En fin de compte, Lùca avait dû admettre une chose qu’il avait si longtemps niée : il était la seule personne qui pût réellement sauver Hailey. Le monde de Lùca était en lambeaux, déchiré par les révélations d’Eliott. Toutes ces années de confiance en sa compagne s'étaient effritées sous le poids du doute. Les avertissements qu’il avait négligés et qui avaient plané sur leur relation depuis si longtemps résonnaient maintenant comme des oracles sinistres. Les mises en garde qui lui avaient été lancées à plusieurs reprises se matérialisaient en ombres menaçantes. Il ne pouvait se résoudre à admettre que Charlie, son amie la plus chère, pût être impliquée dans une telle énigme, une énigme qui avait balayé sa vie comme une tempête dévastatrice. Les souvenirs d’elles ensemble, des années d’amitié et de complicité, venaient heurter la réalité de manière brutale. Il avait un besoin désespéré de partager ce fardeau écrasant qui pesait sur son cœur, mais il était perdu, ne sachant pas vers qui se tourner.

Eliott, malgré toutes ses bonnes intentions, n'avait pu rien faire de plus pour lui, même avec les informations fraîchement révélées. Le dossier Bennet, comme ils l’avaient baptisé, semblait fermé, mais Lùca n’était pas prêt à l’accepter. La lettre d’Hailey, soigneusement examinée par des experts, n’avait laissé que des conclusions amères : elle avait simplement disparu, effaçant son existence sous une nouvelle identité, une identité forgée dans l’obscurité des circonstances mystérieuses. Il ne restait plus que Sami, son ami de longue date, avec qui il avait rompu tout lien. Leurs retrouvailles s’étaient annoncées difficiles, car il savait qu’il avait franchi des limites, blessé son ami. Cependant, il n’avait plus le luxe de la fierté. Il avait dû présenter ses excuses, un geste qui lui avait coûté, même s’il reconnaissait ses erreurs. Lùca se sentait comme un funambule sur un fil tendu, oscillant entre espoir et désespoir, peur et détermination. L’échange de messages avec Sami, le cliché de la photo d’Hailey envoyé en désespoir de cause, résonnait comme un cri silencieux de son âme tourmentée.

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[Envoi d’une photo]

La réponse n’avait pas tardé.


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Il faut qu’on parle !