Avertissement : Il est recommandé d’avoir lu Tyrnformen (disponible sur mon profil) jusqu’au chapitre 3.3 pour mieux apprécier cette histoire, mais vous pouvez également la lire sans !
Une jument à la robe noire avançait vaillamment au travers du vent et de la pluie des abords de la forêt de Qerod. Les jambes de l'animal tremblaient sous l'effort et sa respiration, haletante, témoignait de la grande difficulté que chaque nouveau pas représentait. Elle, tout comme son cavalier, n'avait pas beaucoup dormi ces derniers jours. La silhouette encapuchonnée étalée sur son dos n'était pas en meilleure forme. Son unique œil, mi-clos, veillait vaguement sur l'environnement l'entourant.
Rongé par la fièvre, des bandages couverts de sang et de pus un peu partout sur le corps, Lazare avait connu de bien meilleurs jours. Après avoir échappé à la mort à Isendorn, la capitale humaine, grâce à l'aide inespérée du prince héritier Aranwë Balrarion, il avait pris la route de Lothariel, sa ville natale, perdue au cœur des bois de Querod, cette étendue tropicale, dense, dangereuse. Il approchait à peine des poumons de la région qu'il savait qu'il n'irait plus très loin. Chaque mouvement lui valait une douleur indescriptible qui ne s'était qu'accrue pendant sa marche. Son genou blessé, gonflé comme la bouse explosive d'un troll malade, ne lui laissait entrevoir que peu d'espoir sur la possibilité d'arriver chez lui à temps avant de mourir d'une infection généralisée.
Et pourtant, malgré l'approche d'une mort certaine, il gardait en tête l'inébranlable volonté de retrouver sa famille. Il s'accrochait de toutes ses forces à leur image et à la peine qu'il provoquerait dans leurs cœurs s'il abandonnait maintenant. Il ne pouvait de toute façon pas baisser sa garde. S'il se sentait menacé par la garde royale humaine dans les plaines du domaine humain, ce danger n'était rien comparé à celui régnant dans l'immense étendue boisée peuplée de créatures toutes plus mortelles les unes que les autres. Parmi elles, une espèce représentait un problème immédiat : la saison des amours des manticores débutait à peine, et les femelles, affamées par la ponte et les parades des mâles, chassaient la nuit à la lisière des deux territoires puisqu'ils ne s'y aventuraient pas. Il disposait de deux heures pour trouver un abri, ne souhaitant que trop peu confronter l'un de ces monstres dans son état.
Après quelques dizaines de minutes de recherche, il finit par repérer une grotte en hauteur. Il conduisit la jument épuisée vers celle-ci et entra en baissant la tête pour ne pas se prendre la paroi rocheuse de plein fouet. Il ne restait qu'un seul problème : il devait descendre de selle, action très délicate avec une seule jambe valide. Les dents serrées, il passa cette dernière au-dessus du harnachement et se laissa glisser. L'équidé fit un écart au dernier moment et il tomba en avant. Son genou blessé claqua durement au sol et il se mordit la langue pour retenir un cri de douleur. Il se recroquevilla sur lui-même, crispé, incapable de faire autre chose que patienter le temps que le mal se fasse moins intense. Sa monture, curieuse, vint lui renifler un moment les cheveux avant de reculer et de se coucher au sol, en poussant un soupir de bien-être. La pauvre bête, secouée de tremblements, ne pouvait plus tenir debout une seconde de plus.
Le mal ne passa pas, il ne fit que s'accroître de minute en minute, jusqu'à devenir insupportable. Impuissant, dans l'impossibilité totale de se déplacer, Lazare resta plusieurs heures dans le froid, à gémir comme un enfant en manque d'attention. La température chuta drastiquement, accentuant son affliction. La nuit tomba bientôt, ses muscles se rigidifièrent de fatigue.
Couché à présent sur le dos, l'elfe n'osait plus esquisser le moindre geste. Frigorifié par le vent glacial s'infiltrant de la grande ouverture de la grotte, il ne sentait plus ses doigts et s'imaginait flotter dans la brume de ses pensées. Il s'évaporait un peu plus chaque seconde s'écoulant. Son âme tout entière ne pensait plus à rien d'autre qu'à la mort. Il espérait secrètement qu'elle arrive vite. Mère Nature ne lui permettrait pas de se relever cette fois-ci. La chance ne choisissait que les gagnants et ceux s'accrochant à l'espoir de survivre, ce qui n'était pas son cas. Finalement, las de se battre, il s'abandonna à son tourment et ferma les yeux, sombrant pour la première fois dans les ténèbres.
Pendant ce laps de temps, déconnecté de la réalité, il rêva de ses deux filles attendant son retour à la lisière de la ville. Leurs cheveux ébène comme ceux de leur mère disparue il y avait à peine quelques mois étaient secoués par la brise froide de l'hiver approchant. Chaque soir, elles rentreraient déçues, inquiètes, effrayées, craignant le pire pour leur père. Les pensées se succédèrent, floues, indomptables et le ramenèrent inexorablement à Aranwë Balrarion, le prince héritier humain qui avait tant crû en lui alors qu'il n'était rien d'autre qu'un garde inutile, probablement déjà oublié par les siens sans même qu'ils aient tenté de le retrouver.
Comment en était-il arrivé là ? Ce ne devait être qu'une formalité, un voyage semblable à tous les autres : livrer un courrier important au royaume humain. Il connaissait les risques, les Hommes n'aimaient pas les créatures comme lui. Un marchand blessé l'avait pris pour un voleur alors qu'il essayait de l'aider et les gardes du château d'Isendorn lui étaient tombés dessus. Ils l'avaient battu et laissé pour mort en attendant son jugement qui ne vint jamais : Aranwë le prit en pitié, le cacha et lui offrit la jument pour fuir loin d'ici. Il avait fait ce qu'il avait pu pour le garder en vie pour la route, mais cela n'avait pas été suffisant de toute évidence.
Un bruit inattendu le tira de son sommeil mortuaire. Il ouvrit lentement son œil valide, clignant plusieurs fois le temps que sa nyctalopie s'active. Son cœur rata un battement et tout son corps se tétanisa, en alerte. Une immense masse poilue au souffle rauque se déplaçait silencieusement dans la caverne. Il s'agissait d'un lion gigantesque aux pattes de chèvre, des ailes semblables à celle d'un aigle démesuré surplombaient son dos. La bête tournait autour de la jument inconsciente du danger. Au-dessus de lui, une grande queue de scorpion se balançait furieusement. L'elfe poussa un soupir. Il ne manquait plus à son malheur qu'une manticore affamée et en rut. Lazare réfléchit intensément. Sauver l'animal ? Laisser l'équidé se faire dévorer pour sauver sa vie ?
Mal à l'aise, il ne fit pas attention et bougea sa jambe. Le prédateur fit volte-face et poussa un feulement rauque dans sa direction. La jument ouvrit un œil, poussa un grand hennissement de terreur et fonça vers la sortie sans demander son reste. Le crochet de scorpion de la créature la manqua de peu, l'animal intelligent effectua un écart à la dernière seconde. La bête n'hésita pas une seconde à piétiner son propriétaire. Il eut beau se couvrir le visage pour se protéger, il reçut le sabot dans l'estomac et se plia en deux de douleur, le souffle coupé. L'équidé quitta la grotte, paniqué, l'abandonnant à son sort. Lazare réalisa à peine ce que la fuite de sa compagne de mésaventure signifiait pour lui.
Il se trouvait désormais yeux dans les yeux avec la mort incarnée, se mouvant calmement autour de lui. La bête poussait de petits grognements d'excitation, elle se préparait à bondir. La queue de scorpion de la manticore avançait et reculait dans sa direction, cherchant le meilleur angle d'attaque. Terrorisé, l'elfe ne pouvait que suivre l'hypnotisant aiguillon de son œil écarquillé. Cet exercice, il l'avait déjà pratiqué dans sa formation de messager. Le seul détail insignifiant qui différait de la situation actuelle était, qu'habituellement, son formateur endossait le rôle de la manticore. Et éventuellement, qu'il avait à l'époque vingt ans de moins, tenait sur ses deux jambes et voyait des deux yeux.
Il mit une main à son pantalon, couvert de liquide rouge poisseux. Le passage du cheval avait aggravé la blessure de son genou, il pouvait le sentir. La poignée d'une dague fine en argent glissa vers lui et le rassura temporairement. Il empoigna fermement l'arme et se tendit, prêt à éviter une possible attaque.
— Di p'itv qet vuo ryon ni vyiset ! cracha-t-il dans sa langue natale, le visage déformé par la colère.
(Ce n'est pas toi qui me tueras !)
La manticore abattit son crochet dans sa direction. Il roula au sol dans la panique, l'évita de peu. Le monstre poussa un feulement de rage et plongea sur lui, toutes griffes sorties. Lazare dégaina son arme et, en poussant un hurlement bestial et en fermant les yeux, la tendit droit devant lui. La créature s'embrocha dessus, les bras de l'elfe se replièrent brutalement sous son poids important. L'effet fut cependant immédiat. La manticore recula vivement en poussant des gémissements plaintifs et chercha à retirer l'arme enfoncée profondément dans sa poitrine à l'aide de ses crocs.
L'elfe saisit sa chance. Il rampa vainement vers la sortie, traînant son pauvre corps meurtri avec difficulté et effroi, les dents serrées pour s'empêcher de hurler. La douleur le lançait et son champ de vision se troublait à chaque nouveau mouvement. Le bruit de sa respiration haletante était le seul qu'il percevait autour de lui. La manticore, derrière lui, finit par se défaire de l'arme dans un râle. Lazare agrippa un rocher pour avancer plus vite, chaque seconde gagnée lui serait bénéfique. La lune lui apparaissait belle et lumineuse, si proche, si froide. Aussi froide que le mal qui le foudroya dans le dos. Il baissa les yeux, l'aiguillon sortait de son ventre. Il avait été transpercé de part en part.
Le poison l'étreignit à grande vitesse, sa peau se couvrit de veinules vert foncé. Le venin de manticore ne tue pas. Il fait se contracter les muscles, paralyse la victime avec eux. Il tenta de crier, mais il n'en avait déjà plus la force. Il se laissa tomber au sol et céda à l'appel des ténèbres, incapable de lutter.
*********
Quand il ouvrit les yeux, dans le brouillard, il ne comprit pas immédiatement où il se trouvait. Il voyait des plantes aux couleurs flamboyantes, des troncs d'arbre titanesques qui touchaient presque les cieux. Il réalisa alors que rien n'était dans le bon sens. Il essaya de redresser la tête, afin d'obtenir un aperçu d'à quel point sa situation était désespérée, mais il en était incapable.
Son corps entier refusait de lui obéir. Il ne sentait plus rien, ni peur, ni froid, ni douleur, si bien qu'il crut un instant être mort. Et pourtant, il réfléchissait toujours. Les morts ne pouvaient bouger seuls, or, il avançait. Des gouttes de sang souillaient le sol à chaque mouvement. Le territoire forestier se mouvait devant lui, sans qu'il ne comprenne pourquoi. Il tâcha de se remémorer ses derniers moments de conscience. La manticore. Les battements de son cœur s'accélérèrent.
Pris d'un très mauvais sentiment, la peur, mais plus encore la panique, gagna de nouveau son âme. Il essaya d'appeler à l'aide, sans succès : sa mâchoire ne bougea pas. Ses bras non plus ne répondaient pas. Il mourait d'envie de crier, d'appeler à l'aide, mais il n'y arrivait pas. Et soudain, son corps s'affaissa lourdement.
Son dos heurta cruellement le sol et il se retrouva le visage tourné vers le ciel, dont la noirceur était masquée par les hauts arbres touffus de la forêt de Querod. Son sang se glaça quand il comprit la gravité de sa situation. La gueule de la manticore se trouvait au-dessus de lui. La bête haletait, d'épais filets de sang coulaient sur ses jambes inanimées. Lazare aurait aimé disparaître, s'enfoncer dans le sol et ne plus jamais en sortir.
La créature était en mauvais état : la plaie de sa poitrine saignait abondamment et couvrait son pelage de tâches rouge vif. Elle vacilla, probablement fatiguée, et finit par se coucher au sol en poussant un gémissement comparable à celui d'un chiot malheureux. Les yeux imposants du monstre se posèrent sur lui. Lazare sentit sa propre respiration accélérer quand la patte titanesque de celle-ci se posa sur son torse. Allait-il être le dernier repas du condamné ?
Une heure passa sans qu'elle ne tente de le dévorer. Bientôt, Lazare nageait dans une mare de sang pourpre, si caractéristique de l'espèce de son bourreau. La manticore, en piteux état, dormait profondément. Sa poitrine se soulevait à un rythme irrégulier, signe qu'elle souffrait au moins autant que lui de la situation.
Point positif : l'effet de son venin déclinait progressivement avec elle. Même s'il ne pouvait toujours pas bouger, l'elfe retrouvait des sensations basiques : le froid, pour commencer, qui fouettait sa peau au travers des fissures de ses vêtements lacérés ; mais aussi la douleur, accroissant son autorité sur son être de minute en minute. Il ne souhaitait pas voir l'état de son genou maintenant que la bête l'avait traîné dans les fourrés. Il commençait à sentir l'effet de son voyage dans la gueule du monstre. Il était à peu près certain qu'elle l'avait mordu autour du ventre. La zone était de plus en plus douloureuse.
Le temps continua sa course immuable, se souciant peu de sa condition. Dans l'éternelle attente, Lazare, les yeux tournés vers la lune décroissant peu à peu, se posa des questions existentielles. Où était-il ? Finalement, allait-il mourir ici plutôt que dans le ventre de la bête ? Qui viendrait à bout de lui le premier : la faim ou le froid ? Il revoyait aussi l'aiguillon empoisonné qui avait transpercé son abdomen plus tôt. Mourir d'une hémorragie, agoniser pendant des heures ne le séduisait pas. Il se savait condamné, mais il ne voyait pas comment abréger ses souffrances. Ou ne le voulait-il pas ? Cette petite voix, au fond de lui, s'accrochait toujours à la vie et à l'image de ses filles.
Le vent glacé lui brûla la peau, le sortant de ses rêveries sombres. Il frissonna de manière incontrôlée. Il devait bouger. Il ne voulait pas mourir. Doucement, il releva la tête avec la forte impression qu'elle pesait dix fois son poids initial. L'immense patte de la manticore l'empêchait de voir le bas de son corps.
Un grognement sur sa droite le figea. L'effort avait tendu son corps et alerté la bête. Il pivota lentement la tête, sans geste brusque. Deux grands yeux curieux le dévisageaient intensément.
— Puyt wuomè vuyt miy fepz mi hemisi, qet wseo ?" articula-t-il difficilement. Gisni mitayz iv meotti-vuo nuysos.
(Nous voilà tous les deux dans la galère, pas vrai ? Ferme les yeux et laisse-toi mourir.)
La bête poussa un grognement et retira sa patte. Elle l'entraîna vers elle sous sa force. Il roula sur le ventre, sa tête s'enfonça dans la boue. Le souffle de la manticore sur sa nuque le tétanisa. Elle le reniflait calmement, le soulevant de temps en temps au niveau du torse pour mieux le relâcher au sol. Son cœur battait la chamade.
Entre les pattes de la créature, il n'était guère plus qu'une poupée de chiffon, un jouet brisé qui suppliait son propriétaire de l'achever. Les mouvements brusques du monstre ravivèrent de plus belle la douleur dans son genou. Il serra les dents, effrayé par l'idée que ses hurlements réveillent les instincts prédateurs de sa compagne d'infortune. Par chance, la manticore ne s'intéressa que peu de temps à son cas. Elle se roula bientôt en boule, puis ronronna et se mit à lécher bruyamment sa blessure.
Si seulement Lazare avait été plus âgé, il aurait pu communiquer avec elle à l'aide d'un don offert à leur peuple qui pourvoyait les individus de plus de deux cents cycles de nouveaux pouvoirs. Il n'avait vécu que quatre-vingts printemps, ne possédait que la nyctalopie et la télékinésie comme armes défensives et ne se sentait plus la force nécessaire pour les utiliser.
Des larmes de détresse contenues coulèrent le long de ses joues, brûlant la cavité vide de son œil percé. Son genou le faisait plus souffrir encore. Il lui semblait rôtir sous le souffle d'un dragon invisible. Il chercha à se recroqueviller pour se mettre plus à son aise, mais même cette tâche lui était impossible. La douleur et le venin tétanisaient ses muscles.
Derrière lui, silencieusement, la bête expira bientôt, sa proie entre les pattes. Son énorme tête se posa sur son dos. La solitude s'empara de l'elfe, désormais livré à lui-même dans ce monde de géants verts.
Les heures qui suivirent furent les plus longues de sa vie. La forêt silencieuse, endormie, restait sourde à ses vains appels de détresse. L'aube était encore loin et le froid continuait de lui ronger l'âme. Maladroitement, il roula sur le dos et se colla au cadavre encore chaud de ce qui aurait pu être son bourreau il y avait encore quelques minutes. La bête refroidirait vite, mais sa chaleur lui garantirait encore quelques minutes de survie.
Qu'allait-il devenir ? Cette question n'appelait aucune réponse. Il avait survécu à un prédateur, certes, mais il y en avait beaucoup d'autres dans les bois. Si ce n'était pas la manticore qui le tuait, une autre créature immonde s'en chargerait à sa place. Il ne lutterait même pas. Il voulait simplement mourir rapidement et arrêter de souffrir. Le froid continuait de le brûler malgré la chaleur protectrice du cadavre.
Réduit à l'état d'animal blessé, il finit par se demander qui chez lui pourrait bien le pleurer. Ses filles seraient tristes pendant un temps, puis elles passeraient à autre chose. Son nom figurerait sans doute dans la liste des messagers disparus au milieu de centaines d'autres, si bien que jamais son souvenir ne sera rappelé. Pire encore, on pourrait le placer dans la liste des déserteurs et sa famille serait déshonorée. Son propre père avait été déserteur et Lazare avait souffert toute son enfance des moqueries des autres. Les fils de déserteurs n'intéressaient pas la société, leur réputation était conditionnée par les actes de leurs ancêtres. On dirait sûrement qu'il n'était pas différent de son père au final, que ses enfants pourraient être dangereux. Il y aurait des discussions et le conseil prendrait la décision de les enfermer ou de leur faire subir le même sort que lui avait subi : le nom du déserteur gravé sur l'Arbre de la Honte et une humiliation quotidienne pour les membres de sa famille. C'était une marque noire immuable que ni le temps ni la mort ne pouvait effacer.
— Ey tiduyst... Ryi ryimry'yp ni woippi ip eofi... gémit-il pitoyablement, la tête à moitié enfoncée dans la boue.
(Au secours... Que quelqu'un me vienne en aide...)
Le silence seul répondit à ses sanglots désespérés. En grande peine, il finit par se laisser aller.
— Vy v'it coip cevvy... chuchota-t-il pour se rassurer.
(Tu t'es bien battu...)
Il ferma les yeux et laissa les ténèbres l'envahir.