Pdv de Shoto :
Sans prévenir, la fille aux cheveux noirs posa ses lèvres sur les miennes. J'eus du mal à réaliser ce qu'il se passait. Je voulais la repousser, mais j'avais peur d'être trop brusque avec elle. Je n'eus d'autre choix que de la laisser faire, à contre cœur.
J'appréciais Momo, certes, mais ça s'arrêtait là. Je n'avais jamais éprouvé plus que de l'amitié ou bien de la fraternité pour quelqu'un. Je ne savais pas ce qu'était véritablement l'amour, celui qu'elle semblait me porter. Mais ce dont j'étais sûr, c'est que je ne l'aimais pas comme elle m'aimait.
Mais comment le lui dire sans lui faire de peine ?
L'adolescente se retira, me laissant reprendre mes esprits.
Pour être franc, je n'avais pas vraiment "apprécié" ce baiser, puisque ses sentiments n'étaient pas réciproques. Malgré tout, ce n'était pas pour autant quelque chose que je trouvais désagréable.
Momo demeurai silencieuse, comme si elle attendait que je dise quelque chose. Mais comme je n'avais pas encore trouvé les bons mots, elle poursuivit sans attendre une seconde de plus :
-C'est quand tu m'as dit que tu croyais en moi, que j'ai compris que je t'aimais...
Ça me revient. C'était à l'examen pratique, lorsqu'on était en duo.
-Todoroki...
Elle prit une grande inspiration. Manquait-elle d'oxygène ?
-Je suis amoureuse de tes beaux yeux, de ta couleur de cheveux, de tes muscles, mais aussi de ce que tu es au fond de toi...
Je jetai un coup d'œil derrière moi, et pus constater que T/p avait disparu. Si seulement j'avais pu faire pareil...
-J'aime aussi ton calme, ton assurance, ta volonté de fer et ta capacité à élaborer des stratégies en un rien de temps. Et même si je ne te connais pas encore très bien, je sais déjà que l'on pourrait faire un très beau couple !
Je ne savais pas quoi répondre face à cela.
-Est-ce que... E-Est-ce que tu accepterais de sortir avec moi ? formula-t-elle d'une voix timide.
Je déglutis.
-Écoute, Yaoyorozu...
Sa mine se décomposa. À l'évidence, elle avait deviné la suite de ma phrase.
-Je ne ressens pas la même chose que toi, désolé.
Je cherchai à capter son regard, en vain. Je voulais lui dire cela en toute honnêteté, les yeux dans les yeux. Seulement, elle évitait le mien.
-D'accord, pas de soucis...
Elle me tourna le dos, s'apprêtant à partir, et lâcha ses dernières paroles :
-Pardon de t'avoir embrassé sans ton consentement.
Puis elle tourna véritablement les talons, me laissant seul devant le banc entouré d'arbres, avec ma culpabilité comme unique compagne.
***
Quelques heures plus tard, nous étions rentrés à l'internat. Les cours nous avaient tous achevés, surtout celui qu'All Might nous avait donné. Nos alters avaient été sollicités plus que d'habitude, ce qui nous avait complètement vidés de notre énergie. Nous n'avions plus qu'une envie, celle de rejoindre notre lit et de ne plus jamais le quitter. Du moins, c'était mon cas.
Je n'avais pas revu Yaoyorozu depuis le moment où elle m'avait avoué ses sentiments. Elle n'était pas venue en cours de toute l'après-midi, après ça. Je pouvais comprendre qu'elle se sente mal à l'aise à l'idée de devoir me croiser et qu'elle veuille m'éviter, mais il ne fallait pas que cela aille jusqu'à louper les cours ; non seulement car je ne voulais pas que notre relation se dégrade, mais aussi car cela ferait de moi le responsable de son échec scolaire. Et puis, elle ne pourrait pas se comporter comme ça éternellement. Après tout, nous étions dans la même classe. Nous allions forcément nous revoir.
Quant à T/p, je ne l'avais pas vu passer dans mon champ de vision, elle non plus, depuis cet incident. Peut-être était-elle allée raconter à tout le monde la scène à laquelle elle avait assisté ? J'espérais que cela n'était qu'une crainte. Je ne voulais surtout pas passer pour un briseur de coeurs auprès de mes camarades.
-Tu n'as pas vu Momo ? m'interrogea Mina, qui venait sûrement de fouiller toutes les pièces de l'internat.
Je posai mes affaires sur la table basse, interrompant ce que j'étais en train de faire. Je me tournai ensuite vers elle.
-Non, répondis-je d'une voix neutre. Je ne l'ai pas revue depuis midi.
-C'est pareil pour moi, soupira-t-elle. Je me demande bien pourquoi elle a disparu comme ça. C'est pas son genre d'être si irresponsable...
-C'est vrai, ajoutai-je simplement.
Il y eu un petit silence.
-Bon, déclara-t-elle. Je te laisse, je vais continuer mes recherches !
-Ok.
Sur ce, elle se précipita vers les escaliers et disparu dans ceux-là. Je laissai échapper un long soupir, puis repris dans mes mains mon classeur de français dans le but de poursuivre mes devoirs.
Pdv de T/p :
Cette scène m'avait littéralement pourri la journée. Il m'était impossible de penser à autre chose que le moment où cette garce avait posé ses sales petites lèvres sur celles de Shoto. Mais le pire, c'était qu'après ça, je m'étais mise hors de moi. La maîtrise de mes émotions s'était transformée aussitôt en une colère noire et un puissant désir meurtrier que je n'arrivais pas à taire...
La garce n'était pas venue en cours de tout l'après-midi. Je ne savais pas pourquoi, et à vrai dire, je n'en avais strictement rien à faire. Mais la chose dont j'étais sûre, c'était que j'étais ravie de ne pas avoir croisé son regard de peste.
Elle était finalement revenue le soir même, comme si de rien était. Apparemment, elle avait eu "besoin de prendre l'air" et c'était pour ça qu'elle s'était éclipsée sans rien dire à personne.
Tu m'étonnes que t'as manqué d'air, après avoir roulé toutes ces pelles à Shoto...
L'amertume serrait ma gorge, et je sentais que mon âme était imprégnée du désir de tuer.
En vérité, j'avais tout prévu. De A à Z. Dès que j'étais rentrée de l'école, j'avais sauté le goûter pour aller m'enfermer dans ma chambre. Je m'étais installée sur le bureau, l'esprit imbibé de folie. J'avais sorti un stylo ainsi qu'une feuille de papier, et j'avais élaboré un plan d'action pour éliminer les deux personnes qui m'avaient blessée plus tôt dans la journée. Si Tomura avait vu ma détermination à cet instant, lorsque ma main traçait le plan de l'internat, il aurait été fier de moi, j'en étais certaine. Mais j'avais finalement opté pour quelque chose de plus simple, après réflexion. Je ne devais pas oublier qu'il y avait beaucoup d'autres internés dans les autres étages du bâtiment, ce qui allait compliquer la tâche de faire disparaitre les corps.
J'étais présentement allongée dans mon lit, une boule au ventre. Était-ce de l'excitation ? Peut-être bien. Après tout, j'avais hâte d'en finir avec eux.
Je pris mon téléphone pour guetter l'heure. Celui-ci affichait 1h54 du matin. Il ne me restait plus qu'une minute à attendre, et j'allais enfin pouvoir assouvir mon désir de vengeance. Jusque-là, je n'avais pas réussi à m'endormir ; l'adrénaline devait y être pour quelque chose.
1h55.
Je sautai hors de mon lit, avant de me maudire d'avoir fait trembler le sol. Je savais pertinemment que j'étais nulle en ce qui concernait la discrétion, mais là, j'avais vraiment abusé. Décidément, je n'étais véritablement pas faite pour ça.
J'avançai en direction de la cuisine, cette fois-ci en tentant de me déplacer silencieusement. Une fois dans la pièce, je fouillai les tiroirs à la recherche d'une arme. Au bout de quelques tentatives, je finis par trouver un couteau de cuisine qui semblait parfait pour découper quelqu'un. Je fis donc demi-tour, me dirigeant vers la chambre de ma première victime, qui n'était autre que Momo Yaoyorozu.
J'ouvris doucement la porte, m'incrustai dans la pièce en laissant celle-ci ouverte. Je m'approchai du lit de la peste, sentant une vague d'adrénaline m'envahir. Un sourire se dessina sur mon visage lorsque je brandis mon couteau au dessus de sa tête.
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T/p est COMPLÈTEMENT TARÉE !!
C'est à cette scène que je faisais référence dans mon avant propos, quand je disais que T/p savait bien se contrôler, hors une goute de trop et c'était la catastrophe...
ADIEU MOMO !
Et au revoir à vous aussi ! (Enfin, je vais pas vous tuer, don’t panic…)