《Le chagrin est comme l'océan, il vient sur des vagues, se retirant et s'écoulant. Parfois l'eau est calme, et parfois elle est accablante.》de Vicki Harrison
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Je tire, une fois de plus, sur la jupe, un tantinet trop courte, qu'Emilia m'a pratiquement forcé à acheter. Plus je piétine et plus elle remonte sur mes fesses. Bien que cela ne me dérange pas de montrer mes jambes, ce soir, j’ai l’impression qu’elle dévoile plus que ça.
Vivement la fin du service afin d'échanger ce tissu contre quelque chose de plus couvrant. Il faut vraiment que j'apprenne à lui dire non.
— Tout va bien, ici ? demandé-je aux clients de la table quatre.
La bande d'amis d'une quarantaine d'années acquiesce et assure que les plats sont délicieux. Je leur souris et attrape mon carnet attaché à ma ceinture en tournant les talons pour me diriger vers la table d'à côté. Celle, où tous les mardis, se trouve mon meilleur ami.
— Théo ! Quelle bonne surprise, le taquiné-je, tu as choisi ou est-ce que je dois attendre ta conquête du jour ?
Il plisse ses lèvres, s’adosse au dossier de sa banquette et secoue la tête.
— Eh bien, figure-toi que je suis venu seul cette fois, j’avais envie de casser le rythme.
Dubitative, j’arque un sourcil puis, me rendant compte qu’il se joue de moi, pose la main sur ma hanche.
— Dis plutôt qu’elle t’a largué après que tu lui ai expliqué ta manière de fonctionner.
— Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que tu sois si cruelle ?
— Je m'identifie plutôt comme quelqu’un de réaliste.
Il lève ses yeux chocolat au plafond et son sourire apparaît.
— Tu devrais rêver un peu plus, Rox. Aborder les situations autrement.
Je me racle la gorge, étouffant un rire.
— Est-ce que tu me conseilles vraiment de m’inventer une vie, comme tu le fais en ce moment ?
Il ferme les paupières et pousse un long soupir.
— Ok, ok. J’avoue tout ! Chloé m’a laissé en plan juste après notre partie de bowling, mais je ne suis pas vraiment sûr que le fond du problème vienne de ma façon de gérer les choses.
— Tu sais quoi ? Je vais prendre ta commande et te laisser le temps de te trouver une explication. Quand je reviens avec ton assiette, je veux qu’elle soit sensée et rationnelle, bien entendu.
Je le gratifie d’un clin d'œil et il me répond d’un juron suivi d’un éclat de rire. Je roule des yeux, amusée, finit par noter le plat qu’il choisit et me retourne.
Je m’engage derrière le comptoir noir au fond de la salle pour y retrouver les cuisiniers et déposer les bons. Léon, le barman, m'interpelle d’un signe du doigt pour que je puisse récupérer et distribuer les boissons qu’il a préalablement préparées.
Il pousse le plateau chargé vers moi et me lance un sourire amical.
— Fais attention, aujourd’hui les Vierges ont tendance à être maladroits.
Je fronce les sourcils quand l’image du vase d’Emy se fracassant sur le sol jaillit de ma mémoire.
— C’est toi et tes horoscopes à la con qui me portent la poisse Léon, déclaré-je en attrapant délicatement le plat entre mes mains.
Léon travaille ici depuis moins d’un mois. Il ne bosse que les jours où il n’a pas cours à l’université, c’est un moyen pour lui de compléter sa bourse d’étudiant. J’ai découvert qu’il était passionné d’astrologie dès notre première rencontre. La première chose qu’il m’a demandé n’est pas mon prénom, mais bel et bien mon signe astrologique. Et depuis, il nous fait part de notre horoscope chaque jour.
Je devrais le présenter à ma grand-mère, ils s'entendraient à merveille.
Je navigue autour des banquettes vertes comblées par les habitués de la semaine.
La musique de fond ne perturbe pas les conversations animées et joviales.
Quelques instants plus tard, j’apporte la pizza royale de Théo et m'apprête à entendre un prétexte saugrenu sur la raison de son célibat ce soir.
— C’est parce que j’ai gagné. Je l’ai battu à plate couture et elle n’a pas apprécié.
Remarquant la suspicion sur mon visage, mon meilleur ami continue son explication.
— Elle pensait certainement que j’étais un gentleman, que je la laisserai gagner, mais je suis un as, meuf. Elle n’avait aucune chance. Elle n’a pas approuvé et elle est partie.
— Mec, tu aurais simplement pu me dire qu’elle était fatiguée ou qu’elle avait eu une urgence, je ne t’aurai probablement pas cru, je te l’accorde, mais j'aurais pu au moins faire semblant. Là, tu m’en demandes trop.
— Bon… Elle ne m’a clairement pas dit pourquoi elle écourtait notre date, donc je choisis cette explication.
Je ris franchement car ça ne m’étonne pas de lui.
— Je comprends, ça atténue la douleur de ton égo. Sur ce, je te souhaite un bon appétit.
Je termine la soirée aussi bien qu’elle a commencé, en ne brisant que deux verres. Je m’en sors plutôt bien pour une Vierge maladroite. Et quand arrive l'heure pour moi de prendre congé, je suis ravie d'avoir eu quelques pourboires.
J'enlève cette satanée jupe que je fourre dans mon sac et enfile un jean plus confortable. Terminée, ce vêtement ne sortira plus de mon dressing, sauf peut-être, si Emy veut le récupérer. Après avoir échangé mes talons contre une paire de baskets blanches, je retourne dans la cuisine. Daniel, le patron et chef cuisinier, me tend un sachet de nourriture non consommée. Un rituel qui dure depuis quelques mois déjà. Chaque mardi, il sait que je mange en famille, et pour éviter de faire cuisiner mes grands-parents, il nous offre le repas.
— Il y a du poulet basquaise et des tagliatelles au saumon, les préférés de Charlotte. En dessert, j'ai ajouté, en plus de la mousse au chocolat, une salade de fruit pour Liliane, énonce-t-il avec un clin d'œil.
— Merci beaucoup, je suis sûre qu'ils vont adorer.
— Comment va ta sœur ? Elle tient le coup ?
Je secoue la tête et une boule d'angoisse se forme dans mon estomac. Je ne sais pas comment je vais la retrouver ce soir, si elle va accepter de partager un moment avec nous. Ça lui arrive, parfois, de ne pas nous rejoindre et de rester enfermée dans sa chambre.
— C'est dur, la date d'anniversaire de la mort de Valentin approche et ça ne l'aide pas. Il y a des jours où j'ai l'impression qu'elle va mieux et la semaine d'après, elle est au fond du gouffre.
Les yeux gris de Daniel scintillent, lui aussi a connu le deuil, et même si cela fait de nombreuses années, il y a toujours un trou béant dans son âme.
— Tu sais, ta grand-mère a longtemps hésité avant de t’appeler au secours. Elle pensait pouvoir gérer la situation avec ton grand-père. Tu étais leur dernière chance. Je suis content que tu sois revenue pour elle. Elle a besoin de toi et de temps.
Mamy Li et Papy G venaient souvent ici et parlaient tellement de nous que le patron a fini par bien nous connaître.
— Si j’avais su, je serais venue bien plus tôt. J’ai loupé ses cinq mois de souffrance parce qu’elle me disait que ça allait. Je ne sais pas comment j’ai pu la croire sur parole.
Je culpabilise encore d’être passé à côté de sa douleur, de ne pas avoir accouru le jour où elle m’a annoncé l’accident de son fiancé.
— Je vais me montrer indiscret, Roxanne, mais de ce que j’ai compris, si tu as décidé de quitter cette ville, c’est parce que tu étais malheureuse aussi ? Il se peut que tu t'ai mis des œillères pour ne pas rentrer.
Mamy Li ne sait vraiment pas garder un secret. Et moi qui pensait que personne n’était au courant de la raison de mon départ. J’espère qu’elle ne lui a pas révélé tous les détails et qu’elle ne l’a fait seulement que lorsque j’ai accepté de revenir et qu’elle lui a demandé de m’embaucher.
— Tu as peut-être raison, concédé-je.
Mon patron fait le tour de l'îlot central et pose une main sur mon bras.
— Rien que ta présence l'aide beaucoup, j'en suis sûr. Allez file avant que ton grand-père ne commence à préparer à manger. Son estomac n'attend pas. Et dis à ma fille de m'appeler quand son agenda sera moins chargé.
J'éclate de rire et hoche la tête en le remerciant. Il est vrai que Papy G n'est pas patient quand il s'agit de son gosier. Si j'arrive en retard, je n’aurai plus qu’à remballer le festin.
Lorsque je passe la porte, Théo est adossé contre le mur sur ma gauche.
— Tu ne t’ai pas trouvé une remplaçante pour terminer la soirée ? questionné-je en traversant la route.
— Deux filles dans la même journée ? Hors de question. J’ai des principes ma belle.
Je lève le regard vers le ciel en riant et n’attends pas qu'il me suive pour continuer mon chemin.
— Tu m’expliques comment tu procèdes ? Car vraiment, je ne comprends rien. Tu invites une nana à faire une partie de bowling ou au cinéma, tu l’invites à manger, quand elle ne prend pas la fuite, et après tu ne la rappelles pas ? Tu ne finis même pas la nuit avec elle. En plus tu ne fais ça que les mardis.
— Tout d’abord, c’est mon seul repos fixe, et il y a moins de monde pour faire des activités. Ce qui est plus agréable pour apprendre à connaître une personne. Et si tu veux un descriptif de ce jour, voilà comment ça se passe, commence-t-il.
Il lève sa main droite et énumère son planning.
— Premièrement je prévois une activité ensemble, ensuite nous forniquons, puis nous dînons. Si ça se passe bien, on recommence, sinon, je ne perds pas mon temps.
— Pourquoi est-ce que tu ne couches pas avec elles après ?
— Parce que c’est le moment où je te raccompagne, je ne vais pas te faire passer au second plan pour une fille. Et puis, on est en 2024, Rox. Inviter les filles pour les mettre dans son lit, c'est surfait.
— Oh, alors tu les amènes au restaurant pour les remercier de cette partie de jambes en l'air ?
— Exactement !
Son air espiègle me réjouit. Il a cette manière de ne rien prendre au sérieux qui me fascine.
— C'est un romantisme moderne. Je ne te savais pas aussi galant, dis-je en me tournant vers lui.
Il hausse les épaules et me lance un sourire carnassier.
— Quoi de prévu ce soir ? questionne-t-il.
— Oh, petit repas en famille, jeux de développement personnel, et petite méditation, tu connais mes grands-parents.
Théo ricane, le poing devant sa bouche.
— Je n'oublierai jamais les séances de yoga avec Lily ! C'est gravé dans ma mémoire et mon corps s'en souvient encore.
— Elle a 75 ans et elle pratique toujours ce sport. Je peux programmer une session si tu veux. Elle s'est même mise au pilate.
Malgré qu'il ait connu ma grand-mère durant toute notre adolescence, Théo reste surpris. Ce que je peux comprendre. Mamy Li a toujours aimé essayer de nouvelles choses. Selon elle, être bien dans sa tête, c'est être bien dans son corps. J'aime sa façon de voir la vie, ses routines matinales. Cependant, le développement personnel, les jeux qu’elle nous oblige à essayer, ont le don de parfois m’agacer. Je ne suis pas le genre de personne à déverser mes sentiments où à mettre des mots sur ce que je ressens. Ni même à étaler ma vie.
— Alors ? Une séance, ça te dit ? A moins que tu aies peur de constater que ses abdos soient plus prononcés que les tiens, plaisanté-je.
— Pourquoi pas ? J'ai toujours adoré ta grand-mère. Elle est…
Un regard vers le ciel et je complète sa phrase.
— Lunaire ?
— Ouais, je crois que c'est le mot. Dis, elle fait toujours des tirages de carte ?
Mes traits se tendent et mes yeux s’écarquillent quand un flot de souvenirs jaillit dans mon esprit. Je me tourne vers lui et l’empêche de faire un pas de plus.
— S'il te plaît, ne lui redemande plus jamais ça. En plus, c'est débile. Je suis sérieuse. Tu n’as fait que l'entretenir dans sa lubie pendant des années.
— Oh arrête, bien souvent ses prédictions se sont avérées vraies.
Je déglutis, d’abord peinée, puis mes dents et mes poings se serrent.
— Oui, merci de me le rappeler. Je suis au courant.
Ses lèvres forment une fine ligne.
— Ce n'est pas ce à quoi je pensais. Je suis désolé, j'ai été maladroit. Je ne voulais pas parler de ça.
Je me détourne et contrôle ma respiration ainsi que les battements de mon cœur. Ses pas se rapprochent et je sais qu'il va poser sa main sur mon épaule.
— Rox…
— Tu sais quoi ? coupé-je en lui faisant face, les joues rouges. Laisse tomber. Je suis fatiguée et je meurs de faim. Je peux rentrer seule.
— Il est tard. Laisse-moi te raccompagner, même si c’est dans le silence.
— La maison de mes grands-parents se trouve à deux minutes de marche, Théo. Je ne suis plus une enfant, ok ?
— Très bien, soupire-t-il, peiné, les mains en l’air. On se voit la semaine prochaine ?
J'acquiesce d'un mouvement de tête et reprends la route. Quelques secondes plus tard, je me retourne et l’observe. Je regrette aussitôt de l’avoir envoyé sur les roses.
Merde, quelle conne !
Je n’ai pas réussi à contrôler ma réaction et pourtant, je suis consciente que la dernière chose qu’il souhaite, c’est me blesser.
Cela fait cinq mois que je suis de retour, et il m’arrive encore d’avoir du mal à gérer mes émotions. Les souvenirs envahissent parfois mon esprit ce qui finit par me rendre quelque peu irritée, perdue et même nostalgique.
En marchant, j’inspire un grand coup et expire profondément. Les exercices de respiration de ma grand-mère ont continuellement eu du succès sur moi, mais pas ce soir. Je suis en colère et attristée de voir à quel point ce sujet me touche alors que cela fait maintenant cinq ans.
La maison de mon enfance se trouve face à moi, le portail blanc ouvert me donne vue sur les coquelicots et les rosiers rouges et jaune que mon grand-père entretient chaque année. Leurs odeurs m'apaisent. Les murs sont en brique et contrastent avec la porte albe et les deux fenêtres qui donnent sur le jardin avant. Le cerisier est toujours là et fait de l'ombre sur la balancelle que Papy G a fabriqué de ses propres mains quand je courais encore en couche culotte.
L'intérieur n'est pas très grand, mais il y a toujours eu assez de place pour ma sœur et moi, qui avons partagé ce lieu les trois quarts de notre vie.
Une fois dans l'entrée, j'enlève mes chaussures et les ranges dans le meuble prévu à cet effet. L’odeur d’encens me chatouille les narines. J'enfile mes chaussons et entre dans la cuisine. La voix retentissante de ma grand-mère résonne depuis le salon.
— Tu peux enlever ton tablier, papy. Je t'avais bien dit que Roxanne n'allait pas tarder !
Effectivement, quand je relève les yeux, j'aperçois mon grand-père devant la cuisinière, une casserole dans la main, prêt à la poser sur la plaque.
— As-tu oublié quel jour nous sommes ? demandé-je en lui claquant un baiser sur la joue.
— Non, ma choupinette, c'est juste que tu as un quart d'heure de retard et tu sais bien que…
— Tu aimes manger à l'heure. Oui, oui. On connaît la chanson ! rouspète Mamy Li en secouant ses mains derrière lui pour qu'il avance plus vite, allez va t’asseoir !
Papy G obéit tout en ronchonnant, mais un bisous de sa tendre épouse l'attendrit.
Les quelques minutes que j’ai prises pour décompresser ont eu raison de lui.
Mamy Li me débarrasse de mes victuailles et j’en profite pour me laver les mains.
— As-tu passé une bonne journée ? Le travail n'a pas été trop fatiguant ? enchaîne-t-elle sans reprendre son souffle.
— Ça a été, merci. Et vous ? Comment va Charlotte ?
Papy G maugrée quelque chose que je ne comprends pas, mais la réponse de sa femme explique que ma soeur n'a pas bougé de sa chambre depuis vingt-quatres heures.
S'est-elle seulement nourrie et hydratée ?
Mamy Li hésite et replace une mèche de ses cheveux acajou derrière son oreille.
— Ce n'est pas tous les jours facile, tu comprends ?
Bien sûr que je le conçois. Cela fait presque un an que ma demi-sœur est revenue vivre ici, juste après la mort de son fiancé. Mamy Li et Papy G ont tout fait pour la soutenir et la réconforter. Charlotte était amorphe au début, et peu à peu son tempérament de feu à ressurgit, son agressivité a éclos, déferlant sur toute la maison. C'est à ce moment-là que Papy G m'a appelé à l'aide. Ils n'y arrivaient plus. Alors je suis revenue. Toutefois, Charlotte n'était pas ravie de me voir. Le premier mois de mon retour a été catastrophique. Nous ne faisions que nous disputer. J'étais sur le point de prendre un billet de train et de rentrer. Mais un soir, alors qu'on se querellait pour une broutille, ma sœur a éclaté en sanglots. J'ai su que je devais rester. Depuis, sa colère a diminué, mais elle reste encore accrochée à une partie de son coeur. Si bien, que parfois, le silence devient notre meilleur allié.
Et quand on parle du loup.
Elle entre dans la pièce, nous salue d'un hochement de tête et d'un léger sourire, puis ouvre la porte d'un placard vitré pour y sortir un verre.
Son jogging et son sweat gris sont similaires à son teint terne. Charlotte aimait porter de la couleur, se maquiller et se coiffer. Aujourd'hui, ses traits sont tirés et ses cheveux blonds à la racine noir prouvent qu’elle n'a pas été chez le coiffeur depuis des semaines.
Elle n'a qu'un an de plus que moi, et pourtant elle en paraît bien davantage. Et même si cela fait quelques mois que je la vois comme ça, c’est toujours aussi déroutant. J’ai du mal à la reconnaître.
— Eh, nous allons passer à table, tu veux manger avec nous ? demandé-je d'une voix calme.
— Je n'ai pas très faim…
J'insiste, les mains jointes devant moi, le regard implorant.
— Il y a des tagliatelles au saumon, Daniel les a cuisinées comme tu les aimes.
Je l’observe, ainsi que mes grand-parents dans le silence. Papy G baisse les yeux sur son assiette, prêt à entendre sa réponse négative, Mamy Li quant à elle, trifouille la pierre d'amazonite de son collier, le regard rivé sur la fenêtre donnant sur le jardin.
Puis, une parole que l'on croyait ne pas entendre ce soir, sort de la bouche de Charlotte.
— Oh ! C'est d'accord alors. Tu le remercieras de ma part.
Pendant quelques secondes, il n'y a plus qu'elle qui bouge dans la pièce, alors que nous sommes tous figés par la surprise.
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