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BlueOpale
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Prologue

Louise — Paris.

Il n'est que sept heures et demi et Lou est déjà prête, la tête haute perchée sur ses pointes.

L'ambiance du studio semble différente des autres jours, elle est chargée de reproches à peine contenus, de regards et de murmures.

Louise, elle se retient de pleurer et continue son entraînement. Bientôt elle sera Giselle et elle doit être parfaite, comme toujours.

Elle a quitté sa Bretagne natale il y a déjà si longtemps pour se consacrer à son rêve. Danser à l'Opéra de Paris. Elle y était arrivée mais s'apprête à tout perdre par amour. Du moins, elle le croyait.

Cet homme de vingt ans son aîné, son metteur en scène de surcroît. Il la dévisageait durant les entraînements et il était bel homme alors était né une idylle secrète entre eux. Six mois de passion pour finir dans les tabloïds de la presse à scandale.

Au début, tout le monde pensait que cette histoire allait se tarir mais non, elle a empiré de jour en jour.

L'affaire a gonflé, encore et encore, finissant par submerger le cœur de Garnier. Les autres danseurs se moquent maintenant d'elle. Louise, la fille qui couche pour danser.

Sa mère a pleuré, lui disant qu'elle gâchait son talent inné pour une amourette. Son père, lui ne juge pas. Il ne la jugeait jamais.

Aujourd'hui, elle est attendue pour une commission. Le Conseil se réuni pour parler de son cas. Elle est confiante, après tout elle est Étoile depuis un an maintenant. Jamais ils ne se débarrasseront de leur star.

Elle tente de faire abstraction du poids des regards, des chuchotements qui griffent sa nuque à chaque port de bras.

Le miroir lui renvoie l'image d'une ballerine parfaite. L'illusion tient encore. À peine.

Louise inspire. Détend ses doigts.

Tourne.

Une pirouette. Deux. À la troisième, son pied glisse, mais elle rattrape l'équilibre. Juste à temps.

Elle se force à sourire, même seule, même vide.

Elle pense à la commission, au Conseil. Ils ne peuvent pas la renvoyer. Elle est l'étoile montante de la compagnie. Celle qui vend les places, qui attire la presse — même quand ce n'est pas pour les bonnes raisons.

Et puis, il n'y a pas eu de plainte. Aucune loi violée. Juste une histoire d'amour. C'est ce qu'elle répète à tout le monde. Ce qu'elle se répète à elle-même.

Un amour sincère. Une erreur de timing. Pas un crime.

Mais ses tempes cognent. Ses jambes tremblent.

Et soudain, la lumière devient floue.

Elle voit noir sur les bords. Les sons deviennent lointains.

Elle n'entend pas la prof qui l'appelle. Ni le pianiste qui s'arrête de jouer.

Elle voit simplement le plancher qui se rapproche.

Et puis plus rien.

Noah — New York

Ses patins crissent sur la glace parfaitement lissée. À l'aide de sa crosse il tire le palet dans le but adverse, marquant un nouveau point pour son équipe.

Les supporteurs dans les gradins se lèvent en hurlant leur soutien, brandissant les couleurs de l'équipe : bleu et gris. Les NY DireWolves.

Noah reste concentré malgré tout et continue à marquer sous les acclamations du publique. Son équipe le suit, galvanisée par son énergie. Le publique hurle en même temps créant un rugissement qui emplie la patinoire. Noah ne sourit pas.

Il tourne simplement, tête baissée, rejoint ses coéquipiers pour les tapes d'usage. Le casque lui colle au front, la sueur perle le long de sa tempe. Il ignore les cris, les flashs, les panneaux brandis dans les tribunes. C'est sa routine.

Marquer. Gagner. Recommencer.

Les gens disent qu'il est une machine. Froid. Impassible.

Ce n'est pas vrai. Noah n'aime juste pas cet aspect de son métier. Les journalistes, les fans, la médiatisation.

La seule chose qu'il veut c'est jouer et gagner. Il aime être au contact de son équipe, patiner à vive allure et marquer des buts. Le reste est superflu et anxiogène.

Noah quitte enfin la patinoire sous les acclamations du public, les femmes hurlent son nom et tendent leurs mains vers lui dans l'espoir d'attirer son attention. Mais il reste fidèle à lui même. Froid et distant.

Dans les vestiaires, il reste silencieux pendant que les autres plaisantent et se vannent à coups de serviettes. Il retire son casque, passe une main dans ses cheveux sombres trempés de sueur, et jette un œil à son téléphone.

Un message de sa mère.

« Fière de toi poussin. On t'attend dehors champion »

Noah sourit malgré lui. Ses parents l'ont toujours soutenu et assistent à tous ses matchs, même les moins importants.

Après s'être douché et changé, Noah va rejoindre ses parents sous les flashs des photographes. Il cache son visage de sa grande main alors que sa mère l'embrasse sur la joue. Elle lui murmure alors à l'oreille :

— « Tu te souviens de Lou ? Elle arrive dans deux jours. Je compte sur toi pour être gentil avec elle, ça ne va pas fort. »

Noah ne répond pas, il se contente de froncer les sourcils. Lou ?

Il ne se souvient que vaguement d'elle. Une petite fille blonde vénitienne qui courait constamment derrière lui partout où il allait pendant les étés en Bretagne, avec des genoux écorchés et un rire qui montait jusqu'au ciel. Leurs parents étaient amis de longue date. Il avait donc dû la côtoyer durant ses étés passés en France. Elle était folle amoureuse de lui alors qu'il ne voyait qu'une gamine passionnée par la danse. Cela faisait dix ans — peut être plus — qu'ils ne s'étaient pas vu.

Il n'a pas cherché à en savoir plus. Il acquiesce simplement en se passant une main dans les cheveux.

Elle n'est pas son problème. Il doit juste être sympa avec elle, rien d'autre.

Noah se fiche pas mal de cette fille de sept ou huit ans sa cadette, tant qu'elle ne lui apporte pas d'ennui. Il n'a pas besoin de distraction.

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