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Chapitre 3 : Ashley

Février 2022:

Ok. Inspire. Expire.

Tu peux le faire.

Ce sont juste des ados.

Comme toi.

Bon, ok, un peu plus riches, un peu plus beaux, un peu plus... tout.

Mais au fond, des ados quand même.

Ma main serre la poignée. 

Tu vas pas paniquer. Tu vas pas bégayer. Tu. Vas. Parler. Normalement.

J'ouvre la porte.

Tous les regards se braquent sur moi. 

Super. Show-time...

— Oui ? fait une voix au fond, autoritaire.

Je repère la source : une prof, blouse blanche, regard acéré. 

Je déglutis.

— Je suis... euh... nouvelle. Ashley. Ashley la nouvelle. Enfin... Kander.

Bravo Ashley. Titanic, version express. Simple. Efficace.

La prof esquisse un sourire. Heureusement, elle ne relève pas.

— Oui, c'est vrai, je t'attendais. Installe-toi derrière Blanche.

Je hoche la tête. Blanche ? C'est laquelle ?

Une main se lève mollement. Une fille aux cheveux noirs de jais, lisses comme de la soie. Elle ne se retourne même pas. Juste ce petit geste élégant, presque royal.

Ok. Reste calme. Tu n'es pas un flamant rose drogué.

Je traverse la classe, consciente de chaque regard posé sur moi.

« Qui c'est celle-là ? »

« Elle a chopé son uniforme à Emmaüs ? »

« Pourquoi elle parle comme ça? »

Je m'installe derrière Blanche. Le siège à ma droite est libre. Ouf. 

Mais un peu plus loin, un garçon attire mon regard.

Grand, dos droit, air fermé. cheveux noir. 

Il ne bouge pas. Ne parle pas. Il... a une aura, sans rien faire.

Et moi, bien sûr, je le fixe comme une idiote. 

Règle numéro un : pas de contact visuel prolongé avec les types qui ont l'air de pouvoir t'enfermer dans une cave pour te dépecer.

Je détourne les yeux et m'enfonce dans mon siège.

La prof reprend. Je n'écoute rien.

Et si tout recommençait ? 

Et si Julie — la blonde qui glousse avec ses clones — décidait que j'étais une proie ? 

Non, je ne suis même pas assez intéressante pour ça. Je suis une mouche à côté d'elle. Invisible.

Et si ce garçon-là décidait lui aussi de me pourrir la vie ?

Tu dramatises. 

Je sors mon carnet, trace des lignes dans la marge. Pour faire genre. Mes mains tremblent.

Julie ricane encore. Son regard frôle le mien, puis elle chuchote quelque chose à sa voisine. Fort. Assez pour que j'entende sans comprendre.

Je baisse les yeux vers mes chaussures.

Tu fais déjà tâche. C'est reparti.

Et pourtant... une infime étincelle résiste. 

Peut-être qu'ici, ce sera différent.

Peut-être que je vais rencontrer quelqu'un. Quelqu'un qui me voit.

Mais une autre voix, plus forte, souffle déjà :

Tu rêves, Ashley. Et tu sais comment les rêves se terminent.

———————

La sonnerie retentit, marquant la fin du supplice.

La classe se vide en éclats de rire et en conversations légères. Moi ? Je me tasse et reste avec mon ombre qui, j'espère, ne se la jouera pas Peter Pan. Au point ou j'en suis... c'est franchement possible qu'elle le fasse.

Je pose mon front sur la table, épuisée. Si ça continue, je vais devenir folle dès le premier jour.

Un rire retentit juste devant moi. Je lève les yeux. Blanche s'est retournée.

— C'est si terrible que ça ?

Je hoche la tête, le regard perdu.

— Surtout quand t'es la seule à ne pas avoir passé tes vacances à Dubaï ou à Monaco.

Elle éclate de rire.

— Sur ce point, je te comprends. Je n'ai jamais quitté le pays.

Je la fixe, malgré moi. Son uniforme clame haut et fort « compte en banque bien garni ». Elle le remarque et hausse un sourcil.

— C'est mon meilleur ami qui l'a payé.

Elle jette un œil à la place vide à côté de moi.

— Mais il n'est pas là, donc je ne peux pas te le présenter. Par contre...

Elle se tourne vers un garçon que j'ai identifié comme celui capable de m'enfermer dans une cave.

— Ty, viens dire bonjour.

Il se retourne, l'air saoulé.

— Pour toi, c'est Tyler.

Blanche lève les yeux au ciel tandis que Tyler s'allonge sur sa table, totalement indifférent à nous.

— Il est super sympa quand il n'a pas la gueule de bois.

Je ris, un peu surprise.

— Pourquoi j'ai l'impression que tout le monde a la gueule de bois ?

Cette fois, c'est à son tour de rire.

— On a fait une soirée hier, tous ensemble, pour Anton, je sais pas si tu l'a rencontré.

Je secoue la tête. Elle me dit qu'elle me le présentera ce midi avant de changer de sujet. Elle commence à me parler de photo, d'étoiles, de campagnes. Elle vit avec son copain depuis un an, elle est émancipée. Elle a une sœur, un appareil photo, et surtout une envie d'ailleurs, plus tard elle veut faire le tour du monde.

Et moi, je l'écoute. Je souris. Une chaleur étrange se répand dans ma poitrine.

Je suis sur le point de lui répondre, mais elle se lève brusquement.

— Viens.

Je fronce les sourcils.

— Où ça ?

— Je te kidnappe. T'as pas l'air de vouloir traîner avec ta super pote Julie et ses mignons flippantes, non ?

Elle ponctue sa phrase d'un sourire en coin, malicieux, presque complice, et d'un regard vers Julie qui me jauge du regard. Je reste figée une demi-seconde, puis je me ressaisis, attrape mes affaires et la suis sans protester. On quitte la salle ensemble, en silence au début. Je ne sais pas trop si je dois parler.

On sort du bâtiment et elle m'entraîne vers un escalier métallique à l'arrière. Là, une vieille plateforme nous offre une vue sur la cour, comme un mini toit-terrasse improvisé. Un groupe y est déjà, et j'ai un réflexe de recul, que je ravale quand je vois Noah qui nous fait de grands signes.

On les rejoins et Blanche arrache la cigarette que Sam a dans la bouche. Elle lui met une tape sur l'épaule.

— Je t'ai dit d'arrêter cette merde.

Sam lui fait un sourire

— Pardon Madame.

Il sort son paquet et le dépose dans la main de Blanche, celle ci sourit à son tour avant de se blottir dans ses bras. Je crois que j'ai trouvé le copain.

— Vous avez tué Ty ? demande Lisa.

— Il a mal à la tête et il fait son grognon. On dirait Nate.

Sa réponse est accueillie par un grognement.

Nate. Je connais ce prénom. Le garçon de l'hôpital.

Je le cherche du regard et le vois allongé à même le sol, une main en travers de son visage. Même position qu'à l'hôpital, par contre l'uniforme de l'école lui enlève cet air flippant qu'il avait. Un sourire étire mes lèvres, je m'approche doucement.

— Bonjour.

Il entrouvre les yeux, et une lueur joueuse illumine son visage.

— Bonjour, Ashley.

La voix de Lisa me parvient.

— Vous vous connaissez ?

— Je l'ai vu à l'hôpital, ma mère travaille là-bas.

Ils acquiescent simplement. Je suis sur le point de l'embêter, quand je suis interrompue par une voix qui crie.

— Nate, ma vie ! T'es où, bébé ?

Je me tourne vers le nouveau venu, un blond qui ne prend même pas la peine de dire bonjour avant de sauter littéralement sur Nate, qui pousse un grognement de douleur. Je me recule, perplexe, tandis que le blond s'accroche à Nate comme un koala.

— Je me suis réveillé et t'étais pas là ! Tu peux pas partir après une nuit aussi torride, bébé !

Je hausse un sourcil. Nate soupire et pousse le blond.

— Anton, va falloir que tu apprennes à dire « second degré » avant de parler.

Anton, celui pour qui ils ont fait une fête, rit.

— Mais tu sais que je plaisante...

Je me racle doucement la gorge, et Anton lève les yeux vers moi. Il se redresse en s'appuyant sur le torse de Nate, qui tousse sous le poids de son ami.

— Anton, alias le plus beau mec du groupe.

— On a des avis divergents là-dessus, le coupe Blanche, toujours lovée dans les bras de Sam, ce dernier à la tête nichée dans son cou.

Anton se tourne vers elle, lui passe la langue, puis se tourne de nouveau vers moi, tendant la main.

— Quoi qu'il en soit, enchanté.

Je ris et serre sa main, mais avant que je puisse répondre, il se laisse retomber sur le torse de Nate, comme s'il n'avait pas d'autre place où être. Nate grogne à peine, comme un vieux réflexe.

— T'es vraiment un gamin.

— Je sais, je sais, mais tu m'aimes quand même mon chou. répond Anton en souriant, un sourire presque trop large pour être sérieux.

Nate pousse un soupir, mais c'est un sourire qui effleure ses lèvres, aussi imperceptible qu'un éclair. Il pousse Anton à bout de bras, et ils roulent à deux sur le sol. Anton crie de peur mais explose de rire en même temps et Nate le rejoins.

— On fait des roulé-boulé? Attendez moi les copains

C'est Noah qui a parlé et qui se jette sur eux deux et bientôt ils ne sont plus qu'un amas de bras jambes et rire.

Lisa soupire en se pinçant le haut du nez

— Et je te présente les superstar de Stender dans toutes leur splendeur.

Je ris face à l'euphorie qui se dégage d'eux, on sent à quel point ils tiennent l'un à l'autre. Nate, Anton et Noah ont l'air d'une fratrie, Sam regarde Blanche comme si elle était son monde et Lisa les regarde tous comme s'ils étaient sa famille.

Et pendant un instant, très bref, je me dis que peut-être... peut-être que je pourrais construire quelque chose de nouveau. Quelque chose qui ne fera pas mal.

•~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~•

Coucou ! Alors je sais que de base c'est un chapitre par semaine mais je bouscule un peu le planning parce que je voulais que les deux chapitres ou les personnages sont introduits soient assez proche.

A la semaine prochaine !

En tout cas j'espère que vous avez appréciez celui la et que vous appréciez la bonne humeur du groupe (profitez) Sur ceux bye bye !!

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