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Carmina-Xu
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06

Lockwood Alley, Seattle, 15 février 1999

 

 

Presque une semaine pour avoir une foutue adresse ! Du jamais vu au cours de sa carrière ! Ryan avait franchement du mal à croire les excuses que la division des renseignements lui avait servies. Un enchainement de déménagement ? Des conneries. Le FBI pouvait traquer n’importe qui si c’était nécessaire. Décidément, rien ne tournait rond quand il s’agissait de cette femme… Le voilà maintenant dans l’un des quartiers les plus pourris de Northgate. Peu importe où il posait les yeux, il ne voyait que la misère… Parfait pour se cacher, pensa-t-il en se garant dans un coin où il espérait que sa voiture ne se fasse pas fracturer. 

En sortant, Ryan plissa aussitôt du nez avec une mine dégoutée. En plus de craindre, ce coin empestait la pisse et les ordures. Son regard se leva sur l’allée lugubre dans laquelle il devait s’engouffrer. N’importe qui se dirait que c’était la pire idée qu’il soit d’y mettre les pieds, surtout avec les quelques gars qu’il apercevait et qui le regardaient de travers en bonus. Pas le choix, il avait bien trop galéré à obtenir cette adresse. Il espérait au moins que ça le mènerait à quelque chose.

Avec une démarche assurée, il s’engouffra dans l’allée tout en restant alerte. Il chercha le numéro de bâtiment sans ralentir pour ne pas donner l’impression qu’il était perdu, il se tenait prêt à sortir son arme de service pour se défendre. Forcément, il s’enfonça assez loin dans la rue, mais il trouva enfin le petit immeuble.

Ryan jeta un œil méfiant à ceux qui avaient commencé à le suivre et il leva un sourcil perplexe en voyant qu’ils étaient en train de faire demi-tour comme s’ils s’étaient ravisés. Cependant, il reporta vite son attention sur l’entrée. L’interphone n’avait pas l’air de fonctionner et la porte était fracturée depuis longtemps. Il en profita pour entrer dans le hall assez délabré et qui n’était pas spécialement entretenu. Le bâtiment serait en état d’insalubrité, il n’en serait pas étonné. Néanmoins, il s’attarda aux nombreuses boites à lettres dont certaines avaient été aussi forcées. Peu d’entre elles étaient nommées, encore moins celui qu’il cherchait, Averine… Évidemment. Ça serait trop facile.

Après avoir soupiré, Ryan se rendit compte que l’immeuble était plutôt calme. Est-ce que quelqu’un vivait vraiment ici ? Il était parti pour frapper à toutes les portes. Les services de renseignement n’avaient pas pu lui donner un numéro d’appartement en plus. En tout cas, il n’y en avait pas au rez-de-chaussée. Du bruit qui venait des escaliers l’alerta aussitôt. Des claquements. Des talons. Une personne qui pourrait peut-être lui répondre, supposa-t-il en allant à sa rencontre avec une certaine méfiance.

Ryan fut pris au dépourvu quand il atteignit la cage et qu’il découvrit une femme sur le palier habillé d’une belle robe de soirée blanche avec un épais et long manteau sur les épaules. Il comprit bien pourquoi il entendait claquer, vu les talons qu’elle portait. Mais comment les femmes pouvaient marcher avec aisance avec des trucs pareils aux pieds ? Cependant, ce qui le frappa le plus, ce fut la grande tache brune qui marquait une partie de son visage sans ternir son charme et ses cheveux bleus coiffés en chignon et tenus par des baguettes. Il fut complètement figé quand elle leva les yeux sur lui alors qu’elle était en train de fouiller son petit sac. Son regard glacé qui se posa sur lui le fit déglutir sans qu’il ne puisse se retenir. Sur l’instant, il n’arriva pas à vraiment définir son âge. Jeune, mais elle possédait une présence qu’il ne pouvait pas expliquer et qui la vieillissait. Pendant qu’elle continuait son chemin sans avoir l’air de se demander ce qu’il faisait ici, Ryan l’interpela :

— Excusez-moi mademoiselle, je cherche quelqu’un qui vit ici. Est-ce que vous pouvez m’aider à trouver son appartement ?

— Qui ? demanda-t-elle avec un ton sec à l’accent russe.

Ryan resta sceptique. Son esprit avait envie de faire des raccourcis. Une jeune femme étrangère, bien apprêtée dans un quartier aussi pourri… Elle n’avait d’ailleurs pas l’ombre d’une crainte dans ses yeux ou dans son attitude. Il chassa ses suppositions. Au moins, elle avait l’air de le comprendre. Il lui expliqua :

— Je cherche quelqu’un qui s’appelle Averine. Pas très grande, brune avec un style du genre punk. Je sais qu’elle habite dans l’immeuble, mais je n’ai pas trouvé son numéro d’appartement avec les boites à lettres.

Étrangement, le silence qu’elle imposa le mit mal à l’aise. C’était bien la première fois qu’il ressentait ça devant quelqu’un. Pourtant des interrogatoires dérangeants, il en avait connu. Elle se décida enfin à lui répondre avec son accent à couper au couteau :

— Je sais pas. On se parle pas ici.

— Vous ne l’aurez pas croisée par hasard ?

— Peut-être, mais c’est possible qu’elle n’habite pas là. Certains ont leurs affaires et on ne pose pas de questions… On veut vivre, même si c’est un endroit pourri. C’est notre seul toit.

Ryan resta un instant silencieux. Ce qu’elle disait était plutôt censé quand on regardait ce qu’il y avait autour de lui. En revanche, elle, elle jurait dans le décor et pas juste avec ses attributs atypiques. Elle paraissait bien riche pour demeurer dans un taudis pareil… Est-ce qu’elle possédait des papiers en règle au moins ? Il était tenté de le vérifier, mais ça signifiait aussi révéler qu’il était un agent du FBI alors qu’il venait ici sans réelle autorisation. Elle le rappela à l’ordre :

— Vous permettez ?

Il s’excusa avec un petit signe de tête en se décalant pour la laisser passer. Il l’observa jusqu’à ce qu’elle ne soit plus dans son champ de vision. Ryan avait une sale impression. Quelque chose le dérangeait chez cette femme. Sans parler, il la trouvait glaçante… Il chassa ses réflexions illogiques et reprit son chemin dans la cage d’escalier. Rien que penser qu’il allait devoir frapper à toutes les portes pour essayer de dénicher celle qu’il cherchait le dépitait d’avance.

Ryan soupira en atteignant le dernier étage. Toutes ses tentatives s’étaient révélées infructueuses. Il se demandait à force s’il y avait vraiment une personne honnête dans cet immeuble. Ça pourrait constituer un motif pour une descente s’il pouvait le justifier. Il entendait de la vie dans les appartements, mais dès qu’il toquait, tout s’arrêtait. Certaines portes dévoilaient des traces d’usage alors que d’autres possédaient une belle couche de poussière sur la poignée.

Par hasard et à sa plus grande chance, il vit une femme plutôt âgée sortir de l’un des logements et fermer sa porte à clef sans le remarquer. Ryan s’approcha doucement en l’interpelant :

— Excusez-moi madame…

Elle sursauta en se tournant légèrement vers lui, clairement craintive, en tentant de faire rentrer sa clef dans la serrure avec empressement. Ryan leva les mains pour essayer de lui montrer qu’il ne lui voulait aucun mal. Pourquoi réagissait-elle ainsi ?

— S’il vous plait madame, je ne vous veux aucun mal ! Je cherche juste quelqu’un qui habite ici, mais je ne sais pas dans quel appartement.

La vieille femme suspendit son geste en le regardant gravement. Encore une fois, il se disait que rien n’allait dans cet immeuble, mais contrairement à celle qu’il avait croisée dans les escaliers, celle-ci semblait sur la défensive, presque apeurée. D’une voix un peu chevrotante, ayant aussi un accent marqué, typique de l’Europe de l’Est, elle souffla :

— On ne pose pas de questions ici… Dites-moi et laissez-moi tranquille.

— Je cherche une femme qui s’appelle Averine. Je sais qu’elle vit là, mais je n’ai pas son numéro d’appartement. Elle est brune avec des yeux marron et de…

— De petite taille ?

— Oui, c’est ça, s’étonna Ryan qu’elle ait anticipé ce détail.

— La p’tite reine… Elle habite en face. Elle vient de partir, j’ai attendu qu’elle passe pour sortir.

— Elle vous fait peur ?

— La loi ici, c’est elle… On sait même pas à quoi elle ressemble vraiment.

— Comment ça ? S’il vous plait, dites-moi. Vous n’aurez aucun problème, je vous le promets, insista-t-il en voyant une réticence proche de la terreur.

— Elle est jeune, mais elle parle parfois comme quelqu’un qui pourrait avoir mon âge. Elle s’impose juste avec des mots et la croiser a de quoi donner des sueurs froides.

Ryan tiqua. La femme qu’il venait d’interroger dans les escaliers… C’était exactement cette impression qu’il avait eue. Il demanda aussitôt :

— Cheveux bleus avec une grande tache sur le visage ?

— C’est une de ses apparences…

À nouveau, Ryan resta perplexe. « Une de ses apparences » ? Combien en avait-elle au juste ? À l’origine, il cherchait une petite punk brune et le voilà avec une jeune femme atypique et distinguée… Était-ce en changeant d’aspect qu’elle avait réussi à lui filer entre les doigts ? Son regard se reporta vers les escaliers. Est-ce qu’il devait tenter de la suivre pour mettre la main sur elle ? Non, elle devait avoir pris trop d’avance… Quoique… Vue comment on pouvait la repérer… Il s’étonna d’un coup. Comment pouvait-elle être aussi sereine dans un coin malfamé pareil ? « La p’tite reine ». De toute évidence, ce n’était pas celle qui brillait par ses caprices, mais celle qui tirait implacablement les ficelles dans l’ombre.

Alors qu’il comptait essayer de poser plus de questions, elle en avait profité pour lui filer entre les doigts en passant par les escaliers de secours qui se trouvaient derrière elle. Il soupira. C’était presque vexant de se faire planter là par une femme qui aurait pu avoir l’âge de sa propre mère. Cependant, son attention se reporta sur la porte qu’elle avait désignée.

Durant un instant, il fut tenté de la crocheter. La serrure semblait usée et il pourrait sûrement réussir sans pour autant la fracturer. Ce ne serait pas la première fois qu’il ferait un truc du genre même si ça pouvait lui couter cher… Tiens, maintenant qu’il y pensait, il n’avait pas vu un seul appartement forcé contrairement aux boites aux lettres. Mais où est-ce qu’il avait foutu les pieds au juste ?

Il se décida quand même de tester la porte. Fermé. Bon. Ça, il s’y attendait. Il la secoua un peu et resta perplexe. Il sentait une résistance qui ne devrait pas être aussi importante étant donné qu’elle était en bois. Ça lui donnait l’impression que le verrou ressemblait à ceux des blindages. C’était le cas de le dire, si on voulait entrer ici, il fallait littéralement défoncer la porte. Par curiosité, il testa celle du logement de la vieille femme. Cette fois-ci, il ne remarqua rien, il lui suffirait d’un coup d’épaule pour forcer le passage. Il tenta celle d’à côté, pareil.

Ryan posa les yeux sur l’appartement d’Averine. Mais qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Pourquoi plus il essayait de l’approcher, plus il avait l’impression de tomber dans un terrier de lapin ? Tout ce qu’il arrivait à effleurer autour d’elle ne faisait que le perdre et lui amener encore plus de questions. Même s’il savait maintenant où elle habitait et que ça pourrait potentiellement lui servir à l’avenir, rester ici ne lui apporterait rien de plus.

En vitesse, il dévala les escaliers pour quitter l’immeuble et rejoindre sa voiture. Ryan avait une dernière idée et espérait ne pas rentrer bredouille. Averine avait l’air de se déplacer uniquement à pied ou en transport en commun, sauf que ce coin de Seattle était peu desservi pour des raisons évidentes. Si elle comptait aller au métro, elle allait devoir faire du chemin. Une tête bleue aussi bien habillée ici, il ne devrait pas peiner à la repérer.

Il démarra en trombe après avoir rejoint sa voiture et se dirigea vers la station la plus proche. À chaque fois qu’il se trouvait coincé à un feu, il prenait son mal en patience même s’il se disait que chaque seconde qui s’écoulait l’éloignait plus d’elle. Il était tenté de les griller, mais il s’abstint.

En revanche, quand il passa un nouveau carrefour et qu’il vit une tête bleue au loin, il braqua subitement en faisant un peu crisser ses pneus pour s’engouffrer dans cette avenue. Le bruit ne sembla pas l’alerter car elle ne tourna pas le regard.

Tout en se garant à bonne distance d’Averine, Ryan nota qu’elle était arrivée en périphérie de Northgate, et finalement presque à l’opposé des transports. Néanmoins, cette partie du quartier, même proche de certains entrepôts industriels, se révélait toujours plus sûre que là d’où elle venait.

Il vit qu’elle s’arrêta à côté deux grandes armoires à glace qui gardaient l’entrée d’un bâtiment alors qu’il comptait descendre de voiture pour la suivre de loin. La devanture lui donnait l’impression qu’il s’agissait d’un bar. En tout cas, de ce qu’il arrivait à observer depuis sa position, ça avait l’air d’être surtout elle qui parlait. Après qu’ils lui accordèrent un signe de tête entendu, elle s’engouffra dans la ruelle annexe.

Ryan sortit et se dépêcha de fermer sa voiture pour ne pas perdre trop de temps. Il jeta des coups d’œil aux bâtiments alors qu’il marchait comme s’il savait parfaitement où il se rendait. Outre les deux gorilles en costard à l’abri sous leur haut vent qui le surveillaient, il remarqua un nom discret sur la façade, le « Greenwish ». Puis quand il vit le fond de la ruelle, il arriva tout juste à apercevoir Averine ouvrir une lourde porte de métal et s’y engouffrer. Ça avait l’air d’appartenir à l’établissement et si elle passait par là, ça signifiait sans aucun doute qu’elle faisait partie du personnel… Et qu’il y avait un code vestimentaire bien spécifique.

Il avait envisagé de rentrer pour pouvoir atteindre Averine dans un lieu où elle ne pouvait pas le fuir, mais il doutait très sérieusement que les deux hommes le laissent entrer comme il le voulait. Pour l’instant, il continua son chemin pour ne pas paraitre suspect en faisant demi-tour. Même si ça lui prit une bonne demie heure de faire le tour du quartier pour revenir à sa voiture sans passer devant le Greenwich, il en profita pour camper. Surtout qu’il commençait à apercevoir quelques personnes trop bien habiller pour le secteur.

Durant quelques heures, Ryan resta en planque. Il était plus qu’étonné qu’un coin si bien caché et paumé dans un district où l’on ne mettrait pas les pieds attire autant de monde. Aucun d’entre eux ne faisait entorse au code vestimentaire pour le moins strict. Pas même Averine qui semblait travailler ici.

Ryan sursauta presque lorsqu’on toqua à sa fenêtre. Il était si concentré à surveiller les allées et venu de l’établissement qu’il n’avait pas vu cet homme approcher. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu’il était discret avec son costume beige et son grand manteau. Sans compter sa carrure qui ne lui donnait pas envie d’avoir affaire à lui. Durant un instant, il hésita à allumer le moteur pour partir en vitesse. Son corps vieillissant ne pouvait pas affronter un gars comme lui, même s’il ne semblait plus tout jeune. Néanmoins, il devina sans difficulté à sa tenue qu’il se rendait au Greenwich aussi. Peut-être qui pourrait grappiller quelques infos… Il baissa la fenêtre de sa voiture, juste assez pour pouvoir parler et s’entendre correctement.

— Oui ?

— Monsieur, je vous conseille de ne pas rester ici.

Ryan leva un sourcil perplexe et il eut un air suspicieux durant un instant. Pourquoi ? Il ne sut pas définir son accent également, mais clairement, c’était un étranger. Il demanda aussitôt :

— Pourquoi ? J’attends quelqu’un.

— Ça, j’en doute fortement. À moins que votre « quelqu’un » ne soit pas correct puisque vous trainez ici depuis deux heures et demie maintenant.

Grillé. Il campait depuis aussi longtemps ? Pourtant, il y avait d’autres voitures de garées devant et derrière lui, en plus de faire attention à ne pas être trop visibles. Mais d’où sortait ce gars ? Ryan avait soudainement perdu ses mots. Faire des pirouettes pour se rattraper, ce n’était pas son fort. Ils n’avaient qu’une solution même si ça le frustrait : partir. Il grommela tout en allumant le moteur :

— Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas rester… Puis c’est quoi ça ? osa-t-il avec flegme en désignant le Greenwich. Mon ami m’a toujours dit que Northgate craignait alors voir des gens ici en tenue de soirée, c’est étrange.

— On vous a déjà dit que poser des questions pouvait causer des problèmes ? Devoir juger un vieil homme à la curiosité déplacé serait désolant…

— Ouais c’est bon, j’ai compris…

Cette fois-ci, Ryan démarra sa voiture et ferma sa fenêtre. Il ne se fit pas attendre pour sortir de sa place et remonter la rue. Il garda un œil sur ses rétroviseurs, mais cet homme ne bougea pas de là où il se trouvait jusqu’à ce qu’il tourne à un croisement. Après avoir roulé plusieurs minutes, il s’arrêta à nouveau en soufflant et en s’écrasant au fond de son siège. C’était quoi ça ? Cette armoire à glace avait réussi à lui faire peur, il l’avait menacé avec des mots si anodins. Il lui avait donné le même sentiment qu’Averine. Tous les deux, ils étaient parvenus à faire tirer la sonnette d’alarme à son inconscience. Pourtant, il en avait vu d’autres…

Ryan se frotta le visage et se pencha sur la boite à gant pour attraper son carnet et un stylo. Il feuilleta ses nombreuses notes avant d’écrire : « Averine — Greenwich en périphérie de Northgate. Possible lien d’activité avec l’Emerald Cleaner ? » Il resta pensif. Il ne devrait pas. C’était une mauvaise idée de fouiller et trouver la vérité là où on ne lui demandait pas de le faire. Mais si cette femme était un fil rouge sur quelque chose de plus vaste, il devrait pouvoir se protéger un peu des répercussions que pourraient avoir ses agissements ? Il soupira. Définitivement, il était irrécupérable. Il jeta un rapide coup d’œil à sa montre. Vingt-trois heures passées… Il ferait mieux de rentrer chez lui, même s’il n’en avait pas envie et qu’il doutait de pouvoir fermer l’œil. Il avait tant de questions que c’en était frustrant. Sur quoi il était encore tombé ?

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