Ritchie courait à pleine vitesse en zigzaguant, évitant de justesse les attaques de la vielle dame. Son adversaire lui lançait des sphères d’énergie qu’elle esquivait avec agilité, bondissant sur le coté avant d’atterrir dans un dérapage maîtrisé, soulevant un nuage de poussière sous ses pieds.

Elle releva la tête, ses yeux brillant d’une lueur verte intense. Elle plaqua sa main au sol.

__ Carte de l’ombre. Murmura t-elle

Un grand carré apparut sous leurs pieds, des lignes sombres se traçant à une vitesse fulgurante. Un cercle se forma en son centre, suivi d’un second plus petit, entouré d’écriture anciennes.

__ Filet maudit, niveau 2

Des fils noirs jaillirent du carré et vinrent s’accrocher aux bords du cercle. Puis, dans un souffle glacial. Ritchie murmura :

__ Isandla…esithukiwe

Le sceau rouge s’illumina, vibrant d’une énergie malveillante. D’énormes mains griffues surgirent du sol, fondant sur la vielle dame qui flottait toujours dans les airs. Elle tenta de fuir, mais les bras la saisirent et l’immobilisèrent d’un coup sec, l’attirant violemment vers le centre du cercle.

Prisonnière.

Ritchie avança lentement vers elle, essoufflée, le corps couvert d’ecchymoses et de poussière. Malgré la douleur, elle ne cilla pas. Il fallait qu’elle sorte d’ici. Il fallait qu’elle sauve les autres.

__ Tu es une petite sorcière très forte, déclara la vielle dame avec un sourire en coin.

__ Je n’ai pas besoin de vos compliments….Dites moi comment sortir d’ici, ou je n’aurais d’autre choix que de vous tuer.

La vielle dame éclata d’un rire franc, à en pleurer de rire.

__ Tu es vraiment une petite comique dis donc….merci j’avais jamais ris autant de ma vie.

__ Je ne vois pas en quoi ce que j’ai dis est drôle

__ Laisse moi t’éclaircir un peu…..Tu n’as jamais tué personne n’est ce pas.

Ritchie tressaillit alors que la mamie affichait un grand sourire moqueur et satisfaite sur le visage.

Elle ne voulait pas l’admettre, mais c’était vrai. Elle avait toute sa vie tué des démons, des créatures sans âmes ni consciences. Mais jamais au grand jamais elle avait enlevé la vie à un être humain de sang froid.

Elle reprit vite contenance. Elle ne pouvait pas se permettre d’hésiter.

__ Tu veux vraiment sortir d’ici ? Reprit la vielle dame.

Ritchie garda le silence, la fixant toujours.

__ Alors fais ce que tu as dit…..Tue-moi.

Ritchie serra les poings dans un mélange de honte et de colère. Honte contre elle même...Une Némésis qui n’est pas capable de tuer et qui plus est dans les forces de l’Ordre….C’est une honte.

__ Je ne peux le faire

__ Comment ?

__ JE NE PEUX PAS VOUS TUER J’EN SUIS INCAPABLE !!!

__ Alors tu mourras ici et tu entraîneras tes amis avec toi

Ritchie resta immobile, le cœur battant anormalement vite. Est-ce vraiment la solution ? Ce dit-elle. Elle réfléchissait, il fallait qu’elle trouve une faille.

Puis soudain, un souvenir lui revient. Elle se revit un jour caché dans la partie ancienne et interdite de la bibliothèque de la base. Cherchant comme à son habitude des livres sur la magie noir.

FLASH-BACK…..

Il faisait nuit noir, lorsqu’une porte s’ouvrit dans un grincement tout sauf sourd. Cette porte donnait sur une gigantesque bibliothèque. La bibliothèque de la base, qui regroupait de livre d’histoire sur les Némésis des temps anciens, en passant par les sorcières, loup garou, Némésis élémentaires, Chevaliers, vampires, fées, et toutes les créatures obscures. Elle regroupait aussi des livres de biologies, avec les plantes utilisés par les soignants dans le monde Némésis, sur la médecine Némésis, sur la technologie des pierres, des cristaux, de l’énergie d’Onix etc, des livres de magie en passant par les plus faciles au plus difficiles…..Mais ce n’était pas pour ça que Ritchie était là ; en plus à cet heure ci de la nuit.

Elle s’engouffra au fond de la bibliothèque, dans la dernière rangée des livres classés sans intérêt et se mit en face de celui ci.

__ Vula

Elle l’avait murmuré après avoir regardé de gauche à droite. La rangée de livres bougea et s’ouvrit en deux comme une double porte. Elle s’engouffra à l’intérieur sans regarder derrière elle.

La pièce était une grande salle, pas aussi grande que la bibliothèque mais elle regorgeait de beaucoup de livres. Pas n’importe quels livres, mais des livres interdit, des livres renfermant de la magie noir.

Elle aimait les lires, elle aimait cette magie et était passionnée par elle. Elle venait ici à chaque fois qu’elle en avait l’occasion. Mais c’était plus récurent au milieu de la nuit.

Elle parcourait les étagères cherchant le prochain bouquin qu’elle allait dévoré, lorsqu’un livre attira son attention. Le bouquin était assez petit et marron il y’avait une main au dessus d’un écrit et l’autre en dessous, formant comme un œil. Au milieu était écrit « ukufa kwesikhashana ».

Elle prit le livre le tournant et le retournant. La couverture était assez classique et elle se demandait bien ce qu’il pouvait contenir. Elle s’assit sur un vieux fauteuil poussiéreux et commença à le feuilleté.

Il renfermait un sort interdit, un sort capable d’arrêter le cœur d’une personne juste quelques secondes voir plusieurs heures, assez pour que le corps soit considéré comme mort. Les anciennes sorcières l’utilisaient pour échapper à des condamnations lorsqu’elles étaient arrêter, soit pour elle même ou les faisait payer pour les autres.

Fin du flash-back….

Elle n’avait jamais essayé, elle n’avait jamais penser à l’utiliser. Néanmoins elle avait retenu le sort. C’était sa seule chance. Elle savait que la magie noir, il y’avait toujours un prix à payer mais au point où elle était….elle s’en fichait si c’était la seule solution pour retrouver ses amis.

__ Je n’ai pas besoin de vous tuer…...j’ai juste besoin de gagner

Un silence pesant s’installa mais elle continue.

__ Ce qu’on m’a appris avec la magie, c’est qu’elle n’a pas qu’une seule règle. Ni un guide d’utilisation concret….et où il y’a une contrainte, ils existe plusieurs conditions.

__ Qu’est ce que tu veux dire ?

__ C’est simple….je ne suis pas obliger de vous tuer…..Du moins pas de façon définitive….tout ce que je dois faire c’est créer une faille dans le temps…...J’ai juste besoin de gagner.

Elle ferma les yeux, pendant que le bout de ces doigts s’illuminèrent d’une lueur verte presque fumante. Dans les air, elle faisait des mouvement des doigts les tournoyant dans tout les sens comme une danse parfaitement coordonnée. La mamie su ce qu’elle était en train de faire. Elle connaissait ce sort.

Puis d’un coup elle leva deux doigts vers le ciel. Il eu un silence pendant quelques secondes comme si elle hésitait à jeter le sort. Puis elle résigna.

__ ukufa kwesikhashana

D’un mouvement rapide elle baissa les deux on les ramenant sur le coté, comme coupant quelque chose.

D’un coup sec, la vielle sorcière s’immobilisa. Son cœur c’était arrêter. Un grand silence planait dans l’air.

Autour d’elle le sol commença à trembler. Des fissures lumineuses apparurent dans l’air, comme si le monde lui-même se brisait en morceaux. Elle avait réussit ! Tout était en train de s’écrouler, puis tout s’arrêta. L’effet inverse se passait.

__ Non ! Le sort se dissipe !

Elle ne perdit pas une seconde de plus, elle ouvrit le portail et s’engouffra à l’intérieur

Du coté de Levi, la bataille battait son plein, rythmée par des coups, des griffures et des morsures, plus féroces les uns que les autres. Levi était blessé, fatigué, mais il refusait d’abandonner.

Jusqu’à aujourd’hui, il ne s’était jamais battu contre un Alpha. Son excitation était grande, mais la peur de mourir ne le quittait pas.

Son adversaire, enragé, bondit sur lui et lui asséna plusieurs coups de griffes. Levi tenta de reculer dans un geste défensif, mais l’alpha ne lui laissa aucune seconde de répit. Au même instant, il fonça sur lui avec une vitesse fulgurante.

Levi reçut un coup de griffes si féroce qu’il fut projeté dans les airs, parcourant plusieurs mètres avant de s’écraser contre un arbre, brisant celui en deux. Il s’effondra lourdement sur le sol, soulevant un nuage de poussière.

Il essaya de se relever, en vain. Le choc avait été si violent qu’il ne ressentait plus la douleur de ses muscles, mais il était incapable de s’en servir correctement.

Son adversaire approchait, ses pas lourds résonnant dans l’air.

C’est vraiment terminé ? Je vais vraiment mourir ici ? Maintenant ? Aussi pathétiquement ? Pensa Levi.

Je n’ai même plus de force pour riposter…Je suis un gros nul… Je suis censé être le chef d’une unité d’élite, la meilleure de toute la base, et je suis incapable de tenir tête à un Némésis de l’Ombre...Je suis désolé les amis,….désolé, ma famille.

Il ferma les yeux lentement, attendant le coup final.

Des souvenirs lui revinrent en mémoire. Les moments partagés avec ses camarades à la base, les missions, les fous rires, les courses poursuites. Puis, il se vit chez lui, entouré de ses innombrables frères et sœurs, courant partout, envahissant sa chambre sans frapper, le forçant à leur courir après. Il revécut les dîners en famille, les soirées jeux de société…

Puis un souvenir précis s’imposa à lui. Une conversation avec le commandant Harris, son modèle. Il se revit plus jeune, 12, 13ans, debout devant lui, en colère contre lui même après une énième défaite face à Bayron.

__ Ne te mets pas en colère contre ton coéquipier Levi

__ C’est la sixième fois que je l’affronte et je n’arrive toujours pas à le dépasser ! Et lui, il se moque de moi. J’en ai marre, je ne sers à rien !

__ Mais non...écoute Levi, tu as un grand loup en toi, qui ne demande qu’à sortir. Tu te poses trop de questions, tu te mets trop de pression, et ton loup en est étouffé...fais le vide en toi, respire, détends-toi et laisse le prendre le contrôle.

Sans s’en rendre compte, Levi appliqua l’exercice que le commandant lui avait enseigné. Il laissa tomber ses peurs, les règles qu’il s’était imposées, la pression qu’il s’infligeait. En l’espace d’une seconde, il se sentit léger.

Les pas de son adversaire se rapprochaient toujours plus, mais cela ne lui faisait plus rien.

Il plongea en lui même. Tout était noir...froid...vide. Puis, une lumière apparut.

Un loup blanc aux yeux rouges s’avança doucement vers lui. Levi ne savait pas qui il était, ni pourquoi il se trouvait là, en lui. L’animal s’arrêta devant lui et s’allongea, son regard planté dans le sien.

Sans comprendre pourquoi, Levi s’assit à son tour. Il se sentait apaisé, comme s’il communiquait avec le loup sans avoir besoin de parler. Une voix intérieure lui soufflait de le toucher, de se laisser emporter, d’abandonner toute résistance.

Il tendit la main.

Le loup blanc baissa la tête, et Levi posa sa paume sur son front.

A l’instant où il entra en contact avec lui, tout devint blanc. Puis, il fut violemment projeté dans la réalité.

Il n’était plus le même. Son pelage, auparavant d’un noir de jais, était désormais marqué d’un blanc intense autour du cou et sur le visage, tandis que le reste de son corps conservait sa couleur d’origine. Ses yeux brillaient d’un rouge incandescent.

Il poussa un hurlement si puissant qu’il fit frémir les arbres et virevolter les feuilles mortes.

Il se sentait invincible. Plus aucune douleur. Plus aucune fatigue. Juste une force déferlante parcourant son être.

Son adversaire, qui s’approchait, s’arrêta net en le détaillant. Il remarqua le changement. Il sentait la puissance de Levi, plus intense que jamais.

L’Alpha hésita.

Levi, lui, resta immobile, se contentant de le fixer. Puis, il fit un pas en avant.

L’Alpha recula d’un pas, grondant férocement. Levi avança encore, imperturbable. Il n’avait plus peur. L’Alpha, finalement, se décida à attaquer. Il fonça sur Levi, crocs en avant, griffes sorties, prêt à le déchiqueter.

Levi ne bougea pas. Il attendit qu’il soit assez proche...puis, avec une rapidité foudroyante, il le saisit par la gorge.

Sans effort.

D’un geste brutal, il brisa la nuque de l’Alpha.

Le corps s’effondra lourdement au sol, gisant dans une mare de sang.

Levi reprit ses esprits. Il baissa les yeux. Ses mains étaient couvertes de sang. Dans l’une d’elle… la tête de son adversaire. Il déglutit difficilement, puis tourna le regard vers le cadavre décapité à ses pieds.

C’est moi qui ai fait ça ?

Tout autour de lui se mit à trembler. Le sol, les arbres, même le ciel se fissura...chose pourtant impossible.

Il n’avait pas le temps de comprendre ce qui se passait. Une lumière intense éclata devant lui.

__ Levi !

Il tourna la tête et aperçut Ritchie, se tenant dans l’ouverture d’un portail lumineux.

__ Ritchie ?

__ Vite !

Elle lui fit signe de la rejoindre. Sans réfléchir, il lâcha immédiatement la tête de l’Alpha et courut vers elle.

Il sauta dans le portail.

Sky fut de nouveau projeté au sol. Il tituba, essayant tant bien que mal de discerner l’origine des attaques, mais la tâche était presque impossible. Sa vision était brouillée par la douleur du coup de griffes qu’il avait reçu à l’œil plus tôt.

Il sentait la louve tourner autour de lui, un prédateur jouant avec sa proie. Elle s’amusait, l’attaquant toujours par surprise, savourant sa supériorité. Pour elle, il n’était qu’un divertissement, un jouet dont elle prenait un malin plaisir à briser les défenses.

Sky balaya l’espace du regard, de gauche à droite, désorienté. Être privé de la vue, même partiellement, lui semblait insupportable. Il luttait contre la panique, mais chaque seconde qui passait sans qu’il ne parvienne à voir autre chose que des ombres le plongeait un peu plus dans l’angoisse. Il plissa les yeux, priant intérieurement pour que sa vision revienne. Mais rien. Juste du flou. Juste le vide.

Un nouveau coup de griffes, plus violent encore, le cueillit au visage. Il vacilla, secouant la tête de douleur, cherchant un appui. Chaque bruit, chaque bruissement de vent, chaque craquement de branche l’alertait. Elle était partout. Elle pouvait attaquer à tout instant.

Il tenta de riposter, envoyant des coups à l’aveugle, mais ses efforts étaient vains. Il ne frappait que le vide, ce qui ne faisait qu’accentuer l’amusement de son adversaire.

Puis, un coup plus puissant le projeta dans la poussière. La louve venait de l’attaquer sur ses pattes arrière, le déséquilibrant complètement. Sky tenta de se relever, douloureusement, les muscles tremblants sous l’effort.

Tout se mélangeait dans sa tête : la frustration de son impuissance, la peur grandissante de perdre définitivement la vue, la colère d’être à la merci de son adversaire. Il serra les dents, envahi par un sentiment d’échec.

Il ferma les yeux un instant.

Un souvenir lui revint brutalement. Dix ans plus tôt.

Il avait les yeux bandés et devait retrouver et attraper les autres enfants. Un exercice du commandant Harris.

Mais après une heure d’échecs, sa patience avait atteint ses limites.

— Je ne veux plus jouer ! avait-il protesté.

— Sky, on ne joue pas, avait corrigé le commandant, adossé à un arbre.

— Peu importe ce qu’on fait, je ne veux plus !

Harris s’était redressé, avançant vers lui d’un pas mesuré.

— Dis-moi, pourquoi refuses-tu de continuer ?

— Parce que vous voyez bien ! Je n’attrape personne !

— C’est parce que tu t’y prends mal, Sky. Comment veux-tu réussir en étant énervé et frustré ? C’est normal d’échouer au début. Ce qui ne l’est pas, c’est de continuer sans chercher à progresser.

— Alors je ne suis pas normal ?

— Ce n’est pas ce que j’ai dit. Mais ta manière d’aborder le problème, elle, ne l’est pas.

— Je suis fatigué ! Pourquoi suis-je le seul à devoir faire ça ? Les autres, eux, n’ont pas à—

— Cesse de te plaindre et fais ton exercice, l’avait coupé Harris. Si une méthode ne fonctionne pas, change-en.

— Et je fais comment ?

— Lorsqu’on perd un sens, les autres se décuplent. Utilise-les. Fais fonctionner ton cerveau.

— Pff, toute façon, il en a pas un gros, de cerveau ! s’était moqué Levi.

— Levi !

— Désolé.

— Concentre-toi, Sky. Écoute le vent, le bruit autour de toi. Tout a un son : nos pas, notre respiration...

Sky, en plein combat, inspira profondément. Il s’imprégna des conseils du commandant. Comme lorsqu’il était enfant, il s’immobilisa et ferma les yeux.

Il la sentit.

La louve se mouvait autour de lui, prête à attaquer. Il percevait le déplacement de l’air à chaque mouvement qu’elle faisait. Il entendait ses pas, presque comme s’il pouvait les voir.

— Ressens tout ce qui t’entoure.

Il inspira.

L’odeur de la mer lui parvint, ce qui signifiait que la falaise était proche. Il pouvait presque sentir la présence de la louve, son parfum boisé mêlé à celui de la pluie. C’était étonnamment doux.

— Ressens les vibrations du sol. Elles te diront exactement où est ton adversaire.

Une vibration, une infime secousse dans la terre. Il savait où elle était. Son cœur retrouva un rythme plus calme.

Elle s’élança.

Cette fois, il l’entendit venir. Au dernier moment, il pivota et la repoussa violemment de ses pattes avant. La louve glissa sur le rebord de la falaise, mais elle s’accrocha à lui dans un dernier effort, l’entraînant dans sa chute.

Sky planta immédiatement ses griffes dans la roche, freinant leur descente. Suspendu dans le vide, il sentit le poids de son adversaire qui tirait sur son corps. Il essaya de se hisser, mais la louve s’accrochait à lui, cherchant à grimper en utilisant ses membres comme une échelle.

Il grimaça en sentant ses griffes perforer sa chair.

S’il ne faisait rien, ils allaient tous les deux tomber.

Il tenta de lui donner un coup de patte pour la faire lâcher, mais elle s’agrippait avec force. Une de ses pattes se décrocha, les secouant tous les deux.

Il profita de cette infime ouverture pour frapper plus fort.

Cette fois, la louve lâcha prise.

Il la vit tomber dans le vide.

Mais son propre appui céda aussi.

Il sentit l’air l’engloutir, son corps basculer en arrière. Tout lui parut soudain au ralenti.

— Je te tiens !

Une main le rattrapa de justesse.

Sky ouvrit les yeux brutalement, son souffle coupé. Levi était penché au-dessus de lui, le remontant avec difficulté.

Son cœur battait à un rythme effréné. Lorsqu’il retrouva enfin la terre ferme, ses jambes refusèrent de le porter. Il se transforma en humain, tremblant sous l’adrénaline et la peur.

— On doit y aller, les gars ! lança Ritchie.

— Allez, Sky, tiens bon, ajouta Levi.

Sky essaya de retrouver son souffle, mais un frisson d’angoisse lui parcourut l’échine.

Comment leur dire qu’il ne voyait plus rien ?

Il sentit Levi le soulever, le guidant vers la lumière lointaine qu’il parvenait encore à percevoir.

Zack dégaina ses deux lames, son cœur battant à tout rompre. Il n’avait pas d’autre choix que de se battre. Il savait qu’il n’était pas à la hauteur, mais il refusait de mourir sans résister. La peur lui nouait l’estomac, mais il se força à tenir bon. Cette fois, il était seul. Ses amis n’étaient pas là pour l’aider.

Je dois me débrouiller seul.

Il se mit en position de défense face à son adversaire : un homme chauve, imposant, dont le corps crépitait d’électricité.

— Je n’arrive pas à croire qu’on m’envoie affronter un humain... grogna le Némésis. Tu n’as aucun pouvoir, tu es pathétique. Tu me fais perdre mon temps.

— Peut-être que je suis un simple humain, répliqua Zack en serrant les dents. Mais ça fait un moment que tu me cours après, et pourtant... tu ne m’as toujours pas attrapé.

Cette remarque piqua le Némésis au vif. Son expression se tordit de colère, et, sans prévenir, il envoya une gigantesque décharge électrique droit sur Zack.

L’humain réagit instantanément, croisant ses lames devant lui pour tenter de stopper l’attaque.

Les éclairs frappèrent violemment le métal, envoyant des gerbes d’étincelles tout autour. Le choc fut si brutal que les lames explosèrent en morceaux. Zack recula sous l’impact, les mains tremblantes, réalisant avec horreur qu’il était maintenant désarmé.

Son ennemi, un sourire cruel aux lèvres, leva la main vers le ciel. L’air autour de lui se chargea d’énergie statique, et des éclairs dansèrent sur son bras.

— Je vais en finir avec toi.

Zack, paniqué, recula jusqu’à heurter un mur. Il était pris au piège. Aucune issue.

L’éclair tomba.

Dans un réflexe désespéré, Zack s’accroupit, repliant ses bras sur lui-même, les yeux fermés de toutes ses forces.

...

Mais rien ne vint.

Le cœur battant, il ouvrit lentement les yeux et découvrit une étrange lueur dorée flottant autour de lui. Une barrière d’énergie translucide l’enveloppait, formant un cocon protecteur.

— Qu’est-ce que c’est que ça... ?

— C’est moi, Leolio.

Zack sursauta et plaqua son dos contre le mur. La voix venait... de son collier. Celui que la sorcière lui avait donné. Le pendentif scintillait d’une lumière dorée.

— T’es quoi, au juste ?

— Je suis un des Gardiens, le dernier survivant de la Pierre de Jévodon. Appelle-moi Leolio.

— Un Gardien ?! T’es pas censé protéger la pierre, alors ? Qu’est-ce que tu fais là ?

— Mon peuple a été décimé lors de la grande guerre. La sorcière m’a sauvé et emprisonné dans ce pendentif... Je lui dois ma vie.

Zack n’eut pas le temps de digérer ces révélations. Son ennemi, frustré de voir son attaque échouer, intensifia ses assauts. Des éclairs plus puissants que jamais s’abattaient sur la barrière.

— Elle va bientôt céder, prévint Leolio.

— Et je suis censé faire quoi, hein ?! J’ai pas de pouvoirs, moi !

— Si tu veux survivre, tu dois me laisser prendre le contrôle.

— Quoi ?! Me posséder ?!

— Disons plutôt... emprunter ton corps.

— C’est pareil !

— Je te le rendrai une fois le combat terminé.

— Ouais, c’est ce que disent toujours les entités possédant un corps... et ça finit jamais bien !

Zack serra les poings, indécis. Mourir ou... être possédé ? Il n’aimait aucune de ces options.

— Tu n’as plus le temps d’hésiter, humain.

Il leva les yeux vers la barrière et sentit un frisson d’effroi. Elle se fissurait.

Un dernier éclair s’abattit.

La barrière éclata.

Zack s’accroupit, couvrant sa tête des bras sous l’onde de choc.

— C’est bon, Leolio ! hurla-t-il. Je te cède la place !

Le Némésis ne lui laissa pas une seconde de répit. Une autre décharge mortelle jaillit vers lui.

Zack, toujours accroupi, leva une main.

L’éclair s’arrêta net.

Comme s’il venait d’être attrapé en plein vol.

Son corps se releva lentement. Mais ce n’était plus lui.

Ses yeux étaient devenus dorés. Ses bras étaient marqués de deux lignes épaisses de la même couleur, s’enroulant autour de sa peau comme un tatouage vivant.

Il redressa la tête, plantant un regard perçant dans celui de son adversaire.

— Ahh... Ça fait du bien d’être en vie.

Le Némésis tressaillit.

— Tu... Tu es qui, toi ?!

Un sourire amusé étira les lèvres du nouveau Zack. Il fit quelques pas nonchalants, toujours tenant l’éclair au creux de sa main comme s’il s’agissait d’un simple jouet.

— Appelle-moi Leolio.

Puis, d’un ton joueur :

— Dis-moi... tu veux mourir tout de suite ou je peux m’amuser un peu avec toi ?

— Qu’est-ce que tu r-

Il n’eut pas le temps de finir.

Leolio relança la foudre avec deux fois plus de puissance. L’attaque pulvérisa le Némésis, l’envoyant voler hors du toit avant qu’il ne s’écrase plusieurs mètres plus loin.

Sans perdre un instant, Leolio sauta après lui. Il atterrit avec grâce, le sol se fissurant sous ses pieds.

— Tu... Tu n’es pas l’humain de tout à l’heure... haleta le Némésis en se relevant péniblement.

— Non, je te l’ai déjà dit. Je suis Leolio

Leolio sourit.

— Et maintenant... c’est l’heure de ta dernière prière.

Avant même que son ennemi ne réagisse, il l’emprisonna dans une prison d’éclairs dorés.

Le Némésis hurla, luttant désespérément pour se libérer, mais c’était inutile.

— Je vais utiliser ta propre énergie pour t’anéantir. Juste pour te prévenir.

Son regard changea. L’amusement disparut, laissant place à une froide détermination.

Les éclairs autour du Némésis s’intensifièrent, jusqu’à ce qu’ils se referment violemment sur lui, réduisant son corps en cendres.

Le silence tomba.

Leolio soupira, satisfait.

Puis, tout autour de lui, le monde se mit à trembler.

Le sol se fissura. Les immeubles s’effondraient. Le ciel lui-même semblait se briser.

— Oups... c’est pas bon, ça.

Brusquement, Zack reprit le contrôle de son corps. Il regarda autour de lui, paniqué.

— Qu’est-ce qui se passe ?! hurla-t-il. Leolio, comment on sort d’ici ?!

— Aucune idée.

— COMMENT ÇA, AUCUNE IDÉE ?!

Le sol sous ses pieds s’effondra.

Une lumière apparut soudain devant lui.

— ZACK !

Il tourna la tête, stupéfait.

— Ritchie... ?!

— Dépêche-toi, imbécile ! hurla Levi.

Sans hésiter, Zack sauta dans le portail au dernier moment.

Derrière lui, le monde s’écroula.

A SUIVRE...