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shoups69
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Chapitre 11

09 septembre 2013

Le réveil sonna. Avec un grognement, elle avait étouffé son cri strident en envoyant le petit traître traverser la pièce. Elle s'était étirée longuement avant de bondir hors du lit, avait trébuché et s'était rattrapée in extremis. Hantée par des cauchemars qui, nuit après nuit, lui provoquaient un sommeil agité, elle fila dans sa salle de bain. L’eau chaude sur sa peau l'apaisait instantanément. Ses muscles se détendirent et ses pensées se remirent à vagabonder. Cette pièce et elle, c’était une grande histoire. À chaque goutte d'eau qui frappait son épiderme, une seconde s'écoulait, insaisissable. Par habitude, ses vêtements du jour l'attendaient sur le rebord de l'évier de sa salle de bain. Une chemise légère en lin blanc ainsi qu'un pantalon moulant noir. Sans oublier ses éternelles Converses. Sa chevelure avait été faite – elle lui prenait tout de même dix minutes chaque jour, restait le problème du maquillage. Sobre, classe, ou léger. Elle ne savait jamais lequel choisir. Finalement, après cinq bonnes minutes de réflexion, elle opta pour celui qu'elle préférait : l'effet naturel.

Cela fait, elle se rendit enfin dans sa cuisine. Chaque matin, le même rituel la rassurait, lui offrant un semblant de contrôle sur une réalité qui la dépassait : un bol de lait chaud, un verre de jus de pamplemousse et des tartines grillées. Une manière de prendre des forces pour une journée qui se révélait tout sauf ordinaire. La lettre d'introduction du lycée, posée à côté de son petit déjeuner, semblait être une de ses sources d'inquiétude. Papier qu'elle devait bien évidemment, lire et signer.

Le chemin vers le lycée fut une gracieuse danse entre les battements de son cœur et le pas régulier de ses Converses noires sur le bitume gris. Elle ne perdait jamais une occasion d'observer ce qui l'entourait, que ce soient les maisons du voisinage, les personnes qu'elle croisait, les arbres qui bordaient les trottoirs. Elle avait encore du temps avant les cours, mais elle ne s'attarda pas. C'était comme si elle était déterminée à être à l'heure pour son premier jour. C'était admirable, même si l’homme qui la suivait ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle devrait se détendre un peu.

De son côté, il resta un peu derrière, observant la silhouette d'Hailey qui avançait avec détermination, plus rayonnante que jamais malgré l'angoisse palpable qui s'emparait d’elle. Il sentit cette bulle d'appréhension qui grandissait en Hailey, mais il ne pouvait rien y faire. Il pensait être là pour la soutenir, la guider. Il ne pouvait pas désarçonner sa peur, mais il pouvait être là pour elle, quand elle aurait besoin de lui. C'est alors qu’il réalisa ce qui le frustrait. Le rythme de la blonde ; ce même rythme qui ne cessait d'accélérer. Il ne pouvait pas suivre, du moins pas aussi rapidement. Elle était comme un petit oiseau qui s'envolait pour la première fois, sans regarder en arrière. Comme si elle refusait de céder à sa peur, à son anxiété. C'était à la fois irritant et inspirant.

Et c'est ainsi qu'elle arriva devant l'établissement. Un grand bâtiment de briques rouges aux fenêtres larges. Des adolescents de tous âges et de toutes morphologies se mêlaient devant les portes. Certains riaient et plaisantaient, d'autres semblaient concentrés sur leurs livres et cahiers. D'autres élèves encore auraient bien besoin de consulter :

[...] Cette nuit-là, il en fut de même. Elle se retrouva dans le jardin de ses parents, entourée de la famille de son père. Le temps était au beau fixe, aucun souci à l'horizon. Elle discuta avec son cousin, toujours le même. Une chaise vide trônait autour de la table. Elle la regarda un instant. Puis, elle tourna la tête pour échanger avec d'autres personnes. Quand elle reporta son regard vers la chaise, elle vit sa tante qui l'observait. Pourtant, elle était censée être morte, n'est-ce pas ? D'un coup, la nuit tomba, et elle se retrouva seule avec sa tante, qui s'approchait. Elle s'enfuit alors de chez ses parents en courant, son chat dans les bras, pour ne plus la voir. [...]

Chacun avait ses rêves. Elle avait soupiré et avait sorti fébrilement le règlement du lycée de son sac, commençant à le lire pour garder contenance. Encerclée par ce qui semblait être une foule de vautours, elle s'était laissée happer par les détails du document. Le carnet de correspondance à avoir constamment, les horaires détaillés, la mention spéciale pour les devoirs du samedi matin... Elle avait réalisé que l’adolescente paresseuse en elle était décédée ce matin-là. Serrant son sac, elle était restée immobile alors que la sonnerie avait retenti. Alors que la foule entrait en effervescence, elle semblait perdue. Finalement, après quinze minutes de confusion et de retards, elle était arrivée devant la bonne salle de classe. Les murmures avaient disparu lorsqu'elle était entrée, et le professeur, un homme imposant avec une voix de stentor, l'avait réprimandée pour son retard. Même avec son ironie piquante, il ne pouvait cacher le fait qu'il se réjouissait de son arrivée tant attendue. Une douce moquerie, peut-être, mais sa note sarcastique avait ajouté une tension sous-jacente. Les regards des autres élèves la brûlaient alors qu'elle se dirigeait vers une place libre à côté de Jules.

Elle put sentir les murmures et les rires réprimés derrière elle. Mais aucun d'entre eux ne comprenait la peur qui la tenait. Même dans cette situation, elle réussit à masquer son trouble et à se concentrer sur l'essentiel : elle était là, et elle allait montrer de quoi elle était capable. Consciente de sa chance ayant permis son admission dans cette école sans qu'elle ait à passer par cette infinie liste d'attente, comme elle le clamait à qui voulait bien l'écouter. Elle était déterminée à vouloir absolument faire ses preuves. Elle pensait avoir été choisie au détriment de personnes certainement bien plus méritantes. Elle était d'autant plus exigeante dans ces moments-là. Elle avait été prise, point.

— Voués à se rencontrer on dirait, dit-elle.

— Jules, répondit-il.

— Hailey, se présenta-t-elle.

La pause arriva, un répit bien mérité. C'était ainsi que sa journée commença vraiment, avec un retard, un avertissement du professeur et la rencontre de Jules, un garçon aux cheveux ébouriffés, et de ses amis. Il était clair qu'ils la trouvaient intéressante, comme une énigme à résoudre. Jules surtout. C'était ainsi que la nouvelle vie de son admirateur secret commença, pleine de promesses, de défis et de possibles déceptions.

— Hailey, mes amis. Les amis, Hailey ! dit Jules.

La cafétéria bourdonnait de conversations et de rires, et Jules avait repris :

— Hailey, permets-moi de te présenter mes amis. Tout d'abord, voici Simon.

Lorsque Jules avait présenté Simon à Hailey, elle avait été frappée par la combinaison inattendue de ses traits. Simon, d'origine maghrébine, était assis avec une attitude détendue. Il arborait une chevelure blonde décolorée et une coupe décontractée, ce qui créait un contraste saisissant avec la couleur de sa peau. Ses yeux marron profonds étincelaient d'humour. La chaleur de son sourire et sa prestance dégageaient une aura d'assurance qui reflétait sa personnalité enjouée.

— Enchanté, Hailey. J'espère que tu te plais ici, lui avait-il dit avec un sourire chaleureux.

— Ravie de te rencontrer, Simon », avait-elle répondu avec sincérité.

Lorsque Lùca s'était présenté à son tour, Hailey avait semblé captivée. Lùca avait des cheveux bruns épais et soyeux, coiffés de manière à encadrer son visage d'une manière à la fois décontractée et élégante. Ses yeux d'un bleu profond étaient comme des étoiles scintillantes. Lùca arborait une élégance nonchalante, vêtu d'un t-shirt moulant qui épousait et soulignait sa carrure athlétique avec subtilité. Il possédait une assurance naturelle qui se reflétait dans son port de tête et sa démarche assurée. Son sourire chaleureux et charismatique faisait instantanément sentir aux autres qu'ils faisaient partie de son cercle d'amis.

— Salut, Hailey. Tu te joignais à la meilleure table du lycée ! avait-il clamé.

— Eh bien ! Tu m’en vois honorée, avait-elle répondu en riant.

Jules, se tournant vers la dernière personne, avait poursuivi : « Et voici Charlie. »

— Salut, Hailey. Ne fais pas attention à ces deux-là, ils sont toujours en compétition pour attirer l'attention, avait plaisanté Charlie.

— Je ne doute pas que cela fût divertissant ! avait rétorqué Hailey avec amusement.

Charlie était une jeune fille qui ne passait pas inaperçue. Elle arborait des cheveux blonds qui descendaient en boucles souples et légères. Ses traits étaient délicats, mais il y avait une étincelle d'assurance dans son regard qui suggérait une forte personnalité sous une apparence douce.

Alors que le déjeuner s’écoulait, le jeune homme resta en retrait. Il l’observait du coin de l'œil, curieux et impatient de découvrir comment elle gérerait ses nouvelles rencontres. Ah, Hailey, combien de temps s’écoulerait-il avant qu’elle n’apprenne la vérité : que chaque moment était précieux, et que le temps était, en effet, le plus grand des voleurs ? se demandait-il.

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