Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Farida
Share the book

Chapitre 1

J'étais affalée sur mon canapé, emmitouflée dans un plaid, une tasse de thé à la main, et Monsieur Chat  mon petit chaton d'amour ronronnait sur mes genoux. Un rare moment de tranquillité. Pas de mails, pas d'appels, pas de collègues stressés, pas de clients exigeants. Le paradis.

 

  Franchement, tout se passe trop bien en ce moment. Et dans ma vie, quand tout va bien... c'est généralement le signe qu'une merde monumentale se prépare. Toujours.

 

  Bing.

  Mon téléphone vibre. Je fronce les sourcils.

 

  — Oh non, pas maintenant...

 

  Un mail. De mon patron.

 

  Je lève les yeux au ciel. Sérieusement ? Il sait que je suis en repos, non ? La semaine dernière, j'ai couru partout comme une folle, jonglé avec trois articles en même temps, assisté à deux conférences à l'autre bout de la ville, et bouclé un dossier à 2h du matin. Je mérite mon foutu jour de repos.

 

  — Eh bien tant pis pour lui, je répondrai demain. À 9h45. Pas une minute avant.

 

  Monsieur Chat se redresse, m'adresse un regard blasé, puis saute de mes genoux. Il a probablement eu sa dose de caresses. Moi aussi, d'ailleurs.

 

  Je me lève en soupirant. Et si... j'ouvrais quand même ce mail ? Juste pour voir. Si c'est une connerie, je l'ignore. Et si c'est important... je l'ignore quand même. Voilà.

 

  Je clique.

 

  Et je regrette immédiatement.

 

  — Bordel de merde...

 

  Je le savais. Il veut que je bosse. Le jour de mon repos. Il me demande de passer au bureau "en urgence pour un sujet capital". Bien sûr. Tout est toujours capital avec lui, même quand il s'agit de choisir entre deux photos pour une bannière web.

 

  — Il rêve s'il croit que je vais me pointer.

 

  Ding-dong.

 

  Je sursaute. Un visiteur ? Maintenant ? Je n'attends personne, et vu que j'ai déménagé il y a à peine deux semaines, peu de gens ont ma nouvelle adresse.

 

  Je m'approche de la porte, méfiante.

 

  J'ouvre doucement. Un homme en costume noir, strict et tiré à quatre épingles, me regarde avec sérieux.

 

  — Bonjour. Mademoiselle Irina ? dit-il en me tendant une carte. Je suis Jack, chauffeur de monsieur Colin. Il m'a envoyée vous chercher.

 

  Je reste figée une seconde. Sérieusement ? Il a envoyé un chauffeur jusque chez moi ? Ce vieux manipulateur...

 

  — Ce vicieux manipulateur... marmonné-je entre mes dents.

 

  — Vous avez dit quelque chose ? me demande-t-il poliment.

 

  — Rien de bien passionnant. Entrez, je vais me changer.

 

  Je le laisse dans le salon pendant que je file dans ma chambre. Une minute plus tard, habillée à la va-vite, cheveux attachés à l'arrache, je monte dans la voiture noire garée devant chez moi.

 

  Le trajet jusqu'au bureau se fait dans un silence pesant. Je rumine.

 

  S'il m'a envoyé un chauffeur un jour de repos, c'est qu'il veut vraiment me mettre un dossier sur le dos. Un gros.

 

  ⸻

 

  J'arrive au siège du journal. Vide. Forcément. On est vendredi, et j'étais censée ne pas y être non plus.

 

  Je monte jusqu'au dernier étage, jusqu'au bureau de Monsieur Colin.

 

  Je m'apprête à frapper quand la porte s'ouvre directement.

 

  — Irina ! s'exclame-t-il avec un sourire grand comme ça.

 

  Je force un sourire. Tellement faux que même un enfant de trois ans l'aurait grillé.

 

  — Bonjour, monsieur.

 

  Il m'indique un siège. Je m'installe, croisant les bras.

 

  — Ce n'est pas que je remets en cause votre mémoire, mais on est le vendredi 16 février, et selon le planning RH, c'est mon jour de repos. Alors sauf si vous avez une annonce révolutionnaire à me faire... j'espère au moins une compensation. Une semaine de vacances ferait l'affaire.

 

  Il se frotte les mains, l'air satisfait.

 

  — Tu crois vraiment que je t'aurais fait venir pour rien ? Je vais même te surprendre : je t'offre un mois de congé. Et une promotion.

 

  Mes yeux s'écarquillent.

 

  — Attendez... quoi ? Sérieusement ?

 

  — Si... tu réussis ta prochaine mission.

 

  Bon. Forcément. Le piège.

 

  — Tu vas écrire un article de fond sur le nouveau PDG d'UBS.

 

  Je cligne des yeux.

 

  — UBS a un nouveau PDG ? Depuis quand ?

 

  — Depuis hier. Le petit-fils du fondateur a refait surface. Personne ne l'attendait, personne ne sait vraiment qui il est, mais il a repris les rênes de l'entreprise. Il est jeune, discret, mais puissant.

 

  — Et je dois faire un article sur lui ?

 

  — Pas un article. Un dossier. Deux mois. Enquête complète. Tout le monde veut savoir qui il est.

 

  — Et son nom ?

 

  Il sourit.

 

  — À toi de le découvrir. Le mystère fait vendre. Mon secrétaire passera chez toi ce soir avec quelques pistes.

 

  Je le fixe, mi-furieuse, mi-curieuse.

 

  Un inconnu, fraîchement nommé PDG d'un empire économique, surgit de nulle part et on me demande d'enquêter sur lui...

 

  J'ai un mauvais pressentiment.

 

  Un très mauvais

Comment this paragraph

Comment

No comment yet