Ornella
Après avoir reçu la réponse de ma future université, je suis allé en vacances chez ma Mamma pour passer du temps avec elle avant de partir car l’université est quand même loin de chez ma Mamma.
Malheureusement elle ne pourra pas venir souvent, j’espère qu’elle pourra quand même faire le trajet pour le week-end des familles.
Ce matin j’ai dû faire mes bagages, pour l’université. C’est tellement lourd !
J’ai fait 4 fois le tour de la maison et de mes bagages pour être sûre de ne rien oublier.
C’est évident que j’ai oublié quelque chose qui était sous mon nez.
- Mamma il est l’heure je vais être en retard à la gare !
- La mia bambina è cresciuta molto. Sta iniziando il secondo anno di università, il che non è un'impresa da poco !*
*Ma petite fille a beaucoup grandi. Elle commence sa deuxième année d’université, ce qui n’est pas une mince affaire !
- Mamma ! Non farne un dramma !*
*Maman ! N'en faites pas un drame !
- Pardono. Mais tu vas habiter loin de la maison et tu vas me manquer mio caro !
- Toi aussi tu vas me manquer Mamma ! Mais je dois y aller, il est l’heure !
- Oui pardon, file mio caro. Ti amo ! (Je t’aime)
- Anch'io ti amo ! (Je t’aime aussi)
Après avoir fait 20 minutes de bus, j’arrive enfin à la gare.
Mamma me manque déjà.
Là où habite Mamma, c’est un petit village avec pas plus de 500 habitants, ce qui explique l’état pitoyable de la gare, elle paraît très vieille et abandonnée.
Je n’aime pas trop cet endroit, j’ai l’impression qu’on m’observe à chaque fois que je bouge d’un millimètre, c’est peut-être ce vieil homme à couder à la rambarde qui attend le train comme moi, je ne sais pas, je suis peut-être simplement parano.
Mon train a du retard, il arrive avec 15 minutes de retard.
Une fois bien installée, je peux sortir le livre que j’ai commencé ce matin, il est incroyable il parle d’un gang qui a une religion païenne.
La fille est très badass, j’aime beaucoup.
J’ai 2h de train avant d’arriver à un arrêt de bus, qui lui me mènera au campus en 30 minutes.
J’ai lu mon livre pendant environ 45 minutes et le reste du temps je me suis endormi.
C’est quand j’ai entendu « Arrêt Clémenceau » dans les énormes haut-parleurs du train que je me suis réveillée.
J’aurais dû écouter Mamma et prendre un oreiller pour le train, ces sièges ne sont vraiment pas confortables pour dormir.
J’espère que mon lit sera mieux.
Une fois que le bus m’a déposée j’ai dû faire tout le tour du campus parce que je suis arrivée à la mauvaise entrée, je n’ai plus de souffle.
Dio solo sa quanto è grande questo campus !*
* Dieu seul sait à quel point ce campus est grand !
Bien sûr, l’université ne donne pas le numéro de chambre avant d’arriver.
En me dirigeant vers le secrétariat le plus proche, je croise quelques personnes, mais une fille aux cheveux bruns, d’environ 1m65, qui transmet la joie de vivre, attire mon attention.
J’irai lui parler plus tard, elle pourrait être une super amie !
Enfin arrivée au secrétariat le plus proche, je me présente et on me transmet mon numéro de chambre.
L’univers est contre moi aujourd’hui.
Après avoir marché 15 minutes, j’arrive enfin aux pieds de l’énorme bâtiment où est située ma chambre. J’ai hâte de rencontrer ma colocataire.
J’enfonce la clef dans la serrure, ouvre la porte.
Personne.
Je décide donc de me faire un chocolat chaud et de lancer ma playlist pour pouvoir lire tranquillement.
2h après, malgré la musique de mon casque, j’entends quelqu’un ouvrir la porte à clef.
J’espère qu’elle est gentille.
Bizarrement, elle n’a pas l’air d’arriver à ouvrir la porte. Je décide donc d’aller lui ouvrir.
En ouvrant la porte, je tombe nez à nez avec la jolie brune rayonnante de tout à l’heure sur le chemin du secrétariat.
Elle me regarde bouche bée, personne n’a dû la prévenir de mon arrivée.
On va pouvoir faire connaissance plus vite que prévu.
- Heu bonjour ? Qu’est-ce que tu fais dans mon appartement ?
- Oh bonjour, désolé, je suis ta nouvelle colocataire. Je m’appelle Ornella, enchantée.
- Ah oui c’est vrai ! Ornella Bellucci, c’est bien ça ? Très joli prénom !
- Oh merci beaucoup, c’est italien. Et toi, comment t’appelles-tu ?
- Mince, désolé, moi c’est Maria Manciny. Je suis aussi italienne, enfin plus d’origine, je ne sais pas le parler encore. Tu sais, toi ? Sans même me laisser le temps de répondre elle enchaîne déjà. Est-ce que tu pourrais m’apprendre ?
Je hoche la tête sans un mot, surprise par son débit de parole.
- Je sors ce soir avec ma meilleure amie Rosa parce que son copain l’a quittée, c’est un gros connard de toute façon je ne l’ai jamais aimée. Tu veux venir avec nous ?
- Je ne…
- Non, en fait tu n’as pas vraiment le choix, il faut que tu sortes avec nous ce soir. Tu ne vas pas passer ta semaine à lire quand même ? Dit-elle en regardant le livre que j’ai encore dans la main.
- C’était mon plan, mais bon, avec plaisir sans mon accord ! Réponds-je.
Maria éclate de rire, je ne peux pas m’empêcher de la rejoindre.
- Je sens qu’on va bien s’amuser toutes les deux. Dit-elle en s’affalant sur le canapé.
Je viens d’arriver et je vais déjà en soirée. Mamma ne va pas être contente, mais tout ce qui se passe au campus reste au campus, non ?
On décide de mettre un film mais on finit par se raconter nos vies, enfin elle me raconte sa vie.
Le film nous sert plus comme bruit de fond finalement.
- Tu t’es renseigné sur ce qui se passe ici ou pas du tout ? Me questionne-t-elle en se redressant sur le canapé.
- Non pas vraiment, je sais seulement que c’est une université très réputée.
Elle me regarde dans les yeux comme si quelque chose d’énorme m’était passé sous le nez.
- Maria, qu’est-ce qui se passe ici ? Tu me fais peur à ne rien dire.
- Tu vois l’ex de Rosa, celui dont je te parlais tout à l’heure ?
Je l’écoute attentivement pour l’encourager à poursuivre.
- Il… Il fait partie d’un gang.
- QUOI ?! Mais comment c’est possible ? Personne ne les a jamais arrêtés ?
- Non, apparemment ils ne font rien d’illégal, mais si tu veux mon avis, ils savent seulement bien détruire les preuves, ces petits cons.
- Il traîne beaucoup autour du campus ?
- Oui, certains étudient au sein de l’université, apparemment ils ont un nouveau chef depuis peu. De ce que j’ai entendu, il serait le fils de l’ancien chef.
- L’ancien est mort ?
Merde merde merde
- Oui, la rumeur dit qu’une de ses missions aurait mal tourné, il ne serait pas mort sur le coup mais aurait succombé à ses blessures dans la nuit. C’était il y a 2 mois, je crois.
- 2 mois ?
Elle acquiesce puis reprend à l’ex de sa meilleure amie.
Bichette, pauvre Rosa .
Elle m’a dit qu’il s’appelle Milo ou un truc dans le genre, il est dans le bas de l’échelle au sein du gang.
- Bon, sors ta meilleure robe séduisante ce soir, c’est boîte de nuit !
- Oh…
- Attend, tu as un copain ?
- Mmh non, sauf si tu prends les hommes fictifs en compte ? Parce que sinon là oui j’en ai beaucoup et ce sont des hommes capables attention ! Dis-je en lui faisant un clin d’œil.
- Non, je parle d’un vrai copain !
- Ah mince, bah non alors… sans façon, merci.
- QUOI ?! Tu ne veux pas de mec ?? Bon, on en parlera en rentrant de boîte de nuit.
Bien sûr, oui, si tu ne bois pas trop, Maria.
- Enfin je veux dire… quand je serai pleinement consciente de ce que tu me racontes sur tes glorieuses histoires de cœur.
Glorieuse ? Laborieuse plutôt.
- Aller, file, va te mettre en bombe pour ce soir !
Après s’être toutes les deux changées, on se retrouve dans le salon.
Elle a un instant d’hésitation, alors je la questionne sur ce qui ne va pas.
- Wow, tu es super belle Ornella ! Cette robe met vraiment en valeur ton corps de déesse.
Je la fixe, surprise de sa réaction.
- Quoi ? C’est vrai ! Tes jambes sont magnifiques dans cette robe moulante – elle fait le tour de moi et s’arrête en face de moi à la fin de son inspection – Et ses fesses, mon dieu !
- N’importe quoi, tu as déjà bu sans moi ? C’est très méchant, Maria, attends-moi la prochaine fois !
- Putain, on va en faire tourner des têtes ce soir.
M’en parle pas, je déteste que l’attention se porte trop sur moi.
Un frisson me parcourt l’échine en repensant au vieillard de la gare.
- Je te laisse les garçons, ce n’est pas trop mon genre si tu vois ce que je veux dire. Dit-elle en me faisant un clin d’œil.
- Ah d’accord, je vois.
Nous trinquons à cette première soirée que nous allons passer ensemble.
Puis partons retrouver cette fameuse boîte de nuit où Rosa nous attend déjà.