Me voilà devant le portail du lycée, Silius m'a forcée d'y aller à pied. J'ai dû marcher au moins vingt minutes.
Dans la cour, il y a plein de personnes de mon âge, beaucoup me regardaient un peu...mhhh bizarrement.
En lisant dans les pensées de quelques personnes, je me rends compte que mon arrivée en tant que nouvelle dans ce lycée ne passe pas inaperçu.
Je continue mon chemin, et en me dirigeant vers la salle de classe, la sonnerie retentit.
En entrant dans la pièce tout le monde est déjà assis à leur place, la professeure de maths me fait signe d'avancer devant le tableau.
Quand j'y suis là, la dame tourne son regard vers la classe.
—Bonjour, alors aujourd'hui nous accueillons une nouvelle élève.
—Tu peux te présenter s'il te plaît? Dit-elle en ramenant à nouveau son regard à moi.
—Oui, je m'appelle Lidélia Jenkins, j'ai 17 ans. J'ai emménagé ici il y a deux semaines avec ma famille.
Je regarde la professeure pour montrer que j'ai fini ma présentation.
—Bon, merci. Tu peux t'asseoir entre Elias et Emma.
En regardant un peu toute la classe je vois une fille qui lève la main. Cela doit être Emma. Et de l'autre côté se tient un garçon qui porte un masque, et il a de grosses cernes sous les yeux.
Je me dirige vers la fameuse Emma.
Et en marchant vers elle, je décide de lire dans ses pensées.
—Cool, elle a l'air d'être parfaite pour devenir ma nouvelle victime.
A ce que j'entends, elle n'est pas la meilleure fréquentation à avoir.
—Alors, c'est Lidélia, c'est ça? me demande-t-elle.
Je hoche la tête en même temps que je m'assois sur la chaise.
—Moi, c'est Emma, tu vas bien?
—Ça allait avant que je voie ta gueule. Dis-je sèchement.
Emma fronce les sourcils.
—Et tu vas te calmer, je ne suis pas ta pote, ok? Alors redescend un peu, si tu ne veux pas que je fasse de ta vie au lycée un enfer. Dit-elle avec un ton de peste.
—C'est déjà un enfer avec toi à côté de moi. Réponds-je du tac au tac.
La professeure nous regarde et nous demande de nous concentrer sur le cours.
Après un bon moment dans ce cours de merde, je fini par me faire chier. Je décide de lire dans les pensées d'un peu tout le monde jusqu'à ce que je lise celles d'Elias, qui est à côté de moi.
—La nouvelle a l'air étrange, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'elle cache un truc. Peut-être que le lampadaire l'a déjà rencontrée, mais ne nous a pas encore parlé d'elle? Je lui demanderai plus tard si je n'oublie pas.
Je fus étonné par ce que pensait Elias. Qui est "le lampadaire"? Et c'est quoi ce surnom débile, à quel moment tu vas te dire que c'est le meilleur surnom au monde mdr. Mais qu'est-ce qu'il cache lui aussi? Pourquoi il porte ce masque? Il faut que je parle de lui à Silius.
A la fin de ce cours, INTERMINABLE. Je sors de la salle de classe et quelqu'un me touche l'épaule. C'est Elias.
—Euh Lidélia, ça te dit si on traîne un peu ensemble? Vu que tu es nouvelle, je pensais te montrer un peu le lycée, si tu acceptes bien sûr.
Je réfléchis, et bon, pourquoi pas? Je ne connais personne de toute manière.
— Oui, vas-y.
Je vois qu'Elias est assez heureux que j'accepte sa proposition.
—Et aussi, j'ai vu qu'il y a des casiers. Tu sais comment faire pour que je puisse en avoir un.
—Oui, tu peux me suivre comme ça je te montre où se trouve la vie scolaire. Et pars la même occasion demander pour ton casier.
Je le suivis dans les couloirs, il me fait prendre les marches pour aller au rez-de-chaussée et juste en face nous arrivons devant la vie scolaire. Sans être encore rentré dedans, une des surveillantes me parle.
— Oh tu es la nouvelle! Si je ne me trompe pas, tu te nommes Lidélia?
Je l'affirme en un mouvement de tête.
— J'ai un numéro de casier à te donner et un carnet de correspondance. Tu devras le montrer quand tu rentres et sort du lycée. Me dit-elle.
Elle me donna mon carnet plus le numéro de ce que j'étais venu chercher. Je sors de la vie scolaire, et il m'attend toujours.
—Alors quel est ton numéro?
—C'est le 657.
—Oh cool, c'est juste à côté du mien, vient, je vais te montrer où il se trouve. Elias me tira gentiment le bras jusqu'au-devant de mon casier. Et voilà, il est ici.
—Merci beaucoup. Je range quelques affaires de mon sac dans le casier, comme ça, mon sac est moins lourd et j'ai juste gardé les cahiers pour les cours suivants.
Elias et moi montons de nouveau les escaliers pour nous diriger vers la salle d'histoire.
Au moment où l'on arrive devant, la sonnerie retentit pour annoncer le début des cours qui vont suivre. Nous rentrons dans la pièce.
Je m'assois à côté d'Elias et à côté d'une autre fille que je n'avais pas vue à l'heure de math avant.
—Oh tu es la nouvelle? Moi, c'est Chloé.
Je la regarde un peu stupéfaite par son enthousiasme.
—Euh oui, c'est moi, je m'appelle Lidélia. Mais je ne t'avais pas vu au cours de mathématiques.
—C'est normal, je sèche toujours ce cours le lundi matin, parce que avoue, c'est chiant de devoir calculer dès le matin alors qu'on a encore la tête dans le cul.
Je rigole un peu face à la réalité de sa phrase.
—Oui, tu n'as pas tort. À première vue, elle a l'air très sympathique et je l'apprécie déjà.
—Lidélia, ça se dit d'être mon amie?
Je suis un peu étonné par ce qu'elle me demande. Je ne m'attendais tout simplement pas à ce qu'elle me demande d'être son amie alors qu'on ne se connait même pas depuis cinq minutes.
—Tu voudrais être amie avec moi ? Euh oui, enfin, je ne sais pas, je n'ai pas souvent eu d'ami, donc je ne sais pas trop comment réagir.
—Ce n'est pas grave, tu as juste à me dire oui, et après on traîne tout le temps ensemble à rire et à s'amuser
Je lui souris et accepte de devenir son amie dès à présent.
La journée est enfin finie, je vais pouvoir rentrer à cet endroit qui nous sert de maison provisoire. Je sors du collège et une voix derrière moi m'appelle. Je me retourne et je vois Elias courir vers moi. Je décide donc de m'arrêter pour l'attendre.
—Putain tu marches vite ! Dit-il avec sa voix saccadée pour avoir essayé de me rattraper.
—Ce n'est pas moi qui marche vite mais c'est toi qui marches lentement. Dis-je de manière à le taquiner.
—Bref, sinon ça te dit qu'on prenne le même chemin pour rentrer ensemble ? Si tu as le même.
—Euh, oui, si tu veux.
Je lui montre le chemin qu'il faut que j'emprunte.
Nous marchons tous les deux pendant une dizaine de minutes, je comprends facilement que nous prenons le même chemin pour l'instant. En même temps que nous marchions, Silius commence à me parler par télépathie.
—Lidi! Où es-tu ? J'espère que tu es sur le chemin du retour.
—Oui, je suis sur le chemin, j'arrive.
—Tu pourrais ramener des membres humains s'il te plaît.
—Pourquoi?
—Ce soir, on va rendre visite à mon frère, du coup, il faut qu'on ramène à manger pour Shadow, Onyx et Jack.
—Ohhh, il va avoir mes petits animaux d'amour!! Bon d'accord!! Je finis le chemin et je vais chercher la viande.
—Pourquoi finir ? Tu ne peux pas y aller maintenant ?
—On va dire que je fais une partie du chemin avec un de mes camarades de classe.
—Mais pourquoi tu ne le bute pas?
—Ce n'est pas toi qui disais qu'il ne fallait pas qu'on se fasse remarquer ? Et en plus, je ne devrais pas le tuer, il sait que je cache quelque chose et j'ai l'impression que lui aussi doit cacher un truc. Donc non, on ne le tue pas.
—C'est vrai que j'avais dit ça. Et..., je peux au moins savoir son nom?
—Elias.
—Hmm. D'accord, bon, je te laisse.
—A tout à l'heure.
Je me reconcentre sur le chemin avec Elias. Et au bout d'un moment, il s'arrête.
—Tu vas par où maintenant ?
—Faut que j'aille à droite désormais.
—Et moi à gauche. Bon bah du coup, c'est là qu'on se sépare, on se voit demain. Il commence à partir à gauche, mais je l'arrête.
—Elias, j'ai juste une question.
Il me regarde et attend ma question.
—Je me demandais pour quelle raison tu portes un masque?
À en voir son visage, je comprends qu'il ne s'attendait pas trop à cette question.
—Tu n'as pas besoin de savoir. Si elle me voit sans, elle va prendre peur. Et pas envie d'être traité de monstre, pense-t-il
Je me demande pourquoi il pense que j'aurais peur de lui?
—D'accord, si tu ne veux pas, je ne vais pas te forcer. A demain.
Elias continue son chemin et moi le mien.
Je continue, je repense un peu à ma première journée dans un lycée. Et je trouve que les cours sont longs, certains élèves pas très...comment dire sans être vulgaire...,des débiles. Bien sûr je ne vise personne. Mais sinon, j'ai quand même une amie dès le premier jour, je ne m'y attendais pas vraiment. En étant perdu dans mes pensées, je ne remarque pas tout de suite que je suis arrivé à l'entrée de la forêt. Vu que maintenant j'y suis je vais pouvoir partir à la recherche d'une cible pour la donner à Jack et à mes deux bébés d'amours! Je mets ma capuche sur ma tête. Je ferme les yeux et me concentre, et assez vite ma chevelure brune se change en noire et mes yeux verts deviennent de la même couleur.
La marche ne dure pas très longtemps, car je finis par voir un ados, qui se promène seul. À partir de maintenant, il devient ma cible.
Je vois à côté de moi un arbre un peu plus petit que les autres, mais qui reste assez haut. Je monte avec vigilance pour ne pas être remarqué par ma cible, je sors rapidement mon couteau qui se trouve dans ma poche. Le garçon ramasse des pommes de pin, et il s'approche petit à petit de ma cachette. Je décide de sauter, je retombe sans me faire mal derrière le garçon. Il se retourne et hurle de peur. Un rire moqueur sort de ma bouche.
—On ne t'a jamais dit que c'est dangereux d'être seul dans une forêt, surtout en fin de journée?
Je vois dans son regard de terreur, et tout son corps tremblant de peur.
—Et on t'a déjà dit que ton regard est très expressif? Parce que c'est amusant de pouvoir lire en toi comme dans un livre ouvert.
Sans attendre plus longtemps, je le plante, son corps maintenant sans vie tombe lourdement contre le sol. Je sors un sac-poubelle et avec le même outil, je coupe plusieurs morceaux et prend ses reins en essayant de l'abîmer le moins possible. Je mets tout dans le sac et je prends le chemin du retour pour rentrer à la maison.
Après une quinzaine de minutes, me voilà enfin devant le petit manoir provisoire de Silius. Elle est assez jolie, avec une architecture gothique, ce lieu abandonné qui gagne de son charme grâce à la forêt. À l'intérieur, les meubles d'époque qui n'ont pas bougé. Il n'est pas aussi délabré que ça en a l'air. Même si on ne le pense pas mais on a le confort dans cette vieille bâtisse
—Je suis rentrée ! À peine ma phrase commence que Silius apparaît devant moi, je fini ma phrase. Et j'ai réussi à trouver la viande que tu m'as demandée, papa fleur!
—Super! Maintenant que tu es là, tu peux faire des gaufres? me demande-t-il.
—Pourquoi c'est moi qui devrais les faire? Il y a Emilie et Lucien aussi. Et c'est Lucien qui fait les meilleures!
—Oui, mais là, au moment même où l'on se parle, ils ne sont pas présents, ils sont en patrouille.
—Ne me dit pas que tu les as envoyés vérifier qu'il n'y avait pas de Chasseur dans les environs ? En fait, je ne veux pas savoir. Mais du coup, pourquoi faire des gaufres ?
—La dernière fois qu'on est venu chez mon frère, c'était il y a cinq ans ?
—Oui, et alors? J'attends qu'il finisse le début de sa phrase jusqu'à ce que quelque chose me vienne en tête. Y a eu un ou une nouvelle dans la famille?
dis-je avec enthousiasme.
—Même plus, un nouveau, et Olivier m'a dit qu'il adorait tout autant que toi les gaufres.
—Trop bien! Du coup, je vais faire les gaufres! Je pars vite vers la cuisine, puis me stoppe d'un coup et me retourne vers Silius; Je ne t'ai pas demandé mais, on y va à quelle heure?
—Vu que Lucien et Emilie reviennent vers vingt-deux heures, j'aimerais qu'on parte entre vingt-deux heures trente et vingt-trois heures. Donc, tu as encore une bonne heure tranquille avant qu'ils arrivent et après, il te restera une heure ou trente minutes pour faire tes gaufres, sauf si tu préfères les préparer maintenant ?
—Je les ferai avant de partir, comme ça ils seront encore un peu chauds.
Après que plusieurs heures se sont écoulées. Nous sommes tous prêts, Silius nous téléporte avec lui à l'entrée d'un autre grand manoir, beaucoup plus grand que celui dans lequel nous avons passé deux petites semaines. Rien que la voir me rappelle plein de souvenirs se débloquent de quand j'étais petite. Les moments de fou rire, où l'on fait tous les cons et aussi...lui... Je me secoue la tête pour ne pas penser à ça. Je pose ma main contre la poignée et ouvre la porte. Sans avoir le temps de sentir la bonne odeur du retour dans cet ancien chez moi que d'un coup, quelque chose me saute dessus...
~To be continued...