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Dans la D.

Un super héros.

Un super nova.

Un super.

Leurs surnoms étaient nombreux mais représentaient la même idéologie : un alien avec des super pouvoirs qui sauve la planète. En théorie, ça avait l’air facile. En pratique, c’était autre chose. 

Benjamin en avait toujours rêvé.

Depuis l’apparition des novas, les Supers étaient devenus les incontournables du moment. Ils étaient si médiatisés que leur présence s’était imposée comme une normalité dans la société ; des héros, des vétérans, des idoles, des acteurs, des influenceurs... Malgré tout, les novas non déclarés restaient une source d’inquiétude et Benjamin comprenait parfaitement le bourbier dans lequel il s’était enlisé. 

Malgré l’engouement pour les Supers, n’importe quel nova ne pouvait prétendre au titre. L’intégration en tant que héros se faisait sur sélection. Celle-ci n’avait rien de simple ; outre les nombreuses formalités, des tests d’aptitudes et médicaux étaient exigés.  Tous les novas, qui avaient atterris sur terre avec aucune autre perspective d’avenir, rêvaient de se hisser au sommet. Ce n’était pas pour devenir populaire, plutôt pour se sentir à sa place, quelque part, sur une planète où ils n’avaient pas vu le jour mais sur laquelle ils devaient vivre le restant de leur vie. 

À dix-huit ans, Benjamin avait soumis sa candidature. Évidemment, comme tout adolescent irresponsable, mais fièrement engagé pour devenir indépendant le plus rapidement possible — sans vraiment comprendre ce que cela signifiait réellement — il avait envoyé son dossier dans le dos de sa mère. Aujourd’hui, ce secret perdurait et il espérait l’emporter jusque dans sa tombe.

Benjamin n’avait pas été retenu, sinon, il n’aurait jamais été dans cette galère. Depuis,  songer à l’association des super novas (autrement mondialement renommée la SNA) lui filait de l’urticaire. Pas à proprement parler, bien sûr, puisque Benjamin pouvait se vanter d’être toujours en bonne santé. Pourtant, sa condition physique et son pouvoir n'avaient pas retenu l’attention de la SNA. L’effervescence de tous ces novas prometteurs avait évincé sa personnalité qui semblait insipide. 

L’effet avait été comme la réception d’un « OK » après un long message adressé par SMS. Cette appréciation en un mot, sans saveur, sur votre bulletin scolaire et qui fait de vous l’élève oublié du fond de la classe ; ni encouragé, ni félicité, juste là. C’était cette même déception et ce vide intersidéral qui anime un écrivain après le retour négatif d’une maison d’édition sur son manuscrit. Ce même mail fidèlement copié-collé de chatPTG sans qu’on prenne la peine de changer l’encadré [prénom] par son pseudonyme. 

Un non sans plus d’explications.

Comme la plupart d’entre eux, Benjamin avait vu ses espoirs s’envoler à la réception du mail de refus. Pas une lettre, ni un coup de fil ; un simple mail. Ce retour brutal à la réalité avait confirmé le manque de considération pour son espèce dans la société. Des héros, sinon des monstres.

 L’unique endroit qui aurait pu l’accepter tel qu’il était vraiment lui avait fermé ses portes. 

La seule option qu’il lui était resté avait été de vivre caché, refoulant sa nature, peinant à s’intégrer parmi les humains. Il en avait l’apparence, mais à l’intérieur de lui, l’écart était grand. 

À présent qu’il était sous les feux des projecteurs, c’était encore pire. 

Que Samantha soumette l’idée de s’engager en tant que Super était la première chose à laquelle n’importe quel humain aurait songé. Il ne pouvait se résoudre à la décevoir, elle aussi. Il devait encore affronter sa mère à son retour du travail et c’était déjà bien trop de charge mentale à supporter en une journée. 

Bref, il était dans la merde et ça n’avait rien d’un euphémisme.

« Je verrais. » avait-il alors seulement répondu à sa meilleure amie, qui, pendant effectivement bien cinq heures, avaient tenté de le convaincre de ce choix de carrière.

Vers seize heures, Samantha était repartie avec sa valise. Elle prétendait aller à l’hôtel, mais la photo de ses animaux de compagnie rassura Benjamin ; il ignorait comment elle s’était débrouillée, mais elle semblait s’être réconciliée avec sa famille. En tout cas, il l’espérait. Il faudrait qu’ils en reparlent ; ce n’était pas la première fois que son père l’assommait de propos homophobes « pour rire », mais il avait souvenir que sa mère était bien plus ouverte d’esprit.

La sienne fit résonner les clés dans la serrure et Benjamin eut l’impression de tomber d’une falaise.

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