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Chapitre 5


- Bay, tout va bien ?

Enfermé dans la salle de bain depuis plus d’une demi-heure, le chiross devenait de plus en plus anxieux. Lui et Léon avaient décidé de profiter du premier week-end de vacances pour s’habituer à la vraie forme de Dagon. Une demande du propriétaire de l’appartement qui avait gentiment accepté de prêter sa salle de bain au chanteur qui ne bougeait plus, tétanisé par l’angoisse. “Et si il avait de nouveau peur”, “Et si les souvenirs de ce jour-là revenaient”, tant de questionnement en tête qui ne l’aidait pas à calmer ses nerfs.
De l’autre côté de la porte en bois, Leon, aussi surnommé Pinky, s’inquiétait de plus en plus, son petit-ami passait un peu trop de temps pour lui dans la salle de bain. Il avait beau lui proposer la chambre pour se changer calmement, non, il préférait la salle de bain. Le batteur avait bien compris que le moment futur le paniquait et c’était la dernière des choses que désirait provoquer le jeune homme.
- Dagon, si ça te stresse trop, on arrête et on se met un film à la con.
- N-non, non. Ça va le faire… J’ai juste besoin de reprendre mes esprits…
Non, ça va pas le faire !!!
- T-tu peux me laisser seul, cinq minutes… S’il te plait ?
- … Si tu veux…”
Le garçon s’en allait lorsque la main de son copain lui prit le poignet.
- En… En fait, reste… J’y arrive pas, tout seul.

Sans un mot de plus, le plus jeune s’installa sur le parquet, Dagon de l’autre côté de la porte, assis sur le carrelage, ses vêtements entre les mains. Sa mère avait modifier la plupart de ses vêtements, pour que ses parties de chiroptère puissent s’y glisser. Si ce n’était pas des vêtements créés sur-mesure, elle faisait en sorte d’acheter en double: Un vêtement humain, l’autre modifié.
Pinky fredonnait l’une de leur musique préférée: “Rewriting the star”, le film dont elle était extraite n’était pas le meilleur, mais elle leur plaisait fortement.

Dagon, à présent calmé, prit les choses en main.
- Bunny ?
- Hmm ?
- Tu peux m’attendre dans la chambre ?
- Je ramène la nourriture ?
- Non.
- À tout de suite.
- À tout de suite…
Il enleva ses vêtements actuels avant de les plier. Il s’observa minutieusement dans le miroir, sa croix toujours accroché à l’oreille, il passa doucement ses doigts dessus et rapidement son visage se recouvrit d’une fine fourrure ébène.

Dans la chambre, Leonard finissait de se changer, vêtement confortable, cheveux attachés en une petite couette, il enleva son maquillage, alluma la dernière bougie à l'odeur framboise. Il l’avait posé éloigné du lit, il se souvenait de la queue assez fluide de son copain et ne voulait pas qu’il se blesse ou pire qu’elle tombe sur le sol et provoque un incendie !
Pas de scénario catastrophe Leon ! Non ! Ce soir c’est ta soirée, tu profites, il se claqua les joues, un gloussement retentit derrière lui.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive pour que tu te frappes aussi violemment ?

Il se retourna rapidement, la lumière du couloir illuminant la silhouette bien formée de son petit-ami, même si de nouveau détail y apparaissait. Dagon avait éteint les lumières de la chambre.
- J’ai du mal à te voir. C’est possible de mettre un peu plus de.. Lumière ?
- Pas tout de suite… Tu te rappelle notre première fois ?
- J’étais tellement anxieux que je savais pas quoi faire… Comment l’oublier !
- Tu te rappelles l’exercice qu’on avait fait pour te calmer ?
- Dans le noir et on… S'apprivoisait.
- C’est ça. J’aimerai qu’on refasse cet… Exercice. Mais c’est toi qui prend les rennes. Mon corps est à toi.”
L’exercice plaisait au garçon qui fit signe à son copain de s'asseoir à ses côtés sur le lit. Il lui demanda de se retourner et à présent dos à lui, Pinky toucha délicatement la peau de Dagon, entre les deux omoplates. Sursautant au touché, le chiross rassura l’humain qui continua son inspection. Sa peau était entièrement recouverte d'une fourrure courte et laiteuse. Ce n’était pas une sensation désagréable. De plus, la chaleur suffocante qu’émanait habituellement Dagon semblait plus supportable sous cette forme. 
S’écartant de ses deux omoplates, deux grandes ailes se déployaient, la peau était fine mais très résistante et en vue des frissons du propriétaire, il était rare qu’on les lui touche ainsi. Leon y passa de très longues minutes dessus, les caressant de haut en bas, de gauche à droite, cherchant leur début et leur fin, découvrant les fines griffes à l’emplacement habituellement de celle des chauve-souris. Ce qui surprit le jeune homme c’est qu’elle bougeait.
- Désolé ! Je voulais pas te faire peur.
- Tu peux voler avec ?
- Euh… Ouais, je peux.
- Et l'accrocher au mur ou au plafond.
- Pas assez de force de traction.
- Mais assez pour voler ?
- C’est pas pareil ! Et c’est pas deux pauvres crochet qui vont m’aider.
Le raisonnement se tenait, en connaissant le poids de son amant, ce serait fou que deux fines griffes puissent le tenir, au pire ça retient quelqu’un et encore, y’a de grande chance que cela blessé l’autre.
C’est trop mignon par contre. 

Sentant du mouvement sur ses cuisses, l’homme au cheveux rose remarqua le large membre serpentin qui se baladait frénétiquement. Amusé, il glissa ses mains dessus, la stoppant net. Il en profita pour l’inspecter, rien de bien extraordinaire, elle était longue, surement un peu plus des trois quart de la taille de son propriétaire. Il pensa à quelque chose justement, lors de son dîner avec Valentin, Leonard avait posé plusieurs questions au cousin. L’une d’entre elle était restée sans réponse claire de son interlocuteur.
- Dagon ?
- Ouais ? sa queue fit un tout petit mouvement, comme s’il venait de se réveiller.
- Valentin m’avait dit que ton… Ton espèce, les chiross avait des caractéristiques similaires à celle des chauve-souris.
- Ouais, c’est ça.
- Mais les chauve-souris n’ont pas de queue à proprement parler.
Le silence profond. Dagon restait muet de nombreuses minutes. Ils avaient conclu que si il faisait cette soirée, ils se diraient tout, mais sûrement que le sujet est encore trop sensible.

- Je suis pas complètement un chiross… Je suis aussi un damon, un démon si tu préfères. Chez moi, là où je suis né, t’a deux possibilités si tu as deux parents d’espèces différentes: soit tu as le physique et les capacités d’une des deux espèces avec seulement quelque détail, ce qu’on appelle des métisses. Soit tu nées hybrides, t’as les caractéristiques de tes deux parents et les capacités qui leurs sont associées. Par contre c’est largement plus rare, on peut les comparer à des prématurés.
- Et tu es un hybride ?
- Non, metisse justement et cette queue en plus de mes yeux sont les seuls liens qui me lie à ma seconde nature… Pour mon plus grand malheur.
C'est vrai, le géniteur de Dagon n’a jamais été un homme bon pour lui et son entourage. Ce dernier avait assassiné la mère du chiross devant ses yeux. Après cet événement il a fini en foyer puis en famille d’accueil chez les Shamens qui sont rapidement devenu ses nouveaux parents. 

Sentant la tension qu’il montait, Leonard embrassa tendrement l’épaule droite de son amant qui revint à lui, leur yeux se croisèrent un instant avant que le garçon ne lève sa tête vers les cheveux du métisse, il touche doucement la croix qu’y pendait et l’oreille se mouva, l’amusant.
- Fait attention, je… Tu sais à quel point je suis sensible ici.
Il fredonna rapidement, ne voulant faire souffrir son copain, mais il avait tellement envie de le taquiner et l’agitation sur sa cuisse ne faiblissait pas. Il embrassa doucement son oreille, ce qui fit sursauter Dagon qui retint un bruit.
Ah oui… TRÈS sensible… 
Il se ravisa pour les baiser, pour le moment. Peut-être pour une prochaine fois. En tout cas, elles étaient complètement identiques à ce que l’on s’imagine d’oreilles de chauve-souris, sauf que les oreilles de cet animal ne sont pas percées de toute part par des boucles d’oreilles. Il s’éloigna de la zone avant de poser la question.
- Pourquoi avoir percé cet endroit, si c’est si sensible ?
- Pourquoi avoir percé ta lèvre alors que tu supporte mal tout ce qui est liquide ?
- C-c’est pas la même chose j’te signale !
- C’est la même chose pour moi. Va arraché l’oreille d’un type qui peut voler ! et puis, j’en ai des tonnes à la maison ! je la change tout le temps !
- Ça ne gène pas avec tes appareils ?
- Pas trop, j’ai mes techniques. Après j’ai les humains et les chiross. Tu comprends bien qu’entre les deux formes y’a une grosse différence de taille.
- Ouais, j’avais remarqué !

Dagon se retourna, faisant face à Léonard qui leva les yeux, remplis d’un amour puissant et doux, il posa ses mains sur les deux côtés de sa mâchoire de son amant et l’embrassa sans plus de question. Une douce chaleur l’enveloppa, et d’un coup d'œil il vit la membrane ébène entourer ses épaules, C’est pas désagréable, même, j’aime… Beaucoup. Il était un peu plus velu, peut-être plus menaçant avec ses ailes de chiroptère, mais c’était bien l’homme qu’il chérissait tant depuis deux ans.
“Je t’aime Dagon…
- Je t’aime aussi Leon”

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