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Seka54
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C'est ennuyeux...

C'est ennuyeux...

Une flèche après l'autre, j'abats les raptors sans relâche. Ils n'ont même pas le temps de se retourner : déjà, leurs muscles se tétanisent sous l'effet de mes sorts, et Aarïa, mon tigre, bondit pour achever ce que j'ai commencé. Tandis qu'il lacère les flancs d'un dernier survivant, je décoche déjà une autre flèche vers une cible plus loin.

Les griffes de raptor se négocient à bon prix sur les marchés d'Elhadris, et leur sang — épais, noirâtre — est un ingrédient de choix pour les alchimistes en quête de poisons puissants.

Je ramasse mes flèches là où je peux les retrouver, inspecte brièvement les corps, puis poursuis ma chasse, pas après pas, me rapprochant de la grotte qui abrite celui qu'on surnomme Kralh, un raptor légendaire, plus grand, plus rusé, plus dangereux que tous les autres.

Un elfe m'a promis cent pièces d'or pour sa tête. Cent pièces, pour un seul animal. Il y a de quoi éveiller la méfiance. Mais je n'ai pas posé de questions. L'appât du gain, ou peut-être la soif de défi, m'a poussé à accepter.

Je m'enfonce dans la jungle, traquant les empreintes, les restes de proies abandonnées, les marques de griffes sur les troncs. Une traînée de silence oppressant m'indique que je m'approche. Après avoir éliminé une bonne dizaine de raptors, je pénètre dans la gueule béante de la grotte, où l'obscurité règne en maîtresse.

Je tends un morceau de viande faisandée, trempé dans un mélange d'urine de mâle dominant et de baies fermentées — un appât irrésistible pour ces créatures —, puis je me tiens prêt. Lorsque la bête surgit, j'ôte toute hésitation de mon esprit et lui décoche trois flèches en pleine tête.

Mais aussitôt, je comprends mon erreur.

Le raptor est protégé. Son crâne, son dos et même ses pattes arrière sont recouverts d'un alliage d'acier sombre, poli et renforcé, qui renvoie l'éclat blafard de ma torche. Aucun de mes tirs n'a transpercé. Pire encore : ils n'ont fait que déclencher sa fureur.

En une fraction de seconde, tout devient limpide : cette créature n'est pas sauvage. Elle est dressée. Domptée. Entraînée à tuer. Son gabarit dépasse de trois bons mètres celui de ses congénères, et lorsqu'elle rugit, c'est tout mon être qui tremble.

Mon cœur cogne dans ma poitrine comme un tambour de guerre, plus fort encore que lors de ma chute dans les rapides de Nymoréa.

Mes jambes flanchent, tandis que mon tigre — lui d'ordinaire si féroce — recule, puis détale sans un regard en arrière.

Je ne lui en veux pas. Moi-même, je suis figé. Terrorisé.

Nos regards se croisent. Deux yeux jaunes, froids et déterminés, plongés dans les miens. Le silence devient une tension palpable. L'air est lourd. L'attaque peut survenir à tout instant.

Ma torche viens de s'éteindre

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