De par la taille et la vitesse de la bestiole, Dyre jugea préférable d’utiliser son arme favorite, plutôt que de s’encombrer d’une épée. C’était à peine une pensée effleurée, il avait déjà son long couteau dans sa main, en position défensive, prêt à accueillir la vermine.
Celle-ci avait pris de l’élan; vraisemblablement, elle voulait lui sauter à la gorge plutôt que de lui grignoter les mollets. Grâce à l’avertissement du guerrier, il avait eu tout le loisir de voir venir l’attaque.
Ainsi, lorsqu’il trancha habillement de son couteau, il atteignit la bestiole à la gueule. Les dents ripèrent sur le métal lisse et le sang gicla. Le fardian émit un couinement de douleur en retombant au sol. La vermine cherchait à se lever pour fuir la menace, mais n’en eut pas le loisir. Dyre avait fait deux pas dans sa direction pour lui planter sa lame dans le dos, atteignant un quelconque organe vital. Les couinements se turent aussitôt.
Le jeune homme se releva, un air étonné sur le visage. C’était si… rapide. Rien de différent de quand il était de corvée de désinfestation de raksteus sur les embarcations de pêche à Oldfall. Certes, les crustacés géants étaient moins vifs, mais Dyre avait dû fournir plus d’efforts pour décoller leurs pinces incrustées dans les coques que pour transpercer le rat.
Était-ce de la… déception ?
Il secoua la tête, se rabrouant silencieusement. Se perdre dans les sensations procurées par l’adrénaline envahissant ses veines était une mauvaise idée, incroyablement dangereux malgré qu’il soit bien entouré, et franchement déstabilisant. Le jeune fae n’eut cependant pas le temps de faire trop d’introspection.
Un éclair de fourrure verdâtre et sale traversa son champ de vision. Il vit à peine la fenêtre du coin de l’oeil lorsqu’il se retrouva nez à nez avec un fardian un peu plus gros que son compagnon, au poil plus touffu et surtout d’une couleur verte aux reflets luminescents.
⌠ FARDIAN ADULTE, niveau 1 ⌡
Dyre eut le réflexe de lever son bras et les crocs se plantèrent dans le cuir mince de sa veste. Le vêtement, loin de la qualité des armures des plus basiques soldats, ne résista pas et une vague de douleur se fit sentir.
De sa main tenant son arme, il chercha à lacérer la bestiole, mais celle-ci était aussi plus rapide que l’autre. Le fardian le lâcha en se propulsant vers l’arrière, ses couinements ressemblant plus à des grognements.
⌠ - 10 PV ⌡
⌠ Capacité du fardian (niveau 1) : crocs empoisonnés ⌡
⌠ Nouveau statut : empoisonnement léger ⌡
⌠ Compétence passive : résistance aux poisons (niveau 2) ⌡
⌠ Annulation du statut : empoisonnement léger ⌡
Dyre lâcha un juron, furieux contre lui-même. L’empoisonnement avait été annulé, heureusement que le poison contenu dans la gueule du fardian n’était pas assez puissant pour outrepasser sa résistance si chèrement acquise. Mais la blessure était toujours là, pour la bête raison qu’il n’avait pas porté suffisamment attention, et son sang goûtant sur sa manche ne fit qu’un tour.
Puisque la créature semblait aussi rapide que lui, ou peut-être un peu plus de par sa petite taille, Dyre décida d’égaliser les chances. Il laissa le fardian attaquer, évitant ses griffes, une fois, deux fois…
La troisième, il vit une opportunité s’offrir à lui. Lorsque la créature retomba sur ses pattes après son assaut, elle fut, pendant un instant, légèrement de biais, déséquilibrée par le sol inégal. Dyre ne se fit pas prier.
⌠ Compétence activée : charge brutale (niveau 1) ⌡
Il sentit tout son corps gagner subitement en vitesse alors qu’il se jetait vers l’avant. Il pouvait entendre les battements de son cœur, ralentis, à ses oreilles. L’instant d’après, sa lame transperçait le fardian. Sa force avait été décuplée pendant une seconde et il n’eut aucune résistance. La créature se ratatina sur elle-même puis s’immobilisa.
⌠ Niveau 2 atteint ⌡
⌠ 3 points à attribuer ⌡
Le jeune homme sursauta lorsque son attention fut brutalement ramenée vers le guerrier qui l’avait saisi par son bras blessé. Il grimaça et chercha à se défaire de sa poigne, par réflexe, n’aimant pas particulièrement son contact. L’homme lui serra le poignet et sa main était comme un étau.
— Les fardians adultes sont venimeux… commença-t-il, un air agacé sur le visage.
— Je vais bien, je résiste aux poisons, répondit Dyre du bout des lèvres, ne pouvant que le fusiller du regard.
L’air du guerrier-bouclier changea, semblant se détendre. Dyre comprit qu’il avait été énervé à l’idée d’avoir à gaspiller un antidote sur un aventurier inexpérimenté comme lui alors qu’ils n’avaient pas encore rencontré de véritables ennemis. Le jeune homme savait qu’il avait été catégorisé dès son embarquement comme faisant partie de la classe la plus basse du peuple ; il n’était qu’un paysan qui voulait vivre autre chose que la monotonie de son petit village reculé, et qui n’avait pas les moyens de se payer de luxueuses potions. Ce qui n’était pas faux. Mais il commençait à être irrité, son sang encore bouillant de l’action passée.
L’homme avait relâché sa prise sur lui, alors il en profita pour s’en défaire d’un geste sec. Pendant un instant, il fut tenté de lui tenir tête en lui reprochant de ne pas l’avoir averti de la deuxième bestiole. Mais il se ravisa. Son inattention était sa faute. Rio lui avait dit maintes fois d’évaluer la situation de manière précautionneuse.
Dyre dépassa le guerrier pour rattraper le groupe. Tout en marchant, il sortit de son sac des bandages rudimentaires et se fit un pansement de fortune autour de la morsure pour éviter une trop grande perte de sang. Il pouvait déjà sentir ses capacités régénératives se mettre à l’œuvre. D’ici une heure, la blessure ne serait plus qu’une cicatrice. Elle restait superficielle, ceci dit. Si la créature avait été de plus haut niveau, elle aurait très bien pu lui arracher le bras.
La présence d’une soigneuse, même apprentie, dans leur groupe garantissait qu’il survive à une telle blessure, mais l’aventure serait terminée pour lui. Définitivement. Il n’avait pas les moyens de se payer les services d’un soigneur, voire d’un héliopathe, une classe-sublime plus qualifiée pour ce genre de blessures, qui lui permettrait de retrouver l’entièreté d’un membre.
Son changement de niveau lui remontait le moral. C’était le premier pas concret vers ce qu’il espérait une vie de plus en plus trépidante. Il allait devoir attendre la prochaine pause du groupe pour regarder d’un peu plus près ces points à attribuer, préférant avoir le temps et la sécurité relative d’y réfléchir.
Satisfait de ses pansements et de l’état de son bras, Dyre accéléra le pas, tentant de porter autant attention que possible. Il peinait à réfréner son envie d’aller se mêler au groupe ; il pouvait entendre les bruits de combat menés par ceux devant. Ce n’était pas l’ordre qu’on lui avait donné, il devait s’assurer que rien ne vienne les surprendre par derrière.
Lui et le guerrier-bouclier tombèrent sur plusieurs autres fardians, la plupart adultes. L’homme le laissait s’occuper des bestioles quand celles-ci étaient seules, mais intervenait lorsqu’elles se présentaient en groupe. Dyre n’avait aucune compétence lui permettant de prendre en charge plusieurs ennemis à la fois, surtout quand ceux-ci étaient rapides. La double spécialisation attaque-défense de son coéquipier expérimenté était utile dans ces cas-là.
Dans tous les cas, le faible niveau des ennemis ne posait aucun problème pour le guerrier, qui lui avait révélé être niveau 15. Dyre en était resté la bouche ouverte, avant de l’assaillir de questions. Éreinté par le débit de paroles du plus jeune, l’homme avait fini par lui expliquer.
Dans le haut du panier, chargé de s’occuper du boss caché quelque part dans le donjon, il n’était même pas dans les plus forts. Leur groupe comptait des aventuriers allant du niveau 13 (le mage demi-elfe à l’air exécrable) au niveau 28 (Dasra, le chef de l’expédition). Thyrn était le second en terme de niveau dans le groupe.
Leur groupe de nouveaux Intégrés et de bas niveaux était loin derrière : les deux plus expérimentés était Colbyran et l’apprentie soigneuse. Presque la moitié était comme lui, ils venaient tout juste de vivre leur Intégration.
Dyre s’inquiéta d’une telle disparité. Quel genre de monstre y aurait-il au bout du tunnel pour qu’il y ait autant de haut niveau dans l’expédition ?
— C’est pour ça que vous n’êtes là que pour faire le ménage des petites bestioles avant d’arriver au boss. Dasra ne vous laissera pas approcher quoi que ce soit quand on y sera.
L’homme lui jeta un coup d’œil.
— Et j’insiste là dessus. Si un de nous te dit de fuir, tu fuis et tu retournes au camp de base. Pas de geste héroïque, tu vas juste te faire déglinguer et je n’ai pas envie de ramener ce qu’il reste de toi - s’il reste quoi que ce soit - dans ton petit village de pêcheurs, c’est clair ?
Voyant que l’homme attendait sa réponse, Dyre répondit par l’affirmative, le regard lointain. Cela sembla suffire au guerrier.
— Enfin, ça reste un donjon de bas niveau, selon nos standards et malgré la manière dont il a été découvert - ces petits cons n’auraient jamais dû y entrer sans avertir une guilde. Il n’y aura pas de problème, Dasra est surqualifié en terme de puissance. Mais c’est un bon meneur, il a l’habitude de gérer des groupes avec pour objectif de faire monter de niveaux rapidement les plus jeunes, surtout ceux de son ordre.
— La plupart viennent de Riverseal ? demanda Dyre.
L’homme acquiesça.
— Il n’est pas très fan des mercenaires, des franc-tireurs et des aventurieurs solo, ceci dit, grommela-t-il, faisant comprendre à Dyre que c’était une pensée partagée.
Ce dernier laissa couler, ses pensées toujours focalisées sur la créature qui se tapissait dans les tréfonds du donjon. Sa curiosité. Sa saleté de curiosité.
Dyre zigouilla son cinquième rat, et il commençait à s’ennuyer. Ils étaient tous de niveau un, ce qui se faisait déjà sentir alors qu’il n’était qu’un niveau au dessus.
Le destin ne semblait pas vouloir satisfaire la frustration qui s’accumulait dans son sang, puisqu’ils finirent par déboucher sur une nouvelle salle. Le changement de décor fit du bien, ceci dit. La roche froide et sombre avait fini par le rendre morose.
La salle n’était pas aussi large que le hall du donjon, et portait encore moins de marques laissant penser que de la vie intelligente y avait déjà vécu, bien qu’il sentait des pierres abîmées mais formant un chemin cohérent sous ses bottes. Les lieux étaient éclairés d’une lueur bleutée qui semblait être émise par une foison de plantes pendant du plafond rocheux.
Le chemin de pierres zigzaguait entre des bosquets touffus et de grands arbres à l’apparence étrange, fluorescente. Aucune plante n’était originaire de la région autour de Riverseal, ni de là où ils se trouvaient.
Dasra semblait avoir donné l’ordre de s’arrêter pour faire une pause, alors que Dyre et le guerrier-bouclier les rejoignaient. Ce dernier se dirigea vers leur chef pour faire son rapport. Puisqu’on ne lui adressait pas la parole, le plus jeune comprit qu’il n’avait pas besoin de lui coller aux bottes. Ainsi se dirigea-t-il vers le barde.
Le regard lumineux de Colbyran se dirigea instantanément vers sa blessure au bras.
— Des problèmes ?
Dyre sourit, décidé de lui renvoyer la monnaie de sa pièce.
— Tu t’inquiètes pour moi ? musa-t-il.
La brève tension qu’il avait perçue dans le regard du barde s’estompa. Même s’ils ne se connaissaient que depuis quelques jours, Dyre se surprit à vraiment apprécier avoir quelqu’un sur qui compter. Il était parti de chez lui et s’était engagé dans cette expédition avec l’idée de rester dans son coin ou de se servir de tout ce qu’on lui proposait comme aide pour augmenter en puissance.
La perspective de se faire des amis ne lui avait pas effleuré l’esprit, puisqu’il ne pensait pas pouvoir faire confiance à qui que ce soit en dehors de son village, qui avait su montrer sa capacité à garder son secret. Une pensée amère s’infiltra en lui : que penserait Colbyran s’il découvrait ce qu’il était réellement ? Ce n’était pas toutes les races du continent qui avaient eu une histoire tendue avec les siens durant les millénaires passés. Mais les humains étaient de ceux qui avaient le plus souffert de la cruauté et la soif de pouvoir des Faes.
Dyre décida de changer de sujet, avant que le nuage sombre dans son regard ne provoque des questions chez le volubile barde.
— J’ai changé de niveau, je pense me poser pour regarder tout ça. Tu as des conseils ?
Après tout, même si le barde était loin derrière les plus forts de leur groupe, il restait plus expérimenté que lui. Ce dernier lui effleura le bras pour l’inviter à s’asseoir non loin. Ils s’installèrent au pied d’un de ces curieux arbres qui avaient réussi à pousser dans ce lieu sombre.
Colbyran en profita pour sortir son instrument pour le lustrer ; Dyre remarqua des traces de crocs sur le bois. Ces satanés rats…
— Tu vas te spécialiser plus tard ? Prendre une classe magique ? lui demanda alors le jeune homme.
Dyre n’avait pas mis longtemps à y réfléchir, avant de partir de chez lui. Il secoua la tête.
— Je vais rester comme ça, je pense.
— C’est ton choix, répondit Colbyran, songeur. Les mercenaires permettent une liberté de choix plus vastes, mais leur manque de spécialisation ne leur permet pas d’atteindre le même niveau de puissance que les classes-sublimes, voire la plupart des classes-piliers.
— Et ils ne sont pas très aimés par ici, renchérit le plus jeune, une grimace sur les lèvres.
Colbyran haussa les épaules en gloussant :
— Très peu aiment ceux qui n’entrent pas dans le rang.
— Et toi ?
Dyre avait tenté de dissimuler toute tension dans sa voix, ne voulant pas donner une fausse impression au barde en lui laissant entendre que son avis lui importait. Après cette expédition, il ne comptait pas rester dans le coin et ne cherchait donc aucune relation, quelle qu’elle soit. Il restait curieux, ceci dit.
— Va là où la vie te mène et suis ton cœur, c’est ce que j’aime à penser.
Dyre faillit renchérir que sa riche famille ne devait pas être trop en accord avec sa philosophie de vie, mais il s’abstint. S’il commençait à lui poser des questions personnelles, il craignait de trop s’attacher.
— Bon, alors, reprit Colbyran, trifouillant dans son sac-éther pour en sortir un flacon, qu’il entreprit d’appliquer sur son instrument. Aucune spécialisation, donc… Si tu n’as pas de compétence magique à développer, tu peux te tourner vers l’amélioration de tes capacités physiques.
Il sembla réfléchir un instant.
— Pour l’instant, avec la nature de notre petit voyage, tu n’as pas trop à t’inquiéter à augmenter tes points de vie ni ta régénération. Tant que tu ne décides pas de foncer tête baissée devant le boss du donjon…
Le regard que lui lança le barde lui échappa, le nez levé vers la cime des arbres et le plafond.
— Tu te bats à l’épée et au couteau, donc ta force n’est pas ta priorité pour l’instant. Si tu changes d’armes plus tard, ça serait à revoir.
— Je pense me concentrer sur ma vitesse plutôt que sur la force brute, expliqua Dyre, pensif, sa main manipulant distraitement son couteau.
— Je ne pense pas qu’on va tomber sur des bestioles aux capacités magiques, mais même si tu ne souhaites pas développer des compétences magiques, tu devrais aussi te pencher sur l’augmentation de ton endurance et ta force mentales. Ça peut toujours être utile, contre d’autres types d’ennemis…
Sans pouvoir s’en empêcher, Dyre jeta un regard en coin au mage demi-elfe qui parcourait leur camp provisoire, le menton haut et le regard dur. Il était vrai que contre ce type d’ennemis, une protection contre les assauts magiques pouvait être un plus.
Mais il ne comptait pas vraiment se faire ce genre d’ennemis éventuellement.
— Mais ce n’est que mon avis, tu en fais ce que tu veux, conclut Colbyran, ayant fini de réparer son instrument-arme.
Dyre lui fit un sourire de remerciement.
— Ça m’aide beaucoup, merci, fit-il.
D’un geste de la main, il fit apparaître la fenêtre translucide. L’avertissement du changement de niveau était toujours visible, attendant qu’il s’occupe de ses points.
Le jeune aventurier décida d’attribuer un point à son endurance physique. Bien qu’il soit plus endurant qu’un être humain, il sentait qu’il aurait besoin de l’être encore plus s’il voulait maîtriser des compétences physiques plus poussées. Il avait envisagé tout mettre dans cette capacité, mais s’était ravisé. Il avait dit vouloir améliorer sa vitesse d’attaque et de réaction, ainsi décida-t-il d’attribuer un point à ses réflexes, et le dernier à sa rapidité.
S’il arrivait à atteindre un niveau suffisant, il envisageait de devenir une véritable menace avec son arme de prédilection. Il n’avait pas besoin de grandes compétences magiques flamboyantes pour devenir puissant et se faire une place dans ce monde.
Une fois sa sélection faite, Dyre valida son choix. La fenêtre disparut et un frisson lui parcourut l’échine. C’était curieux comme sensation. Il se sentait soudainement plein de vie, et tout autour semblait devenir… affûté. C’était comme s’il percevait tout en même temps. La sensation disparut et Dyre retrouva ses sens normaux.
Personne ne savait comment l’entité qui avait pris le contrôle de leur monde arrivait à provoquer ces changements à même le corps et l’esprit des habitants.
Son attention se reporta sur Colbyran, qui était resté silencieux. Il ne lui demanda pas les choix qu’il avait fait. Personne ne demandait, ce n’était pas poli. Le jeune homme lui sourit.
— J’ai tellement attendu pour ce moment, ces dernières années, mais au final, je me suis lancé là dedans tête baissée et je me rends compte à quel point tout me dépasse, répondit-il en brandissant son bras blessé.
Colbyran éclata de rire.
— Tu aurais dû me voir lors de ma première expédition. Je n’étais pas mieux.
— Alors, ça, j’aimerais l’entendre, cette histoire, ricana Dyre, lui jetant un regard non-équivoque, lui faisant comprendre qu’il allait revenir là dessus plus tard.
Colbyran semblait être sur le point de lui faire une proposition graveleuse - malgré leur rencontre récente, Dyre avait bien cerné certaines de ses mimiques - mais ils furent interrompus. Dans leur dos, Dyre sentit soudainement un souffle chaud.