcher de l’observer à nouveau. Il me semblait familier, mais je n’arrivais pas à me souvenir d’où je l’avais vu. Dehors, les rues de Los Angeles brillaient sous les réverbères. Je tournai la tête vers Stella, qui fixait son téléphone avec un air préoccupé.
— Ça va ? demandai-je, inquiète.
Elle releva les yeux, puis s’adressa sèchement au chauffeur :
— Monsieur, c’est normal que l’application indique que vous êtes déjà arrivé à destination alors que vous venez de nous récupérer ?
Stella n’était pas du genre à se laisser impressionner. Elle était audacieuse et n’avait peur de rien.
— Il y a eu un petit souci avec la course. Vous devez l’annuler, sinon cela risque de bloquer votre compte, répondit-il d’un ton froid, presque mécanique.
— Oh, je vois, fit-elle en annulant rapidement la course avant d’éteindre son téléphone.
Quelques minutes de silence passèrent, puis l’homme reprit la parole :
— Vous travaillez dans quoi, mesdemoiselles ?
— Nous sommes juste des étudiantes, répondis-je en le fixant, méfiante.
— Étudiantes en quoi ? demanda-t-il en jetant un bref regard dans notre direction.
— Ma meilleure amie est en droit, et moi, je suis en marketing, expliquai-je, mon regard toujours rivé sur lui.
Il ne répondit pas, se contentant de nous observer à travers le miroir. Une tension étrange flottait dans l’air.
Nous arrivâmes enfin devant chez Stella. Elle descendit rapidement et je la suivis. Alors que nous nous apprêtions à partir, l’homme sortit également de la voiture, appuyant négligemment son dos contre le capot.
— Vous auriez un numéro de téléphone ? demanda-t-il, ses yeux verts plantés dans les miens.
Je le fixai sans ciller.
— Je ne cherche pas de relation, dis-je froidement.
— Amicalement, alors ? proposa-t-il avec un léger sourire.
Je tournai la tête vers Stella. Elle me fit un signe discret, m’encourageant à lui donner mon numéro. Elle savait que je venais tout juste de sortir d’une relation toxique. Mon ex était jaloux, possessif, et m’avait isolée de tout contact masculin pendant presque trois ans.
Après quelques secondes d’hésitation, je m’avançai et lui tendis mon numéro.
Nos regards se croisèrent à nouveau.
— Vous êtes ? demanda-t-il en me fixant.
— Angelina. Et vous ?
— J, murmura-t-il d’une voix grave.
— Drôle de prénom, laissai-je échapper dans un petit rire nerveux.
Son téléphone vibra. Il jeta un œil à l’écran avant de relever la tête vers moi.
— Je dois y aller. À bientôt, Angelina, murmura-t-il doucement avant de retourner dans sa BMW noire.
Je le regardai s’éloigner avant de rejoindre Stella, qui m’attendait un peu plus loin. Je glissai mon bras sous le sien et nous avançâmes vers l’immeuble. Arrivées à l’ascenseur, nous montâmes jusqu’au 16ᵉ étage.
— Il était plutôt canon, ce Uber, dit Stella en me lançant un regard malicieux.
— Ouais, mais… — Je n’eus pas le temps de finir que Stella me coupa.
— Tu n’es pas prête pour une relation, ça, on le sait ! Mais tu sais, quand quelqu’un demande ton numéro, ce n’est pas forcément pour te sauter dessus !
— Je sais… répondis-je avec un sourire hésitant.
La porte de l’ascenseur s’ouvrit, et nous sortîmes pour rejoindre l’appartement de Stella. Elle ouvrit la porte et nous entrâmes. Elle la referma soigneusement derrière nous.
— Il ne te disait pas quelque chose ? demanda Stella en enlevant ses chaussures.
— Qui ? répondit-elle en arquant un sourcil, curieuse.
— J. Je suis sûre de l’avoir déjà vu quelque part, mais impossible de savoir où…
— Quand j’y pense… je sais pas, fit-elle en rigolant légèrement.
Je la regardai un instant, puis me dirigeai vers la salle de bain en silence. J’entrai et refermai doucement la porte derrière moi.
Face au miroir, je déposai mon téléphone près du robinet, le laissant glisser sur le marbre froid. Je pris une profonde inspiration, observant mon reflet fatigué.
D’un geste lent, je commençai à me démaquiller, effaçant les traces de cette longue nuit. Puis, sans perdre de temps, j’enlevai mes vêtements un à un, les laissant tomber au sol, et filai sous la douche italienne. L’eau chaude ruissela sur ma peau, apaisant mes muscles tendus.
Vingt minutes plus tard, je sortis de la douche. J’enroulai une serviette autour de moi, laissant la chaleur de la salle de bain me réchauffer encore un peu.
Mon téléphone vibra soudainement sur le bord du lavabo. Intriguée, je m’en approchai et déverrouillai l’écran : une notification de messagerie.
C’était J.
Il m’avait envoyé un message, me demandant ce que je faisais samedi soir.
Je fronçai légèrement les sourcils. Samedi, je devais justement ressortir avec Stella ; nous avions prévu de retourner au même club. Mais hors de question de lui dire ça.
Je pris mon téléphone et lui répondis rapidement :
« Désolée, je dois aller voir ma grand-mère qui est malade. »
Bien sûr, c’était un mensonge. Cet homme était trop étrange pour que je prenne le risque d’accepter un rendez-vous avec lui alors que nous ne nous connaissions même pas vraiment.
Et comme je l’avais dit : je ne voulais plus aucune relation amoureuse.
Quelques instants plus tard, il lut mon message et répondit simplement :
« Je vois, ok. »
Sa réponse était sèche, presque froide.
Tant mieux. Tant qu’il ne me harcelait pas, cela m’allait très bien.
Je ramassai mes affaires, sortis de la salle de bain et constatai que Stella n’était plus dans le salon. Elle devait déjà être couchée.
Je me dirigeai vers la machine à laver pour y déposer mes vêtements, puis rejoignis discrètement la chambre d’amis où j’avais posé mon sac. J’en sortis mon pyjama, me changeai rapidement, appréciant le tissu doux contre ma peau.
Alors que je m’apprêtais à me glisser dans le lit, la sonnerie stridente de mon téléphone retentit dans le salon.
Je sursautai, poussée par une mauvaise intuition.
Je m’approchai et vis, l’estomac se nouant, que c’était ma mère qui appelait.
Mon visage se décomposa aussitôt.
Je n’avais aucune envie de lui répondre, mais je savais que si je ne le faisais pas, je le regretterais amèrement.
Je décrochai, la gorge serrée.
— Angelina, où es-tu ?! Il est 5h30 du matin ! hurla-t-elle, furieuse.
— Je suis… chez Stella… Je dors chez elle… balbutiai-je, la voix tremblante.
— Tu sais ce qui t’attend quand tu rentreras à la maison, lança-t-elle d’un ton froid et glacial, avant de raccrocher brutalement.
Laissant tomber mon téléphone au sol, je me recroquevillai sur moi-même.
Des larmes brûlantes envahirent mes joues, ma respiration devint saccadée, douloureuse.
Plus rien n’existait autour de moi. J’étouffais.
Un cri de détresse m’échappa, mais mes larmes ne s’arrêtaient pas.
Mes yeux rougis me brûlaient.
Soudain, je sentis deux bras venir m’enlacer, me tirer contre une chaleur rassurante.
C’était Stella.
Je levai mon regard noyé de larmes vers elle.
— Stella… je… je veux pas… retourner là-bas… sanglotai-je difficilement, les mots s’étouffant dans ma gorge.
Elle resserra son étreinte autour de moi.
— T’inquiète pas, Angelina. Tu n’iras nulle part, d’accord ? me murmura-t-elle d’une voix douce et protectrice.
Puis Stella m’aida à regagner ma chambre. Elle ouvrit doucement la porte, me posa sur le lit avec précaution, et m’embrassa tendrement sur le front avant de repartir en refermant la porte derrière elle.
Épuisée, je m’endormis, les larmes encore sèches sur mes joues.
⸻
Le lendemain matin, je me réveillai avec un mal de tête lancinant.
Je jetai un œil à l’horloge : il était 11h.
Je me levai péniblement, pris un jean bleu et un body blanc débardeur dans mon sac, puis me dirigeai vers la salle de bain.
Après avoir fermé la porte, je me déshabillai rapidement et m’habillai.
Je plaquai mes cheveux en une queue-de-cheval soignée, me maquillai légèrement, puis rangeai mon pyjama dans mon sac.
Après avoir fait mon lit, je sortis de ma chambre.
Dans la cuisine, je trouvai Stella en pyjama, les cheveux en bataille, en train de boire son café.
— Salut Stella, tu peux me faire un thé s’il te plaît ? demandai-je en me dirigeant vers le placard à chaussures pour attraper ma paire de talons blancs.
— Salut ma puce, je te le fais tout de suite, répondit-elle avec un sourire aux lèvres.
— — Merciii Stella, et mets-le dans ma bouteille, s’il te plaît, ajoutai-je en enfilant mes talons.
Elle me regarda de haut en bas, intriguée.
— Tu vas où comme ça ?
— À mon entretien d’embauche, répondis-je tout en me regardant dans le miroir pour ajuster mon apparence.
— Tiens ton thé, ma biche, dit-elle en déposant la bouteille sur la table.
— Merciiii beaucoup ! Bon, je dois filer.
Je pris ma bouteille, embrassai Stella sur la joue et sortis de l’appartement.
J’appuyai sur le bouton de l’ascenseur, attendis quelques secondes, puis montai.
J’appuyai sur le bouton du rez-de-chaussée.
Arrivée en bas, je descendis, sortis du bâtiment et montai dans ma voiture : une Mercedes Classe A offerte par ma mère.
Je me sentais toujours un peu mal à l’aise à l’idée de la conduire, mais je n’avais pas vraiment le choix.
Mon entretien était à une heure de route de chez Stella.
Je démarrai, pris l’autoroute en écoutant Shameless de Camila Cabello à fond dans la voiture, chantant à tue-tête :
“Show me you’re shameless
Write it on my neck, why don’t ya ?”
Il était 12h45, mon entretien était prévu dans deux heures, et il me restait encore 45 minutes de route.
En roulant, mon regard fut attiré par une moto noire foncée qui me dépassa.
Je restai bouche bée.
— Wow… elle est incroyable, murmurais-je, fascinée.
Malheureusement, ce motard me rappela Lucas, mon ex.
Je secouai rapidement la tête pour chasser cette pensée.
— Allez, concentre-toi sur la route, soufflai-je pour moi-même.
⸻
Quarante-cinq minutes plus tard, j’étais enfin arrivée devant l’hôtel.
Il était immense, impressionnant.
Je me garai dans le parking souterrain, récupérai mon sac Chanel dans le coffre (lui aussi un cadeau de ma mère), puis refermai le coffre d’un geste sûr.
Le bruit de mes talons claquant contre le sol résonnait dans le parking vide.
Arrivée devant l’ascenseur, je remarquai qu’il était déjà là.
Je rentrai à l’intérieur et appuyai sur le bouton « Accueil ».
Les portes étaient sur le point de se refermer lorsqu’un pied les bloqua.
Je fronçai les sourcils.
Un homme entra.
Grand, très grand même.
Il portait un casque de moto noir, et ses bras étaient couverts de tatouages.
Je ne pouvais pas voir son visage.
Le silence régnait dans l’ascenseur.
Mon téléphone vibra, me sortant de ma torpeur : Stella m’appelait.
— Alors, t’es arrivée ? lança-t-elle dès que je décrochai.
— Oui, je suis dans l’ascenseur, répondis-je en chuchotant.
— Je sais que tu vas réussir, d’accord ?!
— T’inquiète, c’est qu’un entretien d’embauche… mais j’espère aussi, murmurai-je avec un léger sourire.
— Bon, je dois filer en cours, courage ma puce ! fit-elle avant de raccrocher.
Je rangeai mon téléphone dans mon sac et jetai un rapide coup d’œil vers l’homme étrange.
Il restait impassible.
L’ascenseur s’arrêta enfin à l’accueil.
Je descendis, jetant un dernier regard derrière moi.
L’homme, lui, restait dans l’ascenseur.
J’avais aperçu sur quel bouton il avait appuyé : le 45e étage, le dernier du bâtiment.
Il doit être important s’il va au 45e étage… pensai-je.
Je fermai les yeux un instant pour reprendre mes esprits.
C’est pas le moment de perdre ma concentration. Je suis là pour mon entretien.
Je rouvris les yeux, pris une grande inspiration, puis me dirigeai vers l’accueil.
La réceptionniste me regarda de haut en bas, visiblement en train de me juger.
Je me sentis mal à l’aise sur le moment. Peut-être que j’en ai trop fait ?
Mais je me repris aussitôt.
Non. Je m’en fiche. Je vis pour moi. Pas pour eux.
Je m’approchai du bureau.
— Bonjour, je peux vous aider ? demanda la réceptionniste d’un ton neutre.
— Bonjour, je suis là pour un entretien, s’il vous plaît, répondis-je poliment.
Elle me fixa droit dans les yeux, prête à taper sur son clavier.
— Nom et prénom ?
— Angelina Mancini, dis-je en lui offrant un sourire faussement aimable.
Dès que j’eus prononcé mon nom, ses yeux s’agrandirent légèrement, comme si elle s’y attendait pas.
Elle cessa de parler et, sans un mot de plus, se leva de son siège et contourna le bureau.
— Suivez-moi, dit-elle simplement.
Intriguée, je lui emboîtai le pas. Elle me mena vers un autre ascenseur, situé de l’autre côté du hall — pas celui que j’avais pris plus tôt.
Ce coin semblait plus discret, presque réservé. Certainement l’espace pour le personnel, ou peut-être… pour des invités très particuliers.
— Attendez ici, me dit-elle.
Quelques secondes plus tard, l’ascenseur arriva. Je montai dedans sans poser de question.
Juste avant que les portes ne se ferment, la réceptionniste me lança :
— 45e étage.
Le même étage que l’homme de tout à l’heure.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Les portes se refermèrent lentement dans un silence pesant, et mon cœur, lui, battait un peu plus fort.
J’arrive. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent lentement. Devant moi, un autre accueil, plus discret, plus luxueux aussi. Deux réceptionnistes derrière un bureau moderne, mais cette fois, pas de regard hautain ou méprisant. Non… Elles me regardent juste mal. Froideur dans les yeux, comme si ma présence dérangeait déjà.
Avant même que je ne puisse dire un mot, l’une d’elles m’interrompt d’une voix sèche :
— Le bureau au fond, à gauche.
Elle savait que j’allais venir ?
Je hoche légèrement la tête, sans rien répondre, et m’avance dans le long couloir. Je tourne à droite, mais à peine arrivée, la porte s’ouvre brusquement devant moi.
C’est lui. Le motard. Toujours avec son casque, toujours aussi silencieux, mais cette fois, je sens clairement son regard sur moi. Même caché, il me transperce. Puis un autre homme apparaît derrière lui.
Grand, environ 1m79, peau mate, cheveux impeccablement coiffés, costume parfaitement taillé. Il me fixe et m’offre un sourire qui se veut chaleureux, mais qui me trouble plus qu’autre chose.
— Te voilà, Angelina, dit-il.
Comment il connaît mon prénom ?
Le motard s’apprête à partir sans dire un mot. Mais l’autre l’interpelle aussitôt :
— Reste avec nous, James.
Je me retourne. Le motard hésite. Je sens son regard toujours braqué sur moi. Après quelques secondes, il finit par revenir et entre avec nous dans la pièce.
Le bureau est grand, moderne et impressionnant. Deux canapés en cuir brun se font face autour d’une table basse. Un mini bar discret brille dans un coin de la pièce. Et face à moi, un immense bureau derrière lequel l’homme vient s’installer.
Le motard, lui, s’assoit à moitié sur le bord du bureau, une jambe croisée, toujours silencieux, casque vissé sur la tête. Sa présence me met incroyablement mal à l’aise.
L’homme en costume se penche légèrement en avant, les doigts croisés, le ton calme :
— Je suis désolé, Angelina, si je peux me permettre… Je suis Noah Smith, le PDG de cette entreprise.
Je le fixe, un instant déconcertée.
— Pourquoi… pourquoi c’est vous qui me faites passer l’entretien ? demandai-je, confuse.
Un sourire amusé se dessine sur ses lèvres.
— Parce que je le voulais. J’ai pas le droit, mademoiselle Mancini ?
Je serre discrètement les dents. Je déteste qu’on m’appelle comme ça.
Et toujours, ce regard. Celui du motard, celui que je ne vois pas, mais que je sens me brûler la peau.
L’entretien se poursuit, étrange, presque irréel. Les questions sont classiques au début, puis peu à peu, Noah devient plus curieux. Trop curieux.
Puis, il me pose une question… qui dépasse les limites.
— James vous met mal à l’aise, pas vrai ? Pourtant, il ne vous a pas dit un mot…
Mes dents se serrent. Je me sens encore plus mal à l’aise maintenant.
— Je te gêne ? Fallait le dire, je serais parti. Même s’il m’a retenu…
Je le regarde, nos regards se croisent. Même à travers son casque, je le sens. Il me fixe.
M. Smith se lève alors et se dirige vers le mini bar.
— Tu veux un verre de whisky ?
— Non merci, dis-je.
Il revient avec deux verres : un de whisky et un d’eau. Je savais que le second était pour moi. Je doute que l’homme au casque enlève son casque maintenant.
M. Smith se rassoit, me fixe en buvant une gorgée de son verre.
— Bois, tu dois avoir soif avec toutes mes questions…
Je le regarde, méfiante. Mais je finis par porter le verre à mes lèvres. Deux gorgées.
Puis il
se tourne vers l’homme au casque.
— C’est bon, tu l’as maintenant, cousin. Tu vas faire quoi ?
Ma vision commence à se troubler. Ma tête tourne. Non… non… je le sais. Il m’a droguée.
Et je perds connaissance.