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Chapitre 2

Cécilya Novalis (réincarnation d’Elya), 10 ans

Ecole primaire de Satlhan

Le lendemain 

De retour dans la classe, les élèves commencent à arriver un à un. Première chose que je constate, c’est l’absence d’Aël. Ce n’est pas rare qu’il soit absent, tout le monde en a l’habitude. Je devrais me réjouir et pourtant… 

Madame Bivolet arrive à son tour, après les élèves. Tout le monde s’installe à sa place tandis que la prof attend patiemment que le silence prenne place. 

Une fois les conditions complétées, Madame Bivolet attaque le cours sur nos Divinités avec leurs différentes légendes qui les entourent. 

Personnellement, mon esprit était ailleurs. Je regardais à l'extérieur, avec cette envie d’aller me balader, me cacher sous un saule pleureur, en proie à mes pensées. 

Au fur et à mesure, des fragments de souvenirs de ma vie commencent à défiler dans les pensées. J’essaie de fermer mes yeux, voulant chasser mes souvenirs, mais ça ne fonctionne pas. Mes mains tremblent légèrement, presque imperceptiblement, mon cœur bat un peu plus vite. Non, pas maintenant ! 

J’ouvre brusquement mon codex et je commence à dessiner mon enfance gâchée, où j’étais seule, considérée comme contagieuse, harcelée, isolée. Tout ça, sous forme d’un louveteau seul, cherchant à aller vers les autres alors que tout le monde le fuit. Et s’en suit de mes souvenirs de l’apocalypse, où tout a vraiment commencé à déraper : les tempêtes de plus en plus destructrices, les tornades de plus en plus mortelles, et mortellement belles et impressionnantes, des incendies colorant le ciel d’un rouge pleurant du sang, les régions sombrant dans les océans sans parler de la sécheresse. Et ce n’est qu’une partie de notre punition. 

Tout pris forme sous ma plume, les catastrophes combinées à ma vision du monde avant que je ne meure, durant ma chute dans cette putain de faille de Saint-Malo. Putain, non, pas maintenant ! 

J’essaie de résister, de résister aux souvenirs qui m’envahissent peu à peu. C’est plus fort que moi. Je tourne la page et les dessins de cataclysme prennent de plus en plus de place. Dessinant frénétiquement, je n’écoute plus le cours. Je me renferme dans ma bulle, plongée dans les souvenirs de ce que j’ai vu sur les réseaux, et de ce que j’ai vécu. Les immeubles effondrés, les véhicules, les silhouettes de personnes, les catastrophes naturelles en plein déchaînement. La première partie de notre extinction. Car oui, je suis convaincue qu’il y a d’autres stades et que nous étions à notre deuxième stade. 

— Mademoiselle Novalis ! 

Je sursaute, levant timidement la tête. C’était sans aucun doute Madame Bivolet, pas du tout ravie, les bras croisés et les sourcils froncés. Je déglutis difficilement, dans ce silence pesant. Les regards de mes camarades sont braqués sur moi, comme si j’étais la bête de foire à abattre. Ni une, ni deux, elle se retrouve face à moi, avec son regard sévère. 

— Puis-je savoir ce que tu faisais ? sa voix est aussi tranchante qu’une lame de rasoir. 

— Euh… Je… Je dessinais… balbutiais-je, rouge de honte. 

Elle tend la main, m’ordonnant silencieusement de lui donner mon codex. Je le ferme, tout en lui donnant, totalement tremblante. Elle me l’arracha presque, le feuilletant, toujours avec son regard sévère. Elle fait tourner les pages assez rapidement. Après quelques pages tournées, son regard sévère disparaît pour laisser place à de l’intrigue, tout en tournant les pages de plus en plus lentement, comme si elle contemplait chaque trait d’encre se trouvant sur ce codex. Et puis, elle arrive aux dernières pages que j’ai dessinées. Et là, elle pâlit, comme si la circulation de son sang s’était coupée. Elle me jette un regard, mais je ne peux pas lire dans ses yeux ce qu’elle pensait. Je baisse directement la tête, rouge de honte, redoutant le mépris et l’humiliation. Mais sans un mot, elle tourna les talons pour aller à son bureau, poussant un soupir avant de reprendre le cours. 

Je n’écoute toujours pas, tête baissée vers mon pupitre, mes mains moites et tremblantes. 

— Alors comme ça on fait peur à la maîtresse, Sorcière ?

Je sursaute, me retournant pour croiser le regard doré de Fenhryr, avec son rictus aux lèvres. Évidemment, il ne rate jamais une occasion de m’emmerder. 

— Qu’est-ce que tu me veux, Loup ? demandais-je, essayant de masquer ma voix qui tremble légèrement. 

Il hausse les épaules, comme si de rien était, son sourire mauvais s’étirant sur son visage. 

— Oh, et bien, rien de méchant. Je me demande qu’aurais-tu pu dessiner pour faire peur à un adulte. Tu ne t’es jamais demandé pourquoi on t'appelle Sorcière ? son visage affichant toujours son sourire cruel. 

Je roule des yeux. Bien évidemment que je sais pourquoi. Me croit-il vraiment bête à ce point. 

— Mh, je pense savoir pourquoi. Mais je t’avoue que je suis bien curieuse de savoir pourquoi je suis surnommée ‘Sorcière’. Après tout, ce n’est pas commun, je croise les bras, affichant un semblant de défi alors que le pouls de mon cœur s’accélère de plus en plus. 

— Et bien, c’est simple : t’es toujours toute seule, on croit que t’es aussi  vieille que le monde, tu te crois trop intelligente, trop arrogante. Tu te crois spéciale, car tu sais dessiner. Mais je suis sûr que tes dessins sont nuls et que même Mila dessine mieux que toi. 

— Fenhryr et Cécilya. Dois-je vraiment vous punir ? la voix de Madame Bivolet résonne dans la salle. Fenhryr, je te prierais de laisser Cécilya tranquille et quant à toi, Cécilya, tu te retournes, et t’écoute le cours. Et je veux te voir à la fin du cours. 

Je déglutis difficilement et exécute les ordres. Fenhryr sifflait d’un air innocent. Mon cœur s’alourdit encore plus. C’est dans ce genre de moment que j’apprécie énormément qu’Aël ne soit pas là. Il se serait moqué de moi et honnêtement, je n’ai pas très envie d’avoir à le supporter. J’inspire un bon coup, essayant de calmer mon esprit tourmenté et j’essaie d’écouter le cours. Chose qui n’est pas gagnée. 


Midi arriva rapidement, tout le monde rangeant ses affaires, moi y compris. Je n’avais envie que d’une chose : manger du bon pain et du jambon du marchand, de quoi faire un bon sandwich. Je ne remercierais jamais assez Fayl pour forcer Reed de me léguer un max d’argent jusqu’à ce que je sois au lycée. Bon, les produits de première nécessité sont accessibles à tout le monde, donc, pas cher.  

— Cécilya, Fayline, Jakaïs Novalis !

Ho ho… Mes trois prénoms, ce n'est pas bon. 

Et effectivement, c’est bien Madame Bivolet qui est droite, les bras croisés, le regard sévère, encore. 

— Je pensais avoir été claire : je veux te voir à la fin du cours. 

— Euh… Oui… 

Elle m’indique la chaise près de son bureau. Je m’installe, et je continue de l’observer, tout en me disant que je suis dans la merde. Car, dessiner c’est une chose, mais dessiner seulement un loup en particulier et dessiner ce qui définit mon passé avec des choses qui, ici, n’existent pas, bon, c’est légèrement suspect. Je suis dans la merde, au secours ! 

La prof se racle la gorge, me sortant direct de mes pensées. Je lève timidement la tête, son bras tendu, la main posée et déployée sur le codex. Je déglutis difficilement. Alors, comment vais-je devoir justifier tout ça…? Ça va être chaud patate.

—Pourrais-tu m’expliquer, ceci, elle tourne la page sur le dessin du loup que je dessine tout le temps ? Pourquoi tu dessines ce loup ? 

Merde, vite, une excuse !

— Et bien… c’est juste que c’est un animal plutôt simple à dessiner… Je n’arrive pas trop à dessiner les personnes. J’ai encore plein de codex chez moi où il y a les dessins d’autres animaux… expliquai-je en essayant de paraître le plus crédible possible. 

— Mmh.. Et ses dessins… elle tourne les pages pour montrer les dessins apocalyptiques. Quelles sont ces… tours ? Ces machines… ? Et pourquoi la terre à l’air de se séparer de son pays ? Pourquoi il y a un air de cauchemar dans tes dessins ? 

— Parce que ce sont mes cauchemars… mentais-je. 

— Des… Cauchemars…? Plutôt inhabituel pour une jeune fille comme toi. Mais bon, le monde du rêve est un monde où l’Homme n’a aucun contrôle, après tout, conclut-elle seulement.  

Elle s’enfonce dans son dossier, l’air pensive, comme si elle essayait de trouver une explication rationnelle à ce qu’elle vient de voir et de mon mensonge. Je suppose que pour elle, je dois être une sorcière ou autre. Ou au mieux du cas, que c’est un message envoyé par nos ancêtres. 

— Cécilya, tu sais que tu es la meilleure élève que j’ai pu rencontrer : sérieuse, discrète, intelligente si ce n’est cultivé. Tu as un sacré avenir devant toi. Mais si par malheur tes dessins venaient d'être découverts… Il y a de fortes chances que tu termines au bûcher… Tu sais bien que ce n’est pas ce que je te souhaite, mh ? 

— Oui, je me doute bien… 

— C’est donc pour ça que je fermerais les yeux sur ce sujet. Et, un conseil, garde ce carnet chez toi et cache-le. Personne, je dis bien, absolument personne, ne doit découvrir ce carnet. C’est pour le bien de ta survie, Cécilya. 

J’hocha simplement la tête. Elle vient de me mettre la réalité en pleine figure, et ça fait mal. Oui, ça me rappelle que mon existence est une erreur. Oui, ça me rappelle que je n’aurais jamais dû exister.


Les rues deviennent un peu plus bondées que dans la journée, heure de pointe. Mais pour moi, le monde extérieur n’existe plus. Je suis dans ma bulle, fixant mes pieds lorsque je marche sur le pavé, en ayant cette sensation de marcher plus vite en regardant nos pieds alors qu’on a juste l’air débile, mais il est agréable d’avoir cette satisfaction. 

En prenant le tournant au bout d'une rue, les yeux fixés au sol, je me heurte à quelqu'un. 

— Ouch… murmurais-je, presque inaudible. 

— Tu ne pourrais pas faire attention quand tu marches ? rétorqua une voix agressive. 

Je lève la tête, bon sang, il est grand… Brun, aux yeux sombres, les sourcils froncés, deux grains de beauté sur son visage qui accentuent le mystère qui entoure le garçon. Il a l’air plus vieux que moi. 

Plus vieux dans ce monde. En vie, je serais plus vieille que lui… 

— C’est bon, excuse-moi… Je ne t’ai pas vu… 

— C’est ça, ouais, excuse-toi… une lueur de lucidité passe dans ses yeux, comme s'il avait capté quelque chose. 

Le silence tombe d’un coup et s’approche, son visage près du mien. Par réflexe, je recule d’un pas, sauf qu’il m’agrippe fermement mon bras, de sorte à ce que je ne lui échappe pas. Je sursaute, la panique monte dans ma poitrine. 

— C’est bien ce que je me disais… cracha-t-il finalement. T’es bien la fille de Reed Novalis… sa voix est tranchante, presque cruelle. 

La mention de Reed me frappe comme une gifle. Je déglutis difficilement. Comment il connaît Reed ? Je ne l’ai pas vu depuis ma naissance ! 

— Je ne vois pas de quoi tu parles, mentai–je d’une voix tremblante. 

Il lève un sourcil, agacé. Il a compris que je mentais. Sa main s’enlève de mon bras pour saisir ma main gauche. Retournée, paume ouverte, il regarde mon auriculaire, là où un petit grain de beauté y figure. Il imite le geste de sa main gauche, et là… le même grain de beauté… Au même emplacement. Une boule dans mon ventre commence à se former, cette sensation nauséeuse commence à m’envahir. 

— Et tu vas vraiment me faire croire que t’es pas la fille de Reed, mh ? 

Mes tremblements me trahissent. Comment est-ce possible ? Serait-on lié…? 

— Pfff, ça ne peut être qu’une simple coïncidence, pas de quoi faire toute une histoire, rationnais-je plus au moins avec déni. 

— Le déni est une échappatoire bien cruelle… Alors, dis-moi, princesse… Tu dois être drôlement gâtée par papa… Mh ? 

 — Hein ?! 

 — Fais pas genre ! cria-t-il, son regard se durcissant. Joues pas à ça avec moi, petite peste ! 

Son emprise sur ma main se resserre. Je serre les dents, il a une sacrée poigne. Et là, un détail me choque. Sous sa manche, je peux apercevoir une partie de la marque de son Totem : le Taureau. 

Je commence à me débattre brusquement et lui, il resserre encore plus dans sa prise sur ma main. Je n’ai pas pu empêcher une grimace d’apparaître sur mon visage. 

Après quelques instants de bataille, il me lâche brusquement, heurtant le mur derrière moi. Ma respiration est saccadée, mais je n’ai pas le temps de m’attarder. Je le regarde, les dents serrées. 

— T’es qui, bon sang !? arrivais-je enfin à articuler. 

Il me jauge de toute sa hauteur, son regard froid, ses yeux sombres avec une lueur rouge, témoignant de sa rage antérieure. Je déglutis, peur de ce qui pourrait se passer par la suite. 

— Klaus, dit-il simplement. 

— Klaus…? 

Et sans un mot, il tourna les talons, s’enfonçant dans la rue froide et sombre. Je reste là, paralysée, poussant enfin un long soupir, pour calmer les battements de mon cœur. Mais, en revanche, c’est la boule au ventre qui ne me quitte pas. Il faut absolument que je rentre chez ‘moi’. 


L’odeur du bois et de l’argile s’engouffre dans mes poumons. L’odeur aurait pu suffire à n’importe qui de se sentir chez soi, mais ce n’est pas mon cas. Je retrouve ma mère assise dans le canapé (base en bois solide, matelas en chanvre tissé garni en plume), lisant tranquillement un livre. J’avais claqué la porte, mais cette dernière ne m’adresse ni un regard, ni une parole. Du moins, si, j’ai déjà eu à ses paroles : ”Si je n’avais pas eu le choix, je t’aurais abandonné dans la rivière !”. Je n’avais que 3 ans. Un enfant normal se serait effondré, pleuré, suppliant de ne pas le faire. Mais, moi, je n’ai rien dit. Je me suis contenté de rester indifférente, les paroles ne m’ayant pas atteinte. Oui, j’ai enfoui toutes émotions, me concentrant principalement sur la lecture, les cours, et le dessin. Je ne veux plus être faible à cause de mes émotions. 

Je me dirige vers ma chambre, fermant la porte à clé, pour être tranquille, me laisser porter par le courant de mes pensées. Avant de m’installer, j’applique le conseil de Madame Bivolet : absolument toute trace de ma réincarnation est précieusement mise dans un coffret en bois, qui va se trouver dans le tiroir, masqué par un faux fond de tiroir. Sous le lit ? Trop classique, la brigade de la Chasse aux Sorcières est déjà passée par là. La cachette de sous le lit est à bannir. Le placard ? Je n’ai pas assez de vêtements pour cacher, et même ça, ils retrouvent facilement le coffre. Alors le faux fond du tiroir est peut-être vu et revu, mais toujours aussi efficace. 

Le visage de Klaus me revint en tête. Je déglutis difficilement, la boule au ventre qui revient. Je me précipite vers mon bureau, avec le tic de la jambe-rapace (comme courir frénétiquement, sauf que c’est une jambe concernée et reste sur la pointe du pied). Je prends mon fusain et trace des lignes, au feeling, comme je le fais tout le temps, en espérant me calmer.

Au fur et à mesure que le traçage se produit sur ma feuille, le portrait de Klaus commence à prendre forme sur le papier. Et sans surprise, ça ne me calme pas, et encore moins avec le remplissage (bon, pas très réaliste le dessin). Le ‘portrait’ de Klaus est maintenant sous mes yeux, mais mon angoisse est toujours présente.

Je ferme brusquement le codex, pour aller dans la salle d’eau. La salle d’eau est composée d’un bain, d’un lavabo et d’un miroir. J’inonde le visage d’eau, me rinçant autant que je peux, pour chasser cette boule au ventre, et Klaus. Je pose mes mains sur le bord du lavabo, observant mon reflet. Tout le monde y verrait une petite fille rousse aux cheveux longs ondulés, aux yeux marron, frêle. Mais moi… Je vois la personne que j’étais : une femme de 20 ans, brune bouclée, costaude, rongée par la schizophrénie. Une légende cherokee raconte que nous avons que nous avons continuellement deux loups en nous : le blanc, qui représente la lumière, et le noir, qui représente le côté obscur. Selon la légende, chacune de nos émotions nourrit un loup. Le loup noir, est nourri par la peur, la colère, l’envie, le mensonge, la jalousie, le chagrin, l’égoïsme, le regret, la compétition, l’avidité et l’ego. Le loup blanc, en revanche, est nourri par la joie, la paix, l’espoir, l’amour, le partage, l’humilité, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, et par la foi. Ce sont ces deux loups qui nous tiennent en équilibre. Mais… L’un est souvent nourri plus que l’autre… Et avec ma schizophrénie, c’est le loup noir qui a remporté la bataille. Je pousse un long soupir. Je me demande toujours pourquoi j’ai été réincarnée. Je ne pense pas que je mérite quoi que ce soit. Il ne devrait pas il y avoir de deuxième chance pour un loup noir, même si nous n’avons pas eu le choix. C’est pour ça que je préfère rester seule : ceux qui ont oublié l’histoire, sont condamnés à la revivre.

De retour dans ma chambre, je fixe le codex qui est fermé sur mon bureau. J’ai besoin de dessiner pour évacuer cette putain de boule au ventre. Alors je pris mon fusain, et je dessine ce loup noir, encore et encore.

“Débrouille-toi avec cette anomalie !”

“Votre fille n’est pas normale.”

“Pourquoi elle dessine et reste toute seule ? On dirait une sorcière !”

“Elle est trop sage pour être normale.”

Ces phrases tournent en boucle dans ma tête, comprenant bien que je n’ai pas ma place ici, à cause du Totem du Loup que je porte sur mon épaule gauche. Je suis totalement en décalage avec ce monde… Et… ça fait quand même mal, plus que je ne veux l’assumer… 

Je continue de dessiner ce loup noir, les larmes aux yeux, que je refuse de laisser tomber. Je serre les dents, la gorge nouée. Je refuse de pleurer. Je refuse de montrer la moindre faiblesse, même dans mon propre monde. Je devrais déjà avoir calmé tout ça bon sang ! Pourquoi est-ce le dessin ne m’apaise pas ?!

D’un coup, une bouille d’un gosse, constellé de taches de rousseur, aux yeux marron et châtain clair apparaît comme un flash dans mon esprit. 

Aël. 

Son visage hante mes pensées, maintenant. Je ne vais quand même pas le dessiner, c’est indécent !

Meuf, t’as dessiné Klaus alors que tu ne le connais même pas. 

Et puis sans plus poser de question, je commence à dessiner Aël, avec ses traits fins qui sont à la fois doux, angéliques et insupportables. Ses taches de rousseur ornant son visage de constellations, et ses yeux aussi sombres que du chocolat. Plus le visage d’Aël apparaissait, plus la boule au ventre disparaissait, laissant place à de l’apaisement. 

Pourquoi ça semble si apaisant, bordel ?!

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