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Kaelane
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Chapitre 6

Une forte lumière au-dessus d’elle se faisait ressentir. Aelis émergea lentement de l’inconscience, une douleur sourde pulsant dans sa tête. Ses paupières étaient lourdes, et la luminosité qui filtrait à travers ses cils était d'un blanc éclatant, presque insupportable. Elle avait essayé de bouger, son corps lourd, engourdi, comme si elle venait de se réveiller d’un sommeil trop profond. Ses doigts s’étaient crispés sur un drap froid et lisse, le tissu glissant sous ses mains. L'odeur antiseptique de la pièce l’avait envahie.

Quand elle avait enfin ouvert les yeux, elle s’était retrouvée dans une salle étrange, blanche et stérile. Des murs nus, une lumière froide tombant du plafond et une ambiance irréelle. Elle était allongée sur un lit médicalisé, une perfusion reliée à son bras. Un silence étrange régnait, à peine perturbé par le bourdonnement d’un appareil électronique dans un coin de la pièce. Elle savait qu’elle n’était pas à l’hôpital, le manque de fenêtre le suggérait, toutefois elle ignorait où elle était.

Son esprit se remémorait la scène de la veille. Le bar, l'explosion, les forces armées. Puis le néant. Elle avait tenté de se redresser, une douleur vive lui traversa la poitrine, l’obligeant à se recoucher précipitamment. Elle haleta, cherchant à retrouver son souffle. Elle n’avait jamais eu aussi mal de sa vie, comme si un trou dans son omoplate la traversait jusqu’au buste. Elle discerna des pas discrets. En tournant la tête, elle aperçut une silhouette qui s'approchait d'elle. Un homme, grand et mince, avec des cheveux châtain foncé, légèrement épars. Il portait un vieux pull et un pantalon à carreaux. Il n’avait rien d’un médecin. Elle avait eu la sensation étrange d’être prise au piège dans un clapier à lapin.

Il l’avait regardé, un sourire subtil, presque imperceptible, flottant sur ses lèvres. Ses yeux étaient d’un bleu glacé, presque perçants. Un regard semblant sonder chaque recoin de son âme. Il paraissait soulagé de la voir éveillée.

Aelis s’était redressée légèrement, encore sous le choc de la douleur, le dévisagent avec une intensité qui trahissait son mécontentement. Son corps la faisait souffrir, l’étonnement dominait ses pensées. Il s’était approché et l’avait invitée à se rallonger d’un geste. D’abord, une rapide lecture des constantes données par l’appareil, puis il avait enlevé la perfusion et tiré un siège pour se placer à côté du lit.

Aelis avait froncé les sourcils, déstabilisée par son incompréhension, se concentrant sur autre chose. Inquisitrice, elle chercha sur ses bras des marques de blessures, des signes de violence. Ses mains étaient en parfaite santé. Pas de plaie, pas de coup. Même la brûlure semblait avoir disparu de sa peau. Seule la douleur du trou dans son omoplate persistait.

— T’es qui ? aboya-t-elle vulgairement.

Il s’était penché légèrement en avant, un éclat de compréhension brillant dans ses iris. Il avait passé une main dans ses cheveux déjà en bataille puis soupira, l’air défait avant de reprendre la parole.

— Tu as été gravement touchée pendant l’attaque du bar. Tu as perdu beaucoup de sang. Je suis venu te chercher quand j’ai vu qu’il y avait eu une attaque et que tu ne répondais pas à mes messages.

Aelis le fixa, son cœur battant plus vite, incrédule. C’était Nate. Elle avait été secourue par Nate. Elle avait envie de lui demander ce qui s’était passé. Elle avait une multitude de questions. L'autre Trac, était-il encore en vie ? Sa cible ? Toutes les autres personnes ? Elle devait prévenir Katarzina qu’elle était en vie. Trop de choses se précipitaient dans sa tête. Tout se bousculait, se mélangeait. Son visage traversa toutes les émotions de l’arc-en-ciel. Il avait croisé ses bras sur son torse, comme s’il était sur le point de dire des propos importants, pesant le poids de ses mots. Pourtant, il n’avait pas relancé la conversation, gardant les lèvres pincées. Aelis sentit une vague de confusion la submerger.

— Je t’imaginais plus vieux, relata-t-elle d’un ton plus léger.

Il avait éclaté d’un rire sincère.

— Et moi, je n'imaginais pas te rencontrer aussi tôt.

Elle s’était étranglée, choquée par cette déclaration. En analysant le sous-entendu dans ses paroles, elle montrait une expression plus dure. Nate, en réponse, haussa les sourcils, un sourire énigmatique approché aux bords des lèvres. Son esprit tournait à toute allure. Elle songeait que tout ceci pouvait être un piège. Pour autant, la sensation d’être en sécurité la rassurait. Un pressentiment. Peut-être qu'il y avait des choses qu’elle ne comprenait pas encore, se dévoileraient avec le temps. Nate n’était plus un inconnu derrière un écran. Elle ressentait la même confiance en lui, bien qu’elle soit diminuée.

— Que sait-il passer ? l’interrogea-t-il.

— J’ai rencontré un autre Trac. Il m’a permis d’entrer dans le bar. Puis, il y a eu les hommes masqués. Ç'a déclenché une bagarre générale, ça fusait dans tous les sens. Puis, je me suis… écroulée. Honnêtement, je n'ai pas compris. Plus rien ne bougeait et d’un seul coup, plus rien, raconta-t-elle le plus fidèlement possible.

— Tu t’es pris une balle, informa-t-il de but en blanc. D’ailleurs, on doit parler de ton bras. Pourquoi es-tu brûlée ?

— Ilias Romanov. C’était un avancé qui manipulait le feu. Il m’a brûlée, c’est tout, conta-t-elle sans fioritures.

Il y a eu un long silence. Nate avait un visage fermé. Il réfléchissait à toute vitesse aux informations qu’elle venait de lui donner, tout en désapprouvant franchement cette nonchalance.

— Repose-toi, lança-t-il tout en se levant.

— Je dois prévenir Kat que je vais bien, interpella Aelis.

Il avait levé les yeux au ciel. Pesant le pour et le contre, il avait attrapé le téléphone d’Aelis déposé sur un meuble un peu plus loin et le lui avait tendu.

— Dis-lui de venir si tu veux. Je ne te laisserai pas sortir d’ici tant que tu ne seras pas guérie, déclara-t-il, intransigeant. 

— Je sais même pas où on est. Crétin, cracha-t-elle en retour.

— J’irai la chercher, grogna-t-il en réponse.

L’instant d’après, il avait quitté la pièce, disparaissant derrière la porte dissimulée par un grand rideau blanc. Aelis avait soudainement encore plus de questions.

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