Pdv de T/p :
-Bien, je te laisse t'installer, lâcha l'infirmière au bout de quelques minutes.
Celle-ci me lança un dernier regard avant de s'approcher de la porte et de la franchir, tout en prenant soin de la refermer à clé derrière elle. Je me laissai alors m'effondrer sur mon lit, complètement exténuée.
Cela faisait exactement trois jours que je n'avais pas goûté au confort que proposait un vrai lit. En effet, suite au show que j'avais effectué au lycée de Yuei, j'avais été envoyée dans une des cellules étroites qui se trouvaient dans le commissariat, afin de laisser le temps aux autorités de décider de ce qu'ils allaient faire de moi. Étant donné la dureté et la froideur du métal comparable à de la glace, le manque d'espace ainsi que les bruits alentours incessants, il était normal que j'ai passé des nuits absolument désastreuses dans cet environnement.
À mon plus grand bonheur, la décision des autorités n'avait pas été prise suite à long délai. Après un rapide débat, ils en étaient venus à conclure que je n'étais pas une vilaine très dangereuse, non seulement parce que je n'avais commis aucun meurtre -du moins, ils ne m'avaient pas identifiée comme coupable pour celui de ma dernière mission- et que je n'avais fait que participer passivement à l'activité de l'alliance des super-vilains, mais aussi car j'avais toutefois décidé de me rendre, geste qui avait été qualifié de "honorable" et qui allait probablement les rendre plus indulgents avec moi.
C'est ainsi qu'ils eurent décidé de m'envoyer dans un hôpital psychiatrique pendant un petit moment. Je ne considérais pas ce lieu comme le plus adapté à mon cas, étant donné que je n'étais pas une malade mentale. Je supposais que ce choix avait pour but d'essayer de comprendre ce que ressentait un vilain et de découvrir sa vision du monde pour mieux se débarrasser du danger qu'ils représentaient après, sous prétexte de manœuvrer un processus de guérison. Autrement dit, j'étais certaine que l'idée qu'ils avaient derrière la tête était de profiter de ma présence ici pour en savoir plus sur notre alliance en se servant d'un traitement comme couverture.
Enfin bon, peu importe la raison qui les avait poussés à désigner cet endroit, je ne m'en faisais pas. Ma durée d'internement avait été fixée à six mois, ce qui ne me gênait pas le moins du monde. Au contraire, moi qui m'attendais à devoir passer une voire plusieurs années d'enfer, j'étais agréablement surprise et incroyablement soulagée.
Avec un peu de chance, j'allais rester enfermée ici moins longtemps que prévu. Comme expliqué plus haut, les autorités ne me considéraient pas comme une personne dont il fallait se méfier. Ils semblaient presque avoir foi en moi. J'en étais donc venue à la conclusion que, si je faisais en sorte de bien me comporter et de passer pour une fille qui avait bien toute sa tête, il était tout à fait possible que mon séjour dans cet établissement s'écourte.
Malheureusement, la chance n'était manifestement pas très attirée par ma personne. Et ce, depuis toujours. Mais, malgré cela, je comptais faire de mon mieux pour y parvenir. De toute façon, je n'avais plus rien à perdre. Mon seul et unique objectif était désormais de sortir d'ici au plus vite dans le but de rejoindre les personnes auprès desquelles j'avais envie de me trouver.
Je laissai échapper un long soupir. Bien que la fatigue me hantait depuis plusieurs jours, je ne pouvais pas me reposer sur mes lauriers. Mes affaires n'allaient certainement pas se ranger toutes seules ! Je devais mettre de côté mon manque de sommeil pour pouvoir terminer mon déménagement, et ensuite j'aurais l'occasion de rattraper mes nuits perdues.
Motivée -en quelques sortes- par la récompense qui m'attendait à la fin de l'épreuve, je quittai mon lit dans le but de me mettre au travail.
Heureusement pour moi, je n'avais pas grand chose à ranger. La plupart de mes affaires étaient restées à la planque de mon ancienne alliance, même si je m'étais tout de même équipée d'un sac à dos avant de la quitter. J'avais donc emporté quelques vêtements, plusieurs romans ainsi qu'un peu de matériel créatif pour m'occuper, peu importe l'endroit dans lequel j'allais atterrir. De plus, j'avais pris avec moi une photo enveloppée dans un cadre sur laquelle nous nous tenions toutes les deux, ma sœur et moi. L'image était floue et de mauvaise qualité. Ma sœur était en train de faire une grimace à la caméra, tandis que je semblais quant à moi complètement déboussolée. Himiko en en tirant la langue, moi en fermant les yeux, puisque le flash m'avait surprise.
Parfois, il m'arrivait de me demander pourquoi je tenais tant que ça à garder cette photo ignoble et la raison pour laquelle je l'avais encadrée, étant donné qu'elle était loin d'être esthétique. Mais je me rappelais à chaque fois le moment où je l'avais prise, et les questions s'éclipsaient sur le champ.
Je m'en souvenais comme s'il s'agissait de la journée d'hier.
Début du flashback
J'étais en ce moment même en train de regarder toutes les photos qui étaient stockées sur mon appareil depuis que je l'avais. Je me souvenais que c'était le cadeau que m'avaient offert mes parents pour mon quatorzième anniversaire, à l'époque où nous jouions le rôle des filles modèles, avec ma sœur. Je l'avais souvent utilisé pour des travaux à l'école, des projets divers, tout comme pour -en quelques sortes- immortaliser des moments de joie. Je retrouvai donc à plusieurs reprises des photos de groupe sur lesquelles nous figurions, moi et les quelques amis que je m'étais faits à l'école.
-Ouistiti !! s'exclama une voix dont la chaleur émanée chatouilla mon cou.
Le flash produit par mon appareil photo vint soudainement m'aveugler sans que je ne m'y attende, puis ce dernier disparu de mes mains en un clin d'œil. Comme par magie. Je scrutai les alentours, prise au dépourvu. Au moment où je me retournai, j'aperçus subitement ma sœur qui courrait à toute allure en direction de la sortie.
-HIMIKO !! m'écriai-je, furax. RENDS MOI MON APPAREIL PHOTO !!
-Dans tes rêves !! répondit-elle sur un ton taquin.
Sans perdre une seconde, je quittai mon bureau et me lançai à sa poursuite. Elle essaya de me fermer au nez la porte de la pièce qui me servait de chambre, mais j'attrapai la poignée avant qu'elle n'y parvienne, ce qui la fit immédiatement déguerpir. La porte heurta violemment le mur, et s'en suivit un énorme bruit dû au claquement de cette dernière.
-HIMIKO !! répétai-je sur le même ton. REVIENS ICI TOUT DE SUITE !!
Désormais à l'extérieur de la planque, je fis le tour de celle-ci pour tenter de la retrouver.
Mais où est-ce qu'elle est passée, cette imbécile ?! m'interrogeai-je en silence. Elle n'était qu'à seulement quelques mètres de moi, elle n'a pas pu aller bien loin...
Je passai par la rangée d'arbres qui entourait le repaire, puis arrivai devant une lignée de buissons désordonnée devant laquelle gisait une légère flaque de boue.
Soudain, je sentis une idée me traverser l'esprit. Celle-ci ne se fit pas attendre, puisque je décidai d'appliquer directement la stratégie qui allait avec.
Je croisai les bras sur ma poitrine et soupirai longuement, faisant mine d'être amusée par la situation tout en ayant lâché prise.
-Himiko, je te vois, dis-je en haussant la voix. Pas la peine de te cacher...
En vérité, je n'avais aucune idée de l'endroit où elle se trouvait. J'espérais juste qu'elle était dans le coin...
Finalement, ma tromperie fut un pur succès, puisque ma sœur émergea des buissons et s'enfuit derrière ceux-là, redémarrant ainsi notre course poursuite.
Cette fois-ci, j'étais à mon avantage. La voie sur laquelle ma sœur s'était engagée était vaste et bien dégagée, dépourvue de quelconques plantations.
Grosse erreur de ta part, soeurette ! songeai-je malicieusement.
En effet, en ce qui concernait la vitesse, j'étais beaucoup plus performante que Himiko. En revanche, lorsqu'il s'agissait de se cacher et de se faire toute petite, elle était sans aucun doute la meilleure d'entre nous. De tous les vilains confondus, d'ailleurs.
Tout à coup, celle-ci heurta un rocher et tomba lourdement sur le sol. La scène aurait pu être hilarante si elle ne tenait pas mon appareil photo dans les mains à ce moment là...
-Oups... Je crois que je l'ai cassé ! lâcha Himiko en se tournant vers moi innocemment, tandis que je me rapprochais progressivement d'elle.
Si nous étions des personnages de BD, j'aurais eu de la fumée qui sortait des oreilles à coup sûr.
-Bon, tant pis ! reprit-elle lorsque j'arrivais à sa hauteur. C'est pas grave.
Elle laissa tomber l'objet sur le sol terreux, sans lui accorder la moindre importance.
-De toute façon, il faisait des photos moches ! ajouta-t-elle en haussant les épaules.
J'étais à la limite d'exploser.
-Himiko ?
-Oui ??
-Cours.
C'est donc ce qu'elle fit. Alors que je m'apprêtais à la poursuivre de nouveau, je m'arrêtai subitement en constatant que mon retard s'était attardé, une fraction de secondes, sur quelque chose. Je me penchai alors vers l'appareil photo qui gisait parterre.
En effet, il avait beau avoir été cassé, il avait tout de même eu le temps d'imprimer sa dernière photo.
Fin du flashback
La remémoration de ce souvenir me donna presque envie de rire.
Mais je ne le fis pas.
Cette photo était le seul souvenir que j'avais d'elle et, à l'évidence, je n'allais plus jamais la revoir de ma vie. Même si c'était une des conséquences de mon départ de l'alliance dont j'avais été conscience au moment de ma décision, cela m'attristait énormément.
À cet instant précis, j'étais loin de me douter que, prochainement, j'allais faire une rencontre totalement inattendue...
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Hey ! Comment ça va ?
J'espère que ce chapitre t'a plu ! Si c'est le cas, n'hésite pas à voter, à commenter et à partager ;3
Tu peux aussi me donner des conseils d'écriture, ou bien tout simplement me dire ce que tu as pensé de ce chapitre !
Et voici T/p dans un nouvel environnement !!
Bon, je vous avoue que j'avais pas beaucoup d'inspiration pour ce chapitre et que c'est pour ça qu'il est pas ouf ouf...
Mais à part ça, il est pas mal le flashback, non ?
Sur ce,
Portez vous bien 💞