Je suis sur le rebord du toit de la fac, il fait nuit, personne ne peut me voir, ni m’entendre. Ils sont tous en train de dormir. Je ne risque pas de les réveiller, à part s'ils entendent mes os se briser en milles morceaux sur le bitume. Pas de cri, pas de spectateur, rien. Comme je le voulais, personne pour me voir, tout ce que j’ai a faire, c'est de tomber dans le vide et je meurs… C'est comme je l’ai rêvé ces deux derniers jours qui m'ont paru être un enfer.
Mais sans que je l’entende monter les escaliers, David, mon premier crush de ma première année de fac… Et le dernier. Je le vis sur le côté d’où je suis.
— Alors, c'est comme ça que tu comptes régler ce problème ? me demande-t-il.
Je ne lui réponds pas, mon silence est sa réponse. De toute manière, il veut que je lui riposte quoi ? Que oui, c'est la seule solution.
Car en effet, c'est la dernière solution que j’ai trouvé.
Mary, Thomas et lui ne voudront jamais me reparler, pas après ce que je leur ai dit, il est trop tard.
— Si tu sautes, je voulais que tu saches que je t’aime comme un fou, que je perds tout moyen quand je te vois Lucas. et que je m’en fou de ce que tu as dit à cette soirée.
Je baisse la tête vers le bitume, il dit ça seulement pour pas que je meure, mais je n’ai plus rien qui me retient.
Plus de famille, enfin ce qui en restait. Plus d'amies. Plus d’avenir.
Je n’ai même plus de médicament pour l'anxiété, mon médecin ne veux même pas m’en re prescrire.
Et le pire dans tout ça, c'est que je n’ai pas envie de sauter, mais c'est la seule solution.
Je me tourne vers David et le contemple une dernière fois, ses cheveux bruns, bien coiffés, ses yeux verts clairs, qui me font craquer comme la première fois que l’on s’est vu.
— Dis quelque chose, s’il te plaît. J’aime pas les silences de mort. me hurla-t-il cette fois sur les nerfs.
Je repense à ce que je lui ai dit, qu’il ne comptait pas pour moi, que personne ne compte à mes yeux a par mon avenir.
Quelle con que je suis.
Je voudrais tant lui dire que moi aussi je l’aime, mais je ne peux pas. Tout ce que j'arrive à articuler, c'est un simple :
— Désolé.