Oui, parfois, on a l'impression que l'univers nous met à l'épreuve, qu'il joue avec nous sans qu'on comprenne pourquoi. Comme si une force invisible nous retenait, nous empêchait d'atteindre ce qu'on désire le plus. On cherche des réponses, on essaie de comprendre ce qu'on a bien pu faire pour mériter ça, mais rien ne vient. Juste cette sensation pesante que quelque chose nous échappe, que malgré tous nos efforts, les choses nous glissent entre les doigts.

Et l'amour... Ah, l'amour. Ce sentiment si beau et pourtant si cruel. On peut l'aimer plus que tout, s'y accrocher comme à une bouée de sauvetage, rêver de sa chaleur, de sa douceur. Mais parfois, il semble nous fuir, se moquer de nous, nous laisser dans l'attente. Comme si nous étions destinés à l'admirer de loin sans jamais vraiment le vivre comme on le voudrait. On donne, on espère, on y croit encore et encore, mais en retour, il ne nous offre que des doutes, des blessures et cette peur sourde qu'il ne soit tout simplement pas fait pour nous.

Et pourtant... Comment pourrait-il ne pas l'être ? Comment accepter qu'un cœur fait pour aimer ne trouve pas son écho ? Peut-être que l'amour ne se refuse pas à nous, peut-être qu'il nous prépare juste à quelque chose de plus grand. Ou peut-être que, sans le savoir, nous cherchons au mauvais endroit, dans des bras qui ne savent pas nous tenir comme il le faudrait.

Ou peut-être que l'amour a sa propre logique, un langage que nous ne comprenons pas encore. Peut-être qu'il ne se mesure pas en attentes, en promesses ou en sacrifices, mais en moments fugaces, en hasards tissés par une main invisible.

On passe notre temps à le chercher, à le rêver, à le façonner à notre image, sans jamais savoir s'il nous reconnaîtra quand enfin il nous trouvera. On croit qu'il se cache dans des regards, dans des étreintes, dans des mots doux murmurés au creux de la nuit, mais parfois, il est ailleurs. Il est dans une absence qui nous fait grandir, dans un silence qui nous apprend à écouter notre propre cœur, dans un vide qui nous prépare à accueillir mieux.

Peut-être que l'amour n'est pas une quête, mais une révélation. Qu'il ne s'offre pas à ceux qui le poursuivent, mais à ceux qui, un jour, cessent de courir et apprennent à exister pleinement, seuls d'abord, pour mieux accueillir l'autre ensuite.

Et pourtant, l'attente est longue, elle pèse. Il y a des jours où l'on se sent vide, des nuits où l'on voudrait que quelqu'un murmure notre nom avec cette douceur qui fait exister. Des matins où l'on se demande combien de temps encore avant que quelqu'un tende la main et dise : c'est toi.

Mais peut-être que ce jour viendra. Peut-être que l'amour ne nous fuit pas. Peut-être qu'il prend juste son temps, parce qu'il sait qu'une fois là, il sera là pour de bon.