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Chapitre 1- En attendant l'aube

 Alexandria, Virginie 12 avril 2024 - 05h35 AM. Elle s’accrochait à cette routine machinale comme à une bouée de sauvetage. Peut-être pour oublier. Peut-être pour fuir. Mais les fantômes de tous ceux qu’elle avait croisés un jour, une heure, une vie revenaient chaque nuit hanter ses rêves. Comme s’ils voulaient lui rappeler, inlassablement, qui elle était, ce qu’elle avait vécu… et sa lâcheté. 

---

- Maman ?

- Oui, ma chérie ?

- C'est quoi, le mal ?

- Pourquoi cette question ?

- Bah... Hier, la maîtresse a dit que Joshua a fait quelque chose de mal parce qu'il a mangé la nourriture de Céline.

- Alors, comment vais-je te l'expliquer ? Le mal, c'est quelque chose qui va à l'encontre de notre moralité, d'accord ?

- J'ai rien compris.

- Attends que tu sois adulte.

- Quand est-ce que je vais être adulte ?

- Quand tu auras dix huit ans.

- C'est long, dix huit ans...

- Assez pour que tu puisses comprendre.

- Maman ? Quand j'aurai 18 ans, tu seras toujours là avec moi ?

- Qui sait ? Mais sache que je serai toujours dans ton cœur.

- Tu pourras me parler ? Ou me raconter des histoires ?

- Peut-être...

- Mais...

- Allez, file ! María est déjà là pour t'emmener à l'école.

- À plus tard, maman.

- À plus tard, ma chérie.

---

À plus tard...

Si seulement j'avais su que c'était la dernière fois, j'aurais cessé de poser ces questions idiotes, simplement pour savourer ta présence. Je t'aurais chérie, au lieu de ne pas reconnaître ta valeur. Si, à ce moment-là, j'avais été plus rapide... je n'aurais pas été séparée de toi.

Chaque matin, je rêve de toi. Je te revois dans l'embrasure de la porte, me demandant ce que j'avais appris à l'école.

Tu t'assurais que j'avais bien mangé ce que tu avais préparé. Tu me forçais à me laver les mains, puis tu me traînais à la cuisine, fière de ton plat mijoté toute la journée.

Je me sens comme une rivière froide, dont la clarté cède place au doute.

Ou peut-être comme un puits, qui, dépourvu d'eau, devient inutile.

Parfois, quand j'ai assez de temps pour réfléchir à ma vie pathétique, je me demande : pourquoi est-ce que je continue à vivre ?

On nous dit que chaque humain a un but, un rêve.

Mais qu'en est-il de moi ?

Mes rêves, je n'ai pas le luxe d'y penser, car je suis trop occupée à survivre, à oublier mes peines et les défunts que j'ai aimés.

Noyée dans l'océan du désespoir, je me suis perdue. Et depuis, je coule doucement, espérant un jour atteindre le fond.

Alors... qu'en est-il de mes objectifs ? Est-ce qu'il reste quelque chose que je désire ?

Oui.

Il n'y a rien que je désire plus que... la mort.

Mais mes tentatives, qui vont à l'encontre des vertus catholiques, ont toutes échoué.

Parce que je suis lâche.

Je n'ai pas le courage de me regarder dans le miroir.

Je n'ai pas le courage de me trancher la gorge jusqu'à rendre mon dernier souffle.

Je n'ai pas le courage de charger une arme pour me mettre une balle dans la tête.

Suis-je impure ?

Oui. Je le sais.

Par mes pensées. Mes actions.

Alors mon Dieu... pourquoi me faire ça ?

Pourquoi me condamner à porter ce fardeau, trop lourd pour mes épaules ?

Je suis faible. Je le sais.

Alors je vous en supplie...

Si vous ne voulez pas que je le fasse moi-même...

Mettez la mort sur ma route.

---

Le bruit strident de l'alarme retentit.

Il était temps pour moi de me lever de ce lit, sur lequel mes cauchemars s'amoncelaient nuit après nuit, comme des ombres tenaces refusant de disparaître. Je me redressai lentement, le corps engourdi, encore trempée de mes terreurs nocturnes.

Assise sur le bord du matelas, j'essuyai mes larmes d'une main tremblante.

Puis, machinalement, je me dirigeai vers la cuisine et me pris un verre d'eau glacée.

Ma gorge, asséchée par le chagrin, en avait besoin.

Je revins aussitôt dans la chambre pour me changer et aller faire un jogging matinal. Un jogging. Une habitude. Une tentative de fuite déguisée.

L'air du matin gifla doucement mon visage, me réveilla complètement, fouetta ma peau, s'insinua sous mon maillot, me tirant de ma torpeur.

Mes pieds me conduisirent jusqu'à mon point d'arrivée habituel.

Puis, dans le silence calme et froid du matin, je rebroussai chemin.

Une fois rentrée, je pris une longue douche purificatrice.

La sueur, la fatigue, les pensées sombres qui ne pouvaient pas être dites à voix haute... tout devait s'effacer.

Puis je m'habillai d'un jean noir, d'une chemise blanche et de mes éternelles bottes plates.

Je descendis, pris ma voiture et filai au travail.

Les rues, désormais sans secret pour moi, défilèrent sous mes yeux avec cette monotonie rassurante.

Elles étaient froides. Familiarisées et sans surprise.

---

N'hésitez pas à laisser vos commentaires sur ce premier chapitre, et n'oubliez pas de voter !⭐ Cela me ferait vraiment plaisir et me donnerait la motivation de continuer cette histoire.😆

On se retrouve au prochain chapitre, à bientôt ! 🤗

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