Pov Haydé
Son écran verse une lumière si crue que les lettres dansent, brûlantes, sur la rétine de mes yeux fatigués.
Je relis le message de Noa, encore et encore, comme si ça allait changer quelque chose.
- Noa : Hier soir, c'était cool. On remet ça bientôt ?
- Clara : Bien sûr, quand tu veux ! Mais t'es sûr que c'est discret ?
- Noa : Elle ne capte rien. Tant qu'on fait attention, y'a pas de problème.
Les mots dansent devant mes yeux, flous et insenses. Une lourdeur envahit ma poitrine, me coupant la respiration. Je sens les regards de mes amies, suspendus, comme si elles attendaient le moindre bruit, le moindre mouvement.
- Il se fout de toi, murmure Paloma, la voix cassée.
Le téléphone tombe doucement dans ma main. Calista le glisse dans sa poche sans un mot. Mes yeux se posent sur elles. Un silence lourd s'installe.
- Je vais le quitter.
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Vendredi 28 février 2025
9h05
j'attends devant le lycée pour affronter Noa en face à face, je ne veux plus passée pour la bouffonnes de service, Paloma à préférée me laissé seule à seule avec lui, elle est donc rentrée dans le lycée à m'attendre. Je vois Noa arrivé, il est avec Clara, bien évidemment.
- Noa, vient on doit parler.
- Qu'est ce qu'il y a ? Il essaye de me faire un câlin pour me dire bonjour mais je le repousse. Qu'est ce qu'il ne va pas Haydé ?
- C'est fini. Il me regarde curieux et perplexe. Nous deux, c'est fini.
- Quoi !? Pourquoi, si c'est par rapport à la dispute qu'on a eu cette semaine je te ju...
- Arrête, j'ai vu les messages entre toi et Clara, c'est fini et tu n'as pas ton mot à dire. Je lui est coupé la parole mais franchement, la j'en ai est strictement rien à foutre, je ne veux pas d'explications, juste le sortir de ma vie et de ma tête.
- Non, Haydé ce n'est pas se que tu crois... Je peux t'expliquer ce qu'il c'est passé !
- Non tu n'as pas compris, j'ai les preuves nécessaire je n'en veux pas d'autres, oublie moi.
- Non, attend Haydé ! Je ne lui répond pas, fais demi-tour et rentre dans le lycée pour rejoindre Paloma. je la vois au loin elle est aux casiers, je la rejoins et quand j'arrive elle me souris tristement sachant très bien ce que je venais de faire.
- Ce n'était pas le bon, tu mérites tellement mieux. Me rassure Paloma en me tapotant l'épaule comme un signe de soutien. J'hoche la tête en signe d'approbation et on monte en cours de mathématiques. Elle me fait rire, plus que d'habitude. Je suppose que c'est pour me faire oublier que je viens de devenir célibataire. On rigolait donc un peu plus fort que d'habitude et la prof nous reprend plusieurs fois pour bavardages.
- Les filles vous bouger de place, Paloma va à coter de Gabriel, je vous entend beaucoup trop depuis le début de l'heure. On essaye de négocier mais Paloma finit par s'asseoir à coter de son copain, Gabriel, ils sont trop mignons ensemble !
Une demi heure passe où je m'ennuie, beaucoup. j'allais m'endormir quand on entend quelqu'un frapper à la porte, le directeur entre et tout le monde se lève, y compris moi.
- Bonjour à tous, désolé de vous interrompre en plein cours mais j'ai une annonce à faire, un silence s'installe avant que le directeur reprenne. A partir de lundi vous aurez un nouveau dans votre classe, j'espère qu'il sera bien accueilli en ce milieu d'année scolaire. Le directeur adresse un signe au professeur et referme la porte derrière lui. Le cours reprend, mais l'attention est ailleurs.
- Un nouveau ? demande discrètement Inès à son voisin, Eliott. En avril, sérieux ?
- Ouais, il va galérer à s'intégrer, murmure-t-il en retour.
Pourtant, au fond, chacun se demande à quoi il ressemble. Et si ce nouvel élève changeait un peu la routine ?
Le cours se finit et je rejoins Paloma et Dahlia devant la porte.
Je range mes affaires un peu trop lentement, histoire de respirer un coup.
En sortant, je lève à peine les yeux... et évidemment, il est là, Noa. Il passe devant moi comme si je n'existais plus, comme si j'étais juste une silhouette de plus dans le couloir. Il rigole. Avec Clara. Le pire ? Son rire n'a même pas changé. Toujours ce petit éclat dans la voix, celui qui me faisait fondre avant. Maintenant, il me donne juste envie de lui coller une gifle mentale.
- Tu le vois ? Même pas un regard, murmure Paloma.
- C'est rien, je lâche. C'est juste... pathétique.
- Ce n'est pas "rien" Haydé, dit Dahlia. Il essaie de te provoquer. Ou pire, de t'effacer. Je baisse les yeux. Une boule me monte à la gorge. Mais je me retiens. Je refuse de craquer, pas devant lui, pas maintenant. Alors je souris. Un sourire un peu faux, un peu fragile, mais qui suffit à rassurer mes amies.
- Allez, on bouge. J'ai besoin d'air. Et d'un pain au chocolat. Elles rigolent, et ça me sauve un peu. dans la récréation Paloma, Calista, Elara et Dahlia essayent de m'occuper en me racontant des histoires et me mettant dos à Noa, mais je le regarde quand même, je ne peux pas m'en empêcher, parce qu'il me manque... la sonnerie retentit et je pars avec Paloma et Dahlia en cours de français.
Le cours passe assez rapidement, mais je ne peux m'empêcher de sentir que rien ne sera jamais comme avant. Chaque minute qui défile est une sorte de remise en question, de "pourquoi je n'ai pas vu ça venir ?" Le bruit des chaises qui grattent le sol, le crissement des stylos sur le papier... tout me paraît distant, irréel.
Je regarde la prof, mais ses mots ne parviennent pas à percer la brume dans ma tête.
Paloma me jette un coup d'œil discret, comme si elle savait que j'étais en train de sombrer dans ce vide. Elle me sourit timidement, mais ça ne suffit pas à chasser ce poids dans ma poitrine.
Les secondes passent, et je commence à perdre le fil du cours. Tout se mélange dans ma tête. Comme si le monde scolaire et celui de mon cœur se perdait.
Je pose mon stylo, feignant de prendre des notes, mais je les entends. Les mots de Noa et Clara, comme des échos douloureux qui s'accrochent à mon esprit. "Elle capte rien."
"Tant qu'on fait attention, y'a pas de problème."
Chaque syllabe me ronge un peu plus.
- Haydé, tu m'écoutes ? me demande soudain la voix de la prof.
Je sursaute et hoche la tête en accéléré, trop gênée pour dire quoi que ce soit.
- Bien. Tu pourrais au moins me donner une réponse, dit-elle sèchement.
Je lève les yeux, je ne sais même pas de quoi elle parle. Je regarde autour de moi. Paloma semble se concentrer sur ses feuilles, mais je vois bien qu'elle guette ma réaction. Dahlia, elle, est plongée dans ses analyse de texte, comme si le monde continuait de tourner.
Et moi... moi, je suis juste là, complètement perdue.
La sonnerie finit par retentir, mais c'est comme si je me réveille d'un long cauchemar. Mes yeux se tournent vers la porte, et je prends une profonde inspiration. J'ai envie de fuir, de disparaître, mais je me force à sortir.
Les couloirs sont aussi bruyants qu'à leur habitude. Des rires, des voix qui se mélangent, des bousculades. Tout ce que je veux, c'est échapper à cette atmosphère de plus en plus étouffante.
Je cherche Paloma du regard. Elle est déjà là, près des casiers, un sourire en coin comme si elle savait exactement ce que j'éprouve.
Je la rejoins, en silence, juste pour l'instant.
- Ça va aller, me dit-elle doucement. T'es plus forte que tu ne le crois.
Je hoche la tête sans vraiment y croire, mais pour elle, je fais l'effort de sourire. Pas le plus beau des sourires, mais un sourire quand même. Un petit signe, pour lui montrer que je vais essayer d'aller de l'avant. On part manger, mais même l'agitation de la cantine me semble lointaine, déconnectée. Puis, la journée se poursuit, chaque cours s'enchaînant comme une longue succession d'ennui, chacun aussi ennuyant que le précédent.